À genoux, je crachais du sang, tâchant le manteau de glace qui recouvrait le sable jadis brûlant. Je transpirais à grosses gouttes et grelottais en même temps, la fièvre m’emportait. Mon père me regarda avec une déception incroyable dans le regard. Je pleurais, mes larmes cristallisaient sur mes joues, mais elles ne retenaient pas pour autant mon père qui m’abandonnait dans le désert de Pachad. Je n’étais pas assez forte pour lui.
Je me réveillais en sursaut, le climatiseur ronronnait avec tranquilité, le réveil indiquait 04h42. Je faisais de plus en plus ce cauchemar horrible. Moi humaine. Quelle horreur ! Je regardai par la fenêtre, on discernait à peine la Lune parmi les feuillages. Mais, intérieurement, je remerciais Nout d’avoir fait de moi une déesse.
J’usai un peu d’Orgone pour me réveiller et filait à la douche. Je devais me dépêcher de trouver Sariel. Mais comment faire ? J’aurais eu moins de peine à trouver une aiguille dans une botte de foin. Nue dans ma chambre, l’eau perlait sur la moquette. J’ouvrais l’ordinateur portable pour le laisser démarrer, j’en profitais pour me préparer une infusion.
« Esclave, un thé ! »
La vacance de mon appartement me répondait. Foutue humanité qui avait rendu illégal l’esclavage. Attendez que nous prenions le pouvoir ! Je vais vous botter le cul, moi !
Contrainte et forcée à la basse besogne, je me rendais dans la cuisine pour préparer mon thé. Je n’aime pas me salir les mains, mais je voulais un thé. Je revins après trois minutes. L’ordinateur m’avertissait que j’avais un mail en attente. Je cliquais sur le message et le lut avec un sourire agréable.
J’allumais la radio et la musique me ravit. Elle allait si bien à l’instant présent. Je lus une seconde fois le message pour noter le nom de la Skjaldmeyjar.
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Je me demandais bien qui pouvait se cacher derrière ce nom, une Nephilim ? C’était toujours compliqué avec les Infiltrés. Je touillais toujours ma cuillère dans mon thé en réfléchissant. Me pointer devant cette maison était dangereux si Swann veillait sur cette Nephilim. Je devais trouver autre chose. Je tapais son nom sur Google pour découvrir un article de presse. Elle venait d’être nommée à un poste à haute responsabilité. J’avais vu juste sur cette Nephilim, une infiltrée aucun doute.Anna, j’ai retrouvé la meuf dont je te parlais. Swann ! Je t’avais bien dit que son prénom ressemblait au tien. J’ai vérifié, c’est bien une des Skjaldmeyjar qui a rejoint le clan des infiltrés. Pour le moment, elle veille sur une pouffe blonde. Dawn Ludlow. Tiens, l’adresse de la baraque où elle crèche !
J’ouvrais la pièce jointe pour trouver la photo de Swann.
Quelques heures plus tard, ma tasse de thé avait fini dans l’évier de la cuisine. Je refermais les portes de mon appartement pour descendre au garage. Les Izanaghis avaient fait de bonnes inventions, j’adorais les ascenseurs. Je me souvenais des interminables escaliers de notre ancien palais en Égypte. Un enfer.
Mais les portes s’ouvrirent sur trois adolescents boutonneux. Leurs regards lubriques s’attardèrent sur mes jambes dévoilées avant de se figer sur ma poitrine.
« Allez, dégagez les microbes ! »
Visiblement, mère nature ne les avait pas dotés d’une bonne ouïe. Ils pensaient sérieusement pouvoir me bloquer la sortie en restant ainsi devant moi ?
« Z’y va, tu veux pas venir faire un tour pour lustrer mon... »
Mon poing lui brisa le nez l’empêchant de finir sa phrase.
« Demande plutôt à la veuve poignet, chéri !
-- Putain ! une Nephilim ! »
Ils déguerpirent non sans une dernière phrase de rébellion : Human Power. C’est cela, cafard, profites en tant que tu le peux. Ma race va rapidement reprendre les rênes et je veillerais à ce qu’on vous serve en pitance à vos parents.
Je tendis le majeur au-dessus de ma tête, laissant apparaitre une longue griffe noire. Formant un anneau avec l’index et le pouce de l’autre main, je le fis coulisser sur mon doigt tendu.
Je montais dans la voiture et mettais le contact pour Downtown. Faire le pied de grue devant la maison de Dawn Ludlow serait trop dangereux. Je me ferais repérer, il valait mieux le faire devant ses bureaux. Elle irait bien travailler aujourd’hui puisqu’elle était censée prendre ses fonctions aujourd'hui.
En arrivant au centre d’étude d’architecture et du patrimoine de Vegas, je pris un ticket pour le musée, mais m’assis sur les sièges à proximité de l’entrée. Je sortais ma liseuse de mon sac à main et commençais à bouquiner, non sans jeter des coups d’œil réguliers vers l’entrée et les ascenseurs à la recherche de Swann.
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