Sainte-Lame, ma soeur, mon amie.

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Lucy Hale

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Lucy Hale

» 13 sept. 2016, 19:03

Il y a des choses que Neophim découvre tous les jours, redécouvre, apprends, comprends. L’innocence est un stade merveilleux, la candeur est une étape, l’on croit qu’elle dure toute la vie, l’on ignore en vérité qu’elle disparait, tôt ou tard ! Pour le moment, le chérubin, le petit frère ferme les yeux à la nuit, laissant son visage se faire frapper par la création de Dieu. La pluie est fine, coupant la chaleur de la saison en se déversant sur la capitale. Son esprit est loin, envolée vers des murmures pour le Père de tout, dans un sourire bienheureux.
Louis observe ce que fait l’Elohim sur la terrasse, le juge-t-il idiot ? Il ne se le permettrait pas. Mais si cela ne ressemble pas à cette insulte, elle n’en est pas loin. A l’habitude il discerne les Elohim comme des créatures dotées d’une certaine personnalité, forte, puissante, nullement aussi chétive que celle d’un enfant. S’il suit la créature habitant le corps de son frère, ce n’est pas par choix, il suit les ordres.

Détournant le visage de la pluie, les gouttes glissent sur sa peau, la sensation est froide, le froid est une température qui lui plait, ses cheveux collés sur le haut de sa tête, il a finit sa prière, préférant alors rentrer dans l’appartement et se diriger vers la salle de bain, retirant son jean collant et le mettre au sale.
Jamais il ne s’attarde sur ce qui siège entre ses jambes, il trouve cela encombrant, gênant, compliqué. Il se demande comment le Père a pu avoir idée de créer pareil excroissance, disgracieuse et qui plus est dérangeante. Mais le Père ne fait jamais rien sans raison. Il est heureux de ne pas avoir eu un corps féminin, il ne déteste pas les femmes, mais Neophim sait qu’il n’aurait pas su se parer de courbes délicieuses. Il n’est pas aveugle, il voit les créatures mortelles, il les observe, il ne les désire pourtant pas mais, il aime sa première incarnation. L’avenir le changerait peut-être !!

L’eau de la douche en train de couler, l’Ange s’y gllisse profitant de la sensation de chaleur, il se nettoie de la pluie froide, sa voleuse inséparable au poignet, il fredonne avec elle quelques note de musique, dont il coucherait l’assortiment sur le papier plus tards. Pour l’instant, l’innocent a été préservé de trop de requête, il ne se rends pas compte de ce traitement, puisque même si ses semblables venaient à lui demander plus souvent de chose, il le ferait, en étant heureux d’être utile.

Y passant un long moment, le simulacre se retrouve avec une serviette sur les hanches, il traverse l’appartement haussamanien pour trouver sa chambre et sort du placard, un simple jean noir qu’il enfile avec souplesse, sautillant quand même sur une jambe pour le remonter et boutonner l’ouverture. Il ne porte jamais de dessous, n’en voyant pas l’utilité, mais il aime la sensation de cette toile spécifiqe sur ses jambes.

Préférant rester pied nu, il ignore ce qu’il va faire encore aujourd’hui, la pluie s’abat sur les carreaux avec insistance, utiliser son don ? Il pourrait le faire, pour le plaisir seulement de voyager à travers les yeux d’un chat dans Paris, mais il ne s’amuse pas à faire cela n’importe quand, il n’a plus la sécurité d’Eden, même s’il se trouve à Montmartre.
Sortant de sa chambre, il retrouve la cuisine où Louis a préparé le petit-déjeuner, il n’a pas faim, pas vraiment, mais il prendrait bien un café accompagnait d’une cigarette. D’ailleurs, il fait couler la machine à dosette, dans une tasse haute, observateur du liquide qui s’écoule, avant de se relever, glisser un sucre et allumer la nicotine entre ses lèvres.

