Le musicien et la danseuse

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Anvesha Devika

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» 03 oct. 2016, 13:26

Nicolas Beaumont.
Nicolas Beaumont, compositeur.

Il m'a suffit de taper quelques mots et le Net me donne obligeamment presque toutes les informations connues sur mon ange. En quelques clics j'ai accès à ses partitions, à ses enregistrements. A fréquenter Templiers et proies angéliques mon esprit critique concernant la musique "sacrée" s'est considérablement affiné au fil des siècles. Nicolas est bon. Vraiment bon. Cela me contrarie. Sa musique offre aux humains une porte vers Eloha avec une subtilité qui m'agace. Cette virtuosité, ce talent sont dangereux. J'ai envie de le détruire. D’annihiler ces notes, ses notes... et l'ange qui va avec. J'ai le désir d'être méchante avec lui. D'abord enfoncer ma Voleuse dans le cœur de Louis. Qu'il voit cet humain si empressé à son endroit, cet humain qui lui ressemble trop, souffrir et mourir.

Le reste de la semaine passe avec une fièvre qui ne me quitte pas. En guise d'exorcisme je me passe et repasse sa musique en boucle, dans ma chambre ou dans la salle de danse. J'en oublis mes cours. Je délaisse Samara et ses problèmes. Je danse. J'improvise des chorégraphies compliquées et difficiles sur la musique. Tantôt solennelles, tantôt sombres ou lumineuses, sensuelles assurément, mélangeant toutes les danses de ma vie. Celles extrêmement codifiée de mon enfance en Inde, les folies pakistanaises et orientales, les européennes sages comme les africaines sauvages. J'y épuise mon corps souple et parfois dénudé me refusant à user de l'Orgone qui me reste pour me régénérer des fatigues. Hasard, tentative d'approche, traquenard... je réfute tout et j’oublie tout dans mon art. Tout comme mon désir de mort, de sang et de violence.

Dimanche arrive. Le Sacré-cœur est bondé. Les gens debout se pressent contre les murs de marbre poli par centaine. Un ange toutes ailes déployées préside à la messe. Alentour, les visage sont extatiques, sereins, ou contemplatifs. Deux autres anges, vêtu des robes de prêtres pour l'un et d'atours du Maitre de Chœur pour l'autre sont aussi présent incognito. Mais leurs auras ne font que renforcer celle du premier. Perdue dans la foule, j'ai beau fermer les yeux pour ne pas les voir, ils me choquent, me déstabilisent. Quand fondront-ils sur moi pour achever la comédie ? Je sais très bien que depuis la mort de ma mère, j'ai toujours eu ce désir, cette envie d'être démasquée et achevée. A trois... non quatre ! L'aura de Nicolas me touche aussi. A quatre ils n'auraient pas de mal à me défaire. Je n'ai que grappillé un peu d'Orgone ici et là, jamais directement. Je suis faible. S'ils s'en rendent compte...

La messe se termine. Les gens s'attroupent autours de l'ange. Heureusement ce dernier choisie d'aller faire son show sur l'esplanade. Dans l'encoignure d'une chapelle dédiée à Marie, la musique du Grand Orgue sonne encore à mes oreilles. Qu'il a été dur de ne pas repousser les corps chauds de mes voisins pour leur faire part de mes chorégraphies les plus sulfureuses. Pour ne pas les entrainer dans une spirale sensuelle sur les accords sacrés sensément dédié à un dieu qu'ils ne toucherons jamais. Humanité je t'aime mais des fois je me désespère de toi.

Louis attend à côté d'une porte basse. Sait-il se que fait son frère ? Connait-il sa nature ? Ses airs de grand-frère protecteur m'inciterais à penser que non. D'un autre côté, en dehors de la force de sa musique, Nicolas me parait fragile. Je force la joie dans mon cœur et lui dédit un large sourire.

"Bonjour Louis. Il est là-haut encore ?" dis-je en pointant du doigt l'Orgue au dessus de nos tête.
"Bonjour, heu Serenity, c'est cela ? Oui il est surement perdu dans sa prochaine composition."
"Je peux aller le déranger ?
"A mon avis, tu ne le dérangeras pas."

Pourquoi ais-je l'étrange impression que l'ange perché au milieu du cuir, du bois et du cuivre, m'attends réellement. Et que Louis s'amuse et s'inquiète tout à la fois de ma présence auprès du compositeur angélique. Je grimpe allègrement les marches brutes pour atterrir au milieu du monstre musical.

"Hé ben ! C'est un monstre ce truc. Comment peut-on jouer sur plusieurs claviers à la fois ? Bonjour Nicolas, tu vas bien ?"

M'approchant de lui dans le petit espace exigu, je lui fait une bise sur la joue avant de m'installer sur le banc à ses côtés. Je laisse le silence s'installer ou l'ange le combler. A le revoir maintenant je me rappelle que je le trouvais beau. Louis aussi mais il lui manque quelque chose pour être tout à fait attirant à mes yeux. Mais me serais-je jamais intéressée aux jumeaux s'il n'y avait l'Ange ? Assurément c'est cela qui pimente le tout et donne sa saveur à notre relation naissante.

"Tu as le temps pour un café aujourd'hui ?"

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Lucy Hale

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Lucy Hale

» 03 oct. 2016, 22:13

Neophim est impatient, il a vu dans la foule au début de la messe, le reflet blond d’une chevelure qui lui a paru familière, et il a souris, un peu troublé. La semaine longue lui a révélé des choses, l’écoute de la musique de Nicolas et de la sienne, et ces danses effrénées, envoûtante, sur lesquelles il a finis par détourner le regard par pudeur. Elle a dansé nue, faisant fi de la bienséance, troublant parfois l’Ange qui n’a su que se détourner, fuyant les visions de sa chair féminine absorbée par cette frénésie de mouvement étrangement envoûtant. Il se demande si elle a noté une différence entre ce qu’il a pu faire et ce que faisait Nicolas ? un peu d’orgueil d’artiste tout à fait déplacer.

