Fremont Street [Livna]

Les plus anciens casinos de Vegas se situent à Downtown au niveau de la célèbre Fremont Street. Face à la concurrence du Strip, le district s'est reconverti en un quartier d'affaires. Pari réussi puisqu'il regroupe les habitations des «hauts-salaires» de la ville ! De nombreux Nephilim y ont élu domicile.
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Satsobek Anahk

Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 31 août 2016, 19:01

Je ne suis pas habitué à vivre en ville et il me manque certains réflexes de citadins, ces réflexes qui vous rendent paranoïaques, qui vous guident vers la prudence. Habitué à vivre dans des villages peu peuplés où chacun se connaît, je ne me méfie pas assez des individus qui marchent derrière moi.

Je suis entré dans cette ruelle pour prendre un raccourci quand ce gamin de seize ans a surgi devant moi. A son regard, je comprends que je vais au devant de soucis. Je me retourne pour repartir, mais derrière moi, il y en a deux autres, même âge, même gabarit. Ils ne seraient pas impressionnants s’ils n’avaient pas des couteaux à la main.

Je reste totalement figé sur cet arme. Je la vois, elle me terrifie, me fige totalement sur place. Le premier me parle

— Joli blouson !

Je porte un blouson en cuir que ma mère m’a offert. Il n’a pour autant pas assez de valeur sentimentale pour que je risque ma vie. Alors, je commence à l’enlever quand celui devant moi s’approche et commence un mouvement pour me poignarder.

Je ne sais pas du tout me battre, mais j’ai lu dans son regard quelque chose de froid et de criminel. Il a armé son geste et mon corps a répondu à ma place. Sans réfléchir, j’ai mis ma main en barrage. Résultat, il me taillade un peu le poignet, mais rate mon ventre. La vue du sang semble le surprendre. Un des gamins derrière moi gueule :

— Mais qu’est-ce tu fous Garry ?

Mais tout cela entre par une oreille et ressort par l’autre. Je reste terrorisé par la lame qui s’est tâchée de rouge. L’adrénaline me brûle les joues, je le pousse. C’est vrai que c’est un gringalet, il titube en arrière et tombe. Je prends alors mes jambes à mon cou et file comme un dératé aussi vite que possible. Au milieu de ma course, je jette un coup d’oeil en arrière. L’un d’eux me court après et je ne sais pas du tout ce que font les deux autres. Mais c’est assez pour me faire peur. Je pique un sprint sur les cent mètres que compte la ruelle. Sous la peur, ma course ne doit rien avoir à envier à Hussein Bolt.

En quittant la ruelle, la veste à moitié sur l’épaule, je jette encore un coup d’oeil derrière moi, ils sont trois à me courser. Je veux reprendre ma course, mais voilà, à ne pas regarder devant moi, je me fracasse lamentablement sur une chaise d’une terrasse. Je n’avais pas compris que ma course m’avait ramené sur Fremont Street. Je vole littéralement sur plusieurs mètres et culbute avec fracas au sol. J’emporte un truc avec moi, une table ou je ne sais quoi. Je glisse encore sur quelques mètres et ma course s’arrête sur le dos contre une paire de bottes.

Je suis complètement sonné et regarde ce qui me fait si mal à la main. J’avais eu tellement peur que j’avais oublié cette entaille. Elle est profonde, le sang coule. Je suis une goutte qui perle de mon poignet et chute jusqu’à cette botte. Je relève alors les yeux. Ces bottes chaussent une femme, elle me regarde, très belle. Je reste totalement hypnotisé par son regard bleu d’une incroyable intensité. Je cligne des yeux une nouvelle fois, comme pour dissiper un mirage de ce désert.

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Livna Jones

Livna Jones

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Livna Jones

» 31 août 2016, 19:01

Downtown, mais qu’est ce qui ma prit de me rendre dans cette partie de la ville, ce quartier ne m’offre aucunement le luxe qui me va. Quartier populaire, où la classe moyenne de Vegas vient goûter à un luxe d’apparat et de mauvaise facture. On y trouve aussi, ceux qui n’ont pas les moyens de s’offrir le Strip, mais que voulez-vous, il faut de tout pour satisfaire le monde. Ma présence dans ce quartier n’est en rien la faute de qui que ce soit, si ce n’est moi. Malgré tout, je ne vais pas me plaindre, j’ai pu satisfaire quelques-uns de mes besoins, principalement celui d’Orgone. Le jeune homme qui m’a permis de me ressourcer, travaille comme serveur pour l’un des restaurants qui bordent cette rue, son appartement ce trouve à quelques pas de là. Je l’ai rencontré par hasard, lors d’une visite organisée dans nos studios. Il lui a suffi de me demander un autographe, d’ignorer la star de l’émission, pour que j’accepte d’aller prendre un verre avec lui. Après tout, n’est-ce pas de mon devoir, de garder le contact avec mon public. Physiquement, il n’avait rien d’extraordinaire, mais il possède un certain talent pour le dessin. Je n’ai pu, lui refuser d’aller voir ses œuvres, surtout qu’il avait fait plusieurs croquis de moi. Si je suis une fille facile, n’exagérons pas, mais l’affection qu’il me porte devait bien être récompensée. Il s’est montré être un amant correct, mais je ne m’attendais à rien d’autre. Peut-être que si j’avais utilisé mon pouvoir, mais il n’en avait pas donné la moindre envie.