--Vous ne devriez pas déjà fumer. –Le regard abaissé, il se sent alors penaud. –Vous n’avez pas faim ?
--Non mais manges-toi. –Ses yeux à la fenêtre, il réfléchit.. –La pluie s’est arrêtée. –Constate-t-il.-Je vais dehors.

Louis n’a pas le temps de lui dire qu’il va forcément se mouiller les pieds, mais il constate qu’il les a laissé sans rien, soupirant, il continue ses préparations, tandis que l’Elohim se retrouve encore à l’extérieur. Le jours gris assombrit la ville, le soleil ne semble pas désirer percer, il ne fera pas beau de la journée, mais il ne désapprouve pas ce temps. Perdu dans ses pensées, à contempler les nuages, son esprit se redresse brusquement, son corps se tends, il pose son café à la hâte sur une table et sa cigarette chute au sol. Les deux mains sur le rebord, il se penche en avant, par-dessus et distingue la rue, la porte de l’immeuble et son cœur bat la chamade. Un sourire nait sur son visage, il se détourne de sa contemplation, bien qu’il aurait pu chuter jusqu’à elle, et file à travers l’appartement, passant devant Louis qui ne comprends pas, mais il ne peut sentir l’aura de celle qui est en train de monter comme Neophim le fait. Il ouvre la porte et file à son encontre.

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» 18 sept. 2016, 13:21

Je suis là, dans les murs. J’échappe à l’attention de l’humain sans difficulté, je suis plus prudente avec Neophim. Je ne souhaite pas qu’il ressente ma présente. Un petit coffre renfermant le Sangreal dans ma main droite, mes chaussures à talons dans l’autre, je glisse d’une pièce à l’autre, nu-pieds. Sa prière reste inaudible et me déchire le cœur. Je souffre de ne plus sentir la mélopée des psaumes qu’il récite. Je m’écarte dans la cuisine quand il file prendre sa douche.

Dos collé à la porte de la salle de bain, j’écoute la musique improvisée du bout des lèvres et sèche cette larme qui m’échappe et trahit ma souffrance. Je manque de me faire découvrir quand il retourne à sa chambre. Je l’observe s’habiller. Mon hôte humain éprouve un profond désir en le voyant dans le plus simple appareil, se débattre avec son jean. L’excitation de mon corps me trouble, le savoir nu sous ses vêtements va me perturber. Avant je détestais cette sensation, maintenant, cette résonnance passe sur moi avec un naturel déconcertant. Cela m’inquiète beaucoup. Je m’échappe, je ne veux pas qu’il sache le crime que j’ai commis. Je dois retourner dans la rue après m’être armé d’un parapluie.

Heureusement, cette pluie insalubre cesse après quelques instants. Malgré ce que nous apportons, cette ville reste pestilentielle. Rien ne choque les Parisiens, ni les rats qui pullulent dans les égouts, ni les cieux noirs de pollution.

Nul n’est plus aveugle que celui qui refuse de voir.

Ai-je à peine ouvert le coffre, qu’il sent ma présence. Alors, j’enfile le Sangreal autour du coup et range le coffret dans mon sac à main. Je m’approche de l’immeuble haussmannien. J’abandonne mon parapluie dans l’entrée pour gravir rapidement les marches de l’escalier. C’est un Neophim joyeux et excité — pourquoi est-ce que j’utilise ce mot abject ? — qui court vers moi. Je le serre dans mes bras malgré la nauséabonde odeur de cigarettes.

— Pourquoi fumes-tu ?

Je n’attends pas sa réponse, j’entre la première dans l’appartement et l’invite à me rejoindre d’une révérence. Louis nous rejoint dans le salon. Je déteste ce que nous faisons. Pourquoi Neophim a-t-il choisi le corps de Nicolas ? Vous savez que je préfère que nous prenions des inconnus. Les faire disparaitre n’est pas compliqué. Non seulement Neophilim peut se retrouver dans un corps déjà repéré par Sutton ou Heru Ur, mais en plus, nous devons gérer la peine de Louis. Je me tais, nous en discuterons en l’absence de Louis.

