J’aime la compagnie. Avant, je ne savais pas à quel point j’aime être admirée et chérie et mes suivantes me le montrent bien. Je suis rarement seule. C’est donc en compagnie de mes plus proches fidèles que je débarque dans mes appartements en riant. Les jeunes femmes s’arrêtent bien avant moi à la vision de Sariel et de ce pauvre Taximan. Un souffle sort de mes lèvres signifiant que la fête est finie. Car soyons réaliste, qu’elle est la dernière fois où Sariel est venu me rendre visite juste pour le plaisir ? Cependant, je n’en ai pas perdu mon sourire. C’est toujours agréable de le revoir.
Je fais signe aux filles de nous laisser, mais quand elles s’apprêtent à faire marche arrière, un ordre sort de mes lèvres.
La chambre.
Certaines se mettent à sourire, d’autres restent humbles. Pieds nus, je ne porte qu'un
peignoir léger brodé. Nous sommes toutes en tenue de nuit, les cheveux encore humides après notre bain. L'odeur des huiles et des parfums se mélangent dans la pièce quand elles se mettent en marche. Je ne m’attends pas à ce qu’elles réussissent à pervertir ce pauvre Nephilim, mais qu’il accepte l’orgone que je lui offre s’il le désire. Son boulot est loin d’être facile.
C’est vrai. Je me console avec une nouvelle garde robe.
La question suivante de Sariel me fait plaisir. Oh, je sais que c’est une façon de me faire doucement remarquer qu’il sait avec qui je couche et en particulier que l’un d’eux est Hadès.
J’aime combiner l’utile à l’agréable.
Il aimait cela aussi dans le passé si je me souviens. Quant à savoir s'il serait le dernier... La liste n'est plus très longue alors...
Il t’a supplié ? Voilà qui est réjouissant à entendre.
Je ne suis pas idiote. Je sais qu’il parle de Kronos et je m’attendais à cette réaction. Il semble si certain de tout connaître de moi, plus que je ne me connais moi-même. Cette idée à le don de m’agacer car il est fort probable qu’il ait raison.
J’y comptais bien.
Je sais que Kronos connaît l’identité de mon fils et qu’il sait où je peux le trouver. Il pourrait régler ce problème en un instant, mais il s’entête. C’est lui qui me pousse à faire ces choses. Sariel se lève et vient vers moi, je le suis du regard et il se contente de me frôler. Mon sourire s’agrandit un instant. Il s’éloigne, beaucoup trop loin à mon goût et quand sa voix change, je sens mon sang bouillir. J’ai beau essayé d’être à sa hauteur, je resterai toujours une de ses disciples et j’adore quand il me rappelle le passé, même si cela n’engage rien de bon pour moi. Je dois être un peu maso, surtout que lui tenir tête est devenu l’un de mes jeux favoris.
Comment le pourrais-je ? Tu es partout.
Avec toute la technologie qu’il y a dans cet endroit, il ne doit pas être difficile pour lui de savoir ce qu’il s’y passe et cela, sans parler de son pouvoir que je ne suis pas certaine de connaître. Je m’empêche de rire difficilement, quand je comprends qu’il me parle de Kurt. Je le lui avais envoyé pour qu’ils enterrent la hache de guerre. Au final, il semble que Kurt ne s’y soit pas très bien pris.
Kurt Hansel n’est plus mon esclave. C’était ridicule de prétendre encore le contraire. Il est sous la protection de Sutton aux dernières nouvelles.
Cela veut dire ce que ça veut dire. Kurt est sans protection au final. Kaylee est une Skjaldmey et elle fait ce que les Originels lui ordonnent. Elle pourrait elle même le tuer si c’est ce que Sariel lui demandait.
Cependant, il a une place importante dans mon projet. Sans lui, faire chanter Kronos va m’être plus difficile.
Mais pas impossible. Il me restera toujours Charlotte. Et puis, même si je ne connais pas d’humain plus combatif que Kurt, nous avons désormais la preuve qu’il n’est pas unique. Par conséquent, il se révèle moins précieux que par le passé. Hunter est déjà dans mon viseur.
Kronos me demande de ne pas utiliser le pouvoir de Kurt pour retrouver mon fils. J’ai accepté, s’il me le trouve en premier.
Je croise les bras, signe de ma frustration.
Il a refusé. Il est seul responsable de ce qui lui arrive.
Je fais ma tête de mule… sans aucun doute. Ce que personne ne comprend, c’est que si je ne trouve aucun soutien à ma quête parmi les Nephilim, je me retournerai vers les Elohim sans remords. Je n’ai pas fait tout ce cirque avec Zadkiel pour rien.
Il se joue de nous tous.
Je me bouge enfin pour aller servir un verre à monsieur. On ne change pas un rituel. Je lui apporte en me plaçant contre lui, le verre entre nous, face à face. Nous sommes si proche que je pourrais lui voler un baiser, mais dans quel intérêt s'il joue sa forte tête et me refuse ?
Alors, tu vas m'aider ?
S'il refuse, il est fort probable que ce verre ce soit moi qui le vide.