Neophim est aussi fatigué. Gabrielle et Sainte Lame ont réclamé la même chose, il n'a mentit aucune fois, révélé tout ce qu'il a vu, jamais il n'a eu de cesse à la quitter du regard, mais il n'a pu rien dire e bien particulier, si ce n'est le fait que cette humaine a été rencontré et qu'elle n'a dégagé auncune Foi pour l'épisode de la rue. Il a conseillé à Sérénity de venir à la prière pour se trouver, indiquuant alors qu'elle est une jeune fille pieuse, encore incertaine de sa croyance certainement. Que dire d'autre?

Du haut de son nid d’orgue, il attend sa venue, dans l’espoir de voir si elle a été touché. N’est-ce pas le but de son invitation ? La jeune humaine est en proie aux doutes, elle a besoin d’un guide sur la voie du Père, il a la prétention de croire qu’il est capable de lui offrir cela.
Assis au banc de l’orgue, il entend le bruit de la foule disparaître peu à peu, il règne dans l’église une sensation apaisante, proche de ce qu’il a connu en Eden et à la fois si loin. Mais le lien est là, apporté par les fidèles, si nombreux. Enfants, adultes et toutes étapes de la vie, montant leurs voix dans des chants qu’il a accompagnés avec Amour.

Le visage penché, Neophim noircit des lignes, gommes certains ronds noirs, et souffle sur la feuille de partition pour corriger ce qui ne lui convient pas. Il improvise des sons tendres et protecteurs, les jouant dans son esprit d’abord, mais bientôt, il composerait la musique sur les touches pour savoir ce que cela pourrait donner.
Ses traits sont calmes, apaisés et il n’a rien de plus à faire que ce genre de chose, il ignore si Sérénity viendrait le voir,, mais il n’a pas de doute réel à ce propos. A-t-il envie de voir l’humaine ? Bien entendu. L'envie de fumer? Cette sensation n'a pas de force face à la dévotion qui est venu revigorer son corps épuisé. A ce rythme, il s'humaniserait? S'il ne siégeait pas son pouvoir dans une église, cela pourrait arriver mais du coup, non.

Son esprit sort de sa composition, quand il entend la voix de la jeune femme, en bas des marches descendant à la Nef, son pas est léger, rapidement, Louis n’approuve pas ce que fait Neophim, mais Louis ne peut entièrement trouver à redire à ce qu’il fait. Il a le droit de donner son avis, bien entendu, mais l’Elohim n’écoute pas réellement, il ne veut qu'aider l'humaine à trouver son chemin vers le Seigneur.
La danseuse est pleine de vie, cela le fait sourire, elle arrive et lance ses questions, il sourit avec amusement, son regard clair, se pose sur elle et il la regarde avec bienveillance. Elle ne laisse que peu de temps à l’Ange de répondre, venant sertir sa bise d’un baiser dont il garde la sensation un instant. Effleurant la rondeur sur son visage, il laisse partir l’expression trouble, la peur perce son coeur, les mots de Lame reviennent et il sourit pourtant humblement.

--Bonjour Sérénity, je vais très bien. Et toi ? –S’enquiert-il vraiment intéressé de savoir si tout va bien. –Aujourd’hui j’ai le temps, oui. Mais je veux te montrer quelque chose.

Délicatement, il saisit la main de la jeune femme pour poser ses doigts sur les touches, prenant soin d’installer ses doigts, il a l’air amusé de ce qu’il fait et il prend son temps pour poser son index. Plusieurs fois, il lui fait appuyer et amusé il lui lance. Ce contact ne lui apporte rien de physique, il ne l'associe pas même à une quelconque chose indélicate.

--C'est bon, tu sais jouer. –La regardant rieur, il pose ses propres mains sur l’orgue et commence à jouer quelques notes, lui faisant signe d’un mouvement de tête d’appuyer. –Ce n’est pas difficile de jouer sur plusieurs clavier…mais je préfère le piano, ils n’ont pas voulu lâcher l’orgue. –Il fait un sourire désolé et hausse les épaules. –Allez, essaye de jouer avec moi, tu veux ?

Il ne la force pas, mais si elle accepte, Neophim se lancera dans une petite composition facile, jouant avec ferveur un air étrangement pieux, faisant signe à la demoiselle d’appuyer quand il le faut. Peu importe les ratés, ils finissent bien par jouer un peu correctement, jusqu’à ce qu’il termine et il semble réfléchir en soupirant, reprenant papier et crayon pour noter trois nouvelles notes.

--Tu veux simplement boire un café ? Il est presque 14 heures, tu n’as pas faim ? –Peut-être jeune-t-elle aussi? Lui, ne mangerait pas, la faim n'est pas une sensation connue en ce jour– Il faut que je trouve un piano. –Réalise-t-ilen se redressant. –Viens…

Il lui fait signe de le suivre, l’entraînant avec lui dans les marches qui redescendent, d’un pas rapide. Son jean, ses convers, son débardeur blanc se retrouvent accompagnée d’une veste en cuir que lui tends son frère, ils sont habillés presque pareil, dans le meme style.

--Sérénity, Louis, il me faut un piano !

Son sourire immense est entrainant Louis, bon grès, mal grès, les mains dans les poches, il soupire, regardant en direction de l’humaine.

--Tu marches vite j’espère ? Je l’ai déjà perdu une fois parce qu’il en avait besoin d’un !
--Viens.-Il se saisit de la main de la jeune femme et l’entraîne, en souriant, rieur.
--Et moi, tu me tiens pas la main ?
--On a plus quatre ans vieux !

