☏ Bodyguard [Jimmy]

Dans la vie, il y a des personnes qu’il est préférable de ne jamais mettre en contact. Je crains qu’avec Osoto, nous soyons ce genre de personne. J’ai apprécié le fait qu’il me pousse dans mes extrêmes. Beaucoup prennent peurs, ou sont choqués, mais il n’a pas réagi une seule seconde. Je ne sais pas s’il est toujours ainsi ou si cet homme est capable de se contrôler au point de cacher toutes les émotions qui lui passent par la tête. Dans un sens, il est flippant et j’aime ça. Dommage que ce soit mon boss parce qu’il est plutôt pas mal, même si un peu trop propre sur lui.

Et Jimmy me direz-vous. Bien sûr, j’ai trouvé avec le Nephilim un moyen d’extérioriser, mais ce n’est pas la même chose. Cet apollon est un démon, immortel, capable d’exploits surhumains et il est peu probable qu’il m’arrive quelque chose de mal en sa compagnie. Tout du moins, en public. La peur n’est pas la même et l’excitation est différente. Je ne vais pas m’en plaindre, car Jimmy a un panel de talents que j’apprécie tout autant.

Je suis le genre de fille qui déteste les attaches, qui aime vivre seule et surtout, qui est capable de tout envoyer valser en deux secondes sur un coup de tête. Je sais que Jimmy n’est qu’une passade et je finirai bien par m’en lasser. D’ailleurs, le fait qu’il soit marié me rassure. Mais en attendant, j’apprécie les derniers moments que nous avons passé ensemble et une idée folle m’est passée en tête lorsque monsieur Osoto m’a rappelé un terme de notre contrat que je n’avais pas bien compris. Je suis le seul maître de ma sécurité. C’est bien et moins bien. Je n’ai jamais été douée pour la logistique et je ne sais pas comment me protéger des gars comme ceux que j’ai croisé dans les sous-terrains. À cet instant, je pense qu’il n’y a qu’un Nephilim capable de me protéger des autres Nephilim. Seulement, je ne peux pas lui demander de but en blanc de devenir mon Kevin*. J’essayerai d’amener les choses avec doigté.

[iphone=]J’ai envie de porter ton tee-shirt. [/iphone]

Un simple texto, juste pour amorcer. Je suis en train de me marrer sur la banquette d’un dinner devant une grande coupe de glace que je ne pourrais jamais terminer.




*Kevin Costner dans Bodyguard, bande de buses.

Vous avez le stéréotype de série américaine, grande douche à l’italienne, carrelage gris clair magnifique, muscle bandés sous une cascade d’eau provenant du plafond ? Bien, ça va être le début. Rajoutons une humaine, personne ne la connait, c’est une fournisseuse d’Orgone des Infiltrés, une simple esclave, je ne connais pas son nom, ni même vraiment qui elle est, quand elle aura fini de me recharger, elle oubliera qu’elle est venue ici, peut-être même qu’elle ne sait pas même que je suis un Nephilim.

A vrai dire, je m’en fous.

Je ne vois que son dos, je ne sens que son orgone, je me contente de la baiser et de m’en réjouir. Aux derniers de mes soupirs, je la délaisse.

-Tu peux y aller.

Lui soufflais-je, la laissant pantoise à ma réaction, c’est étrange comme elle obéit correctement, je ne sais pas si j’aime cela, peut-être plus que je ne veux me l’admettre. Je reste seul sous la douche, le visage sous l’eau et finit par terminer ce que j’ai à faire.

Je ressors de là, serviette à la taille, sur mon lit, nouveau téléphone, ma montre, un costume, il faut que je passe au Wynn. Dés que j’ai été repéré à Washington, j’ai été téléporté, mon rapport a été fait directement avant même que je ne prenne ma douche ou quoi. Maintenant…

Une Nephilim arrive, vous la connaissez,il s’agit de la demoiselle avec qui nous étions quand l’autre a voulu me faire renommer, je la regarde, elle passe à côté de moi et allume une cigarette en se mettant à la fenêtre. On ne parle pas, elle m’a mis au courant de la fuite de Leï, j’ai carte blanche pour la retrouver. Je ne dis rien, je sais déjà ce que je vais faire. Mais avant, je remets ma montre.

-Tu as laissé un message à ma sœur ?
-Oui, mais elle n’a pas rappelé si c’est ce que tu demandes.

Je pousse un soupir, je vais devoir perdre du temps au téléphone. Pourquoi irais-je prévenir Raven que Le Lynx est resté avec ma mère à Washington ? Parce que c’est ce que je dois faire. Je vais me démerder.

