Le Pater débarque (il s'est juste gourré de RP)

Dès son arrivée à Vegas, Vesta a fait édifier un hôpital extrêmement moderne pour y soigner Nephilim et humains. Tous ceux demandant des soins sont ainsi gracieusement soignés. Mais derrière cette générosité se cachent des expériences sur des plantes inconnues. Est-ce là une raison de craindre Vesta ? Depuis la révélation l'hôpital est entouré d'un grand complexe de plusieurs bâtiments à l'architecture futuriste et écologique. L'endroit est ultra sécurisé et surveillé.
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Heru Ur

» 05 sept. 2016, 22:27

Alors que Raven demande à son oncle de cramer des insoumis, à Vegas, une tout autre discussion se trame. Certains Nephilim se sont faits discrets, ils savent intérieurement qu’ils ne feraient pas long feu face à l’humanité entière. Heureusement, pour les dissuader d’éradiquer les déchus, il existe plusieurs méthodes.

Certains Infiltrés surveillent le Net et vérifient que quelques excités ne commanditent pas des complots. D’autres s’octroient des postes stratégiques et quand ils leur échappent, ils s’accommodent pour en faire leurs compagnons de jeu. Harahel trouve curieux que Sariel n’ait pas encore tué Obama. Vesta avait pourtant tenté de le rendre jaloux en prétendant que le président était le père de son fils.

Mais revenons-en aux clans. Les Asmodéens forgent et les Izanaghis fortifient la ville. Les Hespérides la cachent aux yeux d’Eden. Les Vestales jouent les bons samaritains en soignant un maximum de maladies et ruinent les sociétés de pharmacologie française, possession chère de certains templiers.

Alors, on pourrait se demander ce que font les Insoumis, en dehors de proposer des séjours touristiques périlleux. Et bien, ceux qui ne chassent pas les couilles de caribou en Aresh — dédicace pour Séveride — jouent la carte de la peur. C’est ainsi que des humains ont les yeux rivés dans le ciel. Certains ont cru voir quelque chose. Et en effet, des ailes dont l’envergure dépasse la largeur du Strip frappent les airs. La créature humanoïde, haute de plusieurs étages, semble fondre vers le sol, les jambes en avant. Des cornes, quelques flammèches autour du corps et des griffes énormes ne sont pas sans rappeler les illustrations de Dante.

Ses ailes se replient dans son dos et ses jambes frappent le toit de l’Atrium Vestae. La créature reprend forme humaine alors que des flammes dansent autour de son corps nu. Rapidement, leurs ondulations s’intensifient et se cristallisent en une gangue rougeâtre. Quand la chaleur s’estompe, un costume saillant habille l’Originel qui ouvre la baie vitrée de cette terrasse. L’Originel devait s’entretenir avec Vesta.

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» 10 sept. 2016, 12:27

Rasé de prêt, les cheveux coupés courts ce matin, j’attends dans un costume neuf pour être reçu par Vesta. J’ai demandé audience vers midi, mais ses nouvelles fonctions d’ambassadrices la monopolisent beaucoup. Un entretien avec une journaliste précède la réception de représentants de l’état. Je reste donc à faire les cent pas dans une antichambre. Cette pièce carrée dispose de quatre portes, une sur chacun des côtés. Leur design contemporain tranche avec les statues qui semble remontée à l'époque romaine. Un arbre planté à même le sol de marbre plonge ses racines dans la Terre. Il m'apporte une fraîche odeur me faisant presque oublier que je suis enfermé entre quatre murs, privé de la lumière du jour. Je viens des couloirs réservés aux vestales. La porte qui me fait face mène aux appartements de Vesta et par les deux autres portes, des serviteurs et des Nephilim passent, certains portent des plateaux en argent, d’autres des documents. Il y a une forme de va-et-vient incessant, mais je suis le seul à attendre ici. Mon estomac gronde avec impatience.

Et enfin, vers 20h00, une vestale me rejoint.

— Bonsoir Kurt,
— Bonsoir Mademoiselle,
— Harahel vient d’arriver à l’improviste. Ta maîtresse va en avoir pour la nuit.


Elle dit cela avec un sourire amusé, comme si cela pouvait me déranger. S'il le faut, j'attendrais. Ah, je viens de comprendre le sous-entendu ! Alors, non cela ne me dérange pas. Ils peuvent faire ce qu’ils souhaitent, cela ne me regarde pas.