Je sens le regard de certains hommes sur moi, certains me reconnaissent, mais ils sont encore rares. C’est ma beauté, mon assurance, qui attire leur attention, si je pouvais lire leur désir, je suis certaine qu’à cet instant, mon excitation serait à son comble. Je croise le regard plein de reproche d’une femme, je ne réagis que tardivement à son accoutrement, surprise de trouver une bonne sœur devant moi. Je lui souris, un sourire que je réserve à mes possibles amants, à cet instant j’exulte la luxure. Mon regard est moqueur, mais aussi mauvais, elle se signe avant de reculer et se détourner. Je la rattrape, un doute m’a saisi devant son comportement, elle se retourne mais avant qu’elle ne puisse parler, je lui chuchote quelques mots à l’oreille. Personne ne fait vraiment attention à nous, elle me quitte un sourire sur le visage. Le malentendu a été oublié, quelques rues plus loin, un bus va mettre fin à sa misérable vie, ne pouvant éviter celle qui allait se jeter sous ses roues. Que voulez-vous, je ne porte pas dans mon cœur, ceux qui porte les signes de celui qui a ordonné ma mise à mort et celle de mon frère. Ceci fait, je reprends mon chemin, d’une humeur plus légère, je décide même d’aller prendre un café à la terrasse d’un des bars qui parsèment Fremont Street.
C’est alors que le destin met à mes pieds un jeune homme des plus agréables. Mais sur le coup sa beauté m’échappe, sans mes réflexes, il aurait pu me renverser. Je vois le sang à son poignet, ainsi que les gouttes qui viennent s’écraser sur l’une de mes bottes. Son regard captivé par le mien, semble me croire irréelle, il cligne des yeux. Je quitte ses yeux pour m’intéresser au trio qui vient apparaître, puis au chaos que l’arrivée du beau gosse a créé. Les trois voyous disparaissent, oubliant leur proie et ne voulant pas attirer l’attention. Je les ignore, ils ne sont rien, tout juste des gamins, en tout cas rien d’intéressant, sauf pour l’un d’entre eux. La violence que je lis dans son regard, ne me laisse pas indifférente, mais il est trop jeune, il ne m’apporterait rien.

Des badauds regardent la scène, certains chuchotent, le serveur remet la table et la chaise debout, plus agacé par la tasse cassée que par l’état de celui qui se trouve à mes pieds. Mon regard revient vers ce dernier, le fait qu’il reconnaisse ma beauté, adoucit la perte de mes bottes. Je luis tend ma main pour l’aider à se relever.


… « Vous comptez rester à mes pieds encore longtemps ? Et puis il faudrait penser à bander votre blessure » …

Mon sourire, mon regard, sont montés de quelques degrés, ce que j’ai deviné chez l’un de ses agresseurs a réveillé un nouvel appétit. Mais est ce que la victime pourrait le satisfaire, je ne le pensais pas. Il était clair qu’il n’y avait aucune sauvagerie, violence, en lui. Mais je devais reconnaître que face à des adversaires en surnombres, la fuite n’était pas une mauvaise idée et que le courage aveugle n’était pas de mise. Mais à cet instant, il ressemblait trop à une victime pour réveiller quoi que ce soit en moi. Le ton de ma voix, même s’il était naturellement sensuel, avait quelques saveurs de moquerie dans ma question. Quand à ma constatation, elle n’était rien d’autre. Je me permis malgré tout de goûter, la souplesse de son corps, la force de ce dernier, lorsqu’il se relevait, détaillant ce dernier. Il était beau et nombreuses devaient être les filles autours de lui. Je lui tends un mouchoir en tissu, pour qu’il puisse bander sa blessure. Je ne suis pas une créature au cœur froid, il faut bien faire de temps en temps preuve de générosité.

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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 31 août 2016, 19:01

Pour la première fois de ma vie, je ressentais un sentiment intense. Oh, je vous rassure, je ne suis pas du genre à tomber amoureux de la première femme croisée. En fait, je ressens une toute autre ivresse que celle de l’Amour avec une initiale majuscule. Il s’agit d’un sentiment d’exaltation très étrange. La douleur se mêle à l’adrénaline. Ma vie composée de voyages reste néanmoins assez sobre. Les sensations fortes de ce type sont très rares et celle-ci se résume à un mot : ouah !

Je pourrais en dire autant de la femme qui me regarde. Très belle, elle m’observe avec ce que je prends pour de la patience. Mon attention est détournée par le serveur qui semble agacé pour de la vaisselle cassée. Elle s’est pulvérisée si bien que j’ignore ce que cela pouvait être. Assiette et tasse, peut-être vu la couleur.

— Vous comptez rester à mes pieds encore longtemps ? Et puis il faudrait penser à bander votre blessure.

Habituellement timide, je n’aurais pas prononcé le moindre mot dans des circonstances normales. Mais toujours sous le feu de l’adrénaline, je m’entends prononcer ces mots comme s’ils s’échappaient d’un autre homme.

— L’idée a son charme. Merci.

J'accepte sa main tendue et me redresse rapidement, facilement même. Un peu trop, je vois trente-six chandelles qui dansent autour de moi. L’adrénaline coule dans mes veines et altère même mon corps. Je prends le mouchoir en tissus. Je sais que je vais lui pourrir, mais l’entaille est assez profonde. J’ai du mal à bouger les doigts. Je vais certainement devoir me rendre à l’hôpital. Mais l’adrénaline me fait oublier la douleur. Elle agit comme une drogue en moi. J’ai jeté un coup d’oeil derrière elle. Mes agresseurs ont fui. Je pourrais m’enquérir d’aller porter plainte. Mais à quoi bon ? Qui les retrouvera ? Et puis j’ai toujours appris à m’enrichir de mes expériences et cette sensation vaut son pesant de remerciements.

— Et pour la vaisselle, vous compter faire comment ?

Le serveur nous interrompt. Je l’observe un peu surpris par sa remarque.

— Je vais vous la rembourser.

Je fouille avec ma main gauche valide dans ma poche, mais c’est compliqué. Mon porte-feuille se trouve dans la poche intérieure de ma veste, du même côté. J’essaie avec la main pansée, mais c’est impossible. Je regarde la jeune femme et ouvre la veste

— Vous voulez bien sortir mon porte-feuille, s’il-vous-plait ?

Je n’ai pas réfléchi, c’est l’adrénaline qui parle. En temps normaux, je me serais confondu en excuse, j’aurais même baissé les yeux en temps normal, là je la regarde tout naturellement.

— J’aimerais aussi vous payer votre addition, Mademoiselle. Je ne voulais pas vous priver de votre thé.

Oui, alors, pourquoi un thé ? Je suis assez cliché quand même. Pour moi, les mecs boivent du café, les femmes du thé. Même si, moi, j’adore le thé. Certains téléspectateur sont certainement fans de cette très belle femme, certains savent peut-être le nombre de sucre qu’elle met dans son café ou son parfum de thé préféré. Pour moi, il s’agit d’une illustre inconnue, très belle certes, mais une illustre inconnue quand même. Je ne regarde pas du tout la télévision. Si j’ai observé le journal télévisé quand il y a eu ces incidents à l’entrée de la ville, cette explosion. Mais c’est tout. Livna Jones est pour moi une parfaite inconnue. Parfaite par sa beauté, toutefois.

