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Une grue dorée imprimée au revers, une veste de kimono noire git sur le lit. Sur le vase, quelques kanjis lèvent les derniers doutes sur la volonté de la propriétaire d’offrir à cet appartement une âme asiatique. Dans le vase plat sur le buffet des fleurs témoignent, la propriétaire du petit appartement s’intéresse suffisamment à l’ikebana pour maitriser à la perfection le style moribana.
Les nouveaux arrivants pourraient penser que le téléporteur s’était grossièrement trompé de destination. Quand Heru Ur glisse une griffe entre les lames des stores, il découvre bien une ville italienne en pleine effervescence. La corde à linge tendue jusqu’au balcon voisin est très courte tant les immeubles sont rapprochés pour apporter la fraicheur de l’ombre aux Florentins.
En bas, le chauffeur moustachu d’une petite estafette exprime son impatience en forçant sur le klaxon vieillissant.
Le vieux continent porte bien son nom, pense-t-il.
Il vient de finir sa ronde. Personne dans l’appartement. Comme prévu, la propriétaire du petit deux pièces s’est rendue dès l’aube sur son lieu de travail, au musée des arts verriers.
Il dépose sur le lit une mallette et l’ouvre. À l’intérieur, un ordinateur portable s’allume et présente les plans d’une vieille église détruite depuis la Seconde Guerre mondiale. Les plans des réseaux d’assainissement apparaissent ensuite et Heru Ur pointe du doigt l’une des galeries qui passent à proximité.
— C’est la plus proche. Il doit y avoir les fondations du musée qui passe à proximité, mais cela ne devrait pas trop nous ralentir.
Le téléporteur amène les trois autres infiltrés et le manque d’espace commence à se faire ressentir. Certains portent des tenues de chantier aux logos de la ville de Florence.
— Allez-y avant que son klaxon ne rende l’âme dit-il. Nous vous rejoignons dans cinq minutes.
Les Infiltrés ouvrent la porte de l’appartement et descendent les escaliers. L’homme en bas jure en italien et amuse Heru Ur en parlant de Santa Maria.
— J’espère que cet imbécile ne va pas nous attirer l’œil de la Sainte Vierge. Je déteste travailler avec les humains.
Seulement, il lui fallait bien un fonctionnaire Florentin, soudoyé pour venir avec une fourgonnette de la ville, quelques plots de chantiers et une autorisation en bonne et due forme. Il va leur permettre d’approcher les ruines où Satsobek espère trouver l’héritage de Caym.