— Alors, Neophim, pourquoi fumes-tu ?

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» 18 sept. 2016, 18:09

Nul être n’est plus heureux que Neophim en cet instant, accourant à la présence de sa sœur, recevant son aura comme une promesse d’instant heureux, abandonnant la sensation, trop intime, de ce monde terrestre. L’envie de fumer, de sentir les choses sous ses pieds nus, la curiosité d’en découvrir d’autre ne sont que des choses volages au final, qui occupe ses journées, mais qui ne sont que des distractions à sa dévotion. Il ne comprend pas encore le manque du Père, ou bien l’ignore-t-il, ses prières ne changent pas, il les envoie sans réponse ici, mais il ne l’oublie pas.
Sa voute plantaire se sèche rapidement sur la moquette de l’appartement parisien, absorbant la présence glacée du liquide, et quand il retrouve le parquet, nulle chance de glisser. Déjà, la porte s’ouvre, déjà, il se saisit de Sainte-Lame et la serre dans ses bras, enfouissant son visage dans son cou. L’odeur qui se dégage d’elle est délicieuse, elle a un parfum féminin, il ne sait pas s’il l’invente, ou si elle porte quelques fragrances, ou si encore, la nature l’a faite sentir bon.

Son sourire contre sa peau, ses gestes ne portent pas la teneur de l’indécence, rien n’est déplacé, tout est naturel, il en oublierait presque qu’ils possèdent des corps de chair dans ce monde mortel, que l’Eden est loin et qu’en Eden, ni l’un, ni l’autre, ne sont pourvu d’appendices séducteurs. Elle est entre ses bras, seul suffisance à son bonheur, et il n’a pas envie de la relâcher, mais les mots, lui font baisser la tête, pas de réponse.

Aux oreilles du chérubin, cela sonne comme un reproche, pas méchant pour autant, une constatation faites pour lui rappeler qu’il ne devrait pas. Le nez baissé sur un visage fautif, il sourit en coin, peu en gloire de ce genre d’action, inspirant, il la regarde et la suit dans l’appartement, les mains dans les poches, en se dirigeant vers le salon.

Louis observe l’arrivée, salut l’Archange qui est arrivé, sans exprimer un mot plus haut que l’autre, proposant un café, et un nouveau à Neophim qui hoche la tête. Tombant dans l’assise du canapé, un pied sous ses fesses, l’autre au sol, il se tient avec nonchalence, ne faisant que peu attention à sa tenue, le corps semble être habitué à se tenir ainsi, ou bien est-ce Neophim. Pour appuyer les dire de sa sœur, il siège sur la table basse, deux briquets, deux paquets de tabac à images effrayante, et la marque minuscule. Législation de la neutralité, Neophim ne fume pour autant qu’une seule marque de cigarette, autrefois représentée par un chameau ou un dromadaire, sur fond de désert.

La question renouvelée, Neo tire sa boche dans un sens, puis dans un autre, il ne mentirait pas à sa sœur, bien au contraire.

--Je n’arrive pas à m’en empêcher.–Il s’arrête, l’air désolé sur le visage. – L’habitude s’est installée, j’ai commencé comme ça, il y avait un paquet sur le piano, c’est venu tout seul. Et…-Il regarde Sainte-Lame désemparée. –Je n’arrive pas à cesser…-baissant le nez.-Je n’ai pas envie. –Le murmure n’est pas inaudible pour une créature surnaturelle, ni pour Louis au final, qui revient avec un café pour Neophim et ce que désirait Sainte-Lame si elle ne voulait pas de cela. –
--Nicolas fumait pratiquement un paquet par jour, il y avait des paquets partout ici.
--C'est gentil Louis, ne prends pas ma défense.

