Comprenez bien que si je veux plus que tout foutre cette coincée-du-cul dans mon pieu pour la débaucher, je n’oublie pas mon principal objectif : mettre la main sur des artefacts pour m’offrir d’abord l’éternité et me laisser le temps de réfléchir à d’autres projets ambitieux.
Alors, mon équipe a travaillé d’arrache-pied. Nous avons passé un marché concurrentiel pour nous ressortir plusieurs architecture possible pour ce musée, testés des implantations différentes et consulter des banques prêtes à nous aider dans cette démarche. Evidemment, les banques américaines ont rapidement pris le pli du marché européen. Il est difficile de lever des fonds dans une ville qui a subi une pseudo guerre civile, même si personnellement, j’appellerai plutôt cela une guerre raciale.
Je suis raciste, je rêve de mettre leur ambassadrice à genou devant moi pour qu’elle s’occupe de ma virilité, mais ce ne sera pas demain la veille. Pour l’instant, ils nous dominent et je compte bien jouer dans leur camp tant que je ne serais pas à même de les écraser.
Mon équipe est prête et particulièrement briefée. Quatre assistants m’accompagnent et trois représentants, chacun d’un cabinet d’architecte différent. Un geek est présent pour la partie technique de la présentation : Diaporama, projection 3D holographique. Une assistante en psychologie cognitive va observer les différents représentants de la ville pour m’aider dans ma négociation. Elle a déjà monté un précieux dossier. Et j’ai surtout un autre homme à mes côtés. Oui, je suis sexiste et misogyne. Je pense que les femmes se font dominer par leurs hormones et qu’elles sont moins performantes au travail, surtout quand elles ont décidé de pondre.
Cet homme a lancé un appel d’offre pour un concours architectural. Il a retenu les sept meilleurs dossiers et nous avons payé plus d’un demi-million de dollars pour que les architectes mènent à bien leur projet. À ce jour, seuls trois cabinets restent. Ce sont ces trois hommes en costumes impeccables, rasés de prêts. De mon côté, je suis sur mon 31, mais Dawn Ludlow remarquera surtout la marque à mon annuaire, témoignant d’une alliance aujourd’hui disparue.
Nous sommes au Mandarain. Je l’ai retenu, car après mon expérience avec Sloan Monroe, je suis très content de leurs services et de la discrétion qu’ils savent offrir pour les réunion d’affaires. C’est donc en grand professionnel que je m’apprête à recevoir la délégation de la ville. Nous aurions pu prendre soin de ne pas requérir la présence du maire. Mais nous sommes allés beaucoup plus loin en réalité. Nous avons volontairement fixé cette date, le jour d’un déplacement du maire à Washington. Non, je ne veux pas mettre Dawn Ludlow sur une forme de piédestal. Si tel était le cas, je ferais taire les rumeurs sur le maire et elle. Qu’elle se démerde. Non, je veux simplement traiter avec elle. C’est risqué, elle n’a peut-être pas les moyens de nous fournir les terrains requis. Mais quelque chose me dit qu’elle n’est pas à ce poste parce que le maire la baise sur son bureau, mais parce que des Nephilim l’ont placée là.
Une série de limousines est allée chercher le staff de la mairie au Centre du Patrimoine et d’Architecture de Vegas. Je n’ai pas choisi Crystal Limousine. Je ne veux pas que Ludlow sache que j’ai étudié son parcours professionnel. Je sais beaucoup de choses sur elle. Mais l’incompétent que j’ai embauché n’a pas vu ce fameux tweet sur le compte de Dallas. Dommage ! Si je l’apprends, il est viré.
On m’informe de l’arrivée des limousines. J’observe par la baie vitrée leur arrivée, mais la délégation est cachée par l’avancée de l’entrée. Par contre, en face, je remarque la voiture du détective privé embauché par mon ex-femme. Je ne suis pas sûr, je vois mal d’ici. Elle compte faire appel de la décision. Je ne sais pas sur quelle base. Mais peu m’importe.
« Vincent, vous avez votre caméra ? Zoomez sur cette berline beige. »
Je remarque un objet noir qui en ressort. Un objectif d’après Vincent. Bref, son détective semble prendre des photos des limousines. Quelque chose a donc fuité. Nous nous mettons en ordre de bataille et nous préparons à les recevoir. Je me frotte les mains.
Mon projet professionnel est ficelé, j’imagine mal la mairie le refuser. Les Nephilim par contre… Mais je me frotte les mains, car je sais les tourments qu’à rencontrer Ludlow. Pas mal d’hommes l’ont approchée tous pour des raisons pourris. Des avances très romantiques qui cachait un homme voulant lui voler sa place, un coach sportif qui l’a pelotée dans un ascenseur, un collègue éconduit qui a lancé des rumeurs sur elle. Mais par une chance incroyable (hum hum), elle a toujours tout découvert juste à temps. Alors, comment va-t-elle venir à moi ?
« Let the show begin ! »
Je frappe dans mes mains, je réveille l’équipe et surtout l’assistante en psychologie. Pauv’conne, j’aurais du choisir un mec.
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