Affamé comme les loups - Julie

Son nom ne porte guère à confusion, Chinatown est le quartier populaire et asiatique de Las Vegas.
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Harper

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» 03 déc. 2016, 19:54

[bbvideo=300,80]https://www.youtube.com/watch?v=HCzgVC8--T0[/bbvideo]

Est-ce que je crois encore à la protection de Oishi ? Je ne suis plus la petite chérie du boss et les années se sont écoulées depuis ma dernière rencontre avec l’asiatique. Je ne l’ai pas oublié, mais un autre asiatique obsède mes pensées, Monsieur Osoto. Je suis triste pour lui. Personne ne devrait se faire plaquer comme il l’a été… comme je l’ai été. Cela nous fait un point commun, triste, mais qui nous uni en quelque sorte. Est-ce que je suis trop fleur bleue ? Est-ce que j’ai le syndrome du sauveur ? Je voulais aider MatVei. Je voulais le rendre heureux ou au moins qu’il sache qu’il le pouvait. Je n’ai pas dû essayer assez fort. Si seulement je savais où le retrouver… Mais trois ans... On dit loin des yeux, loin du coeur. C’est faux, je l’ai toujours aimé, mais j’ai réalisé que je ne suis pas à la hauteur. Peut-être que quand je le serai, je le retrouverai et peut-être qu’on reprendra tout depuis le début. Parfois j’en rêve, et souvent je me dis que je ne suis qu’une idiote et qu’il m’a oublié depuis longtemps. Pourtant, son regard lorsqu’il m’a demandé si je pensais pouvoir être la première et ce que j’ai ressenti à ce moment là, je ne l’oublierai jamais. Je ne me suis jamais senti plus vivante qu’en sa compagnie. Je ne peux pas lui enlever ça.

Je me suis rendu dans le quartier chinois. C’est peut-être maladroit de penser qu’un peu de nourriture asiatique pourra réconforter monsieur Osoto, mais c’est tout moi. Peut-être qu’il préfère la nourriture française, qu’est-ce que j’en sais ? Ce n’est pas comme si nous nous connaissions ou qu’un profil wikipédia lui avait été consacré. J'ai regardé... juste au cas où.

Après avoir tourné pendant dix minutes autour du restaurant qui m’intéresse, je finis par trouver une place dans une ruelle. Las Vegas ne m’a jamais fait peur, que ce soit de jour comme de nuit. Je n’ai jamais eu aucune mésaventure grave disons. Je crois qu’à trop avoir peur, on attire les ennuis. Et puis, pourquoi me soucier des étrangers alors que mes proches se sont toujours montrés plus dangereux. Sariel m’a effacé la mémoire pour tout ce qui le concerne, mais je n’ai pas oublié Eric, sa sœur, ou encore Joy. Alors, non, je ne vis pas la peur au ventre dès que je me trouve seule dans un lieu isolé.

Je fais les centaines de mètres qui me séparent du restaurant. J’y récupère ma commande et en ressors le sourire au lèvres, fière de moi. Je porte un sac chaud et fumant d’une main, et une bouteille d’alcool de l’autre. L’odeur de nourriture me donne envie d’arriver plus vite jusque chez monsieur Osoto. J’ai une faim de loup. Le pas est plus pressant lorsque j’arrive à la voiture et je fais sans doute moins attention, car je ne le vois pas arriver. Je n’ai pas le temps d’ouvrir la portière, qu’un corps vient me plaquer contre la carrosserie. Sous la surprise, je laisse tomber ce que j’ai dans les mains, et la bouteille vient se briser à mes pieds. Jamais je n’aurai eu peur avant. Je me savais protégée par les Nephilim en permanence – du moins, c’est ce que je croyais. Mais cette nuit, la peur me tord le ventre alors que sa main se pose sur ma gorge. Je ne vois pas de qui il s’agit, ni même à quoi il ressemble et alors que je suis si pipelette habituellement, aucun son ne sort de mes lèvres. J’espère au plus profond de moi qu’il ne veut que mon sac.
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Anvesha Devika