Non, ce n’est pas nécessaire, il sait bien que ce n’est pas cela, c’est Lui qui ne sait pas lutter. Et ce n’est pas le trou dans la gorge d’un homme qui le révulse. La cigarette est un vice, un vice moderne, tout simplement. Mais en vérité, Louis ne dit probablement pas cela pour le défendre, souhaite-t-il simplement rappeler que Nicolas est là ? Parler de son frère ? Ce genre de chose dépasse l’innocent.
Poussant un soupir, il prend sa tasse de café, l’envie est là, il a gaspillé la précédente, mais il ne va pas faire l’audace d’en allumer une face à Sainte-Lame.

--Tu vas me demander d’arrêter ? –Ose-t-il demander avec l’espoir qu’elle dise non. Il est trop candide pour croire qu’il a simplement le choix et que son choix est déjà fait, un non. Mais c’est ainsi.

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» 24 sept. 2016, 21:26

À sa réponse, je penche la tête sur le côté et lance un regard sombre à Louis. Encore une raison de détester ce simulacre. Les cigarettes trainaient et il les a prises machinalement. Que feraient nos ennemis de cette information, s’ils venaient à la découvrir. Nous avons beaucoup perdu lors de la prise du dôme. Les premiers humains furent libérés. Certains volontairement même ! Et tous se retournent contre nous.

Ils ne peuvent pas reprendre le contrôle de leur corps, mais si nos ennemis découvrent que les afflictions des simulacres peuvent déteindre sur nous, nous serons perdus. Qu’adviendra-t-il si les Nephilim nous préparent des hôtes nymphomanes ? Cette information pourrait nous couter cher. Je reporte mon regard sur Nicolas, mais je me demande toujours si je dois faire assassiner Louis. En prenant la défense de Nicolas, il nous interrompt, nous manque de respect, mais me confirme qu’il a compris. Nicolas a contracté une dépendance à la nicotine. Neophim ne parvient pas à y résister. Cette découverte va couter la vie à Louis.

— Tu vas me demander d’arrêter ?
— Pardon ?

Neophim m’amuse autant qu’il m’agace par moment. Je regarde l’enfant que j’ai sous les yeux avant de me glisser dans un fauteuil.

— Vous désirez boire quelque chose, Madame ?
— Non, merci Louis.


Je tapote du doigt sur le fauteuil. Je gagne en impatience. Je remarque mon propre agacement et m’arrête brusquement.

— Pourquoi m’as-tu demandé de venir Neophim ? Que désires-tu ?

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» 26 sept. 2016, 19:36

L’envie de fumer est arrivée à l’esprit de Neophim, à mesure qu’il s’est éloigné de l’Eden. L’envie n’a pas été immédiatement tenace, elle est apparue doucement, d’abord, une sensation en bouche, comme une absence forte. Puis, au piano, elle s’est intensifiée, comme un manque. Peu à peu, lentement, les paquets à l’œil ont attiré l’attention, les cigarettes libérées de leurs étuis sont venues successivement aux lèvres du simulacre, pour finir par ne plus les quitter.
Louis se permet de défendre l’Elohim, imprudence que voilà, mais depuis qu’il est le chaperon, ne cachons pas ce genre de mot de l’incarné, il a perdu quelques repaires stricts. Neophim n’est pas comme les autres anges, il parle aux humains comme s’ils furent ses égaux, il ne s’énerve pas, ne se referme pas. Peut-être a-t-il pris de mauvaises habitudes de ce fait en sa compagnie. Non, ce n’est pas peut-être, c’est même certain.

Neophim se sent penaud et gauche, maladroit, comme un enfant pris sur le vif. Il n’a pas envie d’arrêter, s’il demande, c’est dans l’espoir de voir ce qu’elle en dit, mais ce Pardon sonne à son esprit comme le glas funèbre des cloches de Notre Dame. Les yeux baissés, le regard fuyant, il lui semble soudain difficile de faire face à la forgeronne.
Sainte-Lame s’incarne si facilement depuis des siècles, elle est plus utile qu’il ne le sera jamais réellement, venir sur terre lui a semblé étrange, il ne l’a pas choisi, il a suivi ce qu’on lui a demandé de faire. Pourtant il sait parfaitement qu’il n’est pas des plus utiles ici bas. En tous cas, il le croit, il croit pour autant qu’il peut faire de son mieux pour servir et aider ses semblables et le Père. De toutes ces forces !

