Anouk, je suis désolé!

Margeary c’est le genre de fille que vous rencontrez durant votre enfance et qui vous fait tout le temps chavirer le cœur mais qui vous remarque pas plus qu’en frangin. Pourtant, c’est pas comme si Nolan n’avait jamais rien fait pour attirer son attention, les Vestales disaient qu’il faisait des conneries pour qu’elle le voit, mais malheureusement pour Lui, il est dans la friendzone et puis elle veut devenir une Skjaldmeyjar, donc, c’est mort pour lui et ses envies. Margeary c’est une fille au top, belle, drôle, intelligente, pleine d’énergie et qui vous fait tourbillonner les sens en une fraction de seconde.
Elle pourrait être partout ailleurs que dans le corps d’armée, mais la belle Nephilim a des idées arrêtée et Nolan tire la gueule de plus en plus, parce qu’elle lui a dit que ce serait bien la dernière fois qu’elle sortirait, avant de se concentrer sur son entrée dans le corps ou en tous les cas, sur sa volonté de le faire.

Il tire un peu la gueule parce qu’il ne pourra pas lui, la suivre. Il en aurait été capable, mais le corps est discriminatoire. Pourtant, l’histoire raconte bien que deux Nephilim se sont tirées pour les infiltrées et c’est franchement injuste. Nolan est un boudeur pour les choses et les personnes qui lui tiennent à cœur et il sait par avance, qu’il restera pour toujours l’ami de Margeary mais pas plus. Après, c’est peut-être pas si mal, les histoires entre démon, c’est juste des histoires de cul, il ne sait pas si c’est productif, même Harahel est tombé amoureux d’une humaine.
Il soupire, le côté du corps appuyé contre le mur, dans la file d’attente du Laxi Nigthclub, ils n’ont pas fait jouer leur « nephilisme » pour pénétrer dans l’endroit et ils attendent. Parfois il reluque sa pote, qui essaye de le tirer de sa bouderie et qui y arrive très bien.

--Allez ne gâches pas tout Nolan ! Après je focus sur mon entrée dans le corps et je pourrais pas me permettre de ressortir de suite. –Elle a choisis de se perfectionner avant, se tournant vers Michaël et ses relations pour apprendre le maniement d’arme, auprès des Asmodées mais aussi de La Garde Vestale et de tous les enseignements possibles avant de se présenter, par angoisse certainement de bien faire.
--Ta mère elle en dit quoi ?
--Elle dit que si je me sens pas Izanaghis alors il faut bien que je me sente quelque chose. Parce que sans clan, c’est honteux. –Balance-t-elle dans un sourire. –
--Ah ouai ? –Il la regarde en coin. –Je suis sans clan.
--Oui mais tu comptes pas le rester.
--Et si je le reste ?
--Je te botterais le cul une fois skjal pour que tu te le bouges !

Son expression sérieuse disparait et il ricane, passant son bras autours des épaules de Margeary en s’avançant dans la foule. Son visage vient se glisser dans ses cheveux et il dépose un baiser sur son crâne, passant enfin la barrière de sécurité pour plonger au cœur du Laxi.

Nolan et Margeary dansent ensembles, en faisant les idiots, mais cela a le mérite d’attirer aussi les humains, qui lorgnent sur le duo de manière assez peu discrète. Le jeune démon ne fait pas trop attention, il profite, si après tout c’est la dernière soirée de son amie il ne va pas continuer à bouder, il va d’ailleurs chercher à boire, en la laissant à une table, à séduire un humain qui n’a d’yeux que pour elle. Cela ne le contrarie pas, il est pas jaloux des mortels, et puis, il n’aura jamais à être jaloux…puisqu’elle va devenir une guerrière !

--Connerie…

Marmonne-t-il pour lui tout seul en se faufilant vers le bar, cela le contrarie mais ça finirait par lui passé, comme un gamin qui ne veut pas que quelque chose se passe par jalousie ou parce que cela contrarie son caractère. Il parvint presque au comptoir, quand il remarque une aura assez vieille, ce qui détourne son attention,, elle n’est pas vraiment loin et pour tout dire, ses yeux se mettent à briller rouger, s’agiter de filament doré, alors qu’une humaine serveuse se fait bousculer et manque de faire tomber un plateau. Usant d’une bonne dose d’orgone, il fige la chute du plateau et des boissons, se faufilant avec sa vitesse démoniaque il saisit la taille de l’humaine, la renversant un peu sur le côté, de l’autre, il saisit le plateau et pense avoir stabilisé les objets inanimés quand le temps reprend son cours. La bouteille penche, et se renverse dans les airs, chutant au pied d’une cliente dont il vient de sentir l’aura alors qu’il avait les yeux sur l’humaine, séducteur.

