Re: Centre d'étude d'architecture et du patrimoine de Vegas
Posté : 30 août 2016, 16:21
« Vous êtes une Cayman et non une sans clan ?
— À vous de me le dire ! »
Je m’absente dans ma chambre. Ce n’est pas ce soir que je pourrais lire la suite de mon livre. Si je meurs ou qu’il me présente à son Seirim, je compte bien porter une tenue plus présentable. À travers la porte restée entrouverte, je lui conte mon histoire.
« J’ai vécu à l'Ère de l’Egypte Antique. Je n’ai pas pu protéger la sépulture de mon père Pharaon. Des pillards ont troublé notre repos. À mon réveil, je leur ai fait payer le prix de leur profanation, mais le mal était déjà fait. J’ai pu protéger les chambres de mes sœurs, mais je savais que ce ne serait qu’une question de temps avant que d’autres humains ne reviennent en nombre. C’est donc moi qui ait troublé leur sommeil, pour les abriter, plus loin. »
Le mausolée n’avait pas la splendeur d’antan, mais je refusais de retrouver leur sarcophage martelé au burin pour en arracher les pierres précieuses.
« Quand j’ai appris que des fouilles allaient reprendre dans ce secteur, j’ai demandé à Caym la permission de m’y rendre. Mes sœurs étant humaines, elle m’a laissé choisir. J’ai rempli mon dessein, j'ai perdu mon statut, mais je lui reste fidèle. Quoi que vous en jugiez, je ne peux décemment pas revendiquer sa protection. »
Je baisse les yeux, la suite n’est pas glorieuse. Assurée qu’il n’est pas en train de mater, je me change. J’abandonne la soie pour retrouver un jean noir. Je superpose un top noir sur un bleu, avant d’enfiler un perfecto en cuir cuivré.
« Je veux retourner sur Gehinnom pour découvrir ce qui lui est advenu. Les Hespérides avaient la volonté de quitter le dôme. Je les ai rejoints sans grande conviction, espérant profiter comme eux d’une protection. Vesta nous a enfermés dans ses prisons d’Absinthe, pour nous en empêcher et nous protéger malgré nous. Comprenant mon erreur à notre libération, j’ai quitté leur clan. J’ai le sentiment d’avoir trahi Caym, mais je ne sais pas comment retourner sur l’île. Attendre sans rien faire m’est impossible...
— Avez-vous toujours votre pouvoir de clan ? »
Je prends cette question pour une insulte. Je me calme deux secondes avant de sortir de la salle de bain dans cette tenue plus appropriée et plus passe-partout. Je m’approche de lui, c’est un sous-fifre, un homme de main. Son aura est encore jeune d’ailleurs. Ceci explique sans doute ce manque d’éducation, ce manque de respect envers les paroles de Vesta. J’essaie de garder une voix douce et le sourire.
« Vous le savez très bien ! Les Hespérides ont été libérés après le pacte. Donc oui, j’ai toujours le pouvoir de leur clan. Mais je n’ai jamais revendiqué leur protection ! Vous avez fait votre enquête sur moi. Vous le savez.
— Vous souhaiteriez avoir le pouvoir des Infiltrés pour la retrouver ? Retrouver des objets ? Ou bien faire perdurer son clan à travers vous ? »
Ses questions m’étonnent de plus en plus et je reste ébahie face à lui. Comment ose-t-il me demander cela ?
« En son absence, la préservation des biens de Caym incombe aux Cayman et aux Izanaghis. Mes erreurs font de moi une sans clan. Mais je lui ai toujours été loyale. Je suis une Nephilim, son clan doit perdurer à travers elle ou au pire d’un cayman. Mais je comprends votre méprise. J’ai moi-même fauté. J’ai espéré un don Hespéride pour retrouver Caym. C’était une erreur. »
J’attrape un sac à main et me dirige vers l’entrée.
« Vous avez raison, je souhaite aussi devenir une Infiltrée et je souhaite aussi me rendre sur l’île.
— Combien de personnes iront avec vous ? »
Ce qu’il m’agace ! Ma politesse est de plus en plus mise à l'épreuve, mais je garde le sourire.
« Ne mettez pas la charrue avant les bœufs ! Je ne vois pas l’intérêt de disserter sur ce sujet, pour le moment. »
Ma main se pose sur la poignée de porte, mais je ne l’ouvre pas.
« Je compte prêter allégeance au Seigneur Sariel. J’imagine qu’il me demandera mes objectifs. Mais c’est lui qui décidera. S’il m’autorise à mener une expédition, je ne manquerais pas de réfléchir à votre question et je vous ferais part de ma réponse, s’il vous demande votre avis. »
Je soupire, car je ne veux pas lui montrer à quel point son arrogance et ses questions m’agacent. Me voilà à me justifier devant un gosse de deux siècles. Tout se perd ! J'essaie de me mettre à sa place. Fait un effort Satsobek !
« Écoutez, je comprends que vous vous interrogiez sur ma loyauté. Mais ce n’est pas à moi de décider de mon clan. Dans le meilleur des cas, ce sera à votre Seigneur et à elle de décider de mon devenir. Mais entre nous, je trouve assez présomptueux d'imaginer qu'ils se battent pour moi, non ? Bien ! Et maintenant ? Que comptez-vous faire ? Me tuer ou me menez à votre Seirim ? »
Je reste immobile, la main toujours sur la poignée de porte.