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» 04 déc. 2016, 23:30

Et voilà. Voilà il suffit que je décide de sortir de ma retraite pour que les ennuis commencent. Mais celui-là je ne l'ai pas cherché. Ma moto m'a lâché. Un petit problème de mécanique de rien du tout mais qui me cloue sur place le temps qu'un de mes hommes débarque en rigolant comme un bossu. Un type remonte la rue. Nous nous jaugeons un instant. Avec mon harnachement de motarde et ma mine patibulaire et furieuse il passe sans un regard de plus. Un peu plus loin une proie doit lui avoir semblé plus facile. Le bruit de métal battu par un corps chaud me fait frissonner de haut en bas. Le bruit de verre n'est qu'un simple contrepoint confirmant la violence. Pas de cris. Pas normal ça. Une maladresse aurait amené des cris voir des injures.

Rapide et silencieuse comme un chat je me rapproche dans l'ombre. Les deux silhouettes confirment le drame. L'homme est déjà en train de sortir son attirail pour profiter d'une blondinette. Une main perdu sous la jupe de la fille, l'autre sur son cou, il s'applique à s'exciter un peu plus. Trop occupé il ne m'a même pas entendu arrivé. Dans un mouvement fluide ma main attrape ses cheveux et tire son cou tandis que de l'autre je le fais sursauter en glissant une lame de métal froide sur ses parties génitales.

"Pas ce soir Ducon !"

L'homme n'a pas comprit. Ou il se croit encore maitre de la situation. Il bouge, il tente de se retourner pour me frapper. Je m'y attendais. Ma main tourne la lame ouvrant un long sillon dans ses bourses, l'émasculant presque. Le sang gicle sur la fille avant qu'il ne se repli pour protéger ce qui reste de sa virilité malmenée. "Salope" arrive t'il a bafouiller. Sa main plonge dans la poche de sa veste. A la recherche d'une arme à n'en pas douter. Mon genou rencontre son menton. Il tombe en arrière et se prend deux coups de pieds de plus dans la tête. Dans la liste des personnes que je déteste le plus les violeurs ont une bonne place dans mon top ten. Pour le coup je l'étale à terre. Gémissant et pissant le sang.

Une fenêtre s'ouvre. Une voix de vieille femme acariâtre gueule. "J'ai appelé les flics !" Bon je ne vais pas l'achever devant témoin et avec la police à quelques minutes à peine. Je me détourne vers la fille. En voyant son visage ma mémoire me ressort une fiche. Dawn. Nephilim asmodéenne dans une autre vie. Fille d'Harahel, oui, oui. Humaine et esclave sur Terre2. Connait Lydria, a faillit provoqué un esclandre au XS. Maitre inconnu.

Calmement je récupère le sac de vivre au sol. Un liquide en goutte, mais la nourriture n'a pas l'air trop touchée. Je le lui tend.

"Tu veux porter plainte ? Attend les poulets. Sinon, ça te dis qu'on se casse ?"

Si elle ne souhaite pas témoigner. Ce que je ferrais dans son cas. Je lui dit "Donne les clés, je conduits. T'as l'air trop stone pour. Aller ! Magne !". Sinon et bien je peux me fondre dans l'ombre d'une ruelle en quelques instants. Dans les deux cas je récupèrerais ma moto demain je le crains.

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Harper

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» 11 déc. 2016, 19:51

On est jeudi. Aucune créature ne viendra me sauver aujourd’hui.
Je suis une arme Elohim présumée. Aucun Infiltré ne viendra m’aider cette nuit.