La tasse de café fumante devant lui, il entend le duo s’échanger quelques mots et il reste silencieux, relevant son nez, quand il entend le doigt tapoté le fauteuil. L’index de l’ange sous ce geste attire ses pupilles clairs et il finit par la regarder avec intrigue. La question de Sainte-Lame le laisse sans voix, a-t-il formulé le désir qu’elle ne vienne ? Il ne s’en souvient pas et n’ose pas lui dire, mais il a toujours envie de voir ses semblables les plus proches.

--Je…je me demandais si tu avais besoin de quoi que ce soit qui rentre dans mes compétences. Je me sens seul à attendre ici, j’attends.

Il est heureux d’être là pour apporter de l’aide aux Chœurs, mais il se sent triste d’attendre aussi. La créature est soucieuse de ce qu’elle fait, la forme devient de l’abandon, pourtant, il sait aussi que les choses sont difficiles pour tous, mais une faille minuscule de tristesse l’envahit et s’agrandit de jour en jour. Même en compagnie de sa voleuse, les choses ne sont pas faciles.

—Je voudrais pouvoir faire plus.

Peut-être devrait-il rejoindre un chœur,mais pas celui de Gabrielle,non. Peut-être devrait-il tout simplement changer les choses,mais il n’a pas fait les régles liées à sa descente,alors forcément,il ne sait pas plus que ce qu’on lui demande, et il ne fait pas plus.

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» 01 oct. 2016, 22:15

Je n’ai jamais été très tendre avec Neophim. Il m’agace, quelque chose me dérange chez cet enfant : son âge. Sa naïveté, sa douceur appartiennent à un jeune adulte, pas un Ange censé avoir son âge. Il s’extasie devant chaque création de Dieu, de la pluie à la lave en passant par la fumée d’une cigarette. Il m’exaspère.

Mon agitation trahit mon impatience. Je vais devoir retirer le Sangreal et cela me fait déjà mal. Je soupire, mais les questions de Neophim me surprennent. Je ne me souviens pas de Neophim m’impressionnant.

J’apprécie sa question, il capte toute mon attention, toute ma réflexion. Je le détaille des pieds à la tête. L’attirance que j’ai ressentie a totalement disparu maintenant que j’ai retrouvé mon âme d’Ange.

Je regarde Louis, puis son frère. Mais pour une fois, je vois l’Ange, avant de voir le simulacre.

— Quelles sont tes qualités Neophim ? Qu’est-ce qui te démarque des autres Anges ? Réponds-moi avec franchise et nous pourrons ainsi mieux servir les desseins de Dieu.

Louis sur le côté se signe avec la main droite serrée. Il embrasse ensuite son poing et je ressens sa prière. J’inspire profondément bercée par la Foi et l’Eden que je retrouve quelque peu. L’humain l’ignore, mais sa prière va rendre ma tâche plus difficile encore. Chaque prière me connecte à l’Eden. Chaque prière rend plus insupportable le retrait du Sangreal.

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» 02 oct. 2016, 09:52

La candeur de Neophim ne lui permet pas d’ignorer qu’il se sent par toujours craintif, attentif à l’impatience qu’il crée chez les autres. Il aimerait changer, mais c’est ainsi qu’il est resté, effrayé près du Père, incapable d’affronter, suppliant au sein de son esprit que tellement de chose ne se passe pas, n’arrive pas. On a laissé faire, il n’est descendu que récemment, pour la première fois et on a essayé de lui faire comprendre qu’il devait désormais agir, ne plus être un enfant. Il n’a jamais été souillé par la présence terrestre, jamais effleuré par les souillures des mortels, jamais il n’a connu cette sensation.
Mais il est là aujour’hui, et Neophim, assis dans le sofa, craintif, ose. Il ne peut, ni ne veut rester à attendre, les règles faites à sa descente, il ne les connait pas réellement, il a suivi comme on lui a dit de faire mais ses jours sont sans pertinence. Pourquoi être descendu pour attendre ? Pourquoi être là alors ?

