Est-elle belle ? Ou est-il bon ?

À l’heure où certains dorment, Paris reste animée. Aux quatre coins de la capitale, le choix est grand pour les noctambules, les pièges également !
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Anvesha Devika

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Anvesha Devika

» 01 mai 2017, 18:08

La musique est tantôt sauvage avec des accents africains. Tantôt douce et fragile comme une sonate pour flute. La petite dizaine de danseurs sur scène s'activent. Les musiciens jouent. Le chorégraphe anime et organise. Les costumières prennent les retouches. Les techniciens lumière funambule dans les cintres... La salle de spectacle est grouillante de vie. Ce n'est pas la répétition générale mais l'avant-répétition générale. Chaque scène est briefée puis débriefée.

Pour mon plus grand plaisir je suis le second rôle de ce conte moderne, faisant parti des nouveaux courants artistiques et soi-disant classique. Le premier rôle est tenue par une jeune blonde fadasse. Et le rôle en lui-même lui convient tout aussi bien. En tant que second rôle je dois interpréter celui de l'amie de la jeune fille mais aussi de la traitresse jalouse et comploteuse. Un clair obscur tout en nuance qui me convient parfaitement.

Au début, au milieu, à la fin... j'ai guetté Nicolas tout du long. Mon petit ange a t'il osé annulé son récital pour venir me voir ? Honnêtement j'en doute. J'ai ressentit son aura dès qu'il est entré. Bien évidement je n'en fais pas cas sur le moment. Attendant qu'il se soit installé au fond d'un siège et qu'on nous accorde une pause dans les répétitions.

Précipitamment et avec légèreté je dévale alors les cinq marches permettant de descendre de la scène avec un grand sourire. Qu'il se lève ou non à mon arrivée je lui saute dans les bras. L'embrasse avec autant de sensualité que de fraternité sur la joue. Mon justaucorps de danse ne cachant rien ou presque de mes formes féminines. Je sens son parfum autant qu'il doit sentir le mien. Les longs cheveux noirs de ma perruque caressant nos joues.

"Oh ! Nicolas ! Nicolas ! Tu ne m'en veux pas. Tu es là. Quel bonheur ! J'avais tellement peur. Je te demande pardon pour mon atroce comportement l'autre jour. Honte à moi. Dis-moi ce que je dois faire pour m'amender. Quel précepte je dois suivre ? Tu es le seul ange que je connaisse. Je ne veux pas te perdre. C'est idiot hein. Mais bizarrement je tiens à toi. Est-ce que tes amis étaient des... des comme toi ? Ils avaient pas l'air très sympathique. Je te préfère toi."

Je serre Nicolas une dernière fois avant de me reculer et de m'assoir dans le siège à côté de lui.

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Lucy Hale

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» 01 mai 2017, 19:17

--Louis? Est-ce que l’on peut annuler le récital ?

Quelques mots, autours d’une tasse de café, depuis quelques temps, l’angelot sourit toujours, il regarde le fond de sa tasse avec un air bienheureux, faisant tourner la cuillère, parfois, pour regarder le liquide tourner. Il s’en amuse, comme s’il découvrait la chose, quelques instants, puis il relève la tête, et tombe sur le regard perçant de ce jumeau mortel.

--Non? Ce n’est pas possible ?
--Si ça l’est. Ils ont l’habitude.
--L'habitude ? Je n’ai jamais annulé aucun récital.
--Oui mais Nicolas en annulait souvent, ça le gonflait.

Un sourire du chérubin vient en guise de réponse, il est amusé. Il aurait aimé rencontré ce Nicolas, plutôt que de prendre son corps et aujourd’hui, plus encore.

--Il n’aimait pas jouer sa musique ?
--C’est plus compliqué Neophim, je ne pense pas que tu comprennes.
--Ah…-Il boit à sa tasse. –Je peux savoir quand même ?
--Oui. –Dit Louis en se frottant le front. –Il n’aimait pas jouer dans des salles fermées, à une sorte d’élite musicale, il était plus du genre à s’installer à la gare, et jouer sur les pianos qu’on installe parfois, pour je ne sais plus quel évènement…
--Il avait raison ! C’est beaucoup plus amusant, d’improviser !

Neophim lui coupe un peu la parole, s’imaginant déjà jouer dans une gare pleine de monde, cherchant à leur transmettre de la joie, de la bonne humeur et toutes sortes de choses, il s’imagine, mais ne le fait guère longtemps, ramener à la raison.

--On annule pourquoi ?
--J'ai dis à Sérénity que j’irais voir sa danse, elle était triste la dernière fois, avec l’inquisiteur.
--Tu devrais faire attention à ce que tu fais Nicolas…

A nouveau, le visage de Neophim s’éclaire, cette fois, le sourire est plein de malice, tendre, il secoue la tête et se redresse, déposant un baiser sur le front de son protégé, pour guise de réponse. Les gens se font beaucoup de soucis pour rien, Neophim pense qu’ils présument selon ce qui pourrait arriver si c’était eux, on peut le croire prêt à chuter pour une petite blonde, mais alors que certains craignent de voir parvenir à eux des sentiments interdits aux anges, Neophim en est à des kilomètres.