J’ai beau prier, je me rends vite compte que ce n’est pas mon sac qu’il veut. Encore moins mes clés. Il me plaque de toute sa force contre la voiture et sert sa main autour de ma gorge. J’essaye d’écarter ses doigts pour respirer, quand je sens glisser son autre main sous ma robe. Mon sang se glace. Je lui dis non, pas ça, ce qui lui arrache un rire. J’ai appris à courir vite, mais rien d’autre. Je ne suis pas assez forte, coincée sous tout son poids. Je vais pour utiliser le bracelet d’Harahel la peur au ventre que ça ne suffise pas, ou que ça ne fonctionne tout simplement pas, quand j’entends cette voix féminine. Avant que je n’ai le temps de comprendre, elle lui a déjà retourné une bonne droite. Le sang ne me fait même pas sursauté. Je la regarde sans vraiment regarder, les yeux dans le vague. Quand elle me tend le sac, je le prends, alors que je me fous complètement de cette nourriture. Alors que personne n’a le droit de conduire Lily, je lui tends le trousseau. Je laisse tomber le sac au sol avant d’entrer dans la voiture… place conducteur. Julie me dit sans doute quelque chose et je me glisse sur le siège passager. Mon regard est vague. Je caresse mon bracelet avec intensité. L’utiliser dans la voiture ne serait pas une bonne idée. Je ne veux pas me retrouver avec un félin dans l’habitacle qui serait capable de me saccager le cuir de l’Aston. Je ne sais pas qui est cette fille, ni pourquoi elle m’a aidé. Je la regarde comme si c’était une extra-terrestre. Elle n’a rien d’une Nephilim, mais elle sait se battre.

Je lui ai fait signe de la tête que je ne voulais pas porter plainte. Je n’ai pas envie que ça se sache. Je n’ai pas envie de passer dans la rubrique des faits divers, ni même qu’on associe mon nom à une agression. Je ne veux pas qu’on enquête sur moi. Je veux rentrer, prendre une bonne douche et oublier tout ça. Vegas est ce qu’elle est. Tout le monde le sait et personne ne veut y croire tant que ça ne lui est pas arrivé. On se dit qu’on ferait telle ou telle chose. Qu’on ne se laisserait pas faire. Qu’on se battrait bec et ongles, mais au final tant que tu ne l’as pas vécu, tu ne sais pas comment ton corps va réagir. Je ne suis pas fière de moi. Swann qui joue la morte ces derniers temps, le sera encore moins. Plein de choses me traverse l’esprit et aucun mot ne traverse mes lèvres. Je laisse Julie mener la danse.

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Anvesha Devika

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» 15 janv. 2017, 20:59

Le moteur ronronne avec la douceur d'un pull en mohair. Je ne me le suis jamais caché j'aime surtout les motos. Mais je ne vais pas cracher sur un petit bolide dans le genre de lilly.

"Rrrrr."

D'un geste vif je passe une vitesse et m'engage rapidement dans la circulation. Un peu trop rapidement peut-être. Mais on ne demande pas à un pur sang d'aller au pas. Voir se crisper ma passagère à chaque frôlement de trottoir, à chaque feu rouge passé aurait pu être amusant. Mais considérant ce à quoi elle vient d'échapper, je vais faire ma gentille et lui éviter ce genre de désagrément.

On ne croise pas une seule voiture de police. Finalement peut-être que la vielle n'avait pas appelé.
Je stoppe à un feu.

"Bon ou est-ce que je te pose ? Tourner dans Vegas dans ce bolide n'est pas pour me déplaire mais avoir un point de chute c'est pas mal pour se remettre de ses émotions. Regarde j'ai la main qui tremble. C'est pas que j'ai l'habitude de saigner les porcs, va pas croire. Dommage que ton vin se soit répandu au sol. Comment tu t'appelles ? Moi c'est Julie et toi ? Tu veux appeler quelqu'un ?"