Peut-être cherche-t-on à lui apprendre à perdre son innocence ? Mais il est loin de le réaliser, il ne se voit que comme un élément que l’on a envoyé, pour aider, sa seule compétence est là. Il ne cherche pas plus à offrir, ainsi, il pose sa question. La voix de Lame lui vient calmement à l’esprit, la prière du jumeau lui fait fermer les yeux, un sourire doux sur les lèvres, il regarde sa sœur.

Assis dans le sofa, il a l’impression d’une oppression dans sa poitrine, malgré la prière du jumeau, mais il sait que ce n’est que la forme terrestre de sa nature angoissée et apeurée.

--Contrairement à ce que l’on peut croire, je sais parfaitement que je suis naïf et candide, trop doux... –Commence-t-il en portant son regard dans les yeux de Sainte Lame. –Je sais aussi que je ne conviens pas de par nature, à beaucoup des nôtres. –Pas la peine de cacher cela face à Louis, il s’en est lui-même rendu compte. – Mais je sais que cette nature fait de moi ce que je suis. Beaucoup voit une faiblesse, n’est-ce pas ? Moi, je crois que si j’étais différent, je n’apporterais rien aux nôtres. Je crois que c’est une qualité que de le savoir.

Réaliste créature que Neophim, il craint tant de chose il sait qu’il ne convient pas, mais sa force est de le savoir. Il est en accord avec lui-même sur cela, il sait qu’il doit faire des efforts et que ses demandes d’attentions sont difficiles à endurer pour les autres, mais rien n’est plus terrible que d’être en accord avec soi-même et ce que l’on est. Malgré tous les autres. Il déglutit, son regard attristé par ces propres mots, il essuie ses mains sur son jean avant de prendre le café et de regarder le liquide.

--Ce que je suis me démarque des autres, je sais que je fais preuve d’orgueil, mais je ne puis mentir. Une de mes force est mon pouvoir si mon corps est protégé. Je suis un espion, qui ne saurait être découvert, car mon champs d’action est vaste. Je me considère comme une arme neuve pour nos desseins et celui du Père, j’ai été envoyé pour vous aider, c’est tout ce que je suis. Je n’ai pas le blasphème de croire que ma dévotion est plus forte que celle d’un autre, mais elle est puissante. J’ai été près du Père pendant des siècles, maintenant je suis là, ne me laissez pas de côté, alors que je ne suis là que pour soutenir les miens et défendre.

Neophim n’aime pas parler ainsi, la sensation de se vendre est troublante, d’exposer ses qualités que Sainte-Lame devrait pourtant connaître…il la regarde pourtant en faisant front, le chérubin l’observe, il ne porte pas la dureté de ses semblables, mais est-ce un si gros défaut ? Il ne le pense pas, on pourrait croire que sa faiblesse le pousserait à la miséricorde face aux démons, mais c’est se tromper, Neophim est une étrange créature ayant pourtant la certitude de tout ce qu’il est. Cela fait trop de siècle qu’il est en Eden, sans parasite de la terre, il est comme toutes les créatures certaines de ses choix et le sien est le Père. Pour des siècles et des siècles.

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» 03 oct. 2016, 19:17

Impassible extérieurement, je suis redevenue Sainte-Lame. Le Sangreal coule dans mes veines d’un feu irradiant qui tranche avec mon apparence. Mon attirance pour le corps athlétique de Nicolas s’est effacée, ne laissant que le gout amer de la culpabilité. Je l’observe toujours, mais mon regard se fait aussi froid que mon âme.