Tant et tant de kilomètre que ses peurs si souvent là à l’habitude, ne sont que des marasmes de souvenir. Vouloir être comme Il le faut, comme les autres le sont, comme tous les Elohim devraient l’être. Ce n’est pas possible pour lui, sans en déchirer son âme et se retrouver détruit, déchiqueté dans un marasme de douleur et de peine pour l’éternité. Alors, il s’accorde avec un autre métronome…

19h30. Ses boucles brunes sont repoussées par le vent, il court, Louis est coincé dans la voiture, à quelques kilomètres, foutus embouteillage. Il presse le pas, zigzag entre les passants, esquive un couple, et continue de presser le pas, à quelques rues, il s’arrête et marche normalement, il ne veut pas arriver comme s’il était courser par le diable.

Une demi heure de retard, il se faufile, dans un pas de félin, disparaissant dans la salle et sur un des sièges pour s’installer. Les yeux rivés, Neophim pose ses bras sur l’accoudoir devant lui, son menton dessus et suit les péripéties du ballet.

Louis est installé plus loin, il discute avec une fille de la troupe, ou une maquilleuse, lorsque Nicolas, détachant enfin son regard des artistes,se redresse, amusé de la voir ainsi courir à lui, ses bras la réceptionnent sans honte, peu importe sa tenue, il dépose un baiser sur son front après le sien et rit doucement alors qu’elle ne lui laisse, pas en placer une, mais il a la coutume de la chose avec elle.
Il laisse parler, son envolée lyrique est belle, il la regarde, juste le haut du corps et l’index en crochet,repousse une mèche noir qui s’est collée sur sa joue, le toucher synthétique est étrange.

--Ils font partis de ma famille oui. Mais ils sont sévères, il ne faut pas leur en vouloir, tu sais, comme pour les humains, il faut de tout pour faire un monde. –Il faut une Sainte-Lame, un Zadkiel, une Gabrielle…de tout, cette phrase énoncée le fait réfléchir un instant, mais ce n’est qu’une expression commune…. –Je ne comprends pas toujours ce que l’on vous reproche, ils ne te connaissent pas, tu fais des envolées lyriques tout le temps, c’est dans ton habitude. C’est ainsi que je te connais. –Il sourit. –Mais tu sentais l’alcool, tu paraissais…désarticulée dans tes émotions…ce n’est pas très beau à voir, mais tu n’as rien fait de mal. Une soirée avec des amis, c’est ça ? Tu t’es laissée emportée par tes émotions en me voyant…je pense. Est-ce si mal ? Je ne pense pas. –Il s’arrête. –D’ailleurs ça a une drôle d’odeur, l’alcool.-Souffle-t-il pensif avant de revenir vers elle. –Je me suis inquiété, tu avais l’air triste et fâchée. Mais tout va bien. Tu ne peux pas me perdre Sérénity, je suis ton ange gardien.

Il dit cela naturellement, en glissant les mains dans les poches de son jean troué, en souriant. Elle ne sait pas, elle, qu’il est désormais un Gardien. Mais il a l’air si apaisé, encore plus qu’à l’habitude. Ses peurs reviendraient peut-être…qui sait. Il finit par s’asseoir.

--J'aimerais bien jouer des tam-tam, ça a l’air drôle. –Change-t-il de sujet. –Et toi tu danserais ! –Il rit doucement. –C’est très beau, tout ça, tout ce que vous faites. Ça me donnes envie de rester des heures à vous observer. –Il inspire et soupire d’aise. –ça fait étrange de te voir brune.

Finit-il par dire en reposant ses yeux sur elle.

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» 01 mai 2017, 22:07

Est-ce que c'est moi ou est-ce que Nicolas semble plus heureux ? En tout cas bien plus joyeux que la dernière fois. Je n'ose pas imaginer sur quelle mission on l'a envoyé. J'ai suivis avec angoisse ses pérégrinations dans Paris, mais sans savoir qui il rencontrait ou ce qu'il faisait exactement. Et aussi extra-ordinaire que cela me paraisse je m'en inquiétais. Non pour moi mais pour lui.

Je fais la moue. Hoche la tête pour dire oui, pour dire non. Me tortille dans mon fauteuil. Attrape une mèche de la perruque et la lisse entre mes doigts, voir la passe sous mon nez en une parodie de moustache. Tout ça pendant qu'il parle. J’accentue ainsi certaines de ses paroles, ses réflexions sur l'alcool, celles sur ses "collègues", mes émotions ou mon attitude. Enfin je fronce les sourcils avec un sourire à l'idée de l'ange gardien.

"Ça existe vraiment ça ? Les anges gardiens ? Tu es sérieux là ? Tu as l'air sérieux. Et pas sérieux. C'est du folklore non ? Enfin non pas du folklore puisque ça relève plutôt de la religion. Mais enfin, je veux dire, que ça doit pas être un boulot facile en tout cas - surtout avec moi -. Et ça fait quoi un ange-gardien exactement ? Est-ce que ça veut dire que tu peux me trouver ou que je sois ?"

Aurait-il un pouvoir équivalent à celui de... Gardienne. Avouer que la coïncidence serait énorme. Mais surtout dérangeante, pour moi.

En tout cas je n'ai jamais rencontré un de ces fameux "ange-gardien". Elohim comme Nephilim utilisent plus souvent les humains qu'ils ne les protègent. Et dans ce cas Nicolas est vraiment une exception.

Expansive, j'applaudis enfin à sa proposition.

"Oh ! Oui ! Tu vas me prendre pour une folle ou une romantique mais je nous imagine très bien jouer et danser sur la place publique, toi et moi. Pourquoi pas devant Notre Dame. Telle Esméralda et l'un des musiciens de la cour des miracles. Quoique cela doit certainement être interdit. D'autant plus pour toi. C'est très païen, non ? Est-ce que tu veux que je demande à l'un des musiciens de te prêter son Tamtam ?"