Mais la scène est comique, il se redresse, manquant de faire tomber la fille, devant le désastre qu’il a lui-même commis.

--Oh merde, désolé !

A vouloir faire le beau gosse, comme d’habitude, Nolan fait surtout l’inverse.

Je n’avais jamais osé franchir le seuil du Luxor. La curiosité m'avait poussé à jeter un coup d’œil aux brochures évidemment, mais les humains avaient perdu le sens des proportions. Les statuettes n’étaient pas déformées pour supporter les perspectives, le carton-pâte se remarquait même sur les photos. Était-ce si complexe pour eux de trouver du granit ?

Mais finalement, je m’y rendis, on m’avait vanté la taille de l’atrium, alors j’avais fini par y mettre les pieds. D’accord, j’avais d’abord été impressionnée. Je me demandais comment tout cela tenait, il n'y avait aucun pilier au centre de la pyramide. Magnifique ! Un Nephilim se cachait certainement derrière cette prouesse architecturale. Mais les décorations avaient été gâchées par les humains. Cela me navrait.

J’avais besoin d’Orgone, alors je recherchais un couple à suivre. Mes pas me guidèrent vers une boîte de nuit. Le bruit agaçait mes oreilles, mais je ne connaissais de meilleurs lieux pour trouver des couples qui voulaient batifoler. Contrairement à d’autres, je laissais rapidement entendre mon rang au sein de la société et grillait la priorité aux insectes dans la file d’attente. Les vigiles me laissèrent entrer, bien heureux qu’une Nephilim de plus n'entre.

Beaucoup de touristes venaient dans l’espoir de nous chevaucher. Cela me dégoûtait d’imaginer leurs sales pattes sur moi. À l’intérieur, l’ambiance était agréable malgré la proximité des insectes. J’aurais bien aimé gagner le carré VIP, mais je craignais qu’il ne soit réservé aux Izanaghis. Je me ravisais et changeais de route. Une serveuse, bien incapable d’anticiper complètement m’évita, mais son plateau lui échappa des mains. À ma surprise, celui-ci se figea dans l’espace et le temps.

Je sentis aussitôt une aura fondre sur moi, mais le cabotin se contentait de rattraper la serveur. Bel effort ! Il pourrait la mettre dans son lit à n’en pas douter. Malheureusement, une bouteille ne conserva pas son équilibre et commença à tomber. J’analysais sa matière. Elle exploserait à mes pieds et me salirait mes escarpins, peut-être même mon slim noir. Je n’en avais pas envie et comme aucun esclave ne pourrait m’en offrir d’autres, je devais moi-même palier à ce problème en devenir.

L’Orgone accéléra mes mouvements, je me baissais et rattrapais la bouteille par le culot. De la mousse commença à s’en échapper et vient souiller mes doigts. Je me serais bien essuyée sur la serveuse, mais ce Nephilim s’était donné tant de mal pour la séduire… Je la reposais sur le plateau et pris une des serviettes en papier pour m’essuyer les doigts.

« Belle cabriole ! »

Je m’adressais au Nephilim, n’allez pas croire que je daignerais honorer cette humaine de mes paroles. Je le dévisageais de la tête aux pieds. Bel homme, forcément, de l’allure, mais une aura très jeune.

« Laissez-lui votre carte, elle ne manquera pas de vous rappeler. »

Je lui tendais une main, séchée, pour qu’il me salue, mais pas à la façon américaine, plutôt selon d’anciennes traditions rappelant le baise-main.

« Satsobek Anahk ! » Mauvais réflexe ! « Appelez-moi Anna, ça ira très bien. »

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Une humaine charmée, mais une Nephilim arrosée, voilà sa veine à vouloir faire le joli cœur. Nolan est désolé, par politesse, il n’y a pour autant par mort d’homme mais ses mots ont filé de sa bouche avant de constater que l’ancienne a récupéré la bouteille, ne s’en mettant que sur les doigts. Remettant correctement sur pied la mortelle, il sourit, visiblement ravi de ne pas avoir salopé les chaussures de la bombe qui se trouve sous ses yeux. Il ne se permet pas de reluquer mais il peut quand même apprécier de voir qu’elle est bien foutue, en même temps, trouver une Nephilim moche c’est assez compliqué.