A tient et si je jouais les squatteuse ce soir. Il y a bien longtemps que je ne me suis pas confrontée avec un(e) esclave. Le violeur m'a échauffé les sangs. J'ai envie de faire chier quelqu'un. Donc ce sera la blondinette. D'un autre côté il va falloir qu'elle se réveille un peu parce que charrier un zombi c'est pas très drôle. A part "Ga" niveau conversation... Je baille bruyamment tandis que dans la voiture d'à côté un groupe de jeune nous interpellent pour faire la course. Je fais rugir le moteur. Il va falloir que blondinette se réveille un peu parce que je commence à me sentir d'humeur à faire du go fast avec Lilly.

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» 18 janv. 2017, 09:45

J’ai l’esprit ailleurs. J’essaye de refaire ce qu’il s’est passé. Comment j’aurai dû réagir, ce que j’aurai du faire ou ne pas faire. La scène se joue en boucle dans ma tête à un tel point que je ne sais plus si ce que j’imagine s’est vraiment passé ainsi. Je me rends compte de mon égoïsme, pas aux paroles de Julie, mais à la vue de ses mains. Elle a raison, ses mains tremblent. Je regarde les miennes.

Entre sur ce parking, je te paye le dîner.

C’est un dîner sans prétention, mais en regardant la jeune femme, je n’ai pas l’impression que c’est ce qui va la déranger. Je lui prends la main entre les miennes lorsqu’elle s’est arrêtée et je lui souris.

Je t’en dois une. Tu as le droit de me demander ce que tu veux.

Je la prends dans mes bras et je la serre fort. Non, je n’ai personne à appeler. Mes parents paniqueraient, Lucy n’en dormirait pas de la nuit et Osoto… Osoto est encore un étranger. Quant à Swann, je ne sais pas ce que j’ai fait pour qu’elle m’évite. Je suis un peu déçue par la Nephilim, mais ça me passera. Tout finit toujours par passer. Il suffit juste de laisser le temps au temps.

Je prends mes distances.

Aller, viens !

Un petit coup vite fait sur le visage à travers le miroir de courtoisie, je replace mes cheveux et je sors. On s’installe sur une des banquettes.

Je m’appelle Dawn.

J’accompagne mes paroles d’un sourire et je me saisie de la carte des menus. Elle peut me dire son nom, ou elle peut très bien le garder pour elle, si jamais elle a peur que je parle à la police. Je peux comprendre. Je respecterais son choix.

La serveuse arrive. Je lui commande un énorme hamburger, des frites et une énorme boisson gazeuse. J’ai besoin de me remonter le moral. Tant pis si je suis malade après. Quand la serveuse part, j’ose enfin poser la question qui me brûle les lèvres à Julie.

Tu n’es pas Nephilim ?

Je lui montre ses tatouages. Je peux voir qu’ils n’ont rien à voir avec ceux de Oishi.

Merci pour ce que tu as fait. Je suis vraiment désolée pour tout ça, si tu savais.

Tout est de ma faute. J’aurai dû faire plus attention.

Comment tu as appris à te battre comme ça ? Il faisait au moins le double de ton poids.

Soudain elle peut voir que mon expression change. Je suis confuse.

Oh pardon, tu ne veux peut-être plus qu’on en parle. Je comprendrais.

J’ai besoin d’en parler. J’ai besoin de dédramatiser ce qu’il s’est passé. Si je garde tout à l’intérieur, c’est comme ça que je vais mal le vivre.

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Anvesha Devika

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» 20 févr. 2017, 13:08

Hé ben enfin ! C'est pas trop tôt. La blondinette sort enfin de sa torpeur. J'en étais à songer que la mise en scène d'une fausse agression pourrait être pas mal en fait. Il faudra que je creuse un peu l'idée. au delà du choc, la victime ne peut que se sentir soulagée et redevable envers son "héros". Ce que la jeune femme me confirme peu après en moins de trois phrases. Je range l'idée dans mon sac à malice.

"T'inquiètes, je m'en souviendrais."