Sans attendre sa réponse je me lève, agrippe le dossier en face de moi, me penche et à travers la salle, posant ma voix parfaitement pour que l'on m'entende dans la fosse.

"Dioudé ! Tu prêterais ton Tamtam à mon ami ? Il veut s'y essayer. C'est un bon musicien mais il est plutôt classique."

Le gringalet noir lève les yeux vers nous avec un grand sourire.

"Avec plaiz" ma belle ! J'adore regarder les petits blancs s'essayer à la musique de noir."

Sur ce il se prend un coup de coude de son "petit blanc" de voisin tout aussi doué de lui en percussion.

Je prends la main de Nicolas dans la mienne et le tire gentiment.

"Aller Nicolas ! Je te mets au défi. Tu joues, je danse. Tu as composé pour moi et moi j'ai dansé sur tes musiques mais nous ne l'avons jamais fait vraiment ensemble."

Si Nicolas accepte, je sens que nous allons faire le spectacle à nous deux pour le monde présent. En descendant vers la scène je fais un clin d’œil à Louis. Bonne chance à lui avec la maquilleuse. Sur scène je me positionne au centre. Du coin de l’œil je vois le chorégraphe discuter avec son traducteur. Tout le monde n'apprécie pas les interludes. Mais si Nicolas est bon alors je serais meilleure. Je compte bien tous les envouter.

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Lucy Hale

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» 01 mai 2017, 23:05

Les mimiques de Sérénity s’agitent sous les pupilles de Neophim, dans une danse charmante, à laquelle, il ne fait hélas pas toujours attention. Il faut dire qu’il parle, pense, réfléchit, observe, tout en souriant. Il tourne ses yeux vers elle, il semble avoir trouvé sa place, était-ce possible un jour ? Il faut croire que oui. Il pense au Père, il pense à ce qu’il a donné au monde, s’il ne peut être comme ses frères, mener la guerre, il peut veiller à protéger ses créations, à leur donner l’Amour qu’il peut offrir.

Elle se pose des questions, absolument normales, mais au lieu de réellement répondre, il laisse échapper un rire, tout ce qu’il sait, surtout, c’est qu’il en a choisis la responsabilité, il est désormais là pour elle, au moindre besoin, il n’y a pas besoin de plus.

--Je veilles sur toi. Tu verras. Et si tu veux que je te trouve, j’ai un téléphone maintenant.

Pas de pouvoir d’être de lumière ? Cela aurait été pratique d’ailleurs, quand un protégé est en danger, mais Nicolas ne connait pas cela, il sourit. Pourquoi lui expliquer de long en large, les choses sont ainsi, il est là pour veiller sur elle, il en a fait le choix. Sur elle et sur Louis, y réussira-t-il, il fera tout pour.
Il pourrait lui parler des Gardiens et surtout de Zadkiel, de cet archange différent qui a choisis de protéger, plutôt que d’imposer, le libre arbitre. Mais s’il selance sur ce sujet, Sérénity va surement e avoir marre rapidement !
Il hausse un sourcil. Païen ? De danser sur le parvis de Notre-Dame ? Son cœur serait tourné vers Dieu, en quoi cela serait-il païen, il ne comprend pas. Il voudrait répondre, sa bouche s’ouvre, mais Sérénity est rapide, enthousiaste, elle est déjà levée. C’est une fusée faussement brune, elle demande un tam tam à Dioudé et Neophim hausse les épaules en plissant les lèvres.

Neophim a un regard d’enfant face à la rélfexion du musicien et sourit pourtant. Attrapant sa main, poussant sur ses pieds dans un mouvement, le jeune homme tombe la veste et la laisse sur un des dossiers. Le corps de Nicolas est musclé, on pourrait en douter, mais il n’y a pas un morceau de gras, ses bras le dévoilent un peu pour une fois.

--Je n’ai jamais joué de tamtam mais j’ai souvent regardé.-Dit-il curieux de l’objet. Neophim et ses observations de la terre, de loin, il regarde le musicien installer le djembé assez haut, il réfléchit à la manière dont prendre l’objet, essaye de se souvenir, s’entraine, deux, trois mouvements, il fait une fausse note et fait une moue amusée, faussement coupable, il la fait marcher. –Laisses-moi une seconde.

Ses mains s’amusent sur les objets, une deux fois, son t-shirt est serré au niveau des épaules,d’un geste, il le retire, dévoilant un torse ciselé. Les joueurs africains hantent ses souvenirs, ses traits avouent une tendre pensée et il fait signe au « petit blanc » de ramener le deuxième. Neophim caresse encore les peaux des instruments et commence les percussions.
Son souffle devient son tempo, il est certain que l’artiste ira creschendo dans ses mouvements, si Sérénity veut les envoûter, Nicolas veut les transporter, partager une sensation de bonheur, d’euphorie, jusqu’à l’embrasement. Et le musicien comme la danseuse finiront probablement aussi essoufflé l’un que l’autre. Mais il va jouer au fond aussi pour elle, et la voir évoluer sous ses mains.

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Anvesha Devika

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» 29 mai 2017, 16:55

Nicolas n'est pas en place que moi je le suis. Un seul gong. Un saut. Un deuxième gong. Un mouvement. A chaque tressautement des peaux sous ses doigts je le traduit avec mon corps. Même les pauses. Le rythme se fait. La danse aussi. Mélopée qui prend de l'ampleur. M'entrainant dans sa course. Des corps se joignent à moi. Quelques danseurs. Des instruments pour Nicolas. Quelques musiciens. Improvisation. En dehors de toute règle. De toute loi. Espace restreint. Temps restreint. Mais l'univers à nous. Une communion vivante. Vibrante. Un joyeux mélange. Style, couleur, tonalité. Le fruit d'un hasard maitrisé. Une complète harmonie.