--Merci, mais je pense que je peux mieux faire !

Répondit-il à la demoiselle démoniaque, sans oublier de laisser filer ses doigts autours de la taille de l’humaine, remarquant qu’il se fait mater de la tête au pied. Cela ne le dérange pas, et si elle a une aura plus grande, il n’en a pas les genoux qui tremblent. Elle a l’air sympathique de prime abord et pas trop contrariée de sa bourde, ce qui est un excellent point.

--Bonne idée ! –Il sourit à la serveuse. –Tu as ton portable sur toi ? –D’un avis positif, il glisse sa main vers sa poche en lui faisant un clin d’œil et sort l’appareil, en lui demandant de le déverrouiller, notant rapidement son numéro, il le range à nouveau. –Penses à moi après le service.

Il fait pouffer la jeune femme, parfois il se prend des râteaux, ça arrive, toutes les filles ne tombent pas toutes cuites entre les bras des démons, y en a qui aime pas trop ça, mais cette fois, il a du bol. Ce qui lui redonne du pep’s ! Elle le rappellerait peut-être après, demain qui sait, il serait ravi de la revoir dans un autre contexte.
Saisissant la main, sans faire attention à la manière délicate qu’elle lui présente, il la lui serre et se présente aussi.

--Nolan Ealer mais vous pouvez m’appeler Nolan. C’est sympa votre prénom ! Anahk c’est donc votre prénom ? J’ai bien prononcé ?

Il l’appellerait Annah quand même, puisqu’elle lui propose poliment et sans se faire plus de souci que ça, il lui demande.

--Laissez-moi vous offrir un verre, j’ai faillis ruiner vos chaussures à faire le beau, même si vous avez bien rattraper le coup, ou une danse !

Il se met à faire quelques pas plutôt bon danseur amateur, en souriant, ce qui attire l’attention autours mais il n’y fait pas cas, la démone est quand même plus intéressante, même s’il n’oublie pas son amie surement déjà en train de s’amuser à séduire l’homme humain qu’il y avait tout à l’heure. Il ne se fait pas trop de souci, puis il est dans la friendzone, elle lui enverrait un sms si elle s’en va, mais elle peut aussi avoir le choix d’attendre meilleur poisson dans son filet.

Il est en train de dandiner ses fesses en lui souriant, visiblement avec l’envie de passer un bon moment et curieux de voir si c’est une ancienne cool ou pas. Non parce que bon, la connerie n’a pas d’âge et certains démons restent du genre les humains c’est juste des inférieurs et il faut dire qu’il n’a pas trop le truc pour ça. Son frangin est humain après tout et puis il a pas eu cette mentalité avec son père.

Conscient d’avoir laissé une bouteille lui échapper, ce Nephilim se rattrape et me démontre qu’il possède et le sens de l’humour et celui de l’autodérision. J’apprécie et esquisse un sourire. Je le laisse conquérir le cœur de sa victime et profite du spectacle. C’est insolent comme nous pouvons manipuler ces insectes.

« Nolan Ealer mais vous pouvez m’appeler Nolan. C’est sympa votre prénom ! Anahk c’est donc votre prénom ? J’ai bien prononcé ?
— Oui et non » j’aime jouer sur les mots.

Préférant un verre à me mêler aux insectes sur la piste de danse, je l’accompagne jusqu’au bar. Sa proie s’est absentée, elle se prend un savon dans l’arrière salle pour avoir laissé glisser une bouteille. Les bons esclaves se font rares. Je me demande qui Caym aurait choisi pour Nolan.

Comme la coutume veut qu’on parle de tout et de rien, je repars sur les prénoms.

« Anahk était le prénom de ma mère. Mon prénom c’est Satsobek. D’où je viens, on nous appelle par notre prénom puis celui de notre ailleul. Satsobek est imprononçable, je déteste les Sat' ou Cat' ou encore Katie. Je préfère Anna. Tu sais tout ! »

Je prends le verre que me tend le barmaid et trinque avec lui. Il a libéré cette humaine bien trop rapidement de son emprise pour être en chasse. Je remarque aussi ces coups d’œil vers la piste de danse, il suit un couple du regard. L’homme ou la femme ? L’un des deux dégage une aura de Nephilim. À sa beauté, je parie sur la jeune femme.