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Livna Jones

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Livna Jones

» 31 août 2016, 19:02

Il semble surpris par son comportement, moi je ne vois rien de spécial dans celui-ci, mais je suis assez critique envers les hommes et principalement les humains. Rare sont ceux parmi eux qui trouvent grâce à mes yeux, mais j’ai appris à cacher la garce que je suis à ces derniers. En règle générale, seuls mes cousins ont le plaisir de me voir telle que je suis, même si là encore j’ai appris à mettre de l’eau dans mon vin, comme on dit. Le seul moment où je me montre honnête c’est dans les rapports sexuels et encore je dois parfois me refréner afin de ne pas les briser, les épuiser. Ceci explique surement le choix de mes partenaires, mais là n’est pas la question. L’homme qui se tient devant moi, risque de perdre connaissance à n’importe quel moment au vu du sang qu’il a perdu et de la vitesse à laquelle mon mouchoir se teinte de rouge.
Le serveur interrompt l’élan du blessé, s’inquiétant plus pour sa vaisselle que pour l’état de celui qui s’est fait agresser. Ah la nature humaine, ils me surprendront toujours et resteront un mystère pour moi, capable du pire, d’actes de pur égoïsme, mais aussi d’une bonté rare, supérieure à celle des anges. Je ne le croie pas, il compte vraiment payer pour la casse, après tout c’est son choix. Je récupère donc son portefeuille et en sort quelques billets que je lance au serveur, avant de m’adresser à l’idiot qui me fait fasse. Ce dernier doit venir d’un endroit, perdu où tout le monde est gentil et naïf. Le ton de ma voix n’est pas froid ou cassant, juste désolé.


… « Vous n’aviez pas à payer, ils sont assurés » …

Je lui offre malgré tout un sourire, lorsqu’il se propose de me rembourser le thé que je n’ai pu boire. Cette proposition ne me surprend pas, même si la raison de celle-ci peut être différente de celle de ce genre de proposition. Il ne cherche pas seulement à me séduire ou à préparer le terrain pour une approche, il désire se comporter comme il faut. Je suis parvenue à mettre le doigt, sur quel genre d’homme, il était. Il fait partit de cette catégorie qui essaye de se comporter comme il se doit. Il fait preuve de respect, de courtoisie, de politesse, ne voulant vexer ou froisser personne. Je ne saurais dire, si j’apprécie ou pas ce comportement. Mais une chose est certaine, c’est que ce n’est pas quelque chose à laquelle je suis habituée. Il me semble honnête et sincère dans sa démarche, alors que la plupart cacherait derrière celle-ci des intentions moins honnêtes. Puis-je laisser un tel homme, se vider de son sang, juste pour voir jusqu’où il est prêt à aller pour m’impressionner.

… « Avant toute chose, on doit vous conduire à l’hôpital, on verra pour le verre plus tard » …

Voilà que je viens de m’engager à boire un verre avec lui, disons que c’est le jour dans l’année durant lequel je suis une gentille fille. On oublie la nonne que j’ai envoyée sous les roues d’un bus. Laissant le serveur ramasser les billets, je siffle un taxi. Il ne faut pas longtemps pour qu’un véhicule s’arrête à notre hauteur. Je pousse presque l’inconnu dedans, avant qu’il ne se propose d’aider le serveur, ou s’excuse pour je ne sais quoi d’autres. J’ordonne au chauffeur de nous conduire à l’hôpital le plus proche, ce qu’il fait non sans rechigner au sujet des possibles taches de sang. Mais il se tait, acceptant de faire preuve de générosité lorsque je lui suggère cette idée. La course sera gratuite, comme quoi, il y a encore des gens soucieux de leurs prochains dans cette ville, même s’il faut légèrement les pousser à prendre les bonnes décisions. Profitant du trajet, je commence à faire connaissance avec celui qui a saigné sur mes chaussures.

… « Alors comment s’appelle notre malchanceux ? Et comment a-t-il hérité de cette blessure ? » …

Le chauffeur, ne prête aucunement attention à nous, concentré sur le fait de suivre mon ordre et nous conduite à l’hôpital le plus prêt gratuitement et sans rechigner pour les taches de sang.

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Satsobek Anahk

Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 31 août 2016, 19:02

Quel caractère ! La façon dont elle jette l’argent au serveur me surprend énormément. J’aime beaucoup, j’adore même. J’ai été blessé par la façon dont il m’a parlé. Je n’ai pas su quoi répondre. Je trouvais vraiment déplacé de sa part qu’il me parle du prix d’une tasse et de sa soucoupe, alors que j’étais blessé.

Alors, quelque part sa réaction m’a flatté. Son insolence m’a plu, elle a remis à sa place cet homme et les autres clients de la terrasse ont semblé apprécier sa répartie.

Hôpital ? Le mot résonne en moi. Ai-je vraiment besoin d’aller à l’hôpital ? Je perds quand même pas mal de sang. Je regarde la plaie, elle est profonde, et mine de rien, je n’arrive pas à bouger le bout de mes doigts. Les tendons sont-ils touchés ou est-ce l’engourdissement à cause du manque de sang ? Elle a raison. Je dois aller à l’hôpital.

Je regarde le serveur s’agenouiller pour ramasser l’argent.

— Décidément les hommes sont souvent à vos pieds…

Oui c’était méchant envers le serveur. Je n’ai pas l’habitude d’être ainsi, cela ne me ressemble pas du tout. Mais elle m’en a donné la force. J’ai été blessé, choqué qu’il ose comme cela me parler de cinq malheureux dollars, alors que j’étais blessé. Cela me fait du bien de réagir ainsi. Je cligne des yeux, la magnifique tornade vient de me faire monter dans un taxi. Ai-je rêvé ou a-t-elle parlé de boire un verre avec moi ?

La douleur commence à devenir désagréable, alors j’oublie momentanément cette histoire de verre et le souvenir de ce serveur s’efface de mémoire doucement. Elle me demanda mon nom et en attendant ma réponse me nommait le malchanceux.

Je n’arrivais pas à me considérer malchanceux. Je la regarde un peu trop longtemps. Elle est d’une beauté époustouflante. Je réalise que c’est la plus belle femme que j’ai vue de toute ma vie. J’ai pourtant voyagé. Mais elle dépasse toutes les autres et de très loin. C’est en fait la première fois que je croise un Nephilim. Je ne suis pas subjugué, je n’ai pas perdu mes moyens. Je la trouve magnifique, mais je reste maître de moi pour une fois. Je cherche un trait d’humour, mais je me perds dans la clarté de ses yeux. Au moins mon regard ne se perd pas sur sa poitrine.