— Elle exige ta présence vendredi soir, après son entrevue avec le maire. Disons, vers 21h00.
— Entendu. Bonne soirée !


Vendredi soir. Nous sommes lundi. Parfait, je devrais avoir le temps d’aller chercher Kaylee à Paris. J’allais quitter la pièce quand elle se racle la gorge.

— J’aimerais bien un peu de politesse de la part d’un humain. Je ne te demande pas de t’agenouiller, mais tu attends que je quitte la pièce avant de tourner les talons.
— Euh…


Les Las Vegans ne semblent pas être les seuls à avoir changé.

— Pardon ! Bonne soirée, mademoiselle !

Et je m’incline en attendant qu’elle se retire. Après son départ, comme ordonné, je tourne les talons pour prendre la porte d’où je suis venu une dizaine d’heures plus tôt.

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Harper

» 11 sept. 2016, 22:06

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Si par le passé mes journées étaient bien remplie, ce n'est rien à côté de l'emploi du temps auquel je dois faire face tous les jours depuis que j'ai décidé de me mettre en avant. Mais heureusement, j'ai une bonne équipe, toujours prête à me soutenir. Cécilia est toujours aux petits soins quand à Isa, elle est la meilleure conseillère qui soit. Elle me déchargent beaucoup. J'ai beau être surmenée, il y a certaines personnes pour qui je peux consacrer un peu de temps. D'ailleurs, un sourire nait sur mon visage quand je sens sa présence. Les filles me regardent.

Sortez ! Allez vous préparer et que personne ne me dérange sans que je n'en donne l'ordre. Merci.

C'est dit avec gentillesse et le sourire sur mon visage ne laisse aucun doute. Ces femmes sont mes amies, ma famille, mes proches. Qu'importe qu'elles soient humaines ou Nephilim. Ce n'est pas ce que je regarde en première qualité chez une personne. Elles s'exécutent et quitte l'immense pièce en gloussant, juste à temps pour qu'Harahel fasse son entrée.

Je me retourne brusquement comme si j'étais surprise de sa présence en souriant.

Je vais devoir t'apprendre à frapper. Qui sait, j'aurai pu être nue.

Le petite ingénue qui ne l'est plus joue l'effarouchée. Je vais à sa rencontre le détaillant du regard sans m'en cacher. Il est élégant, mais je le préfère avec beaucoup moins de vêtements. Ce qui me fait me poser une question. À sa hauteur mes doigts glissent sur le revers du col de sa veste, relevant le visage doucement. Je m'arrête devant ses lèvres que je frôle, mais ne touche pas et d'une voix suave et calme, je lui demande « Pour affaire ou pour le plaisir ? »

Qu'importe la réponse, mes lèvres se posent sur les siennes lui donnant le premier baiser de la soirée. Mes mains passent sous sa veste qui glissent doucement. S'il ne m'arrête pas, ce sont les boutons de sa chemise que je déboutonne un à un. Sa peau enfin découverte, j'y dépose des baisers.

J'aime quand le pater se trompe de RP.

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Heru Ur

» 12 sept. 2016, 22:57

Dès l’ouverture de la baie vitrée, les senteurs de bois sauvages de Vegas, laissent place à des essences florales plus subtiles. Vesta a fait ériger un temple d’une beauté inégalée et elle n’en est qu’à ses débuts.

Quelques apôtres crient au scandale, prétendant qu’elle dépense des sommes folles. Qu’il est bon de voir ses adversaires désarmés. Harahel se souvient comment Vesta les a mouchés. Après tout, les fondations de cet édifice s’enracinent dans les dons de précieux donateurs. N’est-ce pas l’Église catholique qui a fait vœu de pauvreté ?

Grand amateur d’architecture, il avait admiré le temple depuis le ciel. L’intérieur resplendit avec la même homogénéité. Vesta a su marier le design moderne avec les sculptures traditionnelles de l’époque gréco-romaine. La rumeur prétend que Philippe Stark aurait dessiné certaines pièces. Harahel ne serait pas surpris d’apprendre qu’elle l’a converti.

Mais rapidement ses yeux se posent sur la plus belle œuvre de cette pièce. Vesta. Les talents réunis des humains et des Nephilim n’arrivent pas à la hauteur de la création angélique qui lui fait face. Dans une robe drapée rouge, elle avance vers lui avec un regard envoutant.

