Ça doit faire la vingtième fois que je tourne cette putain d’intro dans ma tête, je cherche bien le style qui me collera à la peau,je l’ai trouvé…
Scène d’ouverture. Un mec, la tronche en sang, vient de perdre connaissance. Petite salle étouffante, une loupiote qui pendouille au plafond, une chaise, une table, un gars. Ça pue la clope. La mienne. Je transpire, mon front dégouline.
-Il va plus rien nous dire là Will.
-Je t’ai demandé d’ouvrir ta putain de grande gueule ? je le mate. Non ? Bon alors tu la fermes !
Il croit quoi ce con, qu’il va me dire ce que je dois faire. Il m’a vu ? J’ai la gueule à lui obéir ?En plus pourquoi il l’ouvre, c’est lui qui se tape le sale boulot ? Je crois pas non !
Je saisis la tête du gars, il est pas inconscient, regardez il a les yeux entrouvert et il me regarde.
-T’as vraiment une sale gueule mon pote ! Je lui tapote la joue, la clope coincé au bec que je retire. Alors tu me dis ce que je veux entendre ou alors… Je rapproche la clope, il a plus trop de force pour se débattre, mais je suis obligé de le maintenir, il va fermer les paupières ce con, mais la clope dans l’œil ou sur la paupière c’pareil…
-Non non, je vais tout te dire !
Je m’arrête.
-Pitié…pitié !
Je souris, et bien voilà, on y est. Allez raconte moi tout mon poulet…je baisse mon visage, fondue en noir. Fin de la scène.
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Ouverture, ma gueule, rue de Vegas, lunette sur le pif, passage dans le fond en flou des bagnoles, je pousse une porte, je rentre dans un immeuble, je grimpe des marches, je frappe à une porte, j’attends, la clope au bec, les bras sur l’encadrement de la porte. Jean, t-shirt qui a remonté sur les tablette, dévoilant un V viril, je souris quand je vois la gueule de Julie. -Salut gamine.
Quoi ? J’ai 70 piges ! C’est une gamine ! Je rentre. Elle m’a dit que je pouvais ? Ah merde la politesse. Je rentre. Je retire la veste, je la balance, on est où ? J’sais pas, Julie démerdes toi, et sans râler !
-Au fait, c’vrai c’qu’on m’a dit ? Ouai, le bar, l’autre fois. J’l’ai pas vu celle-là ! j’aurais du ! Faut que j’pisse.
J’me dirige vers ses chiottes, et je déballes l’outillage, sans refermer, mais je deviens invisible, sans l’vouloir.
-Ah putain de sa mère d’enculé de fils de pute, ça recommence cette connerie !
Je maîtrise moyen encore, plus jamais je veux ce pouvoir à la con.