— Kayden ! Kayden le chanceux.

Bon niveau humour, je laisse à désirer. Mais elle a sans doute compris.

— Je voulais me faire remarquer, j’y suis peut-être allé un peu fort.

Les blagues les plus courtes étant les meilleures, je préfère reprendre un peu de sérieux et de contenance.

— J’ai voulu prendre un raccourci. Je ne pensais pas le quartier dangereux. Trois gars voulaient me voler mon argent. C’est marrant, mais je ne me suis jamais senti aussi vivant que maintenant. Ça vous a déjà fait cela ?

C’est vrai que ma question est assez étonnante. En tout cas, je me la pose. Et non, cela ne m’est jamais arrivé d’avoir aussi peur, d’être aussi exalté par cette sensation intérieure. Elle me transcende et me porte. En temps normal, j’aurais été incapable de réagir ainsi et de poser cette question :

— En tout cas, je suis content que ce soit arrivé. Je n’ai jamais croisé une femme aussi fascinante que vous.

Je ne parle pas de sa beauté. Oh, quand elle est montée dans le taxi jaune devant moi, j’ai admiré ses courbes. Irrésistible. Je suis timide, mais je sais reconnaître une belle femme. Je parle de sa réaction et je m’en explique aussitôt.

— J’ai adoré votre réaction. La façon dont vous avez remis le serveur en place. Merci ! Vraiment ! Franchement, m’ennuyer pour une tasse et une soucoupe, il était gonflé.

D’ailleurs, pourquoi le chauffeur de taxi ne râle pas ? Ses sièges ne sont pas en cuir, mais en sky. Pourtant je risque de les tâcher de sang. La plaie ne se referme pas comme par magie et du sang perle de ma main. J’ignore qu’il est sous l’influence d’un sort. Cela ne peut pas me traverser l’esprit. Je suis néophyte, je ne sais pas que des êtres magiques soient parmi nous. Je me dis qu’il est pressé d’arriver, qu’il est serviable.

— Je peux connaître votre nom, s’il-vous-plait ?

Je ne suis pas en train de la supplier. Je suis simplement poli. Par contre, la tête tourne, je recommence à voir des chandelles. Je ne me vide pas de mon sang, je saigne, mais pas à ce point. Mais la douleur commence à brûler ma main. Mon esprit revit la scène. Je ne me souviens pas du visage de mes agresseurs. J’ai été bien trop impressionné par cette lame. Je la sens de nouveau me déchirer la peau. Ce souvenir me fait frissonner.

— Vous êtes vraiment belle. J’ai jamais vu de femmes comme vous.

Oui alors là, je devais m’imaginer en train de mourir. Je devais me dire qu’il fallait que je lui dise avant de mourir. Enfin, je crois. Car j’ignorais totalement où j’avais pu trouver le courage de lui dire cela.

Je ferme une seconde les yeux quand le taxi tourne assez violemment sur la droite. Je rouvre les yeux et je vois au loin un panneau indiquant l’entrée des urgences d’un hôpital.

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Livna Jones

Livna Jones

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Livna Jones

» 31 août 2016, 19:02

Kayden, son prénom est agréable, je joue avec lui, le prononçant presque dans un murmure. Comme il devrait être agréable de le susurrer à son oreille, dans un souffle emplit de désir. Mais si ce prénom à quelque chose, le comportement de celui qui le porte est moins sexy. Je ne suis pas habitué aux gentils garçons et ne cherche que rarement leur compagnie. Mais bon je me suis engagée envers lui et je ne vais pas l'abandonner. Aurais-je un côté, doux et délicat, cela me surprendrait, mais disons, qu'il s'agit de mon côté angélique. J'aurais éclaté de rire à cette pensée, si la situation était tout autre. Je n'allais quant même pas rire alors que mon blessé, m'expliquait son aventure.
Je n'avais prête aucune intention au trait d'humour qu'il avait tenté de faire, juste un sourire entendu. Je ne suis pas très charitable, il est clair qu'il n'est pas un séducteur, cherchant à faire l’intéressant. Il essaye juste de se donner une certaine contenance, mais comme je vous l'ai déjà dit, je ne suis pas attirée par ce genre de personne. Sa question me fait sourire, oui j'ai déjà ressentit le désir de vivre devant un danger mortel et ce plus d'une fois. Mais je ne vais pas partager avec lui ces expériences.

… « Non, mais j'ai déjà croisé des personnes ayant vécut cela, certaines y ont pris goût et en ont payé le prix » …

Après avoir connut, une expérience telle que celle-ci, le désir de vivre devient plus fort, mais aussi celui de profiter d'elle. Ce désir donne souvent une saveur des plus agréable à l'orgone et il m'est arrivé de fréquenter des trompes la mort, juste pour celle-ci. Mais je dois aussi dire, qu'avec eux j'ai connus des nuits des plus torrides. Mais ces personnes sont faites d'un matériau dont ne me semble pas fait le gentil Kayden. Mon sourire devient plus chaud devant son compliment.

… « J'en suis certaine, il existe que peu de femmes comme moi » …

C'est ma réaction envers le serveur qui me rend fascinante à ses yeux, je suis déçue. Il doit vraiment venir d'un autre monde, pour être fascinée par ma réaction. Mais je lui cache ma déception, de toute façon, elle n'est que temporaire et sans importance.

… « Je n'apprécie que peu les butors. Mais vous auriez dut réagir, même si jouer au prince charmant ne me dérange pas » …

Je ne suis pas certaine que ma comparaison soit des plus adéquates, elle pourrait être porteuse d'un sous-entendu, concernant sa masculinité. Mais que voulez-vous, il semble appartenir à une espèce d'homme, à laquelle je ne suis pas habitué. Je ne suis pas habitué aux gentils garçons, tout ceux que je connais ont une idée derrière leur comportement à mon égard. Sa question, me fait remarquer que je ne me suis pas présentée. L'idée de rester une inconnue, l'ayant sauvé, ne me déplaît pas, mais elle me semble idiote, au moment même où je l'ai.