— Je vais devoir t'apprendre à frapper. Qui sait, j'aurais pu être nue.
— N’ai crainte ! Je ne serais pas entré si c'était le cas. Je n’allais pas me priver du privilège de te déshabiller.

Elle s’approche de lui, ses lèvres se rapprochent, son parfum unique l’envoute.

— Pour affaire ou pour le plaisir ?
— Si je ne prenais pas de plaisir dans les affaires, je ferais autre chose…

C’est un premier baiser qu’ils échangent. Harahel aime côtoyer Vesta. Mais les discussions n’ont pas le monopole de leur rencontre. La luxure fait également partie de leurs joutes. Elle déboutonne sa chemise et ses mains glissent déjà sur son torse. Il ne s'en plaint pas au contraire. Leurs doigts se rejoignent, s’enlacent. Il la fait tourner sur elle-même. Les bras croisés devant elle, le dos contre Harahel, elle sent à son tour les lèvres de l’Originel se poser sur sa nuque. Il triche, il connait certaines de ses faiblesses et cette robe se prête volontiers à ce jeu en dévoilant ainsi les gracieuses épaules de Vesta.

— J’ai cru comprendre que tu t’ennuyais, alors je suis passé.

Parlait-il affaire ou plaisir ? Sa main glisse le long de sa cuisse dévoilée par la robe fendue.

— Des Nephilim ont vendu un voyage en Zakaï à un groupe scolaire. Ils se sont trompés de destination et le professeur est le seul à être revenu. J’ai bien peur que la meilleure des psychiatries ne puisse rien pour lui. L’affaire éclatera demain matin.

Les journalistes allaient se jeter sur cette affaire d’ici quelques heures et promettaient à Vesta une journée mouvementée.

— Je punirais bien les auteures. Malheureusement, les invocatrices du portail n’étaient pas des Insoumises, mais des Vestales.

La main de l’Originel remonte jusqu’à la taille de Vesta lui révélant si c’était encore nécessaire qu’elle ne portait que cette robe et ces escarpins. Il laisse Vesta lui faire face de nouveau.

— Si tu prétends qu’elles étaient insoumises, je ne te contredirais pas.

Était-ce un cadeau ? Harahel pouvait-il offrir généreusement un blanc-seing aux vestales ? Oui, d’autant qu’il soupçonnait des insoumis d’être derrière cette sordide affaire. Harahel combattait depuis quelque temps ces pratiques, consistant à transformer les royaumes de Kabbale en attractions touristiques. Il recadrait pas mal d’insoumis ces derniers temps. Visiblement, tout laissait croire que des insoumis confrontés à des Vestales appâtées par le gain avaient décidé de détourner leurs portails pour provoquer un accident fatal.

Les doigts de l’Originel trouvent le seul bouton de la robe de Vesta. Une griffe coupe le fil, le bouton chute par terre et roule jusque sous une table avant de tournoyer sur lui-même. La robe glisse à son tour le long des courbes de la succube avant de toucher le sol.

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Harper

» 25 sept. 2016, 09:29

Ses lèvres me font frissonner.

J’ai cru comprendre que tu t’ennuyais, alors je suis passé.
Et tu as compris ça tout seul ?

Il y a t-il un sous entendu ? Bien sûr. Harahel a la fâcheuse habitude de protéger ceux qu’il apprécie. Je ne serais pas surprise d’avoir un Insoumis dans mon clan pour me surveiller, comme j’ai sans aucun doute plusieurs Infiltrés autour de moi. J’ai le sourire aux lèvres et ferme les yeux un instant pour apprécier cette sensation. Mais mon évasion est de courte durée lorsqu’il m’apprend que des Vestales ont ouvert un portail en Kabbale et qu’elles sont responsables de la mort d’un groupe scolaire. Tout cela était plus simple quand ce n’était que les Insoumis qui pouvaient ouvrir des portails.

Comment ont-elles pu se tromper ?

C'est vrai. Je n'ouvrais pas de portail, mais je pouvais quand même imaginé qu'on ne pouvait pas se tromper de route comme ça. Les Vestales sont connues pour être sérieuses et assidues, je n'imagine pas un instant qu'elles l'aient fait volontairement. J’appréciais encore plus la proposition d’Harahel.

Pourquoi impliquer ton clan ?

Ma robe chutait à mes pieds et je me retournais pour lui faire face. Harahel était connu pour ne pas mentir, mais cela ne l’empêchait pas d’éluder les questions. Je voulais voir dans son regard ce qu’il en était réellement.

