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C’est pourquoi j’ai demandé un entretien avec Djinn. Je me suis assurée auprès d’Arthémis qu’il intervienne dans un créneau horaire où personne ne pourra venir nous déranger. Je ne sais pas ce qu’elle en a conclu du coup et je m’en fiche complétement. Ce rendez-vous n’a rien à voir avec de la luxure, mais avec du génie.
Sortir Djinn de son bureau pour le faire venir dans mon labo ne va pas être aisé. On ne peut pas dire que c’est un homme qui aime sortir des sentiers battus. Ce qui est plutôt étrange pour quelqu’un qui a la tête dans la technologie. Je suis en train de taper du crayon sur mon bureau en regardant l’aiguille des secondes tourner. J’ai l’impression que plus je la fixe et plus sa vitesse devient lente. Quand l’heure arrive enfin, je suis déjà derrière la porte de Djinn. Je frappe, j’entre, le cherche…
Ah, vous voilà.
… trouvé ! Je suis à quatre pattes pour me mettre à sa hauteur. Il est sous son bureau, sous une table, un objet, je m’en fiche, il n’a qu’à trouvé une explication. Cela n’a pas d’importance pour moi, je ne regarde pas vraiment ce qu’il traficote.
J’ai vu avec Arthémis, je vous enlève pour une heure.
Il n’a pas vraiment le choix, c’est ainsi sur son planning, il doit s’y plier, comme tout le monde.
Je ne vous laisserai pas refuser.
Je lui tends la main pour qu’il l’attrape. Je l’aide à se relever, car monsieur n’est plus de toute jeunesse, n’est-ce pas ? Une fois que j’ai son attention, j’ouvre un portail vers mon labo. Quel labo ? Il n’est pas à mon nom, mais il est toujours chez les Izanaghis à quelques étages. Je voulais que personne vienne y mettre son nez… surtout pas Hope. Il verra ce que ça donnera quand ce sera terminé. Il peut en être certain, car je vais me pavaner devant lui vainqueure et satisfaite.
Tadam !
Je regarde la tête de Djinn. J’attends de voir sa réaction alors qu’il est devant une espèce de cuve avec pleins de tuyaux qui en sortent de partout, rempli d’un liquide visqueux blanchâtre.
Le cerveau central de mon vaisseau.
Ça ne ressemble à rien pour l’instant, mais quelques secondes plus tard un nephilim entre dans la pièce. Il est complétement nu. Je suis excitée comme une puce. J’aide le Nephilim à entrer dans la cuve et lui enfonce quelque tuyaux dans le crane. Je fais tout ça en suivant des indications écrites dans le creux de ma main histoire de ne pas me tromper. Une fois fait, je me recule pour aller vers une console.
Il a le pouvoir de créer des champs de force. Regardez.
Ce pouvoir, c’est le même que Madlock, mais je me voyais mal demander au militaire de participer à l’expérience. Une fois que j’actionne le bouton de la console, eh bien, il ne se passe… RIEN ! J’appuie une fois, deux fois, trois fois. Toujours rien. Je tape dedans d’un grand coup de pied, toujours rien. C’est là que je vois qu’un malin à éteint le bouton de l’électricité. En fait, je n’avais pas de courant. Discrètement, j’appuie sur le bouton rouge… de la multiprise.
Devant nous, un champ de force s’active autour de la cuve. Le Nephilim est éveillé, mais ne semble plus très présent. J’espère que ses neurones vont tenir le coup. Au pire, il régénéra.
Il est connecté à la machine. Il est carrément devenu la machine. Je peux connecter plusieurs cerveaux et avoir accès ainsi à une vraie armée capable de protéger mon vaisseau. D’accord, ça ne va pas très loin pour l’instant…
En réalité, ce champ de force n’est pas plus grand que ce que le Nephilim est capable de déployer habituellement. C’est un mini échec, mais je n’ai pas dit que tout était terminé. C’est juste une idée que je veux soumettre.