Cela fait rire Neophim que ce subterfuge, et il pouffe, sortant rapidement du sacré chœur, dévalant les marches, son élan est arrêté un peu par la foule encore compact alors qu’il tient fermement les doigts de Sérénity. Au rebord du panoramic, il regarde la ville et s’arrête un instant, en souriant. Paris…et ses mortels. Si fragile, si intense…

--Là, il y a un petit restaurant à deux rues, ils ont un piano droit, il suffit de descendre les marches, le téléphérique est trop plein. Viens.

Il l’entraîne encore une fois, vérifiant que Louis les suit, le trio descends à toutes vitesses l’immense escalier redescendant la butte. Neophim glisse entre les rares personnes ayant osé prendre ce chemin, jusqu’à réussir à arriver en bas, nullement essoufflé, il se retourne pour les regarder. Il fait beau, assez pour frapper les visages d’une chaleur douce, pas de vent. Certain de ne pas les avoir perdu, il se met à marcher à reculons, son enthousiasme attire des regards.

--Tu vas aimer ma composition Sérénity, c’est une prière, un cantique !

Le voilà qui glisse dans les rues, parvenant sur les pavés de celle qu’il souhaite, aux abords d’un minuscule restaurant italien, où des plantes dont il ne connait pas les noms grossissent la devanture, deux tables avec quelques chaises histoire de remplir le trottoir comme une terrasse, il pénètre dans le lieu. Les restaurateurs sont de fervents croyant, pas de doute et ils accueillent Neophim sans savoir qu’il est un ange, rapidement, il s’installe sur le piano droit et vérifie les sonorités, satisfait, il fait signe à Sérénity de s’installer près de lui.

--Ferme les yeux.

Il a composé une ode pour elle, pour qu’elle ressente le Père, il a mis sur les sons du piano, ce qui est un appel au père. Commençant à jouer, Neophim se perds dans sa création, il a retiré sa veste laissant ses bras nus et le voilà en train de jouer, espérant transmettre à Sérénity cette sensation de solitude, d’un être qui n’a pas trouvé la Force qu’il cherche depuis si longtemps. Comme un ange loin du Père. Un chrétien qui doute…va-t-elle sentir la puissance qu’il a voulu mettre dans son art ?
Il prie encore, sous les regards attentifs des restaurateurs qui font silence...

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Anvesha Devika

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Anvesha Devika

» 04 oct. 2016, 14:30

Je suis impressionnée. Impressionnée par la facilité avec laquelle notre complicité s'installe. Le pire c'est que j'y prends goût. J'aime jouer et même si nous n'en connaissons pas tous les deux les règles le jeu nous amuse, nous sort visiblement d'une routine qui nous pèse. Il accepte ma bise comme si nous avions fait cela des dizaines de fois. Il accepte ma présence à ses côtés sans sembler se poser de question. Combien d'Elohim m'aurait rejeté ? Ayant bien trop peur de cette Humanité qu'ils disent protéger mais dont ils se méfient. Bien sur il reste le stratagème qui lui permettrait d'atteindre Samara à travers moi. Mais même cela est désormais relégué au second plan. Tout comme sa nature. Un homme, une femme, deux amis ? Est-ce seulement possible.

"Je vais bien merci. J'ai téléphoné à l’hôpital cette semaine. Tu sais, l'homme que ton frère et toi avez secouru. Il est sorti en forme. Plus de peur que de mal."

Je laisse Nicolas prendre ma main et la poser sur le clavier. Amusée je me demande si je dois lui avouer que je sais déjà jouer du piano et de nombreux instruments à cordes. Hum non. Je m'amuse trop. Il est délicieux de naïveté. Mon rire emplie l'habitacle de l'orgue. Comme je m'y attendais il me demande de jouer avec lui.

"Bien sur ! Mesdames et Messieurs nous sommes heureux ce soir d’accueillir le duo de prodiges mondialement célèbres dans tout le monde entier. Ils vont vous interpréter pour votre plus grand plaisir un quatre-mains époustouflant. Serenity et Nicolas dans "Improvisation pour un index"."

Pouffant et me tortillant sur le banc je suis le rythme qu'il impose. M'amusant tout de même à aller trop vite ou à réagir avec quelques secondes de retard de temps en temps. Imaginer la tête des touristes et des croyants entendant nos accords décalés me faire rire deux fois plus.

"14 h ! Je ne m'en était pas rendu compte. Je co... quoi ? Pourquoi un piano ?"

Pas de réponse claire. Juste les marches à dévaler et Louis à rejoindre. Franchement tout cela est-il sérieux ? Ce déploiement d'énergie, d'insouciance est-il digne d'un ange ? On dirait un ado. La plupart de ceux que j'ai pu rencontrer sont souvent si... constipés. C'est rafraichissant et communicatif. Louis me demande si je marche vite. J'ai à peine le temps de lui répondre que je suis entrainée à la suite de Nicolas.

"Je n'ai pas pris mes baskets."

Mais heureusement que je suis en ballerine et non en talons aiguilles. Je dévale donc les marches à sa suite.

"Hé bonhomme ! Regarde donc où tu marches. Ces artistes je vous jure ! Est-ce que je t'entraine dans une guinguette moi ? Tu sais que je fais de la danse."

Je prends amicalement le bras de Louis gardant un ton amusé.

"Louis je comprends maintenant qu'il ai besoin de toi. Il sait s'habiller tout seul ? Dis donc Nicolas, tu sais que pour draguer les filles la pop c'est un peu plus glamour qu'une prière. A la limite une sonate. Un truc romantique quoi. Un Cantique c'est un truc de... de grand-père. Même en cet âge bénit."

A quoi joue donc Nicolas avec cette histoire de cantique ? Il le fait exprès de me mettre dans des situations impossibles ? D'abord le Notre Père et maintenant une prière musicale. Je devrais lui faire une lap dance en remerciement. Je m'installe quand même à ses côtés. Le restaurant et sa faune ne méritant qu'à peine un coup d’œil de ma part. Je suis prête à tout.