J’incline la tête de l’autre côté, lentement. L’odeur de cigarette me répugne, pourtant il ne fume plus en cet instant. J’attends sa réponse, sans la moindre patience intérieure. Ses premiers mots me blessent. Susceptible, je m’inclus dans ce « on ». Il poursuit avec un « n’est-ce pas » et la révolte gagne peu à peu mon cœur. J’emprisonne momentanément ce feu intérieur en me récitant une prière, mais je lui ferais part de ses mots blessants.

La suite de son discours me déplait. Le plus dramatique, il est franc, il parle avec son cœur. Louis recule de quelques pas, pourtant je ne prononce pas un mot, je ne bouge pas. Me connait-il suffisamment pour savoir les efforts que je réalise pour endormir cette colère intérieure ?

— Oui, tu fais preuve d’orgueil.

Le jugement tombe et frappe comme un couperet. Ma voix sèche hache chaque mot, chaque syllabe.

— Tu as été proche de Père comme chacun de nous. Maintenant tu es là, comme chacun de nous. Tu cèdes au premier péché que la Terre te présente. Tu espères même mon laxisme, Neophim.

Je regarde Louis, il a raison de reculer. Il est fort probable qu’il ne survive pas à cet entretien.

— Je ne vais pas te laisser de côté Neophim, je vais t’impliquer. J’aurais aimé le faire pour de nobles causes. Je vais le faire pour surcharger tes journées, pour que tu ne trouves plus le temps de t’adonner à la gourmandise. Dois-je te tenir à l’écart des Nephilim, de Pigalle ? Je crains que tu ne résistes pas plus à la chair qu’à la cigarette. Malgré ma déception, je n’hésiterai dévorer ton âme quand tu deviendras un Nephilim.

Je me redresse, marche vers le Nephilim en devenir. Je fais le tour de son fauteuil et pose une main sur son épaule pour qu’il reste assis.

— Samara Allen a emménagé avec une jeune Parisienne, une certaine Serinity. Peu après leur emménagement, elle a utilisé un détecteur de micro. Je veux que tu enquêtes sur elle, que tu la suives. Chaque heure, je veux un rapport par mail.

Ma voix a insisté sur chaque heure. Je pose ma seconde main sur son autre épaule et le maintiens ainsi.

— Neophim, vais-je te surprendre encore une seule fois à fumer ?

S’il me répond oui, s’il exprime le moindre doute, s’il répond qu’il ne sait pas ou s’il ose me dire qu’il va essayer, je tue Louis sans la moindre sommation. Il est hors de question qu’un Templier soit témoin du doute ou de la faiblesse d’un Elohim. En fait, j’épargnerais Louis que s’il me répond par un non ferme et convaincant.

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» 03 oct. 2016, 22:03

Neophim parle avec son cœur, mais il discerne le mouvement de recul de Louis. Il n’aime pas voir les humains ainsi effrayée, mais il ne dit rien, observant à peine ce qu’il fait, mais ne perdant pas de vue ce comportement. Il parle sans détour, et il baisse le regard, au couperet de Sainte-Lame, cette voix imposant chaque syllabe comme une torture à son oreille. Neophim baisse le regard, les mots continuent de venir frapper, juste et pourtant difficile pour certain pour l’ange. Le premier péché qui vient…

Il ne répond pas les yeux abaissés, il reste silencieux, dans ses pensées naissent des craintes, des remords et des sensations d’effrois. Mais les paroles de sa sœur lui font redresser le regard, dans l’appartement chargé désormais d’une ambiance lourde, appesantie par l’échange, Neophim la regarde. A son tour, blessé, il l’entend parler du péché de chair et d’un avenir Nephilim, et l’âme du jeune ange se partage entre effroi et révolte.

Pourrait-il chuter comme ses frères, ses sœurs, vers cette décadence ignoble des corps ? Il n’a pas de gout à cette engeance, ces mouvements le répugnent, ils sont l’essence même de ceux qui sont partis, qui ont blessé le père, comment peut-elle penser qu’il puisse accepter ces choses ? Il la regarde mais il ne dit rien. Connaîtrait-elle mieux les raisons qui font tomber les anges ? Est-il trop naïf ? Est-il capable de ça ?

