Mais nous avions pu nous rejoindre dans la zone internationale de Londres. Ni elle, ni moi ne comptions quitter l’aéroport. Son invitation à boire un café me surprit. Kaylee avait changé et je ne savais pas quoi penser. Ses attentions envers moi étaient minimes, mais elle changeait tout. J’aime cette femme plus que ma vie et son attitude ne fait que renforcer ce sentiment.
— Quand dois-je rencontrer Sariel ?
— Le plus tôt possible. Lia a été très ferme à ce sujet.
Je n’ose pas finir ma phrase. Lia n’a pas la même personnalité qu’Erika. Elle est bien plus présente dans les discussions, mais préserve cette neutralité exemplaire.
— Que crois-tu qu'il va me demander en échange ?
— Manquerait…
— Je vais devoir coucher avec lui ?
— Pardon ?
On ne parlait plus de la même chose. Je suis un abruti, je pensais à son pouvoir, elle pensait à redevenir Nephilim évidemment.
— Je voudrais que…
Je n’ai pas le temps de finir ma phrase. Je voudrais simplement lui rendre sa nature, refaire d’elle une Nephilim pour qu’elle puisse être officiellement une Skjaldmeyjar. Elle l’a toujours été. Mais certains profitent de la situation pour mettre sa loyauté en doute.
— Comment ça s'est passé avec les autres Skjaldmeyjar ?
— Lia était confrontée à un choix difficile : enfreindre la règle de la neutralité ou renoncer au don de Sariel. Je lui ai soufflé une autre option. Les Skjaldmeyjar disposent chacune d’un pouvoir de chaque clan. Comme cela elles restent neutres et sont encore plus efficaces.
J’éprouve de la fierté en disant cela. Je sais que Vesta pense que je suis Skjaldmeyjar avant d’être Vestale. Elle n’a pas tort malheureusement, mais elle se trompe quand elle pense que je leur tournerai le dos.
— Tu as des nouvelles d'Elsee ?
— Tu vas être fière d’elle, quand…
Les expressions de son visage changent. Elle a senti un danger. Des anges, forcément. Je prendrais bien la poudre d’escampette, mais Kaylee ne pouvait pas dissimuler son aura.
— Je voudrais que ce soit moi et pas Sariel, Kaylee…Pour te rendre…
Je remarque deux templiers. J’en connais un. Du moins, Enerim en a connu un. J’avais prévu un plan de secours et j’éspérais ne pas avoir à me sacrifier. Mais échec…
Je sors une bible de ma veste et la donne à Kaylee
— Prie… Ou fait semblant… Je ne sais pas…
Mais dès qu’elle ouvre la bible, elle tombe sur la lettre que j’ai écrite. Bien ma veine. Tant pis, je vais me livrer. Je marche vers eux.
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— Bonjour, je vous croyais mort, qu’est-ce que vous faites ici ?
— Comment oses-tu t’adresser à elle de la sorte, pénitent ? Ne vois-tu pas qu’elle prie ?
Je ne pensais pas que ce serait si simple de jouer à Enerim. Je me tourne vers l’ange. Je ne ressens pas son aura, mais les traits de son visage respire la tranquillité des anges.
— Nous nous rendons à Los Angeles…
— Je m’en moque. Poursuivons…
La réaction de l’Ange ne m’étonne guère. Ceux que je connaissais détestaient l’humanité et je remarque la lance de Saint-Georges sur son revers. Ils tournent les talons et poursuivent. Je me souvenais bien que cette confrérie n’était pas apprécié. Il n’y avait que l’Opus Dei qui partageait leur rage et leur détermination. Pour une fois que j’avais de la chance.
Je fis signe à Kaylee en continuant mes simagrés au cas où l’Ange m’entende malgré la distance.
— Madame, on nous invite à embarquer. Si vous voulez bien me suivre...