Le dernier bond. [Hope]
Posté : 18 juil. 2017, 09:50
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Les sirènes, tu te souviens de ces sirènes ? Nous voilà sur le San Djinn Barr. Nous voilà de retour dans la flotte, comme le rêvait Hope. Nous traversons les couloirs sans que personne ne nous remarque réellement. Tout le monde se prépare pour un combat… le dernier des combats. Ils savent tous ce qu’ils ont à faire et pourtant, l’orgone ne pourra calmer la douleur qui leur vrille l’estomac. La flotte de Gabrielle est là et a déjà décimé une partie de nos vaisseaux. Le San Djinn Bar résiste tant qu’il le peut encore. Malmené par les tirs ennemis sur les boucliers, nous avançons en titubant.
Je ne suis pas destiné à fournir des réponses ou à asséner des vérités. Mon destin fait preuve d’une certaine ironie. Alors que je suis sans doute l’un des personnages les plus égoïste, celui qui n’a jamais assumé les conséquences de ses actes, celui qui est le plus vain dans ses aspirations et comportements, je me vois avec la lourde tâche de juger de l’avenir de mon espèce et de l’humanité. Quelle blague !
Hope est chez lui. Il est rentré à la maison et nous arrivons sur le pont. L’escadrille est prête à partir. Chacun décolle avec précipitation, les uns derrières les autres dans un ballet synchronisé. Ils ont l’expérience du combat, plusieurs siècles, l’immortalité et non l’invincibilité. Je regarde Hope alors qu’il y a mille autres endroits où je préférerais être.
Hope, Djinn t’attend sur la passerelle.
Je ne le lâche pas du regard. Cette façon de parler, ce n’est pas la mienne.
Hope, Djinn t’attend sur la passerelle.
C’est Harper qui l’attrape par la main et qui l’entraîne. Malgré la situation, Harper réussi à lui faire un sourire et un clin d’oeil.
Ça va bien se passer. On y arrive toujours.
Harper a développé un optimisme encore plus débordant qu’en 2017. Il a toujours semblé heureux malgré les conditions parfois difficiles. Peut-être parce qu’il s’est toujours senti comme chez lui dans cette infinie noirceur qu’est l’univers. Hope est son ami, sa famille. Ça n’a jamais été dit, mais c’est pour lui une évidence. On finit par arriver sur la passerelle et pour la première fois depuis notre retour, on peut se rendre compte de ce qu’il se passe à l’extérieur. Les vaisseaux brûlent, explosent et se désintègrent les uns après les autres. Une bataille se joue dehors. C’est le résultat d’une guerre d’usure et cette fois, c’est l’ennemi qui gagne. Mon regard croise celui de Djinn et il sait. Hope, t’es-tu mis au boulot ? Les aides-tu ? Ou restes-tu là, à regarder la peur au ventre ? Je t’imagine déjà branché au vaisseau, obligé de m’écouter tout en travaillant. Si tu me demandes de tenir ou de faire quelque chose, je le ferai. Bien sûr, quitter ta compagnie n’est pas dans mes intentions. Mais tu commences à te souvenir. Tu te rappelles doucement ce jour, à la différence près, que dans tes souvenirs je n’étais pas là.
Tout cela s’est déjà produit. Et la question que tu dois te poser, c’est si tout cela doit se produire à nouveau ? J’ai compris.
J’ai compris ce qu’il m’a dit. La vie ne vaudrait pas la peine d’être vécue si on en connaît déjà la fin. N’est-ce pas une insulte faite à l’humanité… à sa mère ? A Lucy ? Personne ne connaît mieux qu’un mortel l’issue de son existence. La mort. Alors la vie ne vaudrait pas la peine d’être vécue sous prétexte que l’issue est la même, qu’importe ses choix ? Je ne suis pas d’accord. Et c’est la même chose pour les Nephilim.
Si un système complexe se répète pendant suffisamment longtemps, quelque chose de nouveau peut finalement se produire.
J’en suis persuadé jusqu’au plus profond de mes entrailles. Mais celui qui ignore l’histoire est condamné à la revivre.
Quand tout a commencé, il m’a paru évident qu’on devait tirer les leçons de nos fautes passées afin de ne plus les commettre à nouveau, afin de s’efforcer d’améliorer le sort de chacuns. De l’humanité, de notre peuple. J’étais jeune, j’avais oublié un paramètre essentiel : Ne plus reproduire nos anciennes erreurs ne signifie pas que nous n’en commettrons pas d’autres, peut-être encore plus terribles que les précédentes.