Une Création.

Quand enfin les corps s'écroulent, quand la musique accepte de se taire, je suis en sueur. Un sourire rayonnant. Des spectateurs applaudissent quand ils comprennent enfin que l'interlude est fini. Au centre de la scène mon regard est fixé sur celui de Nicolas. Au sol certains danseurs, épuisés mais ravis, pourraient figurer les fidèles en prière de la déesse que je suis alors que je me dresse de toute ma grâce et ma beauté. D'un geste lascif je renvois une boucle blonde échappée et humide sous la perruque. Dans la fosse, Nicolas est peut-être bien mon plus bel adorateur.

Hélas le régisseur claque des mains et d'une voix dure rappelle à l'ordre tout son petit monde. Comme les autres je me montre obéissante et m’apprête à reprendre la répétition. Dioudé récupère ses instruments avec un grand sourire plein de dents blanches.

"Je te les redonne quand tu veux."

La répétition reprend. Et finit. Quelqu'un propose d'aller prendre un dernier verre ou de manger un bout de gras dans un bistrot pas loin. Nicolas est convié avec force supplique de la part des musiciens et de quelques danseurs. Louis cordialement invité par son flirt et moi je suis invitée parce que c'est moi qui ai lancé l'idée. Assise sur le rebord de la scène je lance des sourires et des baisers volants à un Nicolas très entouré.

Dans le boui-boui l'ambiance est conviviale, amicale et détendue. On parle musique bien sur, danse aussi. On parle de bien d'autres choses. Nicolas se fait des amis presque malgré lui. Sa musique est presque une légende désormais pour la troupe. On en parlera encore dans quelques années. Le SMS est une surprise véritable. "Babaluma". Auteur inconnu. Mais pour moi cela ne signifie qu'une seule chose. Le front plissé d'inquiétude je demande à Gardienne de me localisé mon époux. Il n'est pas très loin. Il est même à la maison. Mais un homme que j'ai repéré comme un Templier aussi. Et au moins un Elohim de ma connaissance. En bref il a des problèmes.

Subrepticement je quitte la joyeuse assemblée. Sans en parler à Nicolas. Ce qu'il ignore ne peut pas lui faire mal. Sortie de l'établissement je me mets à courir. Courir bien plus vite que ne peut le faire un humain. Je n'ai qu'un objectif : Darek. Je puise dans mes ressources d'Orgone pour aller plus vite. Lorsque j'arrive à la maison, la porte est entrouverte. En courant j'attrape une épée ancienne précédemment accrochée au mur. Un Templier n'a pas le temps de me voir venir qu'il est proprement assommé. Dès que je ressens l'aura Elohim, je transforme la mienne et devient Elohim à mon tour. Posément j'entre dans la pièce. Darek est à terre mais vivant. Deux hommes le maintienne. Je ne sais pas comment il a attiré l'attention d'un inquisiteur mais je ne peux que me réjouir de voir qu'ils l'ont cru seul.

-Que viens-tu faire là ?

Je m'approche tranquillement avec un sourire. La respiration de Darek est difficile. Ces salauds l'ont tabassés.

"- J'ai un message pour toi."

L'ange n'a que le temps de froncer les sourcils et de s'interroger que ma lame s'enfonce dans son cœur. D'un geste brutal et sans hésitation je fais redescendre la lame affutée vers ses entrailles et le coupe presque en deux. La lame ressort alors que le corps tombe à terre. Je plante l'épée dans la gorge du mort. Sans même attendre je saute sur un Templier alors que Darek tente de se débarrasser de l'autre. Je l'estourbis sans attendre. L'autre est ensuite tout aussi vite endormit. La scène toute entière n'a pas durée plus de quelques secondes.

Immobile au centre de la pièce je me concentre afin d'entendre les souffles éventuels qui resteraient dans la maison. En dehors de Darek et des dormeurs, je n'en sens qu'un seul. Dans mon dos. Gardienne me signale alors une présence que je connais bien.

- Sha ! Pourquoi tu l'as épargné ?"

Il parle de l'ange présentement mort. Mais cela ne durera pas. Gardienne n'a pas quitté mon cou. Il n'a pas vu encore celui qui se trouve derrière moi. Son sourire est évocateur. Darek a toujours su que j'avais un cœur tendre.

- Il faut qu'on file !"

Je hoche doucement la tête.

- Nicolas je te présente Darek. Mon mari. Darek, Nicolas. Un bon ami."

Darek prend enfin conscience de la présence de l'ange. Mes épaules se crispent malgré moi. Je n'ose pas me retourner. J'ai mauvaise conscience. Très.

