Nephilim

La salle de sport luxueuse n’est pas vraiment remplie, à trois heures du matin, il faut avouer qu’il n’y a pas grand monde qui ait envie de faire du sport à cette heure là. Cela ne déplait pas à Nolan qui, mp3 du téléphone sur les oreilles, transpire. Chaussure et short de basket, il est là depuis une heure du matin, seul, cela ne le dérange pas. Il ne se sent pas mal, il se sent curieux. Sur le tapis de sport, il avance à une allure vive, le corps n’utilise pas d’orgone, il n’a pas besoin de ça, il s’entraîne, s’entretient, s’occupe.

Son père lui a laissé plusieurs messages auquel il a répondu d’un sms disant que ça allait. Ça va ! Même très bien. ?Nolan est un adulte, il se sait parfaitement jeune et parfaitement capable de réfléchir par lui-même,il a donc décidé de rester sur une frontière instable en ce qui concerne les potentielles vérités. Parce que même si Vesta ne peut pas lui avoir autant menti dans le but unique de le convaincre, pour x raison, ses propres recherchent n’ont pas trouvé d’explication assez claires, mais…parce qu’il en faut un, mais malgré tout, Nolan se situe sur la frontière de l’incrédulité.

S’arrêtant sur le tapis de course, le jeune homme en descend et passe une serviette pour éponger la sueur sur sa nuque, la musculature de son corps apparait saillante, enveloppée d’une couche moite d’effort.
Sortant son téléphone de sa poche, il vérifie ses appels ou ses messages, il a envoyé à SMS à Satsobek pour lui dire de le rejoindre à la salle de sport si elle avait envie,ou si elle pouvait, reste à savoir si elle répondrait ou même si elle ne changerait carrément pas d’endroit pour qu’ils se voient.

Est-il en colère contre elle ? Non. En fait, il n’a rien en animosité contre personne, il veut comprendre, chercher, faire une corrélation entre tout. Il coince le bouchon gourde de sa bouteille et s’avale de longue gorgées d’eau, avant de décoincer celui-ci d’un coup de la bouche et la déposer, à coté de l’appareil de musculation, qui lui permettrait de travailler ceux des cuisses.

Concentré, spotify laisse couler une autre musique alors qu’il continue de penser. Les noms de Enoch, Harahel et d’autres tournant dans son esprit avec une remarquable habileté. De ses maigres connaissances,il sait que dieu n’est jamais apparu sauf par l’intermédiaire de ses anges. C’est un fait, selon Dogma par exemple, sa voix serait-elle si puissante qu’il vous exploserait le cerveau s’il le faisait. C’est une bonne justification…

Il chasse au final ses propres pensées pour se concentrer sur la cadence de ses mouvements et sur les paroles de la chanson, appréciant de se vider soudainement la tête avec des efforts,qui ne sont pas surhumain, mais sans utiliser d’orgone pour que ce soit facile, ce n’est pas désagréable.

Bonne idée, un peu de sport ! avais-je répondu à son SMS.

Je m’étais préparée, apprêtée et rejoignais la salle d’entrainement, sac de sport en bandoulière. Nephilim, je n’ai jamais craint les ruelles sombres, sauf peut-être à Paris, du temps de la Grande Inquisition. Pourtant ce soir, j’aurais dû me méfier.

Le véhicule au châssis à la hauteur des séries sur la CIA ralentit à ma hauteur. La vitre s’ouvrit et on m’invita à monter à bord. Sans clan, je ne pouvais pas vraiment refuser. J’aurais dû me préoccuper de cette situation inconfortable. Mais voilà, je procrastine tous les jours.

Je suis montée à bord et cinq minutes plus tard on me larguait sur le bas-côté. Je serais tombée si j’avais été humaine. Le message avait été clair. Très clair. J’avais le choix entre mourir et me trouver un clan. Caym pestait et me donnait le bourdon. Alors, évidemment, je ne suis pas allée à la salle de sport. D’ailleurs, je n’avais même plus mon sac à dos. Le quatre-quatre freina et jeta mon sac dans une poubelle.

« Enfoiré ! »

Mon téléphone était à l’intérieur et j’avais dû grimper dans cette poubelle pour récupérer le sac. Quelle honte ! Ce connard de Madlock me le paierait très cher, vraiment très cher. Je danserai sur son cadavre.

