[Epistolaire]Ecris-moi une lettre Sérénity

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Humain
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Lucy Hale

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Lucy Hale

» 21 oct. 2016, 08:35

Le lendemain, une lettre glissée sous la porte de l’appartement de Sérénity, sur le papier de l’enveloppe, d’une belle écriture, le prénom de la blonde.

Chère mortelle
Permettez-moi de vous écrire quelques lignes, sans me présenter. Devinez peut-être ma nature, et essayer de croire, que je n’ai que pour seul désire, s’il est possible que j’en possède, de partager avec vous des mots couchés sur le papier, abandonnés à la page blanche, avec pour seul but, de discuter avec vous.
J’aimerais parler d’Amour en votre compagnie, mais je crois ne pas être capable de vous parler de ces amours que vos corps éphémères connaissent, je ne vous envie pas, je vous admire. Vous êtes création divine, votre cœur est ouvrage délicat, la main d’un Père Puissant, qui a su délicatement engendré des perfections imparfaites. Et je voudrais vous souffler combien je suis navré, que vous soyez au centre de tant de chose.

Je suis né en un temps bien heureux, si tant est qu’il est possible de naître, je n’ai pas de souvenir de ma venue au monde, je n’étais pas et puis j’étais là. J’ai aimé les mortels de façon si différentes des nôtres, je ne les désirais pas, je les trouvais magnifiques, ils traduisaient une si belle chose, un si grand Amour.
Nous sommes aujourd’hui si présents, il me semble étrange d’être là, nos frères déchus dans une ville, nous dans une autre et nous nous observons sans nous rencontrer. Que deviens le monde à votre avis ? J’ose croire qu’il continuera longtemps à être aussi beau, car il l’est, dans ses beautés immaculées comme dans ses ténèbres profondes.

Acceptez –vous notre échange ? Répondez et laisser votre lettre sur le pas de votre porte. Je répondrais.

Que Dieu vous bénisse.

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Anvesha Devika

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Anvesha Devika

» 01 nov. 2016, 11:06

Heureusement que je suis souvent la première debout. Samara aurait été ravie de rire de moi et de la lettre trouvée à la porte en ce lundi matin. Elle aurait songé à une lettre d'amour. En un sens elle n'aurait pas eu tellement tord. Me voilà avec la déclaration d'amour de l'humanité d'un ange. Installée au balcon, la lettre dans une main, ma tartine de l'autre, encore à discuter avec mon pigeon préféré. Au bénéfice des micros certainement.

"Salut Patte-Cassée. Ça semble officiel tu n'es plus la seule bête à plume de mon entourage."

Je réfléchis, je relis. Je ne sais pas trop quoi en penser. Certaines phrases me laissent perplexe. Je savais que cet ange là était différent. Il aime l'humanité. Est-ce à dire qu'il ne les manipules pas ? Une tentative avec Serenity ? Des fois, être suspicieuse me lasse. Et que penser de ce "centre de tant de chose" et de sa peine qui va avec. Une mise en garde ?

Finalement je vais chercher une feuille et un stylos et assise à la petite table de la terrasse, je tente de répondre en me mettant dans la peau d'une innocente. Mais au final à la fin il y a beaucoup de moi-même dans cette lettre. Je devrais la bruler.

Nicolas,

Cela ne peut être que toi, n'est-ce pas ? Ce même Amour pour Dieu qui transparait dans tes mots, ce même amour impossible par la chair, cette correspondance alors que nous en avons justement évoqué le souvenir. Ainsi donc quand tu me disais que j'avais déjà pu rencontrer un Ange sans le savoir, tu parlais de toi. J'en ai le souffle coupé.
Et j'ai peur. J'ai peur Nicolas, de tout ce que cela implique entre nous. Peur d'être au centre de quelque chose de trop important pour moi. Peur d'avoir été ridicule à tes yeux. Peur que cela ne soit pas toi. As-tu le droit de te révéler ainsi à moi ? Non oublis ce que je viens de dire. Tu as certainement le droit. Un Ange peut-il désobéir ? Tout cela me trouble, j'ai tellement de question.
Au restaurant, je me souviens que tu as dit être pacifique. Pourtant nous avons fait la guerre à ceux que tu appelles tes frères déchus. En as-tu été peiné ? Je pensais qu'anges et démons se devaient de se battre de toutes leurs forces contre l'ennemi. Satan n'est-il pas l'adversaire ? Si l'un d'entre eux venait à se promener dans les rues de Paris, ne le chasserais-tu pas ?
Samara pense que tu n'as pas d'émotions. Que ton monde et ta perception de celle-ci est si différent du notre que tu ne pourrais que vouloir nous écraser.
Mais peut-être n'as-tu pas envie de parler de tout cela.
Pourrais-je te revoir ? J'aimerais t'écouter encore jouer. Mais pas cette musique qui déchire le cœur. Quelque chose de joyeux et de dansant. Pour que si nos corps ne peuvent s'unir au moins nos âmes se rapprochent.

