
Ils sont arrivés, on attend plus que toi.
Je sursaute et m’éclabousse de mon café.
Chauuuuuuud !!!
J’attrape mon chemisier, et le secoue comme si ça allait le refroidir.
Merci, j’arrive.
J’ai l’impression qu’il se marre, mais aussitôt dit, je coure jusqu’à mon bureau, pousse la porte du pied, et retire mon chemisier. Par chance, j’ai un caraco par dessous. Il est taché aussi, mais avec ma veste par dessus, on y verra que du feu. Je m'essuie avec une lingette, enfile ma veste, attrape un dossier sur le coin de mon bureau et presse le pas jusqu’à la salle de réunion. Je suis la seule qui manque à l’appel, les regards se tournent vers moi… Mouarf !
Bonjour. Désolée, j'avais une communication importante. Chut !
Je m’approche des visiteurs et leur sers la main. J’en fais de même à Edouard comme si rien ne s'était passé et je vais m’asseoir dans un coin. La réunion commence et mes pensées divaguent quelques minutes en revoyant ce cher Monsieur Osoto.

Un coup de genou de ma collègue me sort de mes observations. Je me tourne vers elle, surprise.
T’es d’accord avec ça ?
Je la regarde, un peu con, car je n’ai aucune idée de ce dont elle parle. Plutôt que de me faire pincer en train de bailler aux corneilles, ou de baver, je me mets à froncer les yeux.
Pour le moment j’écoute. Tu devrais en faire autant. On en parlera après.
Quoi, c’est vrai, elle me fait rater plein de choses importantes. *tousse* Au final, je rattrape le fil de la réunion et participe aux échanges. La réunion se termine et je ne sais pas du tout comment agir avec Edouard.
Je dois dire que son plan se déroule plutôt bien. Entre les mains aux fesses, les insinuations sexistes, les mecs lourds, il y a de quoi faire passer l’homme d’affaire pour un homme bien, malgré un divorce en cours.
Nous ne nous sommes pas revu depuis notre soirée et le texto de réponse au sien le lendemain, est notre dernier échange. Je ne lui disais pas grand chose, juste que j’avais apprécié la soirée et que c’est toujours un plaisir de travailler avec lui. Je reste sur la défensive, sans en connaître vraiment la raison… Enfin si, il y a sa femme et le fait que nous travaillons ensemble. C'est assez pour refroidir mes ardeurs.