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Lucy Hale

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» 29 mai 2017, 21:57

Les instants de vie se découvrent, Neophim apprends, il sourit, il s’intimide sous les effervescences des mortels, parfois même, il rougit, mais il rit aussi. Louis le regarde d’un œil bienveillant, les jumeaux plaisantent ensembles, étrangement, il semble que la part de Nicolas existe avec force, la fraternité se présente plus forte que le reste, ils se font des gestes de frère, se tapent dans les mains, taquinent même Anvesha à deux et éclatent de rire ensembles.
Le templier a rejoint le chœur des Gardiens à son tour, l’apaisement gémellaire est si présent qu’ils se chamaillent même comme des frères, ainsi Neophim aime Louis, comme un frère. Il veille sur lui comme Nicolas le faisait mais il est pourtant loin de ressembler au jumeau d’avant. Nicolas le téméraire, l’intrépide, le vivant, s’amusant à courir le Parkour, cette discipline urbaine parfois dangereuse pour les mortels. Pourtant quand il se laisse aller, dépasse ses naïvetés, son innocence, il se révèle…

Bien entendu Neophim reste le chérubin craintif et timide, qui repousse poliment la main d’une femme sur sa cuisse. Il ne veut pas la blesser, mais il ne désire pas ce contact, la glissée des doigts sur sa jambe le tétanise, il n’éprouve pas ce besoin et ce geste l’intimide, cette chose de chair flasque n’est faite que pour compléter le corps qu’il habite, mais il est loin de ce truc. Il se redresse de sa chaise, il boit du Perrier, mais cela ne gêne personne. Il cherche le visage blond, elle passe entre les gens, soucieux, inquiet et l’expression de l’Elohim change. Inquiet ? Il ne dit rien, se glisse entre les autres qui sont agités, il se faufile.

Elle s’enfuit déjà. Que se passe-t-il ? Il n’a jamais entraperçu ce visage soucieux, jamais deviné ces choses, son cœur frêle et doux se gonfle, il suit. La nuit agite deux ombres, une créature et une autre, l’une qui sait, l’autre qui ignore. Il voudrait l’appeler mais la demoiselle court vite, il peine à la rattraper ainsi qu’il pourrait rattraper une humaine, il évite un homme qui sort ses poubelles d’un saut, se rattrape pour appuyer son pied gauche et rebondir sur un mur, il presse le pas, sa rapidité est poussée, une maison.

Une maison, anodine, parmi d’autre dont il contemple la façade sans un mot, dévisageant le recouvrement de ses murs comme s’ils pouvaient lui dire quoi faire. Il sent, une aura à l’intérieur, il fronce les sourcils. Il pourrait tourner les talons et fuir, reculer, mais quand une autre aura apparait, il ne peut pas s’en aller. Il ne la connait pas, il ne sait pas….

Un œil sur la rue, elle est déserte, calme, un chat traverse rapidement, se glissant sous une vieille 205 rouge, Neophim se retourne vivement, le bruit…un sanglot gorge son regard il rentre, pénètre dans la demeure. Une larme roule sur sa joue, descendant de son œil, les corps percés ne sont pas morts, mais il la voit Elle. L’innocent ne sait pas, ne comprends pas…cette aura qui la gagne, il la regarde, des larmes viennent gonfler ses yeux, un innocent…cet homme mortel le regarde, une ange ? un mari ? Il est un gardien.

--Il faut que tu files.

Il voudrait ses mots méchants, le sont-ils ? Ils sont plus proches de ceux d’un enfant déçu, son cœur serré, il se sent stupide, il ne veut pas savoir. Les enfants se fâchent d’un rien, les innocents se blessent avec un rien.

Il voudrait la rendre triste…

--Neophim, je suis Neophim.

Mais il ne peut pas, qui est-elle ? Une créature qui se faufile, qui se glisse, une infiltrée ? Une de ces bétes étranges capable de venir si près d’eux ? Pourquoi ? Elle n’a pas tué avec sa voleuse, ils sent ses frères revenir, une relique n’est pas si loin, il lève le regard, evite-t-il de la voir elle ? Il voudrait être méchant, comme un enfant. Il regarde ailleurs, il sent, ressent, il ne fait pas d’affront à se sentir menacé, c’est son époux qu’elle est venu sauver, quelques mots qui rassurent mais ne font rien, il se rapproche au fond et si elle ne recule pas abruptement, il retire de ses mains l’épée pour la jeter plus loin, ses yeux dans les siens, il la dévisage un instant.

On ne tue pas chez les Gardiens et son âme le sait, il n’en a pas l’intention.
Il reste son protecteur, est-ce possible, il fronce les sourcils d’un air sévère. Quoi ? Oui, il lui en veut, elle s’est dissimulée, mais au fond, quoi ? Pouvait-elle faire autrement ? il sait que non. Mais il ne sait pas qui elle est, il croit. Un Nephilim ? Infiltré prés de Samara comme on lui a fait comprendre ?

Il repense à ses lettres et il lui semble vivant de ces discours, il s’est trompé sur elle, comme la petite créature qu’il est mais est-il possible pour Neophim de se sentir blessé dans son orgueil ? Qu’est-ce que l’orgueil ? Pour un Nicolas ?

Cet air sévère est pathétique pourtant. Quelle sévérité peut avoir ce regard ? Il ne soutient qu'un ordre: qu'il faut qu'ils s'en aillent, elle et Darek, alors qu'il veillerait sur ceux dans cette demeure

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Anvesha Devika

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» 29 mai 2017, 22:24

- Sha ?

Darek comprend beaucoup. Darek sait beaucoup. Mon cœur se serre. Il me manque tellement. Et je vais encore m'en séparer. Mon aura redevient celle d'une humaine.

- Vas mon amour. Vas, tu sais ou aller. Ne perd pas une seconde de plus."

Darek ne fait que me frôler la main en passant. Je me retourne pour le voir s'approcher de Nicolas qui n'a pas intérêt à lui bloquer le passage. Mon aimé passe s'en encombre. La battisse est truffée d'anciens passages qui ne se trouvent sur aucunes cartes. Personne ne le verra ressortir par une autre porte à une dizaine de bâtiments plus loin.