Tu sais que je ne peux pas refuser ta proposition ? Je le fais à contre coeur, mais les répercutions seraient terribles si on apprenait que des Vestales sont responsables de cette tragédie.

L'amalgame avec tous les Nephilim serait inévitable. Je réfléchis un instant, alors que je l’attire jusqu’à mon lit.

J’imagine qu’il n’y a aucun moyen de transformer cette tragédie en accident commun de la route ?

Je comprenais vite que les corps ne devaient pas être dans un bel état - s’ils en restaient – je fronçais des yeux.

Non, ne répond pas. Je sais, c’est idiot. Tu y as forcément pensé. Pardonne-moi. Je vais m’occuper des responsables et éclaircir la mémoire de mon clan et de ceux qui me suivent sur notre responsabilité.

J’appuyais doucement sur ses épaules l’invitant à s’asseoir, acceptant avec plaisir ses baisers sur ma peau. C’est là qu’elles entrèrent, quatre magnifiques humaines vestales. Elles venaient nous rejoindre dans ce grand lit et commençaient à débarrasser Harahel de sa veste et de sa chemise. Je savais qu’il ne voulait pas coucher avec des humaines. Lidrya devait rester la seule. Stupide promesse qui allait le conduire à la mort un jour.

Elles ne te toucheront pas, si tu ne le veux pas. Mais laisse les rester et profite de ce qu’elles ont à t’offrir. Les custodes ne devraient rester qu'un moyen de secours.

Ma main passait dans ses cheveux pour revenir sous son menton et relever son visage pour qu’il me regarde dans les yeux.

S’il te plait.

Je lui souriais et me baissais, posant mes mains sur ses cuisses pour l’embrasser. Mes mains commencèrent par remonter et par le débarrasser des derniers vêtements qui restaient. Les Vestales quant à elles commençaient par s’embrasser et se caresser. Harahel était connu comme le diable, et je le trouvais bien trop résistant à la tentation à mon goût. Peu importait au final, j’allais profiter de cet orgone offert de la meilleure façon qui soit. Rejoignant Harahel sur le lit, on passait plusieurs heures à faire l’amour.

Allongée dans ses bras, je regardais les gravures du plafond. Au final, ces humaines n’auront pas réussi à tenir la distance face à deux Originels et on se retrouvaient seuls.

Qu’est-ce qui ne va pas ?

Avant qu’il ne vienne à ma rencontre pour m’alerter sur les intentions des Elohim d’utiliser des artefacts pour nous anéantir, je ne connaissais pas beaucoup l’Originel. C’était il y a quelques années déjà. Je n’ai pas rencontré le Harahel de l’île, mais je pouvais voir un changement significatif ces derniers temps. Si au début, j’avais joué le jeu de la séduction avec lui et l’avait entraîné dans ma luxure, ce n’était plus le cas. Il venait de plus en plus souvent. Je n’allais pas m’en plaindre, mais je n’étais pas aveugle, je voyais bien qu’il n’allait pas bien.

Je suis désolée, mon don ne m’aide pas à ignorer que tu ne vas pas bien.

Mon don d’empathie était tempéré face à des Originel, mais il ne m’empêchait pas de ressentir une partie de leurs émotions.

Comment je peux t'aider ?

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Heru Ur

» 26 sept. 2016, 12:27

— J’ai cru comprendre que tu t’ennuyais, alors je suis passé.
— Et tu as compris ça tout seul ?


La réflexion l’amusa. Vesta avait conviction que les Insoumis avaient infiltré son clan. Mais elle se trompait et s’en rendrait compte dès qu’elle comprendrait combien Harahel différait de Sariel.

— Je ne suis pas le seul Insoumis à m’être rapproché d’une Vestale.

En élevant les enfants de Zakaï, les deux clans s’étaient rapprochés. Evidemment, tous les Nephilim ne délivraient pas la même éducation, travailler conjointement pendant trente ans avait créé quelques tensions, mais cela avait surtout resserré les liens. Les informations venaient à Harahel sans qu’il en fasse la demande. Et puis pourquoi placerait-il des espions au sein du clan de son amante, quand il suffisait de venir lui parler ?

Alors qu’il la déshabillait, il lui décrit le destin funeste de ce groupe scolaire. Et là encore, Vesta émettait des réserves. Elle avait confiance en ses ouailles, elle trouvait improbable qu’elle commette une erreur aussi grossière.