A tout sauf à ça : Une ode à la souffrance de la solitude.

Je me suis bien trop imprégnée ces derniers jours de sa musique pour ne pas en ressentir les émotions qui y sont incluses. C'est un coup au cœur. Seule. Malgré Marine. Malgré Gaumata. Malgré Darek. La disparition des miens il y a quelques années m'avait déchirée. Mais le vide était déjà en moi. La Solitude de celle qui a perdu sa Mère. Je ne comprends pas ses intentions. Ou si je le comprends trop bien. Il me raconte le manque. Son manque. Et par la magie de la musique cela devient le mien. Tant que je garde les yeux fermés je ressemble à une statue. Nicolas tu es en train de me tuer. De tuer la joie et la gaité. L'optimisme, le gout de la vie. De ma vie. Et quand le silence se pose enfin sur mon cœur meurtri les larmes qui coulent sur mes joues sont authentiques.

Et toi pauvre idiot d'ange te voilà satisfait, plongé dans quelques prières, quelques dialogues avec Celui qui a fait que je serais à jamais une réprouvée. Je veux enfoncer mes ongles dans tes joues roses et les balafrer à jamais avant de les embrasser. Je veux t'arracher les yeux pour que tu pleures des larmes de sang dont je m'abreuverais. Je veux t'enlacer et te violer pour voir tes plumes tomber et sentir le gout de ta déchéance sur mes lèvres. Je veux et je ne le veux pas.

Réprimant les trémolos de ma voix je me décide à commenter sa prestation. Plus loin je croise le regard interrogateur de Louis. Qu'a t'il pu voir sur mon visage pendant que j'écoutais.

"Tu es dangereux. Ta musique est dangereuse. J'ai besoin d'air."

Plantant là un Nicolas surement ébahi je sors en trombe du restaurant. Le soleil m'éblouit. Perdue en une sombre nuit tragique j'en avait oublié que nous étions en plein après-midi et qu'il faisait beau. Que la vie était belle. Que Paris était vivante. Je me laisse tomber sur la chaise la plus proche. Je sors mon téléphone, un numéro en tête. Darek, mon amour, mon appartement, seulement quelques chiffres pour redevenir Ambre Garrel, sa femme. Quitter Paris pour un temps. Retrouver notre mas de Provence et la paix. Au lieu d'avoir envie de transpercer ce corps presque chétif. Au lieu de vouloir qu'il rit encore, qu'il joue encore. Enfin qu'il joue tout sauf son abominable musique sacrée.

Je range le téléphone sans avoir rien composé et je vais retrouver Nicolas. Qu'il m'ait suivit dans la rue ou qu'il soit resté dans le restaurant, je ne le regarde pas dans les yeux.

"Navrée. Ta musique est bouleversante. Je dois t'avouer que j'ai souvent écouté ta musique cette semaine. Celle-là je ne la connaissais pas. C'était... c'était si... triste. Si triste et si beau."

Le sourire est de retour, les larmes ont séchées sur mes joues. Je pose une main sur son épaule et lui fait une nouvelle bise. Juste avant de lancer mes bras autour de son cou et de l'embrasser sur les lèvres. Pas un baiser leger non. Appuyé, ma bouche cherchant à entrouvrir la sienne. Mon corps se colle au sien. A mon tour de te mettre sur les chardons ardents petit ange. Je le laisse me repousser s'il le fait. Ou me détache de moi-même après quelques instants sans réponse.

"Je crois que je suis amoureuse."

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Lucy Hale

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Lucy Hale

» 04 oct. 2016, 19:41

L’esprit de Neophim est loin de ces affables sentiments de chair qui font si peur aux siens. Il ne discerne pas le désir, il ne le comprend certainement même pas. C’est une chose sans forme encore pour le moment dont l’influence lui parait grossière. Il sait parfaitement que cela existe, mais il ne pense pas à ces choses, qu’y a-t-il de mauvais en cet instant dans ce qui se passe ? Il est serein dans ce qu’il est et seuls ceux qui sont incertains peuvent refuser ce genre de chose. Est-ce de l’innocence ? De l’ignorance ? Toutes ces choses à la fois ? Ou bien de l’orgueil pur et simple ?
Il faut croire que c’est plus que ce que l’on voit, il ne veut que lui montrer la voix et elle ne dégage pas cette chose indésirable. Il peut lui montrer ce chemin si son cœur le désire. Alors dans ce coin en hauteur de la nef, il sourit.

--Cet homme a une belle vie encore à vivre, j’espère qu’il le sait.

Le Père lui a ainsi donné encore du temps, le réalise-t-il ? Le sait-il ? Cet homme au cœur prévenu ? Il doit profiter de chérir les siens et de vivre sous la bienveillance du Père. Neophim espère qu’il le réaliserait et qu’il saurait garder le bon chemin, maintenant qu’il peut encore vivre.
Prenant sa main, le contact ne le blesse pas, il est là pour lui montrer, il ne craint pas cette souillure qu’elle pourrait apporter car il n’est pas séduit par ce genre de chose, il la croit pieusement croyante, après tout n’a-t-elle pas fait vœu de chasteté ? Ne va-t-elle pas à la recherche de Dieu sous toutes les formes de religion de Dieu Unique ? Il peut l’aider dans cette quête, pense-t-il.

Son rire le fait sourire. Dieu a crée les mortels d’étranges façons, ils sont nocifs pour les ses premiers Nés. Si Neophim voit en eux de la beauté, c’est parce qu’il voit le toucher du Père. Il admire ce qu’il a pu faire, ces vies allant et venant, ces personnalités. Il aimerait partager son Amour, le faire comprendre et c’est bien ce qu’il veut apporter à Sérénity.
Elle fait rire l’Ange, qui joue avec elle, il tique parfois aux fausses notes, il ne peut l’éviter, son oreille musicale est un peu maltraitée mais il continue, plutôt heureux de cette chose avant de cesser et de parler jusqu’à la course pour le piano.