Vous connaissez le Dr Sheldon Cooper ? Si vous ne connaissez pas tant pis pour vous. Mais quand elle ose me prendre dans ses bras je j'ai un peu le même genre de réaction que lui. Je me statufie. A deux doigts de l'envoyer promener en beauté. Ok, révision du plan précédent. Je fais l'attaquant et William (il sera ravi !) ou un autre complice fera le héros. Ça m'évitera ce genre de scène. Heureusement que Dawn a la décence de ne pas faire durer le supplice trop longtemps.

Alors que nous prenons place dans le restaurant elle me donne son prénom. Information inutile pour moi mais c'est social. Je ne prends pas la peine de lui redire le mien. Je me fends juste d'un "enchanté" du bout des lèvres.

La suite me laisse sans voix. Comment peut-elle me prendre pour un de ces monstres ? Un éclat de colère pure passe dans mes yeux alors que je m'enfonce profondément dans le fauteuil en faisant la gueule. Je la laisse parler dans le vide. Un nuage de confusion passe sur son minois de petite bourgeoise. La serveuse pose sa commande et ma bière sur la table. Se rend elle compte du froid qui émane de moi ?

Je finis par soupirer et croise les bras sur la table avant d'y poser mon menton.

"Rapidité et brutalité. La surprise aide aussi. Mais n'ai jamais peur de frapper fort, le plus fort que tu puisses. Et surtout attaque pour blesser ou tuer. Cou, ventre, couilles. Au visage vise les yeux - je tends une main griffue - ou le nez - main bien à plat, doigts dressés vers le ciel, je mime le geste de ma paume allant à la rencontre de l'appendice. - Après si c'est un Neph', ben là t'es dans la merde. On aurait été dans la merde toutes les deux. Mais je réfléchis jamais à ce genre de trucs. Réfléchir paralyse."

Je me redresse, les bras de chaque côté de ma boisson.

"Il existe des cours de self-défense tu sais. Ça c'est un truc que j'ai jamais pigé. Pourquoi la plupart des femmes qui s'inscrivent à ce type de cours sont celles qui ont déjà subit une agression. Ou alors c'est une personne très proche. Ça devrait être obligatoire dès le lycée. Moi mon père m'a fichu assez de torgnole pour que je ne laisse pas un homme recommencer. Et pas la peine de me plaindre beauté. Je le vis très bien."


Je bois une gorgée.

"Puisqu'on en est aux confidences de bonne copine - ton légèrement ironique - c'était ta première tentative de viol ?"

Non Julie et tact ne font pas bon ménage.

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Harper

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» 05 mars 2017, 16:08

Blesser ou tuer…

Je répète ses mots, les yeux noyés dans une bière bon marché. Pourquoi vouloir faire à tout prix du mal ? Je n’en ai pas envie, je ne l’ai jamais désirer. Je suis une personne égoïste et pourtant, je ne pense pas que ce soit une raison pour souhaiter la mort de quelqu’un. Sans doute que si je savais ce qu’est en train de vivre Lindsey, mon avis serait différent. Je finis par lui sourire.

On me dit toujours que je ne réfléchis pas assez.

Ou que je parle trop vite. Va savoir. L’un comme l’autre, ce ne sont pas des compliments. Je me fiche bien qu’on me prenne pour une idiote. Je le suis parfois. Je le sais. Heureusement qu’elle précise que je ne dois pas la plaindre, car la tristesse s’était déjà installée dans mon regard. Je regrette, elle semble avoir une vie difficile. Ce soir, je n’ai fait que lui ajouter des problèmes. Elle a raison, je devrai être capable de me débrouiller seule, seulement je suis de celle qui pense qu’à crier au loup, c’est ainsi qu’on l’attire. Ce soir ne me fera pas changer d’avis. Il ne s’est rien passé. Je vais bien… grâce à elle, c’est vrai. Mais comme toujours, quelqu’un était là. Avant c’était Eric, ensuite Oishi, puis Swann. Je ne peux pas ignorer la chance que j’ai. Je me sens parfois si vide, alors qu’il y a toujours quelqu’un autour de moi. Il est peut-être temps de tourner la page. Il est évident qu’il ne reviendra jamais.