— Comment ont-elles pu se tromper ?
— Les royaumes de Kabbale n’aiment pas être transformés en parc d’attraction, alors ils se défendent.


Il lui expliquait que son clan en prendrait la responsabilité. Après tout, Harahel ne pouvait pas jurer qu’il n’en était pas pour partie responsable. Un mauvais enseignement, des mises en garde insuffisantes, ou même des Insoumis qui détestaient les maltraitances imposées aux royaumes…

— Pourquoi impliquer ton clan ?

Il ne répondit pas, d’ailleurs Vesta connaissait la réponse. Cela portait trop de préjudices aux Vestales comme à l’ambassadrice. Les politiciens multipliaient les erreurs. Alors, les républicains dénonçaient celles des démocrates pour reprendre le pouvoir. En s’accusant l’un l’autre, ils provoquaient un turn over, mais s’assuraient qu’aucun autre parti ne prennent le pouvoir.

Harahel refusait d’entrer dans cette spirale. Il préférait sacrifier son clan déjà bien affaibli que de profiter de la situation pour enterrer les Vestales. Les autres solutions avaient été envisagées, mais comme s’en doutait Vesta, les mensonges ne tiendraient pas la route. Jouer la transparence dans cette tragédie pourrait même servir la cause Nephilim.

— Non, ne répond pas. Je sais, c’est idiot. Tu y as forcément pensé. Pardonne-moi. Je vais m’occuper des responsables et éclaircir la mémoire de mon clan et de ceux qui me suivent sur notre responsabilité.

Il la fit taire en l’embrassant. Il savait bien que l’Originelle profiterait du baiser, mais que cela ne l’empêcherait pas de poursuivre.

— Tu ne devrais pas t’occuper d’elles. “Elles”. Il connaissait les coupables. Cela attirerait des soupçons sur ton clan.

De délicieuses humaines entrèrent dans les appartements. Leur Orgone sentait bon et Harahel apprécia leur énergie, comme leur proximité. Vesta semblait bien informée sur la situation de son couple, si tant est qu’on puisse toujours en parler. Les custodes avaient un goût amer et Harahel se lassait de dormir dans des chambres mitoyennes à celle d’un couple de jeunes mariés.

Entendre Vesta prononcer un s’il-t-plait sur ce ton — qui plus est dans le plus simple appareil — était irrésistible. Il les accepta, y compris dans le lit, mais ne les toucha pas. Quoi qu’il en soit, leur arrivée avait mis fin à leur discussion.

Quelques heures plus tard, les deux amants se retrouvaient seuls dans la chambre. Vesta serait-elle en train de lui refaire (oui refaire) le coup des confidences sur l’oreiller ? L’originel s’assit.

— Kronos ne trouve pas de futurs victorieux. Tout se termine toujours en 2 666. Nos actions ne font que confirmer les probabilités. J’ai signé le Pacte des Cinq pour lier nos clans, en sachant que cela détruirait le mien. Cela nous renforce, surtout ton clan. Mais ce n’est pas le genre de détails qui changera la donne. Je vais devoir sacrifier la Kabbale et je ne m’y sens pas prêt.

Il se tourna vers elle et la regarda. Lidrya lui manquait. Mais il savait qu’elle était curieuse et que la Kabbale l’absorberait. La timidité et la couardise en sentiments de Lidrya n’aidaient pas à les rapprocher. Raven, Severide le faisaient chier, mais jeunesse devait bien se passer. Les affinités de Princesse avec Oishi ne lui plaisaient pas non plus. Mais tout cela ne sont que des détails, des petits tracas du quotidien, des tracas éphémères. Le véritable problème, c’était la vie sur Terre.

— L’Humanité est systématiquement détruite par les Anges. La Terre inhabitable, l’espace aura raison de la civilisation et nous perdons nos pouvoirs. Je crois qu’il reste un futur où seul Idaho survit avec ses amères custodes. Mais à quoi bon ?

Oui, Harahel n’a pas demandé la suite de ce futur. Voldi ne résisterait pas sans quelqu’un avec qui partager ses plats.

— J’ai longtemps pensé que les Anges avaient besoin de la Foi. Du moins qu’Eloha avait besoin de la Foi. Mais je sais depuis un demi-siècle que c’est faux. Une version peu reluisante de Heru Ur est revenu du futur pour en informer Raven. Mais elle a refusé de l’écouter sous prétexte qu’il avait changé.