Sa dévotion pour le Père met en route son abnégation entière, sa soumission totale, elle désire occuper ses journées, pour être certaine qu’il n’est plus le temps pour cela, il la voit se lever et il s’enfonce dans son fauteuil, tendu, la regarde faire le tour et il sent, rapidement, ses mains se refermer sur ses épaules et ses ordres tomber. Mais c’est ce qu’il désirait non ? Pas vraiment comme cela.

L’air est lourd, ses mains pesantes, il regarde Louis, ses yeux sur l’humain le réconfortent un instant. Pense-t-il savoir un seul moment ce qui peut lui arriver s’il ne sait pas répondre ? non. Mais ce qui a été dit tourne dans sa tête, la déchéance est effroyable, cela signifierait blasphémer le Père et lui causer ce mal que les autres lui ont imposé. Sainte-Lame s’est-elle moquée par les termes choisis, les Nephilim et Pigalle ? Il pense surtout qu’elle ignore réellement qui il est, mais là encore, ce n’est que de l’orgueil mal placé, probablement. Il n’aurait pas besoin d’elle pour en finir si ses ailes immaculées se retrouvaient déplumés.

--Non plus une seule fois.

La faille entrouverte a glacé la voix de l’ange, retiré sa retenue, pour la rendre rauque, mais déterminée. Il n’est pas question qu’il chute, pas question qu’elle le croit ainsi capable de tomber par péché de chair, l’archange ne le comprends pas entièrement, mais il sait ce qui est au fond de lui. Orgueil ? Voilà un péché plus pernicieux, le Père est plus important que tout le reste, que Lame le croit capable de s’abandonner aux démons le blesse, ou pire encore, ce royaume de chairs offertes contre de l’argent, vulgaire sous ses démonstrations impudiques, l’écoeurement pourrait venir gagne le bord de ses lèvres s’il était capable d’en vomir.

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» 09 oct. 2016, 13:50

Je suis soulagée quand je lis le dégout sur son visage. Déterminé, il décide de ne plus fumer. Je prends cela telle une promesse et accorde beaucoup d’importance à son geste. J’apprécie beaucoup et mes mains se font douces sur ses épaules.

— Merci Neophim.

Il vient de sauver la vie de Louis. J’observe l’humain qui commence à éprouver de l’admiration pour le jeune homme qui fut autrefois son frère. J’ai craint que son penchant pour ces péchés ne cause la perte de l’innocent. Je me suis trompée et suis ravie de découvrir que Neophim saura défendre nos valeurs. Je suis désormais certaine qu’il prendra sa mission à cœur. Je pourrais me montrer plus douce avec lui, maintenant.

Je caresse le Sangreal, je vais devoir le retirer. Je soupire de lassitude à cette idée.

— Louis, laisse-nous !

L’ordre tombe, j’attends qu’il obéisse et son zèle me satisfait.

— Je suis rassurée, Neophim. Plusieurs Elohim se sont perdus dernièrement. Je voudrais que tu découvres pourquoi. Paris nous accueille, nos templiers sécurisent la ville, la lave de ses péchés. Nous surveillons les lieux de débauche, mais quelque chose de plus pernicieux frappe nos rangs. Les désertions me semblent plus nombreuses.

Je m’installe dans le fauteuil face à lui.

— Mes projets m’éloignent des forges. Je voudrais que tu prennes le temps d’en parler à Gabrielle. Je l’ai rencontrée, il y a peu. Je n’ai pas eu le loisir d’en discuter avec elle. Un de mes anges te communiquera une liste de nouveaux Déchus. Nous les avons quasiment tous exterminés, mais essaie de trouver le dénominateur commun.

Je sais qu'il comprendra que cette seconde mission est prioritaire à la première. La première pourra être gérée avec Louis. L'autre enquête restera secrète.

Verrouillé

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