Gonflé par l’énergie de la Foi, l’elohim est heureux, il se sent près du Père dans chacun de ses mouvements, gagnés par une force, il veut composer, il veut montrer à l’humaine ces choses, il court, il se retrouve au restaurant, face au piano, il entends ses paroles et il la regarde. De la drague ? Quel blasphème dont il ne se heurt pas. Il secoue la tête.

--Je ne veux pas te draguer, je te rassures je veux te montrer le Chemin.

Avoue-t-il en commençant à joue, le cœur de Neophim se plongeant dans les abysses de cette solitude terrestre. Le Père est toujours là dans son âme de créature incarnée, mais imaginez chaque jour passé comme un autre, sans cette présence apaisante qui est dans votre pensée. Ceux qui sont mortels connaissent ce monde, le chaud, le froid, la pluie, la peur, le noir…il n’a jamais connu tout cela, bien entendu qu’il aime ce que le Père crée, car la nuit laisse sa place à la lumière, le froid est chassé par la chaleur, les choses néfastes se font ravir la présence par le bon même si ce n’est pas toujours le cas. L’Eden est un endroit éternel où il est impossible de connaitre ces milliers de détail. Et quoi que l’on puisse croire, rien n’est plus doux, plus apaisant et plus « désirable » que cet endroit d’absolu sérénité. La terre dans toute sa myriade de création n’égale pas ce sentiment absolu de paix !

Et cet endroit manque, car le père y est partout, dans les Eglises et les lieux saints, le pont permet de retrouver cette sensation, c’est cet amour infini qu’il veut lui montrer, cette sensation du fidèle perdu qui a besoin de son père, mais…quand les notes finissent, il relève la tête et la sentence de la blonde tombe. La surprise sur les traits du jeune homme est grande, il veut dire quelque chose.

--Cette fille est une mauvaise chose il n’y a rien à comprendre.
--Je n’ai pas tout compris à sa réaction. –A-t-il seulement écouter Louis ?

Néo se redresse de son siège, les yeux froncés à la regarder faire, quand elle revient il fronce les sourcils, curieux, elle parle et le flatte, un peu…forcément plus que ça. Elle lui fait encore une bise, mais cette fois, un mouvement d’instinct lui donne envie de se repousser, elle est agile, mais l’ange l’est plus, ses bras autours de son cou, il les sent comme un étau qui brûle et souille sa peau, lacérant son être. Ses yeux s’écarquillent, il ne veut pas de ce contact, il se sent brûlé et le contact sur ses lèvres est assez peu présent, avant qu’elle n’insiste, il la repoussé, doucement, pour la tenir à une distance de lui, choqué.
La mortelle blasphème à son encontre, mais les paroles suivant le font secouer la tête, l’air navré, pourquoi éprouverait-il de la colère ? Il sait parfaitement qu’il n’a pas le désir de ces choses interdites pour lui, il se sent écœuré oui, souillé mais il ne veut pas la blesser.
Il la tient à bout de ses bras, inspirant lentement en la regardant, si son regard est noir un instant, il finit par sourire et secouer la tete. Elle se trompe de chemin, l’enfant est perdue. N’a-t-elle pas concéder déjà d’avoir un amant ? Il secoue seulement la tête.

--Détournes ton regard vers Dieu et laisses ton cœur l’aimer, et ne te trompes pas sur les sentiments que tu éprouves car je ne suis que le messager. –C’est sa faute, non ? Il l’a trompé par sa musique. Ainsi il tapote ses bras, au niveau de ses épaules et fait signe à Louis que ça va . Le templier prie et il le sent, même si c’est dans sa pensée et cela fait du bien. Il laisse retomber ses mains…

Il se repousse d’un pas le templier n’a jamais vu Neophim si calme, si apaisé. Le Père est son seul Amour, la chair le dégoute et il se sent mal à l’aise encore, mais il n’a pas de colère. La colère, il croit, est un péché tout autant que les autres, qui s’agitent chez les Elohim quand ils savent qu’ils ont été atteint. Mais cette souillure, il ne la désire pas, elle fait mal. Bien entendu, il est touché, la sensation dérangeante, lui donne envie de fumer, ce corps y est habitué, mais il a fait une promesse à Lame.
Ses yeux sur Sérénity sont désolé de ne pouvoir la satisfaire, et il se montrerait plus ferme si elle recommence, l’angoisse qu’elle le fasse est là bien entendu, car il garderait moins son calme, plus effrayé par devoir la faire cesser.

--Tu comprends ce que je veux dire Sérénity ? Si oui, alors il suffit ce genre de chose.

L’aura de Neophim a grossi, pour qu’elle se sente bien malgré tout, mais certainement pas dans le désir, peut-être comprendra-t-elle toute seule ? Il l’ignore, mais il lui fait un sourire bienveillant, sans être pourtant désolé, car il sait son chemin et n’éprouve pas ces choses qui ont laissé sur son être, une sensation affreuse, écoeurante….

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Anvesha Devika

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» 14 oct. 2016, 13:36

De quel chemin parles-tu petit ange ? Le chemin vers Dieu, vers Éden. Mon âme souillée n'y mettra jamais les pieds. Si tu savais comme je déteste Eloha et les tiens. Vous nous avez chassés, bannis, traqués, tués, presque exterminés. Que vous ayez chassé vos frères et sœurs passe encore. Mais nous leurs enfants... Nous naissons aussi innocent de cette guerre que les humains. Dieu n'est qu'un despote et ne jamais le rencontrer de ma vie ou de ma mort, voilà ce que je souhaite. Je me détourne de ton chemin et je choisis le mien petit ange.