… « Liv, ravie de vous connaître Kayden » …

Je lui fait mon sourire le plus amical, mais ce dernier se fige lorsque je constate que cet agneau commence à subir le contre-coup de son agression. Il s'enfonce dans l'inconscience, la perte de sang n'étant pas la principale raison à cela. Mais maintenant qu'il est au calme, l'adrénalyne n'agit pas et ne compense plus la baisse de tension dont sa blessure est responsable. Par chance l’hôpital n'est pas loin, le chauffeur de Taxi suivant mes ordres, nous dépose devant les urgences. C'est à ce moment que mon blesser, semble retrouver un peu de force. J'ouvre la porte du véhicule et l'aide à sortir, le soutenant. Sans ma force de nehilims, j'aurais connut bien des soucis. Mais je fais malgré tout attention à ne pas faire montre de celle-ci. Par chance une infirmière apparut, sûrement afin de prendre sa pose cigarette, au vu du paquet qu'elle tient à la main. Elle nous voit et vient à mon aide, j'ai faillit oublier le Taxi, ce dernier regarde dans ma direction, je sort quelques billets et lui tend, mettant fin par la même à la suggestion dont il est victime. Il me remercie et repart, me laissant sur le parvis de l'hôpital. Pendant ce temps, l'infirmière à fait son devoir, je la voie pousser Kayden sur un fauteuil roulant. Je me dirige vers l’accueil, il me reste des démarches administratives à faire, avant de le rejoindre. Je prend à ma charge les frais, je possède une excellente couverture médicale, même si je ne l'utilise que peu, un des avantages de ma nature. Ceci fait, je retourne vers ma princesse, c'est méchant de ma part d'avoir une telle pensée. Kayden est entre les mains d'un médecin, ce dernier donne des consignes à l'infirmière et pose des questions à son patient. Je reste un peu en retrait, il y a de fortes chances que d'ici plusieurs minutes, je doive répondre à quelque questions. Puis viendra le tour des forces de l'ordre qui seront sûrement avertis. Je décide donc de rester, continuant mon rôle d'ange gardien.

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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 31 août 2016, 19:03

Ma vue se trouble, c’est dommage, je trouve cette femme vraiment belle et son assurance me captive. Quand elle me dit que peu de femmes sont comme elle, mon esprit s’évade. Je pense à toutes ses femmes si singulières et intéressantes que j’ai rencontrées. Je n’ai jamais osé les aborder. Toujours en vadrouille, je me mentais. Je préférais croire que je ne voulais pas trop me lier à elle de peur de l’inéluctable séparation. En réalité, je suis un timide maladif.

Je la regarde, ma vision laisse place à un voile noir. Je n’ai pas perdu beaucoup de sang, mais la douleur, le fait de ne rien n’avoir mangé ce matin, la poussée d’adrénaline et la chute de tension ont eu raison de ma fragilité d’être humain.

La lumière revient quand un homme me masse le foie. À chaque pression, la lumière revient, le visage flou du médecin s’efface avant de revenir plus net. J’ai perdu connaissance, je cligne des yeux, je suis dans un hôpital. Je regarde ma main, elle est pansée. J’ai perdu la mémoire de la dernière heure, j’étais à peu près conscient en entrant dans l’hôpital, mais je ne me souviens que du taxi et du visage de la jeune femme. Le médecin me parle de ma main. La blessure est surperficielle, ce qui blesse un peu mon orgueil, mais me rassure. Aucun tendon, aucun nerf, aucune artère n’ont été sectionnés par la lame.

Le médecin m’interroge, je mens, il ne me croit pas. Quelqu’un entre dans la pièce, le médecin l’aperçoit entre les rideaux mal fermés.

— Qui êtes-vous ? demande le médecin à l’inconnue.
— Le prince charmant, je réponds machinalement, amusé par une phrase dont le souvenir a franchi la nébuleuse de mon inconscience.

Le médecin se retourne vers moi et s’inquiète.

— Vous allez peut-être faire un scanner, finalement. Vous êtes sûr de ne pas vous être cogné après vous être coupé ?
— Non, non tout va bien. C’est à cause d’une remarque qu'elle a faite dans le taxi.


J’allais précisé son nom pour prouver avoir toute ma tête. Seulement, son nom, je ne m’en souviens plus. Ce souvenir est resté dans le brouillard, derrière moi.

— J’aimerais que vous restiez une nuit en observation.
— Et moi, j’aimerais partir. Je vais rentrer chez moi et m’allonger, promis.


Je mens comme un arracheur de dents, j’ai une très mauvaise couverture santé et je sais combien les soins peuvent vous ruiner dans ce pays individualiste. J’ignore que Livna s’est occupée de tout. Le médecin pense me dissuader en me faisant signer une décharge. Je la lis, c'est déprimant, mais je la signe rapidement. Mon compte en banque tire déjà la gueule à cause de l’ordinateur que j’ai dû racheter. Ce serait un comble pour une main à soigner que d'y laisser un bras.

Une signature plus tard, je ressors de la salle donc. Cela va mieux, beaucoup mieux. La nausée a disparu, ma vue est nette. Ma main me pique un peu et mes doigts sont engourdis par l’anesthésiant local. Le médecin m’emmène en fauteuil roulant jusqu’à l’entrée, protégeant l'hôpital d'une éventuelle chute de ma part. Il pourfend mon ego en plein cœur, me ridiculise devant l'inconnue. Il dépose ma décharge à la secrétaire, je me lève pour connaître l’addition sans doute aussi mordante que la lame du couteau.

— Tout a été pris en charge, Monsieur.

Je fais une drôle de tête, mais ne demande pas mon reste. Une fois dehors avec Livna, je la regarde. Bon sang ce que cette femme peut être belle. Qu’est-ce que je voulais lui dire déjà ? Je ne sais plus, merde... Ah oui !

— Je sais que vous n’aimez pas les butors, mais je ne peux pas accepter que vous…

Je réalise que je m’apprête à lui mentir. Autant mentir au médecin ne m’ennuie pas, autant à elle, si.

— C’est sympa de votre part. Je … Je prends mon courage à deux mains. J’aimerai vous mentir, trouver un prétexte pour qu’on se revoit. Mais je ne veux pas vous insulter par un mensonge, surtout que je suis pas crédible pour deux sous. Je mens mal, le médecin n’a pas cru un traitre mot de ce que j’ai dit… Je vous proposerais bien de vous rembourser. Je le ferais, hein si vous voulez. Mais en fait… J’ai pas envie de partir par là… Je désigne l’aéroport de la main pansée et de l’autre le nord … et que vous vous partiez par là. Je sais que vous n’aimez pas les butors, et quelque chose me dit que ça doit être pire avec les pots de colle...

