
Restez là.
Je sors et je rentre dans le drugstore. Je reviens et elle peut voir que j'ai un papier craft. A la manière de le tenir c'est une bouteille que je tiens. Je rentre de nouveau dans la voiture et je balance la bouteille à côté d'elle, puis je reprends la route. Elle peut regarder dedans et elle verra qu'il s'agit d'une bouteille de scotch infâme. Je la regarde dans la rétroviseur et je fais une mimique avec mes yeux et ma bouche, l'air de dire "et ouais c'est la vie". Puis je tourne à droite et à gauche.
Alors quelque chose à dire avant de mourir ?
Les verrous se ferment. Mais elle a de la force la petite. Si elle veut, elle explose les fenêtres ou bien la porte, mais elle veut se la jouer discrète avec ses airs de Reine. Cela m'amuse. Énormément. Je stoppe la voiture, sans couper le contact en mettant les warnings. Les voitures nous dépassent facilement. Elle sait que quelque part sur cette ligne droite, c'est la limite du dôme. Mais où. Je me tourner vers elle en mettant un bras sur le siège pour la regarder.

Petite sourire cynique et je lève les yeux au ciel avec la moue sur les lèvres qui va bien.
Tu veux donc le pouvoir du Boss pour te balader sur toute la terre, mais en tout bien tout honneur, pour bosser pour lui. Parce que toi, je cite "tu es la première qui vient avec un plan béton". Mouais. La fille Chesly ramène des créatures de Kabbale sur les champs de bataille. La fille d'Asmodée débusque des poseurs de bombes. Et toi, t'es là, dans cette bagnole à dire : Non mais moi M'sieur, j'ai un plan ! Bravo !
Et je me mets à applaudir. Combien viennent à moi pour me pomper et ne pas me servir ! Je connais parfaitement Caym. Une arriviste de première. A toujours changer de camp quand le vent tournait en sa défaveur. Alors Anouhk, il va falloir faire vraiment mieux.
Oh et avant que tu me répondes, ou que tu m'hurles dessus ou que tu me prennes pour un con, le jap' qui est venu te voir, c'est l'assassin personnel de Sariel. C'est un peu con de la voir pris de haut. Si j'étais toi, je ferais aussi attention à tes paroles qu'à ton attitude. Mais libre à toi de faire comme tu l'entends.
Et j'écarte les bras pour lui faire signe qu'elle a le choix. Pourtant, mon pied appuie sur l’accélérateur. Car oui, la vitesse est déjà passée. Pas besoin d'avoir les mains sur le volant pour foncer.