Je t'accorde par contre que tu as un sacré talent musical. Il est si rare que je me laisse aller à mes émotions. Et ces mêmes émotions pourraient bien m'encourager à ne pas te tuer lorsqu'il le faudra. Ou à le faire quand il ne le faudra pas. Ne joue pas avec ça. Je ne suis pas une gentille fille.

Je ne m'attendais guère à ce qu'il réponde au baiser. Il est déjà étonnant qu'il ose frayer avec une humaine. Ils ont si peur de la passion, de déchoir. Il préfèrent la Passion selon le Christ. La souffrance est leur crédo. A mon cou Gardienne frémit très légèrement. Notre contact corps à corps, si léger fut-il, lui a permit d'activer son pouvoir. Ou qu'il se trouve désormais, je pourrais retrouver Nicolas. La douceur avec laquelle il me repousse est un bon point pour lui. Le sermon qui suit un mauvais. Et ne crois pas que je n'ai pas aperçu cet éclat de dureté dans tes yeux même si je n'ai pas l'air d'y prêter attention. Je le laisse développer tout son soul avant d'attaquer à mon tour.

En un geste d'imitation je secoue la tête comme lui quelques instants auparavant.

"Voilà. C'est ça que je ne comprends pas, chez vous les Chrétiens. Dieu est sensé être Amour. Il a dit "croissez et multipliez-vous" ou un truc du genre. Jésus : "Aimez-vous les uns les autres". Ça veut bien dire ce que ça veut dire ! Ça a l'air pourtant clair. Faites l'amour, aimez-vous, faites plein de bébé. A croire que Dieu veut qu'on l'appelle Grand-papa. Sauf que là, tu vois, ton attitude on dirait un prêtre. L'amour de Dieu avant tout. Je ne suis pas contre ne va pas croire. Mais est-ce que ça ne va pas à l'encontre du "croissez et multipliez" ? Les protestants au moins laissent leurs prêtres se marier et aimer d'autres que Dieu. Les rabbins et les imams ont des épouses aussi et ils leurs font des enfants. Incompréhensible !
- Je secoue la tête une nouvelle fois, l'air peinée. - Alors ne me demande pas de ne pas t'aimer."

De mes doigts j’effleure sa joue avant de lever un index devant sa bouche comme pour le faire taire. Le sourire est timide mais doux.

"Je sais on ne se connait pas. Tu ne sais donc pas que cela fait près de trois ans - *cinq cent !* - que j'écume les lieux de cultes, les cours de théologies ou les réunions philosophiques ayant pour thème Dieu et la religion. Que j'essaye de rencontrer un ange avéré afin qu'il me guide dans tout ce fatras. Dieu d'Amour pour les Chrétiens, Dieu Intransigeant, voir colérique pour les Juifs. J'en suis venue à croire que les religions pervertissent son message, comme tu dis. Alors dit-le moi donc son message ? Explique-moi ? Pourquoi je ne peut pas t'aimer ? Pourquoi les anges se contentent de dire et redire ce que la religion a déjà répété des millions de fois ? Même cet ange à l'église je l'ai entendu parlé de Paix et de Fraternité, d'Entraide et de Foi mais jamais d'Amour."

Je me recule d'un pas, me tenant bien droite et le menton fièrement relevé. Quelques clients tardifs jettent des coups d’œil dans notre direction, mais la plupart sont plus amusés qu'autre chose.

"Je déclare que Sérénity aime Nicolas et que si cela ne plait pas à Dieu, qu'il me foudroie."

Évidemment rien ne se passe. S'il devait y avoir un miracle à chaque annonce grandiloquente la race humaine n'aurait pas survécu jusqu'à aujourd'hui. Je hausse les épaules les yeux brillant de gaieté retrouvée.

"Voilà personne ne me dénie le droit de tomber amoureuse de toi. Tout comme je ne te dénis pas le droit de refuser ou d'accepter cet amour. Mais ne me prétexte pas Dieu, c'est ta responsabilité en quelque sorte. Je suis une danseuse. Je crois te l'avoir dit ça. Tu es musicien. La danse sans la musique ce n'est que de la gesticulation. Mais tu as raison, la musique peut se suffire à elle-même. Pourtant elle est souvent sublimée par la danse."

Je passe les mains dans mon dos, le visage ouvert et naïf, souriant.

"On mange ? Ou tu ne veux plus jamais me revoir ?"

Quelque soit sa réponse je me serais bien amusée jusqu'à maintenant avec ce petit ange.

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Lucy Hale

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» 15 oct. 2016, 22:38

Neophim ne souhaite pas la rejeter pour ses sentiments confus. Il ne désire pas ces choses d’Amour mortel, ce besoin de trouver un autre, comme un accomplissement, car il est déjà accomplis. Il peut comprendre les besoins d’amour des mortels, il est satisfait de voir deux vies se comprendre et s’unir, mais il ne peut espérer ou envisager de telle chose, car il n’en a pas le besoin, ou l’envie. Et puis, il est un ange, ces choses ne sont pas pour lui, il peut donner de l’Amour, bien entendu, mais il ne sera qu’une expression platonique et tendre, dépourvu de ce les mortels ont besoin au final.

Il a une absolu confiance en son chemin, en ses choix, les désirs qui font chuter ne sont pas en lui. De l’orgueil ou de la fierté, un peu, mais il ne peut être parfait. Aucun des siens ne l’est véritablement, mais personne n’est capable de le dire. Il ne veut pas rejeter Sérénity pour ce qu’elle a osé faire, ni la blâmer, elle ignore qui il est et elle a été conçu de la main du père ave des désirs. Pourquoi rejeter les enfants d’une création pour se préserver ?
En connaissant ce qu’il est lui-même prêt à suivre de son chemin, il ne peut ainsi succomber. Blesser le père en éprouvant des désirs contraires ? Quelle étrange idée. Ses anciens frères, ses anciennes sœurs ont détournés leur chemin, par Amour ? Par envie ? Il n’y a ses yeux que désirs égoïstes.