Bise
serenity


La lettre finie je n'ose la relire de peur de la déchirer. Je la plie en quatre et vais chercher au fond d'un tiroir de mon bureau une bougie blanche. Il me faut un moment pour retrouver le tampon pour tatouage au henné acheté sur un coup de tête au supermarché. Il représente une fée qui danse. Cela m'a fait rire. Je songe avec tristesse à ceux que j'utilisais autrefois, perdus sur Gehinnom. Mais au moins cela aura bien le caractère improvisé que j'espère. J'allume la bougie et fait couler la cire blanche avant d'apposer le sceau improvisé. Une fois terminée, j'examine l’œuvre. Oui cela correspond bien à mon image de midinette romantique.

Sac de cours sur l'épaule, je dépose enfin la lettre sur le palier. Je ne ressens pas l'aura de Nicolas dans le coin. J'aimerais bien voir quel pouvoir il peut bien utiliser. A moins que Louis ne soit caché dans les étages. Une hypothèse tout à fait envisageable, même pour une mortelle. Aussi je parle bien fort dans la cage d'escalier.

"Louis ! J'ai posé la lettre. Merci de faire le facteur. Nicolas ! Tu n'es qu'un coquin."

Puis je repars pour mes cours du matin.

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Lucy Hale

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Lucy Hale

» 06 nov. 2016, 19:29

Le bruit de la porte qui se referme est un peu brusque, faisant vibrer les marches de bois de l’escalier, fatiguées par les années où se prélassent un matou tout gris, le ventre rond et remplit de quelques mets convenus d’un confrère nommé Sheba. Un fin rayon de lumière lui dore, lui dorait plutôt, l’appendice ventrale, provenant d’une petite lucarne en hauteur, éclairant faiblement la cage d’escalier. Brutalement remis sur ses pattes, il penche la tête en avant, et baille en contemplant la chevelure blonde, appelant au Louis. Louis ? Quelle drôle d’idée.

Feignant de nature, l’animal gris se redresse sur ses pattes, au sein du rayon de lumière, s’envole quelques-uns de ses poils ras, et de la poussière journalière, troublés par le mouvement du félin. Sérénity est partie, il descend lentement, gracile, quelques marches à pas feutrées, faisant tout de même craquer, le bois sous ses pas.
Arrivé au palier qui l’intéresse, le chat se baisse, d’un mouvement gracile, pour pousser l’enveloppe du nez et essayer de la saisir, n’y parvenant pas, il relève la tête, envoie sa patte dentelée de griffe et redresse le rebord de l’enveloppe ainsi pour la saisir avec ses dents avant de filer, à une allure vive, disparaissant totalement sur les toits parisiens pour poursuivre sa route.