Kronos aurait pu forcer la main de Raven, une Vagabonde dans certains futurs, mais il ne l’a pas fait.

— J’ai isolé les royaumes de Kabbale. Les rêves des humains forgent les royaumes. Mais leur présence en Kabbale les gangrène de l’intérieur. Je peux sauver l’humanité en les réfugiant à l’intérieur de ces Royaumes. Mais cela les détruira. Et puis nous ne sommes pas à l’abri que des Anges trouvent un moyen d’y entrer.

Il observait le corps nu de l’Originelle. Ses doigts glissèrent sur le corps de Vesta, il embrassa le creux de ses coudes, puis de ses poignets. Sa main fit glisser le drap jusqu’à ses pieds pour la dénuder.

— Aucune Orgone. Ce n'est pourtant pas le désir qui manque. Essaie de voir si Nerea n’a pas une piste. Si nous n’avons plus besoin de l’Humanité pour nous nourrir, les Anges n’auront plus à l’éradiquer.

Le danger serait alors que les Nephilim ne la détruise. Mais ce serait plus facile à gérer. L’Originel se leva et se rhabilla.

— Je vais dissoudre mon clan, mais j’aimerais protéger ma famille. Une humaine se présentera à toi. Elle se nomme Florence. Je l’aime beaucoup et vu ta garde robe, tu adoreras ses créations. Je voudrais que tu prennes soin d’elle. Mais ne la mets pas dans une situation difficile. Elle t’appréciera, mais je pense qu’elle me restera fidèle.

Harahel savait que Florence toucherait Vesta par ses talents. Il ne voudrait pas que Vesta pense qu’il plaçait une espionne. Alors, il préférait être prévenant sur les priorités de Florence.

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Harper

» 08 oct. 2016, 22:12

Je ne parle pas plus longtemps de mon clan avec Harahel. Il pouvait me donner des conseils sur la façon de le diriger, mais je n’étais pas obligée de les suivre. Je me gardais bien de lui dire comment s’occuper des siens. Il y avait des sujets qu’on ne pouvait pas évoquer aussi légèrement que le sexe.

J’entendais bien ce qu’il disait. J’amenais le drap sur ma poitrine et m’asseyais à mon tour derrière l’Originel. Mes mains caressaient sa peau et mes baisers couvraient sa peau.

Kronos ne sait rien et il ne fait rien pour nous aider.

Mes mains continuaient à caresser sa peau. Je ne portais pas Kronos dans mon coeur. Je ne le comprenais pas. Je ne savais pas pourquoi il s’obstinait à ne pas vouloir changer le futur. Pourquoi ne nous dit-il pas ce qu’il en est ? Pourquoi ne remonte-t-il pas dans le temps pour empêcher la mort de Jeshua. Pourquoi ne fait-il rien ? Si je me sentais assez capable et assez forte pour pratiquer son pouvoir, je pourrais le tuer.

En réalité, je ne savais pas de quoi j’étais capable. J’étais encore furieuse qu’il n’ait pas voulu empêcher le kidnapping de mon fils. Je lui en voudrait sans doute éternellement pour ça. Alors ne venez pas me parler du grand Kronos. Pas maintenant, pas lui.

Tu ne peux pas sacrifier la Kabbale, c’est notre seule chance de repli si tout est perdu sur Terre.

Je me trompais et j’étais si loin du compte, mais je ne pouvais pas savoir. Il se tournait pour me faire face et c’est sur ses lèvres que je déposais un baiser. Doucement, tout en l’écoutant, je venais me placer sur ses cuisses, tout en lui caressant les cheveux.

Ne laisse pas les humains entrer dans ton royaume. Arrête ! Pourquoi le faire ?

Harahel n’en était pas obligé, alors pourquoi ? Qu’il continue à vivre comme par le passé. Où était le souci dans l’histoire.

Ils ne remplaceront jamais Lidrya. On le sait tous les deux.

Peut-être m’avait-il déjà parlé de ses problèmes de couple et peut-être pas, mais il ne fallait pas être Einstein pour voir qu’il passait plus de nuits en ma compagnie qu’il pouvait le faire avec sa femme.

Qu’est-ce qui te fait croire que je sais où se trouve Nerea ?

J’étais surprise, pourquoi me dire cela ? Il savait aussi bien que moi que l’originelle ne donnait plus signe de vie. Pour ce qui était de Florence, elle serait la bienvenue, mais une question me vint à l’esprit.