« Alors, soit cette Nephilim vient de te voler ta proie, soit c’est à cause d’elle que tu as si rapidement lâché prise avec la serveuse. Allez ! Allons nous installer sur ces divans pour en discuter. »

Je prends nos deux verres et me glissent jusqu’au divan. Je n’aime pas le contact avec les humains, mais je m’en accommode le temps de traverser la piste. Heureusement, aucun sagouin ne porte la main à mes fesses.

Nolan est satisfait de ne pas avoir droit à une crise, en même temps, ce n’est rien de plus qu’un petit geste maladroit et il n’avait pas envie de se prendre la tête. Il lui demande alors s’il a bien prononcé son supposé prénom, c’est aussi super joli que compliqué et il n’a pas envie d’avoir écorché le tout, alors quand elle lui dit oui et non, il a une expression un peu perplexe.

--Ah…

Les bras croisés, il réalise qu’elle est partie vers le bar, se retournant pour la suivre et la rattraper, lorgnant un peu sur la carrosserie arrière maintenant, il détaille les hanches de l’ancienne avec un petit sourire en coin et les fesses moulées dans le pantalon, sans se priver, lorgnant sur tout ce qu’elle peut montrer avec ses vêtements. Bien sûr, il essaye d’être discret, parce qu’il n’a pas envie de se prendre une mandale offusquée ou une droite. Les deux, par une Nephilim à l’aura lourde, ça risque de le piquer un peu.

Arrivé au bar et se glissant à une place, l’agitation atours est plaisante. Il se demande comment les mortels font pour s’entendre dans ce bordel de blabla, de verre et de bouteille en tout genre, qui s’entrechoquent et ne permettent pas une conversation sauf pour les deux démons. Il est pas trop loin d’elle d’ailleurs, assez pour que ça ne donne pas l’impression à Anouk qu’il se colle à elle ou ne se frotte comme un pervers. Nolan n’en est pas un, il est juste amoureux des femmes, sans retenue et puis…non, il n’est pas bien méchant.

Et elle lui explique alors son truc de prénom, il écoute, c’est intéressant. Nolan aime bien apprendre des trucs qui enrichissent sa culture générale, ce n’est pas un grand érudit, mais les livres, il a bouffé dernièrement toute la gamme fantastique du Seigneur des anneaux, il va avoir besoin d’autres trucs à lire d’ailleurs. Mais ce n’est pas le moment de penser à ça.

--Okay! C’est cool, tu viens d’où ? Si je me trompes pas, maintenant on fait plus trop ça. Je trouve ça jolie après Satsobek…-Il a du se le répéter deux trois dans sa tête. –

Il se prend un verre classique de whisky coca, trinquant avec la démone une fois leur verre en main, et en souriant et en la regardant dans les yeux. Nolan se pensait être discret d’ailleurs sur le sujet de Margeary, mais à n’en pas croire, il a autant de subtilité que son petit frère quand il fixe méchamment les gens qu’il n’aime pas. Mais Anouk le surprend en lui amorçant le suujet, et il la regarde, un peu gêné. Cela se voit à son sourire, il a l’air tout timide, un bref instant mais il la suit, avec plaisir, posant ses fesses sur le divan, non sans installer ses bras sur le haut du siège et un surtout derrière le dos de Saty.

--C'est une amie d’enfance ! Mais je suis dans la friendzone ! –Il fait une moue, reprenant son verre de ses mains, non sans avoir un peu osé glisser son doigt contre le sien, par « inadvertance. » -Puis, elle va devenir Skjaldmeyjar, c’est une de ses dernière soirée de libre. –Il hausse les épaules et porte son verre à ses lèvres. –C’est con, mais c’est comme ça ! Désolé de pas avoir été super discret Anouk ! C’est pas très … gentlemen de ma part. –Plaisante-t-il, mais lui gentleman ? Il ne saurait pas comment faire. Si, mais il lui en faut pour ça. –J’espère que ça te dérange pas de boire avec un sans-clan au fait ! Y a des Nephilim un peu pointillé sur ce genre de détail, au moins t’aura pas la mauvaise surprise, si t’aime pas !

En parlant, il s’est rapproché à peine, sa main a glissé sur l’épaule opposé, il fait ces gestes inconsciemment, Anouk doit lui plaire, et il ne le voit même pas. Mais elle est pas mal cette démone et plutôt sympathique.