— À vous de me le dire ! »
Je m’absente dans ma chambre. Ce n’est pas ce soir que je pourrais lire la suite de mon livre. Si je meurs ou qu’il me présente à son Seirim, je compte bien porter une tenue plus présentable. À travers la porte restée entrouverte, je lui conte mon histoire.
« J’ai vécu à l'Ère de l’Egypte Antique. Je n’ai pas pu protéger la sépulture de mon père Pharaon. Des pillards ont troublé notre repos. À mon réveil, je leur ai fait payer le prix de leur profanation, mais le mal était déjà fait. J’ai pu protéger les chambres de mes sœurs, mais je savais que ce ne serait qu’une question de temps avant que d’autres humains ne reviennent en nombre. C’est donc moi qui ait troublé leur sommeil, pour les abriter, plus loin. »
Le mausolée n’avait pas la splendeur d’antan, mais je refusais de retrouver leur sarcophage martelé au burin pour en arracher les pierres précieuses.
« Quand j’ai appris que des fouilles allaient reprendre dans ce secteur, j’ai demandé à Caym la permission de m’y rendre. Mes sœurs étant humaines, elle m’a laissé choisir. J’ai rempli mon dessein, j'ai perdu mon statut, mais je lui reste fidèle. Quoi que vous en jugiez, je ne peux décemment pas revendiquer sa protection. »
Je baisse les yeux, la suite n’est pas glorieuse. Assurée qu’il n’est pas en train de mater, je me change. J’abandonne la soie pour retrouver un jean noir. Je superpose un top noir sur un bleu, avant d’enfiler un perfecto en cuir cuivré.
« Je veux retourner sur Gehinnom pour découvrir ce qui lui est advenu. Les Hespérides avaient la volonté de quitter le dôme. Je les ai rejoints sans grande conviction, espérant profiter comme eux d’une protection. Vesta nous a enfermés dans ses prisons d’Absinthe, pour nous en empêcher et nous protéger malgré nous. Comprenant mon erreur à notre libération, j’ai quitté leur clan. J’ai le sentiment d’avoir trahi Caym, mais je ne sais pas comment retourner sur l’île. Attendre sans rien faire m’est impossible...
— Avez-vous toujours votre pouvoir de clan ? »
Je prends cette question pour une insulte. Je me calme deux secondes avant de sortir de la salle de bain dans cette tenue plus appropriée et plus passe-partout. Je m’approche de lui, c’est un sous-fifre, un homme de main. Son aura est encore jeune d’ailleurs. Ceci explique sans doute ce manque d’éducation, ce manque de respect envers les paroles de Vesta. J’essaie de garder une voix douce et le sourire.
« Vous le savez très bien ! Les Hespérides ont été libérés après le pacte. Donc oui, j’ai toujours le pouvoir de leur clan. Mais je n’ai jamais revendiqué leur protection ! Vous avez fait votre enquête sur moi. Vous le savez.
— Vous souhaiteriez avoir le pouvoir des Infiltrés pour la retrouver ? Retrouver des objets ? Ou bien faire perdurer son clan à travers vous ? »
Ses questions m’étonnent de plus en plus et je reste ébahie face à lui. Comment ose-t-il me demander cela ?
« En son absence, la préservation des biens de Caym incombe aux Cayman et aux Izanaghis. Mes erreurs font de moi une sans clan. Mais je lui ai toujours été loyale. Je suis une Nephilim, son clan doit perdurer à travers elle ou au pire d’un cayman. Mais je comprends votre méprise. J’ai moi-même fauté. J’ai espéré un don Hespéride pour retrouver Caym. C’était une erreur. »
J’attrape un sac à main et me dirige vers l’entrée.
« Vous avez raison, je souhaite aussi devenir une Infiltrée et je souhaite aussi me rendre sur l’île.
— Combien de personnes iront avec vous ? »
Ce qu’il m’agace ! Ma politesse est de plus en plus mise à l'épreuve, mais je garde le sourire.
« Ne mettez pas la charrue avant les bœufs ! Je ne vois pas l’intérêt de disserter sur ce sujet, pour le moment. »
Ma main se pose sur la poignée de porte, mais je ne l’ouvre pas.
« Je compte prêter allégeance au Seigneur Sariel. J’imagine qu’il me demandera mes objectifs. Mais c’est lui qui décidera. S’il m’autorise à mener une expédition, je ne manquerais pas de réfléchir à votre question et je vous ferais part de ma réponse, s’il vous demande votre avis. »
Je soupire, car je ne veux pas lui montrer à quel point son arrogance et ses questions m’agacent. Me voilà à me justifier devant un gosse de deux siècles. Tout se perd ! J'essaie de me mettre à sa place. Fait un effort Satsobek !
« Écoutez, je comprends que vous vous interrogiez sur ma loyauté. Mais ce n’est pas à moi de décider de mon clan. Dans le meilleur des cas, ce sera à votre Seigneur et à elle de décider de mon devenir. Mais entre nous, je trouve assez présomptueux d'imaginer qu'ils se battent pour moi, non ? Bien ! Et maintenant ? Que comptez-vous faire ? Me tuer ou me menez à votre Seirim ? »
Je reste immobile, la main toujours sur la poignée de porte.