Je suis si maladroite… Non, le self-défense c’est trop violent. C’est comme le krav-maga. Tout ça, ce n’est pas moi. Elle a raison, peut-être que toutes les personnes dans ces cours ont peurs, ou je ne sais pas… Je n’ai pas… je préfère nier ce qu’il s’est passé. Je n’ai pas été violée ce soir. Dieu merci. Pourtant, cela ne fait que réveiller des souvenirs. Je lui fais non de la tête. Ce n’est pas la première fois. Oh, si je racontai ce qu’il s’est vraiment passé, personne ne me croirait ou prendrait ça pour un viol. Pourtant, je me connais, jamais je ne me serais retrouvée dans une orgie de mon plein gré. Personne n’a été violent. Je n’ai même jamais essayé de lutter pour éviter cette nuit avec Ambroise. Et quand je pense à cette soirée avec Gunnard. Maintenant que je connais l’existence de cette drogue, je suis sûre que tout le monde était sous l’influence de l’Orgone.

Avec l’Orgone, plus personne n’est à l’abri de rien. Des milliers d’heures d'entraînements au self-défense n’y changera rien. Alors la solution c’est quoi ? Ne plus sortir de chez soit ? Ne plus rencontrer personne ? Déménager ? Je hausse les épaules. J’y pense, mais toute ma famille est ici et puis, qu’est-ce que ça changerait ? Au moins ici je sais à quoi m’en tenir. J’encre mon regard dans celui de Julie. Mais pas de quoi se plaindre beauté. Je lui fais un clin d’oeil en souriant. Finalement, je bois un peu, reprenant mon sérieux.

Tu les détestes vraiment n’est-ce pas ? Au cas où elle ne comprend pas de qui je parle. Les Nephilim ? Tu t’es mis en colère tout à l’heure.

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Harper

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Harper

» 09 mai 2017, 12:30

Julie ne semble pas aimer parler de ce genre de choses. Je n’ai pas envie de l’énerver. Elle a été plus que gentille avec moi. Je sais que le sujet Nephilim est sensible pour beaucoup de monde. Ce n’est pas grave et ce n’est parce qu’elle m’a sauvé d’une agression, que je vais lui coller aux fesses.

Ce petit intermède de normalité me fait du bien et sans me remettre complètement de ce qu’il vient de se passer, je sais que je suis capable de me débrouiller seule maintenant. Mes idées sont plus claires. Je réalise que j’ai eu de la chance et que je l’ai échappé belle, mais je me rappelle aussi que ce n’est pas la première fois que j’ai cette chance. Je dois être née sous une bonne étoile. C’est tout ce que je dois me souvenir, que j’ai de la chance et que je n’ai pas à me plaindre ou à m’apitoyer sur mon sort, alors que certains vivent pires douleurs que les miennes.

Je reprends doucement mon sourire. Peut-être que c’est de l’inconscience, de l’insouciance, ou tout simplement que je suis simple d’esprit, mais je sais que je vais m’en remettre. Je me relève et j’avance. D’ici quelques temps, je ne penserais même plus à cet incident, mais je me rappellerai de Julie. Je sais qu’il sera difficile d’être amies. Nous ne venons clairement pas du même monde, mais si elle a envie qu’on se connaisse plus, ce sera avec plaisir. Je note mon numéro sur une des serviettes en papier du restaurant.

Si un jour tu as besoin de quoique ce soit, tu n’hésites pas.

Je lui tends avec un grand sourire. Je ne connais pas l’histoire de Julie, tout comme elle ne connaît pas la mienne et ce n’est pas important en soi.

Je vais te raccompagner jusqu’à ta moto. C’est le moins que je puisse faire.

Je vais prendre le volant. Elle verra ainsi que je vais mieux et qu’elle peut me laisser.

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