Il me donne le sourire, j’apprécie vraiment sa présence. Je remarque ses attentions, il essaie de prononcer mon prénom, mais comme beaucoup, il se rate sur la seconde syllable. Avec plaisir encore, je remarque qu’il a parfaitement articulé la troisième. C’est rare qu’on respecte l’intonation exacte de ce e. Mais c’est le principe des langues mortes. Moi-même, je ne saurais prononcer certains mots de ma langue natale sans un fort accent désormais.

Nous nous asseyons dans le divan. J’ai passé la plupart des derniers millénaires à attendre de ressusciter, que mes chairs se reforment de leur cendre, qu’on me déterre de ma tombe, mais j’ai quand même rouler ma bosse quelques siècles. Alors, je remarque sans peine son petit jeu m’amuse. Un contact, une main derrière mon épaule. J’apprécie toujours de plaire à un Nephilim.

Il me parle de son amie. Une Skjaldmeyjar, de valeureuses guerrières, même si elles ont été bien incapables de repousser nos ennemis sur l’île. Est-ce bien la peine de faire tant de sacrifices pour une telle incompétence ?

Il parle beaucoup, veut-il changer de sujet ? J’ignore volontairement la fin de la conversation pour rester accrocher au fil d’Ariane, la jolie Skjaldmeyjar.

« Gentleman ? » Je ris… « J’ai passé l’âge, je t’en prie. Si tu es dans la friendzone, tu ne la rendras pas jalouse. Tu peux laisser ta main derrière mes épaules, j’apprécie beaucoup. Mais elle pourrait bien se réjouir pour toi et t’enfoncer plus profondément dans cette friendzone. Je connaissais une femme qui aurait pu te dire exactement ce qu’elle recherche, capable d’aller au devant de ses fantasmes, de ses croyances. »

Comme toujours le souvenir de Caym m’emportait. Je soupirais. Qu’est-ce que j’aurais aimé avoir son don. Dois-je lui révéler que j’étais une Cayman ? La nouvelle génération n’est pas tellement firande de l’esclavage. Enfin, c’est uniquement parce qu’il ne connaisse pas ce bonheur que de se faire obéir et servir au doigt et à l’œil. Et puis les humains sont comme les chiens, ils ont besoin d’un maître autoritaire pour être heureux. Tout se perd, tout se perd.

« C’est la première fois qu’un Nephilim m’avertit qu’il est sans clan. On en reparlera. »

Un plan se dessinait dans mon esprit. Il serait utile à lui comme à moi. Je l’appréciait sincèrement. Ce n’était ni de la pitié, ni de la compassion, il était agréable, tout simplement.

« Si elle veut devenir Skjaldmeyjar, il est peu probable que tes sentiments pèsent dans la balance. Tu lui as dit ? De toute façon, ça ne changerait rien. Tu dois t’occuper d’elle et la surprendre. L’embrasser au moment où elle s’y attend le moins. Vous avez déjà... »

Mon index passe rapidement d’elle à lui, plusieurs fois, façon de demander s’ils ont déjà échangé plus que de l’amitié.

Nolan essaye, après tout, il aime bien faire les choses comme il faut, mais ce n’est pas forcément une réussite et il ne le sait même pas. Mais il passe un bon moment et il ne se formalise même pas quand elle ne lui donne pas les origines, c’est peut-être pas discret ou elle veut garder le mystère. Il a remarqué que c’est généralement ça avec les femmes, elles veulent garder le mystère, pour plaire un peu, pour chambouler les mecs, du coup, ça lui plait !
Sur le divan,il a ces petits gestes volontaires et involontaires, mais la nephilim lui donne envie et il ne se rend pas forcément compte de tout. L’inconscient est parfois joueur avec son propre maître et il parle, beaucoup, s’excusant quand même pour ses coups d’œil.

Il la regarde à ses paroles, c’est marrant et ça le fait rire, secouant la tête. Comment peut-elle croire qu’une futur Skjaldmeyjar serait jalouse en fait ? Bien sûr, ça reste des femmes, mais si elle veut en devenir une, elle doit être au-delà de ça, et puis, Nolan ne sait pas s’il a envie de la rendre jalouse, il n’a pas envie de la contrarier avec ce genre de connerie.

--Jalouse? C’est pas mon intention, je te rassure, elle s’en fout totalement, puis la jalousie... –Il hausse les épaules.-Tu me plais c’est tout, si tu n’apprécies pas tu me le dis, je serais plus sage. –Lui sourit-il avec un air malicieux. – Non parce que certaines Nephilim, elles font comprendre de manière pas très agréable que ça ne convient pas ! –Rit-il jaune. C’est vrai que les caractères, c’est une plaie. Les gens se prennent trop la tête. – Et c’était qui cette fille ? Tu parles d’elle au passé, elle a clamsé ? J’espère que c’était pas une ancienne petite amie !