Il la regarde désormais avec des yeux tendres, un fin sourire sur les lèvres, la beauté de cette femme plairait certainement à ceux qui ont la volonté de la chair, mais Neophim voit plus que cela. Il regarde plus loin que ces choses communes, pourtant, il a partagé, sans qu’elle le sache, tant d’intimité, qu’il pourrait être si proche d’elle, mais il se contente d’écouter.

Elle le stéréotype d’une religion et cela le fait sourire, elle parle du message d’Amour comme une chose tout autant physique, sans autre forme et il continue d’exprimer cet air si doux, si bienveillant. Il la laisse ainsi parler, alors qu’elle réitère l’aimer et il ne dit mot, la laissant ainsi parler.
Sérénity expose ce qu’il sait, son errance dans les cultes, son cheminement pour comprendre, la jeune femme est perdue dans cette quête d’Amour. Elle ne comprend pas le message et il aimerait la rassurer, il comprends tout ce qu’elle dit, les mots sortent de tant de bouche, de tant de lèvre, de tant d’esprit, qui a les bons ? Lui ? Il serait présomptueux d’ainsi le dire, et d’y croire.

Louis prie sans s’arrêter, détestant ce qui se passe sous ses yeux, Neophim est amusé, il la regarde, elle veut Aimer ?Mais pourquoi ternir tout cela d’une manière si physique ? Il en est attristé, le sexe lui déplait tant, il n’en éprouve aucune attirance, le primitif de cette chose ne vaut pas la beauté de l’Amour de cœur, pur et dévoué, allant plus loin que le besoin irréprécible de contact.
Il continue à l’entendre et il continue à sourire, venant l’instant de la nourriture. Avant de réponse, il vient déposer un baiser si…paternaliste sur son front.

--Nous pouvons manger. –Conclut-il en lui désignant la table. –Mais tu as raison tu as le droit de m’aimer, j’ai le droit de porter mon Amour différemment. –Louis s’installe, l’air contrarié. Mais Neophim n’y prête guère attention, il comprends un peu mieux la quête de Sérénity et ce qu’elle cherche, mais elle n’est pas réellement touchée par la grâce, elle a besoin de voir pour croire, mais l’angelot ne peut lui soumettre cette vision, pas encore. –Tu as raison sur la parole d’Amour, mais il y a différentes formes, et celle qui se lie à l’Amour Physique ne me correspond pas. D’une certaine façon, je t’aime, car tu es une création magnifique du Seigneur mais ce n’est pas ce que tu espère. J’aime porter le message que mon cœur souffle, parfois il n’est ni Chrétien, ni Juif, ni Musulman, il est simplement un message en accord avec l’Amour de notre Seigneur.

L’innocence frappante de Neophim fusille son visage, on leur porte des cartes, il n’a pas faim, mais il veut bien déjeuner en sa compagnie. Il apprécie la franchise de cette humaine, il la trouve belle dans sa quête, elle trouverait des réponses.

--Merci.-Dit-il en prenant la carte. –Qui te dit que tu n’as pas déjà rencontré l’Ange qui t’aidera dans tes pas ? Voir clairement n’est pas toujours nécessaire. Mais tu fais déjà tant de pas toute seule dans tes recherches, un jour ça te sera si facilement évident, mais ne soit pas triste par ma faute, je ne souhaitais pas faire naître quoi que ce soit en toi qui te blesse.
--D’habitude c’est moi le tombeur. –Intervient Louis comme un teneur de chandelle, une moue surr les traits, ce qui fait rire Neo, franchement. –Désolé. –Un moyen de détourner l’attention car il n’aime pas ce qu’il se passe, Louis, lui, n'aime pas cette Sérénity. -

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Anvesha Devika

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Anvesha Devika

» 20 oct. 2016, 15:11

Tendre petit ange. Au doux sourire. Tu m'amuse... Tu m'agace aussi un peu. Je ne peux m’empêcher d'être suspicieuse aussi. Bien d'autres savent aussi bien jouer la comédie que moi. Je n'écarte pas cette possibilité. Je hoche tristement la tête alors qu'il réitère sa volonté d'en rester à quelque chose de platonique. Mais après tout, ils ont tellement peur de la luxure et de la déchéance, cela ne m'étonne pas. Le contraire aurait été encore plus triste. Et moins amusant. Son baiser est fraternel, ce qui me fait me sentir un peu en porte-à-faux. Je ne peux envisager une amitié réelle entre lui et moi.

"Tu serais jaloux Louis ? Dois-je en conclure que tu n'as pas la même attitude que Nicolas sur l'Amour avec un grand A ? Et que si j'étais tombée sous ton charme, nous serions peut-être sortit ensemble ? C'est tout moi ça. Mais bon n'en parlons plus. Faisons plutôt en sorte de mieux nous connaitre. Tu fais quoi comme boulot ? Tu es l'Agent de Nicolas c'est ça ? Une de mes amies a pris un agent et elle a bien fait, elle a tourné quelques films et dans des séries télés aussi. Bon je vais prendre les ravioles aux épinards. Moi j'hésite. J'aimerais devenir professeur de danse ou bien historienne. J'aimerais bien aussi, à la fin de mes études, faire un ou deux ans d'humanitaire. Partir en Afrique ou en Inde aider les populations les plus démunies. L'Inde, je crois, me plairait bien. Je voudrais découvrir la patrie de Gandhi. Je suis une pacifiste convaincue. J'admire des hommes comme Gandhi justement ou le révérend Luther King, ou le méconnu Stéphane Hessel. La révolte sans la violence, L'Indignation sans la Résignation. Le devoir de désobéissance face à l’oppression. C'est tellement incroyable un tel courage. Une telle volonté."