Nicolas s'approche alors que je l'attends avec un port souverain. Mais en rien méprisant. Il retire l'épée. Sans elle les blessures de l'ange vont rapidement achever de se refermer. Paris est puissante.

"Anvesha."

Mes mots n'ont pas tremblés. Son nom, le mien. J'ai eu tellement de nom qu'au final ils ne veulent presque plus rien dire pour moi.

Puisqu'il est si proche de moi je me penche encore plus vers lui. Je chuchote.

"Je ne peux pas partir. Samara est aux mains d'un Nephilim terrible. Heru Ur. Ils m'ont à peine vu. Ils ne me reconnaitrons pas. Pas si tu ne leur dit rien. Aide-moi."

Moi la fière et terrible déesse je plie le genou devant l'Elohim. Un instant, un simple instant. Puis je me dirige vers la porte. Je dois partir au plus vite. Ou bien nous ? Je tends la main vers celui que j'en suis venue à considérer comme plus qu'un ami.

"Viens."

Mais je ne crois pas qu'il viendra. Je tourne le dos et prend la direction d'une issue secrète. Même s'il ne me suis pas, je prends le risque. Je vais rentrer à l'appartement. Je vais attendre Samara et nous parlerons elle et moi. De tout et de rien comme d'habitude. Et j'attendrais les escadrons de la mort. Ou la visite de Neophim puisque tel est son nom.

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» 31 mai 2017, 21:55

Amour…le mot résonne à l’esprit de l’Elohim. Mon amour. Ainsi qu’est-elle ? Qui est-elle ? Mensonge sans vérité, humaine, non. Elohim ? Il en doute. Nephilim…l’esprit se heurte aux obscurités de l’ignorance, dans un labyrinthe, il pourrait choisir les voies plus éclairées,mais les ombres qui l’attendent lui font plus peur que les chemins invisibles. Il se tait. Le mortel n’a rien à craindre de Neophim, l’angelot ne ferait pas de mal à une mouche.

Amour…il entends ce mot comme la résonnance d’un diapason. Il vient souffler sur son cœur ce que Zadkiel lui a confié. La force de l’Amour, cet Amour qu’il possède pour les choses, pour le Père, celui qu’il aurait aimé Unique à tous. De ce sentiment agitant son être, il entend l’appellation. Son aura redevient mortelle. Démone ? Démone. Une de celle pouvant dissimuler son aura, peuvent-ils désormais les changer pour être des Anges ? Ou bien est-ce son don ?

Il la regarde…Anvesha…il ne sait rien dire, ou faire, elle doit s’en aller, après tout. Son mari…amour, des termes mensongers peut-être ? Comment pourrait-il le savoir ? Mais les anges étaient là à frapper l’homme, et l’homme n’a pas eu de moment hostile, il a été avec sa bien-aimée, sa femme et Neophim préfère croire. Elle peut le tuer, ce ne serait pas grave, au final, il préfère encore : faire confiance.

Leurs visages proches, elle murmure, il ferme ses paupières, une fois ou deux, et la regarde d’un air souffrant. Il ne dit rien, il pense, Samara, Heru Ur, Sérénity…Gabrielle. Le cœur se serre , il réfléchit, devant Zadkiel, il l’a choisi comme protégé. Il ne peut se désavouer, mais le temps de réfléchir, elle est partie, ils s’éveillent, lui s’en va.

Neophim réfléchit, il veut comprendre, se sentir idiot est bien trop nombriliste. Qu’elle se soit cachée, il peut le comprendre, est-il assez naïf pour ne pas penser justement, à un piège ? Elle aurait bien des occasions pour lui en tendre, des simples, alors, il se met à courir à travers Paris, tournant aux rues, évitant les encombres, utilisant le décors.
Le temps de traverser le monde parisien…

Sur le balcon de la demoiselle, un jeune homme, peu importe qu’on sache sa présence, une mortelle n’est pas là, il repasse dans son esprit, le visage d’une créature, si terrible, si effrayante qu’il en tremble encore. Nul regard n’a jamais été plus terrifiant que celui de Heru Ur à ses yeux et ce n'était qu'une image. Il frappe à la fenêtre mais elle n’est pas close, elle s’ouvre, il a l’air idiot avec sa main levée et regarde la vitre avant de la pousser.

--je suis ton ange gardien, tu m’as demandé ton aide. Je suis là. Tu as l’air…étonnée.

Voilà que le chérubim a l’air sur de lui et tente de l’humour, mais il n’en ait rien, il hausse les épaules avec un petit air navré, et ouvre le dessous d’un placard, pour laisser venir courir sur ses doigts une toute petite sourire grise, charmante, qu’il laisse courir sur sa main avant de la laisser dans le creux.

--Cela fait longtemps, ou pas tant, que j’observe. Elle…et ton ami handicapé… Dit-il en désignant la souris. Cela fait moins longtemps que Gabrielle pense que tu es ce qui accapare l’attention, pour détourner les yeux de Samara. Et il est là….comment ?

Ni fort, ni courageux, ni héroïc, il n’y a pas de ces attributs dans les contours de Neophim, le chérubin est peureux, il s’est voilé les yeux des années, mains sur oreilles et yeux fermés, à dire non non je ne vois rien. Où est-il ? Il a le cœur effrayé, il ne sait pas. Il s’avance, mourra-t-il ? Il aura pris fin en choisissant enfin son chemin et il aura été heureux. Il parle mais mal, il le sait, il ne sait pas ce qu'il peut expliquer, rien. eux? Il passeront après, Samara est primordiale.