Il parle sans réfléchir, mais il ne pense pas à mal. Il pose des questions à cause de sa jeunesse ! Trainer avec des « vieux » ça peut parfois être assez sympa et surtout assez instructifs, certains sont barbant comme les pierres et puis d’autres…ou y en a qui se la pète aussi mais c’est pas grave, Nolan a la social attitude.

Le sourire, un haussement d’épaule, tout est désinvolte.

--Je me méfie, sans-clan tu sais, c’est pas bien vu parfois. Genre, on a pas droit au chapitre, mais perso je m’en tape.

Parce qu’il se trouverait un clan, tot ou tard, il trouverait sa place mais il profite. Bien entendu, il a envie de rencontrer son ou sa futur(e) seirim, mais il a surtout peur de se précipiter, il a besoin de son temps, il a besoin de choisir, de réfléchir et non pas se précipiter.

--Toi tu veux que je me prennes un taquet. –La regarde-t-il en coin. –Margeary…-Soupire-t-il.- Sait parfaitement que je suis dingue d’elle, mais après avoir couché avec moi, on avait genre 19ans,, elle m’a dit qu’elle voyait pas l’intérêt, puisque y a pas d’Orgone. –Il ricane. – Cette violence. –Secouant la tête. –Mais elle aime notre amitié, ça reste ma copine d’enfance, alors tu sais…elle m’a quand même vachement mener par le bout du nez quand on était gamin.

C’est clair, Nolan piquait des trucs pour lui faire plaisir, lui filer ses sucreries, ses desserts, cueillez des fleurs, et tout plein de connerie pour qu’elle le remarque, mais au final.

--Tu sais, c’est pas la mort, je vais profiter avant qu’elle fasse ce qui faut pour se faire accepter dans le corps. Puis on verra bien…j’aime pas énormément me prendre la tête…et je la connais pour savoir qu’elle a décidé son choix et que c’est mort.

Il n’abandonne pas, il sait juste que les choses sont comme ça et c’est tout, faut savoir aussi accepter certains sujets dans la vie.

Il me confirme qu’il ne souhaite pas la rendre jalouse. J’en suis séduite, car il m’écarte de la sorte des ustensiles. Il joue avec moi par plaisir, cela me flatte. Je glisse le revers de ma main sur son cou et reste proche de lui, sans me livrer pour autant.

« Ne t’inquiète pas. Je fais partie de ces femmes qui envoient bouler de manière pas très agréable. Je reprends ses mots en mimant des guillemets du bout des doigts. Mais tu as passer les scanners de sécurité sans prendre de coup de pied aux fesses.» lancé-je en rigolant.

Par contre, je n’aurais peut-être pas dû amener le sujet de Caym, car ses questions me blessent.

« Certains le pensent. Elle est portée disparue. Je suis ici pour m’amuser et sa perte me rend moins joviale. Revenons-en à ton amie ! Comment s’appelle-t-elle ? »

Il me donne son prénom et se livre un peu plus sur leur sentiment respectif.

« Ah la la la ! Eh bien, excuse-moi, mais Margeary n’y connait rien. »

Il poursuit et tente avec maladresse de nier le mal que lui fait la future Skjaldmeyjar. Mais sa dernière phrase prouve qu’on ne s’est pas du tout compris.

Je pose ma main sur sa cuisse, dans un geste plus amical que charnel.

« Nolan, ce n’est pas ce que je voulais dire. Elle entrera chez les Skjaldmeyjar. Et même si tu parvenais à lui faire changer d’avis, ça t’exploserait au visage, dans un siècle ou deux, elle te le reprocherait et t’en voudrait à mort. Ne la change surtout pas ! Mais elle est quelque peu naïve, elle ne comprend pas qu’elle peut avoir le beurre et l’argent du beurre ? »

Mes yeux se sont posés sur les siens, je le fixe et attend qu’il percute. Ce serait compliqué de comprendre comme cela où je veux en venir. Alors, je souris. Un homme et sa compagne s’approchent de nous et viennent bousiller cet instant.

« Pardon, vous êtes des Nephilim ?
— Je vous demande votre groupe sanguin ? »

Je lui tends mon verre vide, il le prend et de la main, je le chasse. Quel toupet !