Des erreurs j’en ai faites - beaucoup - et j’en ferais encore. J’ai fini par me faire une raison. Par comprendre que cela faisait parti du processus. Cela fait bien longtemps que je ne me fustige plus de mes fautes. Qu’on me déteste pour cela, ça ne m’atteint pas car un jour, tout cela n’aura plus d’importance.
Je t’ai menti. C’est la première fois que tu remontes le temps.
Autant dire, que cette décision était mauvaise, mais encore une fois, pas la pire que j’ai pu prendre.
C’était une erreur.
Des excuses ? Le pauvre vieux est quand même sur son lit de mort. N’oubliez pas.
J’ai pensé que tu pourrais nous montrer un chemin. Pas l’ancien, pas celui vers lequel on revient, mais celui qu’on ne connait pas. Je suis vieux, très vieux. Fatigué parfois. Raven, toi, Julie, vous avez tous ce dynamisme commun. On me reproche de ne donner aucune directive, aucune voie à suivre. Mais réfléchissez. Si je vous dis quoi faire et comment le faire, j’anéantirai tout espoir. Je n’ai pas besoin de moutons suivants mes pas. J’ai besoin d’électrons libres, indépendants, vierges de toute influence. Vous avez chacun des cartes en vous, une histoire, une connaissance, un pouvoir. Qu’importe comment ça se manifeste chez chacun. La solution, ce n’est pas moi. Je ne serais pas là si ça l’était.
Au fond, les Vagabonds c’est surtout une grande galerie de portraits, avec des personnes extrêmement différentes, complexes, voire compliqués, animés de tous les sentiments humains, des plus nobles aux plus vils, et sujets à toutes les erreurs. Chacune de ces personnes a sa place, chacun peut jouer son rôle et chacun possède une utilité pour le clan. Et surtout, on n’essaie de changer personne, même pas moi.
C’est le moment. Accrochez-vous.
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Le San Djinn Barr frappe de plein fouet le vaisseau Elohim (je ne me rappelle plus du nom, désolée) s’enfonçant littéralement dans son flanc. Le choc est violent, mais pas plus que sa signification. Tout le monde sur le pont s’arrête un instant. Le San Djinn Barr est détruit, mais son sacrifice n’a pas été vain. Un trou immense s’est formé dans la coque du vaisseau ennemi. Leur dernier vaisseau. La bataille à distance est fini, les Skjaldmeyjar exultent. Enfin le corps à corps. C’est là que sort d’un coin - derrière une console - Harper et sa drôle de voleuse qu’il brandit toujours aussi maladroitement. Il regarde Hope, un sourire immense sur le visage et hausse les épaules.
Il fallait bien qu’elle serve un jour. Less me tuerait si elle connaissait la vie que je lui ai fait mener.
Il n’a jamais eu aussi peur, que le jour où il l’a rencontré pour lui demander ce beau bébé. Il rit à ce souvenir. Au final, il attrape la main de Hope qu’il sert contre sa poitrine et lui tape le dos de l’autre dans une étreinte fraternelle.
C’était sympa de te connaitre.
Il lui sourit puis se barre en se marrant. C’est pas comme si c’était un combattant, alors bon, il ne se fait pas trop d’illusion sur l’issue. Mais son camp est choisi depuis longtemps. Alors, aucun regret. Puisqu’il n’a pas été capable de retrouver Harahel, c’est peut-être lui qui le fera dans la mort. Cette idée lui réchauffe le coeur.
Tout le monde se met à quitter le pont pour partir dans la bataille. Reste Djinn, Hope et moi. Je souris à l’Amiral. Cela fait bien longtemps que Djinn connait l’issue de ce combat, mais il restait l’espoir, l’espoir que ce cycle soit le dernier.
Ne reste pas trop longtemps.
On se revoit sur le vieux port.
Une tape sur l’épaule de l’Izanaghis et il s’en va, comprenant que Hope est mon élu et ne cherchant rien d’autre. Et toi Hope, tu fais quoi ?
Tu es sûr que c’est ce que tu veux ?
Je ne le forcerais pas. Après tout, je n’ai pas fait que lui mentir. Si ce n’est pas lui, ce sera un autre, même petit Hope si ça s’avère nécessaire.