J’inspire pour me donner du courage.

— Vous voulez bien me laisser une chance de vous faire la cour ?

Vous faire la cour ??? Non mais Kayden, t’es vraiment qu’un boulet !!!

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Livna Jones

Livna Jones

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Livna Jones

» 31 août 2016, 19:03

Les humains si faibles et pourtant capable d'une force hors du commun. Il est intéressant de voir comment ils se comportent face à celle-ci, lorsqu'elle leur est révélée par ce qui est de plus intime, leur corps. Mais ce que je trouve le plus impressionnant, c'est la force que certains montrent pour les autres. L’hôpital est un lieu fascinant pour cela, on peut voir cette force à l’œuvre parmi les membres du personnel soignant. Pendant que celui dont j'ai pris la charge, se fasse poser quelques points, j'observe le ballet des infirmiers, qui se déplacent d'un patient à un autre, d'une urgence à une autre. La présence de Kayden, ici semble déplacée, mais c'est ainsi que fonctionne le système. Dans ce service des urgences, on croise des mères inquiètes pour leur enfant qui a fait une mauvaise chute, ou qui à un peu de fièvre, des accidentés ou encore un voyou qui à eu des démêles avec un rival. Il est impressionnant de voir que le personnel médical, gère tout ce chaos sans jugement moral . On pourrait penser que tout ses efforts sont vains, après tout, ils sont tous condamnés à mourir, à souffrir et à tomber malade. Mais je reste admirative de ce désir de vaincre leur état d'éphémère dans ce monde.

Une infirmière me reconnaît et vient me demander un autographe, durant sa pose. C'est avec un sourire que je lui concède ce plaisir. J'aime que l'on me reconnaisse, après tout n'ais-je pas choisit ce métier pour satisfaire ce besoin. L'autographe obtenue, elle disparaît, happée par l'effervescence du service. Las Vegas est une ville qui peut se montrer violente et brutale, et c'est ici qu'arrive ses victimes. En parlant de victime, voilà que celui dont j'ai pris la charge me rejoint, Un bandage recouvre la blessure et les quelques points de suture qui on dût être nécessaire. Il semble aller mieux, il a retrouver des couleurs. Je ne me sens pas particulièrement rassurée, il faut dire que je n'étais pas inquiète, ils ont beau être faibles, ce n'est pas avec ce genre de blessures que la mort serait venue le chercher.

Il cherche ses mots, ne semble pas encore déterminé quand à la suite qu'il veut donner à notre rencontre. Je n'ai pas oublié qu'il s'est proposé de rembourser, le thé que je n'ai put boire. Un sourire apparaît sur mon visage, lorsque je remarque les regards de certains. Mon identité est dévoilée, quelques portables se dressent, je les ignore. Je sais que des questions vont naître de ma présence en ce lieu, surtout avec un inconnu à mes côtés. Quelques sites de potins relaieront cette nouvelle, une certaine partie de la média-sphère s'agitera et mon nom y apparaîtra, se nourrissant de supposions. Mais cela ne durera pas, mais il en restera une trace, qui pourra être suivit sur la planète entière. Ainsi, les risques que je disparaissent de la mémoire s’amenuise. Je crains l'oubli, mais je sais que ce besoin que j'ai peut se retourner contre moi. Certains peuvent me reconnaître, me retrouver, amis comme ennemis, mais ma vie ne serait pas acceptable sans ce risque. Les paroles de celui qui se tient à mes côtés, me ramène à l'instant présent. Je ne sais comment réagir à son comportement, à cette manière d'avancer tout en semblant prêt à reculer. Je retient un soupir, ce que les hommes modernes peuvent être fatiguant. Je ne suis pas honnête, il y a toujours eu des hommes agissant de la sorte. A la place, je laisse apparaître un sourire radieux et quelque peu moqueur.

… « Avant de savoir si je vais vous laisser me faire la cours, payez moi un café. Après tout, ne vous êtes vous pas engagé, à remplacer celui que vous avez renversé avec la table » ….

Je laisse en suspend la question des pots de colles, après tout il en existe de tout type et certains sont biens utiles. En me dirigeant vers la station de taxi, je l'invite à me suivre afin qu'il décide de la direction qu'il veut prendre. Je n'ai pas encore décidé de son sort, vais je l'abandonner ou bien assumer mon choix en lui étant venu en aide. Malgré les siècles et les drames, j'ai gardé quelque part un peu de cette noblesse qu'avait ma lignée dans les premières heures de son existence. Noblesse qui nous pousse à prendre soin des faibles, mais qui a disparut ou du moins c'est corrompus au contact des péchés humains.

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Satsobek Anahk

Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 31 août 2016, 19:04

Je parle et me rends bien compte que quelque chose cloche. Je n’ai pas remarqué dans l’hôpital l’attitude des gens et leur comportement vis-à-vis de Livna. Par contre, à la sortie, l’insistance des regards commencent enfin à m’interpeller. Je me réjouis d’abord qu’elle accepte de prendre ce café avec moi. Mais quelque part, je me demande pourquoi. Je trouve mon comportement assez pitoyable, en réalité. Alors, pourquoi ?

À la qualité des vêtements qu’elle porte, aux détails, cette femme n’est pas à un café prêt. Je lui ai ruiné son thé. Elle ne doit pas être du genre à s’inquiéter de son coût. Par contre, elle aurait pu être agacé parce que j’ai empiété sur son temps de pause, son moment de repos. Beaucoup de gens considèrent la dégustation du thé ou du café comme un moment de calme, de quiétude, voire même de réflexion. Je l’imagine comme une femme n’ayant pas à faire attention à ses comptes en banque en fin de mois, mais comme une femme très pressée, très soucieuse de son temps et elle m’a consacré beaucoup de temps. Quelque part elle a envoyé le modèle d’individualisme que je me faisais des américains.