--Oh je ne suis aussi Inquisiteur…je n’en ai pas l’étoffe. –Sourit-il bêtement. –Mais moi j’observe le monde à travers des connaissances insignifiantes…j’ai observé ton monde, mais je ne sais plus trop…quoi que si je sais ce que je dois faire. T’aider.

Voilà tout, Samara est aux mains de Ur, doit-il prévenir les Inquisiteurs ? Il devrait. Mais ils voudraient Sérénity et elle…non il ne peut la condamner, mais s’il s’engage dans sa protection, alors, il sera lui aussi juger ?

L'évidence est un oui? Il pense à Samara d'abord, puis Sérénity, lui, il importe peu. Bien entendu qu'il reste triste, mais il ne le dit pas, ils aideraient d'abord Samara...mais comment? En la menant auprès des Gardiens? Si elle le souhaite, ce sera possible...

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Anvesha Devika

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Anvesha Devika

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Anvesha Devika

» 01 juin 2017, 16:17

J'ai le cœur brisé. Je peux revoir le visage meurtrit de Darek et son regard farouche qui en dit si long. Long reproche. Pourquoi ne viens-tu pas ? Longue tendresse. Je t'aime, reviens-moi. Je peux voir le visage de douleur de Nicolas. Je l'ai trompé. J'ai usé de mensonge. Tellement. Je ressens mes larmes sur mes joues perdues sur mon chemin dans la nuit. Je n'arrive pas à haïr ce visage. Douloureux de détester l'un de ses frères et d'aimer l'un de ses ennemis. Nicolas n'est pas le seul à se sentir perdu et trompé. Et il n'a pas fait un seul geste pour m’arrêter. Mes amours. Mes hommes. A jamais séparé. Deux vies. Et l'impression qu'aucune n'est valable ce soir. tout est détruit.

Je pénètre l'appartement comme un fantôme. Gardienne ne dit rien. Mais Gardienne ne dit jamais rien. Samara n'est pas là. Il me suffirait d'un ordre, un seul pour savoir ou elle se trouve. Petite humaine toi aussi tu me brises le cœur. Je ne fais que deviner tes peines et tes terreurs. Tout en souhaitant me tromper.

Dans la chambre qui ne me parait plus mienne j'attends le premier coup. Il vient. Mais pas sous la forme que je craignais le plus. Et c'est heureux. Je n'ai pas la force de me battre.

Debout près de la porte je regarde Nicolas entrer. Je ne dis rien. Je souris juste. Je repense à ces soldats que l'on empêche de fraterniser avec l'ennemi. Et à juste titre. Car alors l'ennemi prend un visage qu'il est bien difficile de détester et encore plus de tuer. J'ai beau être un démon j'ai été élevée dans des valeurs d'amour. Je les aient oublié, négligées le temps de la vengeance. Ou alors les mettaient de côté. Mais force m'est de constater que ce n'est plus le cas.

J'ai tors de me taire. Chaque parole de Nicolas est un enfer. Par l'esprit de ma mère décédée ! Se rend-il compte que plus il en dit ici et maintenant et plus je suis perdue. Ma respiration se fait angoissée alors même qu'il termine sur un dernier mot en vérité plein d'espoir. Les Templiers ne sont pas idiots. Ils saurons déduire ce qu'il faut de ses paroles. Pourtant il ne l'a pas fait exprès. Il ne doit pas savoir. Mes épaules s'affaissent. Lui donner des réponses c'est leurs donner des réponses à Eux. A Gabrielle, A sainte-Lame, à d'autres. Aux Templiers. Car c'est surement eux qui ont posé les micros qui truffent l'appartement.

Je pourrais jouer l'ingénue, poser des questions. Mais tôt ou tard les Inquisiteurs viendrons. Et qu'ils viennent pour l'humaine ou la nephilim ne ferra aucune différence. Ils ne connaissent pas l'âme et le corps. Juste l'âme dans un corps.

D'une voix blanche j'accepte enfin de prendre la parole.

"Alors il faut partir maintenant. Parce que tu n'étais pas le seul observateur. Et tu sais à quel point je suis... sage."

Comprend mon ami. Comprend que les tiens vont arriver. Qu'ils sont au cœur de leur bastion. Et que je ne reçoit d'Orgone que parcellairement. Juste une bouffée grappillée ici ou là au hasard. Que j'ai déjà usé deux fois de mon don.

Cette fois c'est moi qui approche et prend sa main.

"Débarrasse toi de ton téléphone, de tout ce qui pourrait contenir un émetteur. Je te dirais tout ce que tu veux savoir et tu leur diras en retour tout ce que tu veux. Mais pour l'instant il faut me cacher."

Une fois que Nicolas a obéit à mes instructions je l'entraine vers les toits. Je ne me pose jamais quelque part sans connaitre toutes les issues possibles. Je n'ai jamais testée celle-là mais j'ai repéré divers trajets avec google maps dès le jour ou j'ai pris cet appartement avec Samara.

Je nous dirige par bien des chemins détourné au milieu de la nuit jusqu'à un petit cloitre de moniale qui louent aussi des chambres à des gens souhaitant "faire retraite". La brave mère supérieur, mère Rosalie est devenue une amie. A cette heure de la nuit je n'ai pas le cœur de la réveiller mais je possède le code de l'alarme et une clé pour entrer dans le cloitre. J'y guide, au milieu des cellules ou dorment moniales et retraités, Nicolas, sans vouloir même savoir ce qu'il en pense, jusqu'à une petite cellule vide et très spartiate dans un coin reculé.