Douce Sérénity,

Pas de sentiment ? Je me souviens du jour de ma naissance, de cette sensation d’exister et de mon regard en quête du père, cherchant sa présence, ma joie de découvrir mes semblables. Je me souviens de cette sensation déchirante quand certain sont venus sur terre, certain par Amour, un amour plus fort pour les créations du Père, d’autre simplement désireux de souiller ces créations. Je n’ai jamais été heureux de tout cela et j’ai pleuré, je le dis sans détour, des larmes de souffrances, difficiles et implorantes.
J’aurais voulu qu’ils soient raisonnables, que les choses ne changent pas et pourtant. Pourquoi aurais-je le désir d’écraser ? Je ne suis pas Supérieur, je ne suis que moi et ce moi sait observer, Samara a peut-être des préjugés qui n’en a pas…

La peine est une chose qui m’habite depuis que le premier a tourné le dos au Père, que puis-je connaître d’autre ? Souffrir de voir les miens se diviser ? Je peux accepter de leur pardonner de ne pas avoir su suivre le Père, je peux leur laisser leur choix, mais je ne peux ignorer ma peine. Tout comme je ne peux détester les mortels, ils sont aussi la main du Tout-Puissant et ils sont des œuvres étonnantes dont j’observe la vie avec un sourire aux lèvres.
Si l’un d’entre eux venaient à Paris, et qu’il ne faisait que se balader dans les rues, s’il ne touchait pas à un humain, ni à un Ange, pourquoi irais-je avec hostilité à son encontre ?

Qui suis-je maintenant Sérénity, il est préférable que cela reste Nicolas, puisque je ne suis pas très malin dans mon idée. Je voulais que ton cœur soit rempli d’un peu plus de joie, durant mon absence, craignant de te blesser puisque tu as dis m’aimer et que je ne puis t’offrir cela en retour. Pas comme tu le voudrais en tous cas. Alors je pensais combler ainsi mes absences, car je ne puis venir à ton encontre avant quelques temps.

Mais voici quelques premières notes pour toi, joyeuse, heureuse, inspirée de toi, uniquement. Peut-être que tu entendras encore un peu de mes pompeux airs à la gloire de Dieu, mais je me suis tenu. Tu verras, ce n’est qu’une envolée, rien de bien important…

Nous nous verrons bientôt, je te le promet.

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Anvesha Devika

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Anvesha Devika

» 21 nov. 2016, 20:36

Cher Nicolas,

Je vais d'étonnement en étonnement avec toi. En te lisant je n'ai pu m’empêcher de me souvenir de mon amour pour ma propre mère. Ce n'est pas ce Père tout puissant qui veille sur nous. Et je n'ai pas pu m’empêcher alors de douter. Je me souviens de son sourire. De ses yeux emplit de fierté, d'amour, de colère, de déception, mais jamais d’indifférence. A tes yeux l'amour de Dieu est en toutes ses créations. Mais il y a tellement d'horreur de part le monde. Dieu s'est trompé. Ou alors il est aussi capable d'amour que de haine, j'en suis de plus en plus persuadée.

Mais plus que Dieu, c'est de toi que je m'inquiète mon ami. Combien de temps seras tu absent ? Est-ce que je dois craindre pour ta vie ? T'oblige t'on à poursuivre ces être qui tue à travers les rues de Paris ou du monde ? Cela me parait dangereux. Je trouve par contre admirable ta capacité à accepter leur présence, pacifique, à nos côtés. J'aspire à cette forme de paix. Pas seulement pour toi et eux, mais aussi pour l'humanité. Si seulement nous pouvions tous nous abstenir de faire des choses néfaste. Néfaste à l'autre comme aux choses ou à la nature. Est-ce que je vais te choquer en reprenant l'esprit des bouddhistes ?  veramaṇi sikkhāpadaṃ samādhiyāmi - Je m’abstiendrai de ..., pour avoir une bonne conduite. A partir d'aujourd'hui je vais tacher de faire ma part des choses en ce sens.

Je n'aurais jamais penser qu'un jour quelqu'un me ferrais autant réfléchir sur moi et sur mes actes. Je veux tellement que tu sois ce que tu sembles. Si cela ne devait pas être le cas j'en mourrais. Ce que je peux être mélodramatique des fois ! J'espère que cela te fait un peu sourire. Je vais laisser tomber les cours de théologie et prendre théâtre à la place. Qu'en penses-tu ?

Prends garde à toi.

Bises
S.


Une nouvelle fois pâte-cassée le pigeons fut le témoin silencieux de mon travail d'écriture. Cette fois les mots sont presque venus seuls. Et j'ai l'impression d'être sincère. Je change, je le sens. Reste que je ne sais pas si je vais vraiment aimer cette nouvelle Anvesha.

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