Elle compte en passer encore un peu. Pourquoi ? Nous marchons côte à côte vers la tête de station des taxis. Sur le chemin, il y a donc ces deux hommes qui la regardent avec insistance et cela m’intrigue de plus en plus. C’est vrai, Livna se distingue par sa beauté, mais c’est tout de même étrange. Quasiment arrivé à la station, je remarque un autre homme prendre une photographie avec un appareil plus professionnel. Les indices se multiplient. Je comprends enfin que je suis avec une célébrité quand quelqu’un lui demande un selfie. La jeune femme déclare être une admiratrice. Je la laisse gérer et observe les inconvénients de la célébrité, je jette un œil au kiosque à journaux des fois qu’elle soit en première page d’un magazine d’actualité. Non, rien, faut pas rêver non plus.

— Oh merde !

Eh bien si ! Justement ! Je vois un magazine où elle est en photo. Je rêve ? Je m’approche, prends le magazine. Avec mon bras en écharpe, je ne peux pas le feuilleter sur place. Pas sûr que la vendeuse du kiosque apprécie non plus ! Alors, je l’achète. C’est compliqué de récupérer de la monnaie avec cette main en écharpe. Je la retire et la jette. Je ne garde que les pansements, évidemment. C’est bon, je me suis entaillé la main, je n’ai pas une triple fracture de la clavicule. Selon les médecins, cela permet de garder la main surélevé et d’éviter que la pression sanguine ne me fasse mal sur la coupure. Je vais jouer à l’homme et arrêter de jouer au gamin. Exit donc l’écharpe. Après ces quelques péripéties et cet achat, je reviens vers Livna, le magazine sous le coude. Elle a fini son selfie.

Je souris en lui ouvrant la porte et je la laisse monter dans le premier taxi, je n’ai toujours pas décroché un mot à ce sujet. Je me trouve ridicule et j’aimerais retrouver cet état de grâce lors de l’agression. Je me suis senti vivant, comme durant mes voyages, mais avec un truc en plus, le goût de ma vie. J’ai toujours aimé écouter les autres durant mes périples. Mais en cet instant, j’avais eu goût pour ma vie, ma vie à moi. J’avais senti l’adrénaline et cela m’avait permis de parler plus librement à Livna. Maintenant, retombant dans mes travers de timidité, me voilà à demander l’autorisation de lui faire la cour. Ah bravo pour l’expression ! Je ne m'en suis toujours pas remis.

Heureusement, Livna ne semble pas femme à se moquer facilement. Sa réponse avait été douce et nous mène donc vers un café. Le chauffeur me demande où nous allons. Bonne question ! Je connais rien à cette ville, je travaille un peu trop en ce moment pour prendre le temps de vivre, à croire que je me fais absorber par le rythme de vie des habitants de Las Vegas.

Changeons ! Je n’y connais rien en café, mais j’ai souvent vu des touristes se balader avec de grands verres des Starbuck Café.

— Trouvez-nous un Starbuck Café !


Il tire un peu la tête, sans doute parce qu’il y en a énormément à Vegas et que le trajet va être court. Mais tant pis. Le taxi démarre. Je me tourne vers ma voisine.

— Je me demandais pourquoi tout le monde vous regardait de la sorte.


J’ouvre le magazine et le feuillette avec elle. Je la laisse regarder, le magazine est entre elle et moi et je peux sentir la douceur de son parfum. Avec difficulté, je fais comme si je n'avais pas été touché par cette proximité et vais directement sur l’article qui parle de la présentatrice télévisée et je lis à voix haute. Ce n’est pas de la presse people comme celle qui me mettra en couverture demain au côté de Livna, mais un article qui présente la carrière de la journaliste.

— Vous l’avez lu ?

Encore une question idiote Kayden ! Un article parait sur toi et tu l’ignores ? Elle a même du en recevoir une copie avant sa publication. Je parcours les lignes et découvre la caractère public de la présentatrice et surtout de la journaliste. Il ne s’agit pas d’une publicité, le journal n’hésite pas à mettre en avant certains de ses défauts. Il y a évidement les défauts qui vont avec ses qualités. Perspicace et courageuse, elle se révèle aussi être pugnace, voire têtue. Le journal précise aussi qu’elle n’est pas du genre à prendre des gants et il porte un regard sévère sur un défaut majeur, elle manquerait d’altruisme et parfois d’humanité.

— Dites donc, il n’est pas sympa avec vous ! Dans la vie privée vous semblez quand même altruiste. Tout le monde ne m’aurait pas accompagné à l'hôpital.

J’en discute avec elle tranquillement. Je me demande comment elle réagit à cet article, je suis curieux. J’aime beaucoup comprendre les gens et dans ce domaine, l'écoute, je suis comme un poisson dans l’eau avec tout mes voyages. Je poursuis ma lecture qui parle de sa vie privée. Là, le journaliste explique s’être heurté à un mur. Il précise avoir pu apprendre qu’elle était célibataire et ne semblait pas avoir de temps pour un homme dans sa vie. Un peu fleur bleu, j’y lis là qu’elle est célibataire. Je me garde bien de faire une remarque, je ne suis pas des plus doué pour draguer, mais je sais quand même ne pas être un boulet. À propos de boulet, je rajoute :

— Dites-moi, vous n’avez pas peur que le paparazzi qu’on a vu tout à l’heure publie des photos de nous. Vous voulez peut-être twitter quelque chose qui vous serve d’alibi, non ? Ou alors, vous vous en moquez ?

Après tout c’est possible ! Je réalise qu'elle est très mystérieuse. Cela rajoute énormément à son charme. Mais sans cette article et ces badauds, je n'aurais rien su d'elle.

— Vous êtes toujours aussi mystérieuse ?

Qu'est-ce qui me prends de poser ce genre de question ?

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Livna Jones

Livna Jones

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Livna Jones

» 31 août 2016, 19:04

Ma demoiselle en détresse semble avoir trouvé une réponse aux questions qu'il pouvait se poser sur moi. Il achète un magasine qui à mit mon visage en couverture, bon choix, ma beauté peut attirer les acheteurs. Mais cela me ramène à mes pensées, sur le monde moderne et la vitesse à laquelle les choses évolues. Comme je l'ai déjà précisé, cela ne me dérange pas, mais à une autre époque, il en fallait bien plus pour attirer les feux des projecteurs sur soit. Mais aujourd'hui, les humains ont créé un monde de l'immédiat, de la starification instantanée. Une aire où une parfaite inconnue sans l'ombre d'un talent, peut devenir une icône du jour au lendemain. Mais cela n'est pas mon cas, j'ai un bout de carrière derrière moi dans le monde des médias, même si ce n'est qu'en arrivant à Végas que celle-ci à prit son envol. Il est normal que la presse spécialisée s’intéresse à moi, après tout j'ai la beauté, la jeunesse et une réussite professionnelle assez impressionnante, starlette de la météo, je suis devenue journaliste et présentatrice télé d'une des plus puissantes chaînes américaines.

