Neophim montre un accord de guitare à un jeune homme, il joue sur les cordes avec facilité, la musique est son meilleur moyen de communication. Il rit en compagnie du jeune homme, dans cette pièce remplie de jeune et de moins-jeunes d’ailleurs, s’autorisant de seulement se retrouver là. Personne ne se dispute ici, on se sent bien, Zadkiel ne doit pas être loin, alors que la maison est ouverte à tous.
Anvesha n’est pas là.
Louis n’est pas encore là.
Il y a Neophim et d’autres gardiens, leur archange quelques parts et les murs de cette maison qui invite tous à venir et à y trouver la stabilité qui leur faut. Personne ne se juge, Neophim est heureux, il découvre des mortels de milles façons, de toutes sortes, de tout possible, certains sont effrayés, personne ne cache réellement ici qu’il est mortel, l’ambiance est bien loin de Paris. Chigaco est une ville choisie au hasard, mais elle convient.
Ici, c’est un peu la maison de tous, il y a beaucoup de gens dans le besoin, de jeunes à la rue, des drogués qui se sentent mal, d’autres encore et pour autant, ils viennent ici. Le but est de trouver un chemin, pas parfait, mais assez bon pour les mortels, pour qu’ils s’en sortent avec la présence d’une communauté, Neophim croit et espère, qu’ils pourront venir en aide à beaucoup de mortels ou simplement apporter à plusieurs un peu d’apaisement.
Nicolas y est en tous les cas heureux, s’il n’a pu suivre Anvesha, il s’est retrouvé là avec l’espoir de venir en aide à ceux qui en ont besoin. Peut-être qu’il partirait en Inde un jour, l’idée lui a traversé l’esprit, pour des tas de raisons. Il semble avoir trouvé sa place.
L’accord de sa guitare s’arrête et il sourit au mortel, s’excusant car il a remarqué la présence d’un Elohim, attendant depuis un moment, qu’il ait terminé semble-t-il. Il ne sait pas de qui il s’agit, il ne les connait pas tous, ses semblables, pourtant, quand il s’approche, l’autre parait savoir qui il est. Intrigué, et loin d’avoir l’idée d’être encore mis à défaut pour ses choix, il sent la main bienveillante se poser sur son épaule.
--Vaeliel m’a envoyé te chercher.
Neophim entrouvre ses lèvres, pour répondre, mais sa respiration se coupe. La pièce remplie disparait, d’un clignement de paupière, il retrouve son souffle très vite, entouré de murs peu en forme et d’une chaleur étouffée par des relents d’un air sec.
Surpris peut-être, mais peu rassuré surtout, Neophim se recule d’un pas du téléporteur, jetant des regards effrayés autours de lui. La voix –nouvelle- et féminine ne calme pas Neophim, mais il se souvient de quel chœur fait partit Vaeliel…
Un regard surpris trahit les traits du chérubin, il n’aurait jamais pensé Vaeliel dans un tel simulacre, ni imaginé le retrouver sur terre. Quand il lui apparait, il hausse grand les yeux, il n’a jamais cotoyé l’ange sur terre, mais…il n’aurait jamais pensé que le voir dans ce corps. Souriant au final, il n’a aucun sentiment de véritable culpabilité pour le faire s’inquiéter de sa présence ici.
Pris dans les bras d’un corps féminin étrangement paternel, le chérubin finit par sourire, répondant à l’enlacement lui aussi, le réconfort physique du geste ôte toute inquiétude à Neophim.
--Merci Vaeliel…-Hésite-t-il à répondre, s’éloignant fraternellement de l’autre. –Je suis désolé, je n’aurais jamais été à ma place dans le chœur d’Haniel.
Mais dans celui de Zadkiel, il se sent bien, où il faut, où il doit être. Il n’a pas de meilleurs endroit pour lui, ni de meilleur place. IL rougit un peu en donnant sa réponse, et puis son regard innocent hausse un sourcil.
--Tu as…besoin de moi ? Mais en quoi ?
En lui rappelant ce genre de chose, il réveille sa curiosité mais craintif, il ne dit rien, préférant suivre Vaeliel, main dans la main, il traverse l’hôtel, sans garder le silence.
--Que veux-tu que je fasses pour toi Vaeliel ? Je ne suis pas sûr de…d’être utile…
Il s’imagine être là pour une raison qui le dépasserait, et ses yeux, fuyants, observe les lieux. Comme s’il avait espoir de voir arriver Anvesha qui le sortirait de là, en cas de souci. Ses pensées sont agitées, mais il se tait au final, comptant du vide de présence du motel et de l’air saturé qu’il y trouve. Ses yeux sont encore sur la salle de restaurant quand la porte des cuisines est ouverte, faiblement éclairée par le soleil extérieur.
Il se fige en voyant l’homme sur la chaise, incapable de comprendre, il ne sait ce que veut Vaeliel, et n’en a pas idée. Pense-t-il qu’il doit changer de simulacre ? Il ne le veut pas et refuse de tuer Nicolas pour cela, au contraire, il se tient sans bouger, entré dans la pièce, la porte se referme derrière lui.
--Qui…qui est-ce ? –Il détache son regard pour regarder Vaeliel. –Tu veux que je le soigne ?
Demande-t-il crédule, en constatant par avance sa bétise, il en a les capacités, il peut, c’est ce que Zadkiel lui a offert, ainsi que le retour karmique, alors, il pourrait tout à fait s’exécuter, mais pourquoi serait-il sur cette chaise et attaché qui plus est ?
Son esprit commence déjà à s’agiter sur les possibles des attentes de l’Elohim, Neophim ne pense pourtant pas vraiment à ce qui l’attends.