J’attrape mon téléphone et j’envoie un sms.

Lucy

C’est Jimmy.
Passe ce mot à Raven. Si tu sais comment la joindre. Maman est à Washington, Le Lynx est resté avec elle, Cyprien aussi, Princesse disparue, Le Drayoir et Le Barge sont sortis.

Je passe une main dans mes cheveux, et frotte, histoire de virer les quelques gouttes rester là. Je vire la serviette et reste nu, prêt à m’habiller quand je reçois un autre SMS. Lucy déjà ? Je hausse un sourcil et esquisse un sourire en coin.

Sloan

Tu ne devrais pas te priver de ce plaisir.

Machinalement, je regarde mon alliance, je sais qui je vais aller voir pour m’aider, on m’a donné un nom tout à l’heure, et du coup, je ne vais pas me priver. Peut-être que je vais pouvoir finir veuf ? Non, je ne veux pas faire tuer Loreleï…nous verrons bien !

Je sais… tout du moins, j’espérais qu’il me ferait une réponse dans ce style. C’est donc avec un immense sourire que je regarde mon téléphone portable, cuillère à la bouche. Je ne me fais pas d’illusion, cet homme est marié, ce qui le rend encore plus attrayant à mes yeux. Sans doute à cause du risque que représente sa femme. Ne pas se faire prendre est quand même mon objectif principal. Je n’ai pas envie de détruire sa vie, juste de m’amuser. Je n’ai pas non plus envie d’avoir une hystérique aux fesses. Mon objectif dans la vie est de m’amuser, pas de me battre.

[iphone=]Où ? [/iphone]

Juste deux lettres, les seules qui importent au bout du compte. Je ne veux pas qu’il me rejoigne dans ma chambre d'hôtel. Je ne veux pas que ça devienne une habitude, ni même me transformer comme maîtresse attitrée. Je veux qu’on reste bons potes. Des potes qui couchent ensembles, mais des bons potes tout de même.

Me trouver un appart peut-être une bonne idée maintenant que je sais que j’ai un budget illimité, mais en ai-je vraiment envie ? Je ne crois pas vouloir m’enterrer dans une routine pour l’instant. Changer d’hotel toutes les semaines, voir tous les soirs, me va très bien pour le moment. Je crois que j’ai peur de me retrouver un jour bloqué dans cette ville.

En attendant, je me contente de vivre l’instant présent et je balance quelques dollars sur la table en me levant pour quitter le dîner. J’attends un autre sms de Jimmy tout en déambulant dans les rues de Vegas.

[iphone=Sloan] on s’envoie en l’air ? [/iphone]

Non, je ne lui propose pas de simplement coucher avec moi, non que ça m’intéresse pas, mais j’ai envie de m’amuser avec elle. Et je lui envoie l’adresse d’un aéroport, un saut en parachute au-dessus du lac Mead sera plutôt sympa, surtout si on se cherche dans l’avion avant, à une époque, je lui aurais bien dit on saute sans et je l’aurais laissé passer devant avant de nous rattraper en mode Nephilim, mais aujourd’hui, ce serait vraiment être con. D’une Sariel ne m’a pas appris cela, de deux le lac est en dehors du dôme, de trois…non y a pas de trois.

Bref dans tous les cas je lui donne le lieu du rendez-vous, je sais que faire un truc planplan va pas l’intéresser et moi j’ai besoin de m’amuser largement à fond. Juste une heure, je pense à ma mère et Cyprien en boucle quand je ne réfléchis pas à où se trouve Leï. Je sais que ça donne l’air d’être un petit bébé pleurnichard, mais je me fais du souci pour ma mère et pour mon frère. Pour ma sœur aussi qui va sûrement retourner à Washington.

Bref, j’ai besoin de divaguer avec cette fille. Je l’aurais bien fait avec Sassy mais la rousse est partie encore une fois, je ne sais où ! Bref…Sloan tombe à pic et j’adore ça. Maintenant que je lui ai répondu après avoir quitté la guerrière pour la recherche de Leï, je prends mes affaires et file en dehors du dôme.

Exit le costume impeccable, jean et t-shirt, lunette de soleil, je me dégage de la bagnole et je cherche du regard si elle est déjà arrivée.

J’ai l’impression que ce mec me comprend, ce qui est idiot, personne n’a jamais réussi à le faire, ça ne va pas être le premier. Ne mettre aucune ambiguïté dans son sms n’aurait pas été drôle, mais je ne vais pas me cacher, ce type me transforme en chienne en chaleur. Quelque chose en lui éveil toutes les parties de mon corps, certaines plus que d’autres. Ça ne m’est jamais arrivé avant. Je n’ai jamais été la dernière pour me faire plaisir, mais là vraiment, c’est indécent, même pour moi. Il parait que les démons sont addictifs. Quand on connait mon penchant pour les drogues, c’était une évidence que je tomberais dans l’excès dès la première occasion.