Je repris mon téléphone, mes affaires. Exit Nolan ! Madlock me le paierait, mais pour le moment, il m’avait foutu le trouillomètre à zéro, effaçant de ma mémoire le jeune Nephilim. L’oubliant, je lui posai un véritable lapin. C’en était assez des mondanités ! Il était temps de bousculer mon destin.

Je repris le chemin du Strip, évitant les ruelles pour les prochaines semaines et je plongeais dans une boutique ouverte pour les rares gagnants du casino puissent claquer leurs gains à tout moment. J’y choisis une tout autre tenue et précisait au vendeur : « Non c’est pour tout de suite. »

Je sortis de la cabine sans ma tenue de sport, mais avec un décolleté prononcé.

« Quand vos yeux auront décroché de mon décolleté, vous me direz combien je vous dois, merci ! »

L’humiliation n’irait pas bien loin. Au milieu de la nuit, j’étais bien seule dans cette boutique avec ce vendeur. Son Orgone avait un arrière-gout libidineux écœurant.

Ce n’est qu’à l’entrée du Venitian que je réalisais mon oubli. Nolan ! Je lui envoyais un dernier SMS :

« Désolée, une mauvaise rencontre. Je dois régler de gros problèmes. À bientôt ! »

Pas de bise, pas de gentillesse, j’étais très stressée. Oui Madlock m’a vraiment terrorisée. Je me rattraperai dans la semaine auprès de lui, à moins que ce soit les vestales qui me rattrapent avant.

Nolan dégouline, d’eau cette fois, il sent bon un produit pour homme, qui dans ses pubs, promets milles regards féminin sur l’homme qui aurait usage du gel douche. Il sent bon, ce n’est qu’en réalisant l’heure, sur les coups très matinaux proche de l’aube, qu’il a réalisé que Satsobek ne viendrait pas. Contrarié ? Un peu. Il s’est demandé pour quelle raison elle n’était pas venue, effleurant l’idée d’un problème par sa faute, et suite à sa rencontre avec Vesta. Il aurait tout à fait pu apporter des ennuis à la Nephilim datée au caborne 14, et puis, il a aussi rapidement penché pour une idée plus simple : et si elle n’avait cherché qu’à le manipuler et qu’elle préférait désormais faire profil bas ?

Ah non, pas de parano ! Nolan déteste ça, et sous la douche, faisant couler l’eau chaude sur ses muscles, il pense qu’il doit y avoir un problème. Ne voulant pas passer pour un homme lourd, qui l’attends, alors que cela pourrait être le cas ! Il n’a donc envoyé aucun sms, préférant tout simplement attendre, et privilégier de scruter la moindre notification de son téléphone. Mais devant l’absence de Satsobek, il a finit même par rentrer, se dirigeant vers le luxor, de moins en moins détendus. Alors que le sport avait fait son effet.

S’il n’a pas de ses nouvelles, il pourrait faire un saut chez elle, cela ne lui couterait rien mais dans la cage d’ascenceur le ramenant à ses appartements, la vibration de son téléphone indique un sms cette fois-ci.

En lisant les quelques mots, il se fait du souci, bien évidemment, est-ce par sa faute que Vesta tombe sur la Nephilim ? Cela pourrait être une possibilité. Envahit par une culpabilité, il hésite avant de lui répondre.

[iphone=Sat’]Ok. Mais ça va ? Tiens moi au jus, que t’es en vie. On se voit quand tu veux. [/iphone]

Elle lui aurait probablement demander des comptes en cas de souci, mais elle ne fait rien, juste, elle prévient qu’elle doit régler de gros problème, sans rien demander de plus. Ce qui n’aide pas Nolan à être rassurer, mais jouer à l’intrusif lui parait impossible, il a compris que Satsobek a son caractère et une indépendance certaine. Pourtant il rjaoute.

[iphone=Sat’]Si t’as besoin, tu sais où je suis. [/iphone]

C’est pas si mal non ? En tous cas, il le croit et il se contente de ça. Maintenant il devrait bien voir ce qui arriverait. Mais cela ne l’em^pêcherait pas d’avoir l’esprit préoccupé !