Pendant qu'il finit son achat, une fan vient vers moi, me demandant de prendre une photo avec elle. J'accepte avec plaisir de satisfaire le désir de cette inconnue, après tout elle a eu le courage de venir vers moi, de plus il faut bien satisfaire ses fans, sans eux je ne serais pas grand chose. Nan, je plaisante, je n'ai pas besoin d'eux, mais d'un certains côté soigne mon angoisse d'être oublié. Je m'amuse à faire des grimaces à rendre cette photo moins froide et impersonnel. Elle me remercie, je lui répond que c'est tout à fait naturel. Je la regarde repartir vers sa vie sûrement un peu plus lumineuse, elle n'a pas disparut de mon champs de vision que je l'ai oublié. Je me glisse dans le taxi, rejoint par mon courtisan. Il semble quelque peu ennuyé devant la question du chauffeur et lui donne une destination, un Starbuck. Bonne idée, j'aime bien leur café, ainsi que les divers cochonneries qu'il vendent. Il ne reste plus qu'à voir, vers lequel notre chauffeur va nous conduire. J'aurais put donner une adresse, mais à quoi bon, laissons les choses se faire d'elles mêmes. Kayden me montre le magasine, avant de se mettre à lire l'article me concernant. Ceci fait, il lui vient une question, somme toute logique et qui me fait hocher des épaules.

… « Je ne lis pas les articles me concernant, je laisse cela à mon agent et à mon producteur » …

Je semble totalement détaché de cette partie de ma vie professionnelle et s'il est vrai que je ne lis que rarement les articles traitant de ma personne, je me tiens au courant de leur existence. J'écoute ses critiques envers celui-ci, pourtant il n'est pas loin de la vérité. Il m'arrive de me comporter comme un véritable tyran et de ne faire que peu de cas de ceux que je dois écraser pour parvenir à mes fins. Le comportement de Kayden me fait sourire, je l'embrasse sur la joue pour le remercier de me défendre de la sorte, la demoiselle en détresse essayerait elle de devenir le preux chevalier ?

… « Même les sorcières peuvent se montrer altruistes de temps en temps » …

Je ne peux retenir mon sourire moqueur et amusé, le rire n'est pas loin, mais il n'en est pas la cible. Disons que sa réaction en est la cause, mais pas lui directement. Retrouvant un peu de mon sérieux, je balaie les propos tenus à mon sujet, d'un haussement d'épaule.

… « Tout n'est pas faux et l'article me semble être sérieux. Après chacun est libre d'avoir son opinion sur moi et je n'y attache que peu d'importance. Mais d'un point de vue professionnel, je dirais que celle du public compte malgré tout. Dans mon métier on ne peut pas exister sans lui. » …

Je ne m’épancherais pas plus sur le sujet, il n'a pas de réelle importance. Son inquiétude, concernant la possible paparazzade me touche et m'amuse, que vais je bien pouvoir faire de lui. Puis-je abandonner quelqu'un d'aussi gentille ou bien dois-je le garder quelques temps dans mon entourage. Comment réagirait-il à ma véritable nature, à cette lubricité cachée aux yeux de tous, cette soif de luxure qui me définit en partie.

... « Cela ne me dérange pas, mais peut être que toi oui. Après tout, tu n'as pas à en être victime » …

Je laisse un blanc, n'ayant pas envie de répondre à sa dernière question, du moins pour le moment. Après tout, il vient de soulever un sujet bien plus intéressant à mon avis.

… « Que devrais-je écrire, que j'ai aidé un inconnu, mettant fin du coup à l'imaginaire histoire sentimentale qui pourrait avoir entre nous ? A moins que ma réaction sur Tweeter, ne fasse au contraire, qu'enflammer les esprits, créant une chimère, pouvant se réaliser » …

De toute façon ma présence à l'hopital, avec ou non un inconnu, doit déjà courir sur les réseaux sociaux. La fan a sûrement déjà tweeté notre selfie et expliqué comment elle l'a obtenu. Cette idée, m’amène à prendre son portable, le tout dernier modèle d'Iphone, avec toutes les options et encore plus. Je clique sur l'application appropriée et j'accède à mon compte Tweeter, je suis toujours aussi surprise par ce désir qu'a les humains de vouloir commenter, informer, en temps réel leur vie et celle des autres. Je constate que je ne m'étais pas trompée, mais je remercie #Melbootie pour le choix de la photo, celle-ci est la moins ridicule parmi celles que l'on a faite. Puis je découvre une photo sur laquelle on me voit monter dans le taxi avec Kayden, #corbeaumalin Liv tjrs aussi bonne, un amant ? #jaloux.
C'est avec un sourire amusé que je lui passe mon téléphone pour qu'il puisse lire le tweet et les réactions qu'il suscite. Je ne suis que peut les réseaux sociaux, même s'il m'arrive d'alimenter mes pages pour satisfaire le besoin de mes fans. Mais je ne suis pas très à l'aise avec cette technologie et ce concept, je préfère les rencontres physiques, les discussions de vives voies. Mais grâce à elle je peux toucher la mémoire d'une multitude de personne en un seul clic. Je ne sais pas comment Kayden va réagir à l'avalanche de Tweet qui secoue la micro-sphère de mes fans. Mais s'il le désire, je peux donner un éclaircissement à la situation et mettre fin aux rumeurs, du moins les réduire. Alors qu'il est plongé dans la lecture des tweet, je prend le temps de réfléchir à cette question à laquelle je n'ai pas donné de réponse.

… « Voila une question étonnante, venant d'une personne dont je ne sais rien. Nous avons tous nos jardins secrets, nos portes closes, que l'on ouvre qu'à nos proches. Je ne suis pas un mystère, peut être juste une magnifique créature, plus complexe qu'on ne veut le penser » …

Le sourire qui accompagne ma réponse est des plus sensuels, presque sexuel. Mais il ne dure pas, n'ouvrant que durant un bref instant une porte vers un monde de promesses charnelles toutes plus indécentes les unes que les autres. Si un sourire est toujours présent sur mes lèvres, il est simplement amical.

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