« Quand je te disais que je n’étais pas à prendre avec des pincettes ! »

Je déteste être prise pour un sujet de cirque. Je suis restée calme pour ne pas faire de vagues. Je remarque que la sécurité se penche sur leur cas et cela me satisfait.

« Bon, ton amie… Laisse-la intégrer le corps, soutiens-la comme une amie. Demain est un grand jour pour elle, elle veut de l’Orgone, j’imagine. Alors, tu devrais te lever et l’aider. On sait bien qu’elle se débrouillera toute seule, fais-lui comprendre que tu le sais. Mais ne te cache pas, fais-lui aussi comprendre que tu as envie de faire la fête avec elle, ce soir, c’est votre dernier soir de liberté. Ensuite… »

Je m’écarte de lui, car sa serveuse arrive. Les humaines sont plus facilement jalouse. Cela me fait un mal de chien de m’écarter pour cette insecte, mais j’apprécie assez Nolan pour ça.

« Mademoiselle ! Elle s’approche. Mon frère reprendra un whisky-coca et moi un mojito. »

Elle sourit et s’empresse d’aller nous servir. Je me présente comme une sœur, car les humaines sont plus facilement jalouse.

« Je disais quoi ? Ah oui ! Margeary, montre-lui qu’il n’y a aucune comparaison entre couvrir un besoin alimentaire et batifoler avec un Nephilim. Je suis toujours parti du principe qu’il fallait prendre le beurre et l’argent du beurre. »

Je lui désigne Margeary qui semble avoir ferré sa pitance de ce soir.

« Intrigue-la, quand la serveuse revient, file avec elle, je m’occuperais de son patron. » Beuark ! Quel horreur, un humain ! Non je veux dire... « Enfin je veux pas dire... je lui filerais quelques dollars pour le dédommager, ne va pas croire que... Enfin, bref, accompagne Margeary et son coup d’un soir. Soit inventif ! Je ne sais pas… Par exemple, si elle compte se nourrir dans une chambre d’hôtel, prend la chambre voisine et utilise l’Orgone que te donnera la serveuse pour te montrer plus vaillant que son partenaire. Quand elle entendra ses orgasmes, elle se posera des questions. »

Je pose ma main sur la sienne.

« Désolée, c’est un peu cru. Mais tu vois où je veux en venir. »

La serveuse revient, nos deux verres sur un plateau. Quelle décision va-t-il prendre ?

Nolan trouve cette rencontre assez sympa, Satsobek est agréable, pas trop coincée, ni trop stricte, cela arrive qu’en prenant de l’âge, les Nephilim soient carrément chiant à mourir, il est peut-être encore jeune et préfère les humains pour leur compagnie ou les jeunes Nephilim, en tous les cas, il est bien installé, il boit son verre et il discute en jetant du coup quelques regards sur la piste de dance. Un léger frisson, très agréable, le saisit ,au contact de la main de l’ancienne sur sa nuque, son regard se tournant vers elle, le sourire scotché aux lèvres avec amusement, il a passé l’étape de se manger une mandale.

--C'est plutôt bon pour moi ça.

Il n’a pas foiré, il faudrait qu’il se souvienne de ce qu’il a fait d’ailleurs, pour pouvoir recommencer si l’occasion se présente un jour, mais il n’oublie pas que la Nephilim fait partie du groupe des démones pas très sympathique selon la drague. Il est curieux à propos de cette femme dont elle parle au passé et il se rend compte qu’il aurait du la fermer.
Nolan capte que du coup, il ne va pas insister, mais il se souviendrait que Satsobek a perdu quelqu’un, de spécifique. Et il ne l’ennuierait pas à en parler pour ne pas la pousser vers la tristesse. C’est pas son genre de rendre les gens tristes, il est plutôt du genre à essayer de faire l’imbécile pour les faire sourire, c’est un gentil garçon. Alors du coup, il se livre au sujet de Margeary et visiblement Satsobek semble penser que la jeune Nephilim n’y connait rien.

--Ah ouai ? –Demande-t-il curieux de savoir la suite, continuant pour sa part de raconter. Son air est pas super convaincu en entendant l’argent du beurre et le cul de la crémière parce qu’il n’a pas compris ce qu’elle veut dire.