Si tu dissous ton clan, tu ne pourras plus protéger personne. Tu en es conscient ?

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Heru Ur

» 09 oct. 2016, 18:57

— Kronos ne sait rien et il ne fait rien pour nous aider.

Harahel ne répond pas. Il connait le pouvoir de Kronos et comprend qu’il ne change pas l’avenir. Un battement d’aile de papillon de trop, ou de moins, et l’avenir serait chamboulé. Mais dans tous les cas, ils perdent au final. Harahel aurait aimé que Kronos revienne dans le passé pour sauver sa première femme, comme les suivantes.

Il sait aujourd’hui que cela changerait trop de choses. Si sa compagne n’était morte quelques mois avant son arrivée sur l’ile, alors Princesse connaitrait sa véritable mère, mais Lidrya ne serait pas sa femme, Raven ne serait pas sa fille et le cadet ne serait pas un ange.

— En tout cas, il ne chôme pas. Cela changera. Quand il aura que tous les futurs conduisent à notre perte, il effectuera peut-être quelques petits ajustements.

Vesta revient sur le sacrifice d’Harahel. Il sourit, inspire brièvement.

— Sacrifier la Kabbale ? Certainement pas, je te rassure. Je vais la refermer aux humains. Le campement de Zakaï et l’école d’Elsee perdureront. Mais tu as un problème et tu vas en avoir des dizaines d’autres, voire des centaines.

Elle l’embrasse sur le front. Cette proximité le trouble. Il aime passer la nuit avec l’Originel, mais ses moments d’intimité, il les préfère avec Lidrya.

— Mais je peux sacrifier mon clan et, toi, tu n’as pas d’autres choix que de désigner des coupables. Cet incident ne sera pas le seul, Vesta. Tu vas devoir créer un tribunal, il faut faire comprendre aux Nephilim que si l’Humanité se ligue toute entière contre nous, ils raseront cette ville, traqueront les Nephilim et nous extermineront jusqu’au dernier. Dans le meilleur des cas, la Kabbale sera leur prison. Tu as choisi d’être ambassadrice. Cette mission t’incombe. Je veux te donner des armes pour sévir sans que tu mettes à mal ton clan pour cela. Il faut montrer à l’Humanité que nous sommes responsables et condamnons nos mauvais actes.

Il attrape le drap qui couvre le corps de Vesta et le jette un peu plus loin.

— C’est gentil de penser aux miens, merci pour Florence. Mais mon clan n’a jamais fonctionné comme les femmes qui te servent. Elles t’aiment, elles ont besoin de ta protection et que tu les guides. Mon clan fonctionne à l’inverse. Raven a déjà quitté mon clan parce qu’elle désapprouve ce qu’il devient, ce que je deviens. Les Insoumis qui accepteront d’être chassés ne méritent rien d’autre. Je garderais un œil sur ceux qui me diront qu’ils s’en foutent, qui resteront Insoumis dans leur cœur. Tu garderas un œil sur ceux qui veulent continuer leur mission en Zakaï.

Harahel offrait à Vesta le campement de Kabbale, rien de moins. Elle le partegera seulement avec Elsee. Il l’embrasse dans le cou, la penche en arrière et l’embrasse entre les seins.

— Quant au reste de ma famille, je continuerai de les protéger. Disons que nous ne serons pas plus d’une dizaine dans ce qu’il restera du clan.

Il l’allonge et lui offre encore un peu de plaisir. Plus tard, après un déjeuner en tête à tête, Harahel reprend la discussion.

— Tu n’es pas l’Ambassadrice sans raison et tu n’as pas volé ta place. Tous les Originels t’apprécient, je pense qu’il en ait de même de Nerea, si elle revient, tu seras la première à le savoir.

Il regarde sa montre. Une vestale entre et leur confirme qu’il est déjà cinq heures du matin. Les lueurs de l’aube commencent à peine à chasser la nuit.

— Florence ne devrait pas tarder non plus. J’ai beaucoup de travail, je dois rejoindre Voldi. Je mettrais fin à mon clan quand tu annonceras ce dramatique accident.

Harahel connaissait Vesta assez bien pour savoir qu’elle couperait l’herbe sous le pied aux journalistes en annonçant elle-même la nouvelle.

— Merci d’être notre ambassadrice, Vesta.

Il lui fit un clin d’œil et l’abandonna sur ces nouvelles.

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