Les sirènes, tu te souviens de ces sirènes ? Nous voilà sur le San Djinn Barr. Nous voilà de retour dans la flotte, comme le rêvait Hope. Nous traversons les couloirs sans que personne ne nous remarque réellement. Tout le monde se prépare pour un combat… le dernier des combats. Ils savent tous ce qu’ils ont à faire et pourtant, l’orgone ne pourra calmer la douleur qui leur vrille l’estomac. La flotte de Gabrielle est là et a déjà décimé une partie de nos vaisseaux. Le San Djinn Bar résiste tant qu’il le peut encore. Malmené par les tirs ennemis sur les boucliers, nous avançons en titubant.
Je ne suis pas destiné à fournir des réponses ou à asséner des vérités. Mon destin fait preuve d’une certaine ironie. Alors que je suis sans doute l’un des personnages les plus égoïste, celui qui n’a jamais assumé les conséquences de ses actes, celui qui est le plus vain dans ses aspirations et comportements, je me vois avec la lourde tâche de juger de l’avenir de mon espèce et de l’humanité. Quelle blague !
Hope est chez lui. Il est rentré à la maison et nous arrivons sur le pont. L’escadrille est prête à partir. Chacun décolle avec précipitation, les uns derrières les autres dans un ballet synchronisé. Ils ont l’expérience du combat, plusieurs siècles, l’immortalité et non l’invincibilité. Je regarde Hope alors qu’il y a mille autres endroits où je préférerais être.
Hope, Djinn t’attend sur la passerelle.
Je ne le lâche pas du regard. Cette façon de parler, ce n’est pas la mienne.
Hope, Djinn t’attend sur la passerelle.
C’est Harper qui l’attrape par la main et qui l’entraîne. Malgré la situation, Harper réussi à lui faire un sourire et un clin d’oeil.
Ça va bien se passer. On y arrive toujours.
Harper a développé un optimisme encore plus débordant qu’en 2017. Il a toujours semblé heureux malgré les conditions parfois difficiles. Peut-être parce qu’il s’est toujours senti comme chez lui dans cette infinie noirceur qu’est l’univers. Hope est son ami, sa famille. Ça n’a jamais été dit, mais c’est pour lui une évidence. On finit par arriver sur la passerelle et pour la première fois depuis notre retour, on peut se rendre compte de ce qu’il se passe à l’extérieur. Les vaisseaux brûlent, explosent et se désintègrent les uns après les autres. Une bataille se joue dehors. C’est le résultat d’une guerre d’usure et cette fois, c’est l’ennemi qui gagne. Mon regard croise celui de Djinn et il sait. Hope, t’es-tu mis au boulot ? Les aides-tu ? Ou restes-tu là, à regarder la peur au ventre ? Je t’imagine déjà branché au vaisseau, obligé de m’écouter tout en travaillant. Si tu me demandes de tenir ou de faire quelque chose, je le ferai. Bien sûr, quitter ta compagnie n’est pas dans mes intentions. Mais tu commences à te souvenir. Tu te rappelles doucement ce jour, à la différence près, que dans tes souvenirs je n’étais pas là.
Tout cela s’est déjà produit. Et la question que tu dois te poser, c’est si tout cela doit se produire à nouveau ? J’ai compris.
J’ai compris ce qu’il m’a dit. La vie ne vaudrait pas la peine d’être vécue si on en connaît déjà la fin. N’est-ce pas une insulte faite à l’humanité… à sa mère ? A Lucy ? Personne ne connaît mieux qu’un mortel l’issue de son existence. La mort. Alors la vie ne vaudrait pas la peine d’être vécue sous prétexte que l’issue est la même, qu’importe ses choix ? Je ne suis pas d’accord. Et c’est la même chose pour les Nephilim.
Si un système complexe se répète pendant suffisamment longtemps, quelque chose de nouveau peut finalement se produire.
J’en suis persuadé jusqu’au plus profond de mes entrailles. Mais celui qui ignore l’histoire est condamné à la revivre.
Quand tout a commencé, il m’a paru évident qu’on devait tirer les leçons de nos fautes passées afin de ne plus les commettre à nouveau, afin de s’efforcer d’améliorer le sort de chacuns. De l’humanité, de notre peuple. J’étais jeune, j’avais oublié un paramètre essentiel : Ne plus reproduire nos anciennes erreurs ne signifie pas que nous n’en commettrons pas d’autres, peut-être encore plus terribles que les précédentes.