Nolan essaye de capter, mais il doit y avoir une subtilité qui lui échappe, et son air un peu ailleurs, dans ses pensées, se focalisent sur la réflexion, surpris par la venue des humains, il tourne son visage vers les inconnus et observe l’attitude de Satsobek sans trop rien dire.

Il sourit simplement, en coin, pas certain de partager le truc, il est trop sociable pour voir un quelconque dérangement dans cette question et cette approche et puis, comme il ne cache pas être Nephilim, il se fout totalement de cette question. Il hausse les épaules, finissant son verre qu’il pose sur la table basse devant lui.
Elle lui explique alors de la soutenir, de faire la fête avec elle, bref, d’être avec elle plutôt que l’inconnue avec qui il discute. Et là il découvre tout une mise en scène, la serveuse, le mot frère, il est mal à l’aise. Nolan n’est certainement pas prêt à jouer ce genre de chose, c’est un Nephilim avec une éducation assez humaine et il sourit simplement à la serveuse en lui faisant un clin d’œil. Et là il comprend.

--Couvrir un besoin alimentaire ?

Il rit doucement à cette façon de parler. Avoir besoin d’orgone, ça incombe de coucher avec des humains, mais c’est vrai que dit comme ça, c’est carrément vieux jeu, trop, pour Nolan, qui se recale dans son siège, ses yeux vers Margeary, en écoutant la démone contre son épaule. Sincèrement, il ignore totalement si lui, l’idée lui plait, sincèrement, c’est dérangeant. Mais intéressant, il ne le nie pas.

--L'idée c’est de passer une dernière bonne soirée ensemble hein ? –Non ? Parce qu’il sait que son amie d’enfance trouve que le sexe avec les Nephilim, c’est pas son truc, il manque l’orgone, elle préfère cela, mais comme le dit Satsobek, elle comprends pas encore qu’elle peut avoir les deux. Nolan se redresse. –Demain, rendez-vous à un petit restaurant italien ‘Le Roma’ dans Downtown, si tu as envie, j’y serais en tous cas et je te dirais si ton idée à fonctionner.

Il lu fait un clin d’œil et quand la serveuse arrive, il passe son bras autours de sa taille et vient lui parler à l’oreille. Un dernier sourire à Satsobek, il se laisse porter par l’idée du pourquoi pas de son plan, si elle a bon, il lui serait reconnaissant, s’il foire et bien tant pis, de toutes façons, il ne va pas passer la soirée avec l’inconnue et perdre la dernière qu’il a avec sa meilleure amie. Embarquant alors la serveuse pour la convaincre de le suivre… Est-ce que Satsobek serait là le lendemain pour savoir ce qu’il s’est passé ?

Mon expression, couvrir un besoin alimentaire, l’étonna à l’en faire répéter mes mots. Je ne réagis pas plus. Son inexpérience ne lui permettait pas de comprendre ce dont je parlais. Le jeune homme ne manquait pas de tempérament. L’instant d’après, il se levait emportant sa serveuse avec lui. Tous les quatre disparaissaient finalement avec empressement. Arriverait-il à la suivre sans être trop présent ?

Je me contentai donc de son clin d’œil. Médisante que je suis, j’ai bien pris note de sa proposition de rendez-vous. Je lui accorde beaucoup de malice de formuler son invitation de la sorte. Cela n’attend pas de réponse et une humaine aurait toute la nuit pour se demander si elle devait le rejoindre ou non. Évidemment, le lendemain, elle craquerait. Après tout, nous n’avions échangé ni téléphone, ni adresse. Est-ce que je vais faire de même ? Oui, seulement, je ne vais pas hésiter. J’avais déjà décidé de le retrouver.

J'appréciais son caractère affirmé. Il n'avait pas hésité à partir pour profiter de sa dernière soirée avec
Margeary. Il faisait passer ses amis avant quelques promesses de luxures. Je lui fais un petit signe de la main sans lui répondre et lui souhaitait bonne chance. Mais je ne répondis pas à sa proposition. À lui de se demander si je viendrais ou non !

La place à mes côtés étant libre, un humain pensa pouvoir la combler. Il s’approcha de moi. Pourquoi devons-nous nous mêler à la faune ? Il s’assied après m’avoir demandé la permission, mais il s’est évidemment empressé pour que je n’aie pas le temps de répondre. Puisque mes mots sont sans importance, je me lève en silence. Je quittais la boite de nuit sans me soucier de la serveuse. Son patron pouvait la renvoyer que cela ne m’empêchera pas de dormir sur mes deux oreilles.