Cependant, je n’ai pas oublié l’excuse que je me suis trouvée pour revoir ce bel apollon. Il ferait le parfait bodyguard. J’ai juste à découvrir le prix qu’il demande pour ses services. Avec mon nouveau patron, je ne devrais pas avoir de mal à répondre à ses exigences. C’est donc avec beaucoup de confiance en moi que je retrouve Jimmy à l'aéroport indiqué. Je ne sais pas ce qu’il a prévu pour nous, mais ça ne m’inquiète pas. Je ne vais pas dire que j’ai une totale confiance en lui, je suis surtout inconsciente.

C’est souriante que je m’approche de lui.

Tu m’avais promis ton t-shirt.

Je pourrais regarder Jimmy torse nu pendant des heures, mais je ne suis pas ce genre de fille possessive ou je ne sais quoi, l’embrasser en arrivant n’est pas une évidence, mais s’il le fait, je lui donnerai le change sans aucun doute.

Alors, tu vas me dire ce qu’on fait là ?

C’est vrai, j’ignore encore tout de ses projets, mais s’envoyer en l’air dans un aéroport n’offre pas cinquante milles possibilités.

C’est lequel ?

Le gros ? Le petit ? ça n’a pas vraiment d’importance quand tu peux te jeter dans le vide sans parachute et que tu as quelqu’un pour te rattraper n’importe quand.

Elle me fait sourire. Je décroche le plus naturel qui soit pour moi et le plus plaisant, on va pas se leurrer. Celui légèrement en coin, qui me donne un air bien trop craquant, je me penche vers elle dès qu’elle s’approche, je glisse ma main légèrement à sa taille, légèrement au creux de ses reins et je l’embrasse. Elle n’est pas farouche et je sens déjà son orgone frétiller, trop facile ? Mais foutrement plaisant. Beaucoup trop.
Cette femme, je ne sais pas ce que je fais avec, mais je le fais, le temps d’un instant, j’ai toujours mon alliance, même si ma femme est « partie », officiellement, ce ne sont que des vacances, mais les gens ne vont pas se contenter de ça, les gens ne se mêlent jamais de leurs culs.

Elle me fait rire.

–Je te filerais mon t-shirt quand t’auras plus le tient, t’en fais pas.

Promesse ? Plus que sûr. Je l’imaginais bien enfiler mon haut, probablement trop grand pour la fille filiforme qu’elle est. En tous cas, je laisse ma main glisser à ses reins, et je lui montre un des avions qui se tient sur la piste.

-On va s’envoyer en l’air, comme prévu.

Je l’entraine avec moi, direction l’avion, les salutations au capitaine, un guide qui lui explique tout simplement ce qui va se passer, qui lui enfile la combinaison, tout le bordel, je dis rien, j’ai une petite idée à la con derrière la tête, rien qui ne viendra me trahir, mais un petit truc qui devrait lui plaire. En fait, c’est un truc de riche et de con, comme je dirais, mais bon. Une fois équipé un minimum, sanglé, habillé, tout le bordel. L’avion prend de l’altitude et je me plais plutôt à l’émoustiller durant la montée, sans aller plus loin qu’un geste discret par ci, des baisers intenses et quand enfin, c’est le moment, celui où elle devrait être attachée devant moi et sanglée même, je lui cris par-dessus le bruit provoqué par l’avion, le vent et tout le reste.

-Tu as confiance en moi ?

Une bonne question non ? Alors que je l’amenais déjà vers la porte de l’avion, non, j’allais pas la lâcher brusquement, je ne voulais pas qu’elle se mange le pied de l’avion, donc la pousser dans le vide c’était une connerie, mais je l’enlaçais rapidement, prenais une position adéquat et nous faisait tomber en chute libre, sauf que je ne l’avais pas sanglé et que je prenais le choix de la libérée de mes bras pour qu’elle chute.

Une vraie chute libre, sans entrave, sans ma présence, plusieurs secondes qui pouvaient paraître une éternité, et cette sensation faisait toujours monter une certaine adrénaline, forcément, je ne la perdais pas de vue, ni même ne mettrait sa vie en danger et dans la descente qui parait durer une éternité, je prends un malin plaisir à « tourner » autours d’elle jusqu’à la rattraper, la sangler de nouveau à moi et enfin, ouvrir ce foutu parachute.