Des erreurs j’en ai faites - beaucoup - et j’en ferais encore. J’ai fini par me faire une raison. Par comprendre que cela faisait parti du processus. Cela fait bien longtemps que je ne me fustige plus de mes fautes. Qu’on me déteste pour cela, ça ne m’atteint pas car un jour, tout cela n’aura plus d’importance.
Je t’ai menti. C’est la première fois que tu remontes le temps.
Autant dire, que cette décision était mauvaise, mais encore une fois, pas la pire que j’ai pu prendre.
C’était une erreur.
Des excuses ? Le pauvre vieux est quand même sur son lit de mort. N’oubliez pas.
J’ai pensé que tu pourrais nous montrer un chemin. Pas l’ancien, pas celui vers lequel on revient, mais celui qu’on ne connait pas. Je suis vieux, très vieux. Fatigué parfois. Raven, toi, Julie, vous avez tous ce dynamisme commun. On me reproche de ne donner aucune directive, aucune voie à suivre. Mais réfléchissez. Si je vous dis quoi faire et comment le faire, j’anéantirai tout espoir. Je n’ai pas besoin de moutons suivants mes pas. J’ai besoin d’électrons libres, indépendants, vierges de toute influence. Vous avez chacun des cartes en vous, une histoire, une connaissance, un pouvoir. Qu’importe comment ça se manifeste chez chacun. La solution, ce n’est pas moi. Je ne serais pas là si ça l’était.
Au fond, les Vagabonds c’est surtout une grande galerie de portraits, avec des personnes extrêmement différentes, complexes, voire compliqués, animés de tous les sentiments humains, des plus nobles aux plus vils, et sujets à toutes les erreurs. Chacune de ces personnes a sa place, chacun peut jouer son rôle et chacun possède une utilité pour le clan. Et surtout, on n’essaie de changer personne, même pas moi.
C’est le moment. Accrochez-vous.
[BBvideo=560,315]https://www.youtube.com/watch?v=DZdS2KKvwVo[/BBvideo]
Le San Djinn Barr frappe de plein fouet le vaisseau Elohim (je ne me rappelle plus du nom, désolée) s’enfonçant littéralement dans son flanc. Le choc est violent, mais pas plus que sa signification. Tout le monde sur le pont s’arrête un instant. Le San Djinn Barr est détruit, mais son sacrifice n’a pas été vain. Un trou immense s’est formé dans la coque du vaisseau ennemi. Leur dernier vaisseau. La bataille à distance est fini, les Skjaldmeyjar exultent. Enfin le corps à corps. C’est là que sort d’un coin - derrière une console - Harper et sa drôle de voleuse qu’il brandit toujours aussi maladroitement. Il regarde Hope, un sourire immense sur le visage et hausse les épaules.
Il fallait bien qu’elle serve un jour. Less me tuerait si elle connaissait la vie que je lui ai fait mener.
Il n’a jamais eu aussi peur, que le jour où il l’a rencontré pour lui demander ce beau bébé. Il rit à ce souvenir. Au final, il attrape la main de Hope qu’il sert contre sa poitrine et lui tape le dos de l’autre dans une étreinte fraternelle.
C’était sympa de te connaitre.
Il lui sourit puis se barre en se marrant. C’est pas comme si c’était un combattant, alors bon, il ne se fait pas trop d’illusion sur l’issue. Mais son camp est choisi depuis longtemps. Alors, aucun regret. Puisqu’il n’a pas été capable de retrouver Harahel, c’est peut-être lui qui le fera dans la mort. Cette idée lui réchauffe le coeur.
Tout le monde se met à quitter le pont pour partir dans la bataille. Reste Djinn, Hope et moi. Je souris à l’Amiral. Cela fait bien longtemps que Djinn connait l’issue de ce combat, mais il restait l’espoir, l’espoir que ce cycle soit le dernier.
Ne reste pas trop longtemps.
On se revoit sur le vieux port.
Une tape sur l’épaule de l’Izanaghis et il s’en va, comprenant que Hope est mon élu et ne cherchant rien d’autre. Et toi Hope, tu fais quoi ?
Tu es sûr que c’est ce que tu veux ?
Je ne le forcerais pas. Après tout, je n’ai pas fait que lui mentir. Si ce n’est pas lui, ce sera un autre, même petit Hope si ça s’avère nécessaire.