Et-ce que je crois en ce que je dis ? Et bien, en réalité ce sont là des principes de ma mère défunte. Je les ais rejetés à sa mort tout en les enseignants au fil du temps à d'autres. Des humains principalement. Je me souviens des longues conversations avec celui qui deviendra Gandhi. A la mort de mon second Seirim j'ai pris conscience qu'elles étaient importantes. Alors j'ai ralentis mes activités, sans les arrêter pour autant. La colère est toujours là à entourée un noyau de tristesse douloureuse. Incapable de pardonner pour évoluer.

Je sors mon téléphone portable.

"Au fait, les garçons, vous me donnez vos numéros ? Comme ça je continuerais à vous embêter un peu. On ne peut pas continuer à se donner rendez-vous dans des églises, tel heure, tel jour. Ça fait pépère. Autant s'envoyer des lettres ou des télégramme dans ce cas. Ma grand-mère m'a racontée que quand elle était jeune, il y avait jusqu'à 7 levées de courriers dans certains quartiers de Paris. Ça parait incroyable."

Quelque soit le tour que prendra désormais la conversation je suis bien décidée à la gardée légère et surtout sans débat sur l'amour ou la religion.

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Lucy Hale

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Lucy Hale

» 21 oct. 2016, 08:35

Neophim affiche un grand sourire en regardant Louis. Le templier n’aime pas la situation, pas du tout, en le connaissant un peu avec le temps passé avec lui, il est réticent aux rencontres, à toutes les rencontres. Il faut le comprendre, il se méfie des démons comme de la peste et de leurs capacités, élevés dans une famille templière, il voit dans les créatures déchus les pires maux de l’humanité, son esprit les associe au danger mais surtout à l’incapacité de se rendre auprès du Tout-Puissant. Il est empreint de méfiance, même s’il joue la comédie et Neophim le regarde rire, comme ces garçons amusés faisant les jolies-cœurs auprès des femmes, comme s’ils étaient invincibles alors qu’ils ne sont que faiblesses face à la gente féminine.

--Peut-être, mais tu ne peux pas tomber sous mon charme tu sembles préférer les gentils garçons.

Glisse-t-il alors que Sérénity se lance dans un long enchainement de parole, ce qui ravit l’Ange. Les humains parlent tellement, certains sont de véritables moulins à parole, le templier s’installe à côté de Sérénity à la table, alors que Neophim se tient en face. Peut-être qu’il pourrait voir la naissance de l’affection entre deux créatures éphémères, une association d’Amour, comme il ne peut offrir. C’est à lui qu’elle s’adresse.
Ils sont installés autour d’une table à la nappe rouge, près d’un mur, Neophim ne la quitte subitement des yeux, ces pays dont elle parle, il en a souvent observé les mortels. Il aurait été un ange différent, pas chargé d’espionner, il aurait sûrement été à la rencontre des peuples du sous-continent, leur offrir l’Amour du Dieu Unique, alors qu’ils sont croyant de divers Dieu,ce qui lui parait étrange. Mais il ne peut passer outre leurs besoins, leurs pauvretés.

--La révolte sans la violence Oui, pas de violence, c’est une chose merveilleuse, de ne pas avoir à verser le sang. Je déteste la violence.
--Et allez, il nous refait son pacifiste.

Le visage de Neophim est bouleversé par l’idée du conflit, la guerre des Immortels a versé tant de sang, mais il est idiot de croire qu’il aurait pu être différent. Ses semblables imposent dans le sang, il est impossible d’en faire autrement, impossible de voir les choses sous un autre angle. Pourquoi ont-ils fait cela ? Harahel, Vesta et les autres, ils ont blasphémé le père mais ne veulent pas le reconnaitre, tout pourrait être plus simple s’ils acceptaient leurs erreurs, tout s’arrêterait.
Comment Neophim peut-il penser cela ? Est-il si innocent ? Si Idiot ? Ce n’est qu’un ange, il pense sincèrement que tout pourrait s’arrêter si ses frères et sœurs déchus acceptaient leurs erreurs, les mortels seraient libérés, les plus belles créations du Père ne souffriraient plus de ce combat, mais il sait aussi qu’il ne peut leur en vouloir d’avoir choisis. Il a choisi le Père lui-aussi, le Père et ce qu’il a crée…sans en vouloir la proximité indécente.

Neo la regarde surpris, sortant de sa pensée comme expulser de ses souvenirs, Louis a déjà pris le téléphone de Sérénity pour y noter son numéro, nonchalant, il rajoute même le numéro de Nicolas, sans rien dire, mais dans l’esprit de Nicolas vient de naître une idée. Il va correspondre avec Sérénity ! Elle aurait une lettre le lendemain, mais il ne lui dit pas, elle découvrirait son contenu le lendemain.

--Tu sais les lettres sont le témoignage le plus fort de l’histoire, Louis m’a offert trois recueils, elle m’inspire pour créer mes musiques, quand je ne les dédie pas au Seigneur. –S’arrêtant sur le menu.- Je vais prendre des lasagnes. –Il sourit, referme son menu- Et un Perrier. –Reposant le menu.
--Tu vas pas nous en réciter une j’espère ? Pareil que le frangin pour moi.
--Non, je ne les connais pas par cœur voyons. – Rit-il.

Neophim se met à parler avec Sérénity, la discussion légère, même rieuse, pendant le repas gourmand, dont il ne se gave pas, appréciant simplement un plat, ils ne reparleront même pas de religion, au contraire, et dans ce petit restaurant, sans que l’Elohim ne le sache, un démon et un ange rompront le pain ensemble, en quelque sorte.

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