Je lui désigne le lit collé contre le mur et prend place à un bout.

"Les murs sont assez épais pour que nous puissions parler sans qu'on ne nous entende. - Je vais pour lui prendre la main mais stoppe mon geste. Depuis Gaumata je n'ai jamais eu aussi peur d'être rejetée. - Alors comme ça, notre rencontre n'est pas une coïncidence. Je me suis longtemps posée la question tu sais. Je ne verrais plus jamais les pigeons de la même manière."

C'est mon tour de tenter un peu d'humour. Mais nulle étincelle ne brille dans mes yeux. Je colle mon dos contre le mur et ramène mes jambes sur le lit, ramassées sous moi. Et je l'avoue, j'ai peur. Autant maintenant que lorsque j'étais face à Heru et Kaylee.

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Lucy Hale

Humain

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Lucy Hale

» 01 juin 2017, 18:09

Elle ne dit rien, il la regarde. Nul visage n’est plus idiot que celui de Nicolas maintenant, incapable de discerner les dangers et les choses, ignorant. Craintif comme un enfant, il glisse les mains dans ses poches, ses épaules voutées, il baisse la tête au final en laissant la souris repartir, disparaître, les laissant seuls dans la pénombre. Il ne semble y avoir aucun bruit en ce soir, comme si les ténèbres de la nuit les avalaient entièrement, dévorant les sons pour ne laisser passer au fond, dans le lointain une sirène de police ou le miaulement d’un chat. Sa tête se penche sur le côté, alors qu’il fronce les sourcils. D’autres observateurs ? Qui savent sa vie si sage ? Si normale, anodine.

Qui sait aussi qu’elle parle à un pigeon, et qu’elle lui offre les miettes de ses biscottes ? Qu’un chat passe parfois sur son balcon et délaisse des touffes de poil en miaulant à son intention ? Il réfléchit…surveillées, elles le sont de toutes parts, les siens. Il tourne la tête, cherche, partir…

Sa main prise, il regarde Sérénity avec des grands yeux surpris mais ils se froncent rapidement, à la fin de sa phrase. Il y a Louis…Louis aussi tout seul, il espère qu’il finira avec l’amie de Sérénity sa soirée, il faut lui envoyer un message, rien ne devrait arriver de mal à son mortel jumeau, mais il s’inquiète tout de même.

Il sort son téléphone de sa poche, et regarde l’écran, il a un message. « Où es-tu ? ». Un instant dans ses pensées, il voudrait appeler Louis, mas il espère que le templier saura faire preuve d’un peu d’audace, la demoiselle lui plait, Neophim le sait, il a vu ses yeux la regarder, des étincelles d’intérêt, au fond, il sait. Il n’aurait pas passé la nuit avec elle. Il répond. «Je suis rentré. Je vais composer. Reste avec ton amie. C’est sans discussion mon frère. » Il regarde Sérénity, ses yeux disent, je devais le faire et il pose son téléphone sur la première surface qui vient devant lui.

Les toits lui paraissent faciles, Paris possède un chemin là-haut, , que le corps apprécie, il tient la main de la jeune femme et l’aide, la lune découpe leur silhouette sur les hauteurs, deux visages silencieux et inquiets. S’ils savent, ils viendront. Elle sera tuée. Il sait. Mais elle n’a rien fait. Elle a menti, mais il ne peut se résoudre à la tuer. Le cœur gardien est agité, Zadkiel lui a offert une force, un lien, il croit que l’Archange sait, qu’il a l’amour si grand qu’il est avec tous reliés. Idiotie d’Enfant qui craint de grandir.

Ils se faufilent, mais il ignore comment savoir s’il est suivi, le cloître finit par les engloutir, il n’aurait pas cru qu’ils viendraient à se cacher dans un tel endroit. Il parvient à la cellule, d’un geste, il tire le rideau fin, comme si cela pouvait y faire quelque chose, son aura suffirait à faire savoir qu’ici, il y a un ange. Si elle désigne le lit, il ne s’en est pas rendu compte, observant les pierres de la pièce et les ombres…la lumière est faible, trônant au-dessus du lit, incrustées dans la pierre par un bras de métal. Un lit, un prieur, un Jésus sur sa croix, il détourne son regard, observe le lave main minuscule et le miroir usé.

Il s’est avancé près d’elle, il ne s’est pas mis sur le lit, il a les yeux vagabonds mais ils viennent se poser sur les cheveux de la demoiselle. Elle s’enfonce sur le lit et il la regarde, sans rien dire, il voudrait demander pourquoi, mais il sourit juste, il s’accroupit, les chiots n’ont pas l’air plus adorable avec leurs yeux immenses qui pose des questions.

--Le hasard a voulu que l’homme ait son cœur de malade pour que l’on se rencontre. –Le silence revient, il tords sa bouche dans un sens puis dans un autre, il tourne la tête, soupire. –Louis…nous irons le chercher chez ton amie, à l’aube, j’espère qu’il sera allé avec elle. –Encore un silence. –Je suis désolé, je ne sais pas…ce que je peux dire…-Abdique-t-il au final, ses fesses rencontrent le sol, ses jambes se replient contre son torse et ses avant bras croisés sur le haut de ses genoux, il pose son menton dessus. –Je peux t’appeler encore Sérénity ? –Finit-il par questionner- Le temps que je connaisse un peu mieux Anvesha.

Que peut-il dire de plus? Il ne sait pas, il ignore les mots, les choses, ils pourraient presque finir par rester là, dans le silence, à s'observer, que cela ne le dérangerait pas.

Verrouillé

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