Centre d'étude d'architecture et du patrimoine de Vegas

Malgré le poids des casinos et la main mise des Nephilim sur les trésors financiers de la capitale, les établissements administratifs n'ont pas disparu. C'est ici que vous trouverez la mairie, les tribunaux, les différents départements de police. Ne vous y trompez pas, ces établissements sont eux aussi noyautés.
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Satsobek Anahk

Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 25 août 2016, 00:45

Pachad m’a habitué à ses insupportables chaleurs. Alors, quand il se mit à neigé, nous fûmes pris au dépourvu. La température avait du chuter d’une cinquantaine de degrés en quelques heures. Le froid me saisit et je commençais à souffrir de la gorge. Je me mettais à tousser. Dire que je crachais mes poumons fut rapidement un euphémisme. Le froid me rendit si gravement malade que je ne pouvais plus avancer.

À genoux, je crachais du sang, tâchant le manteau de glace qui recouvrait le sable jadis brûlant. Je transpirais à grosses gouttes et grelottais en même temps, la fièvre m’emportait. Mon père me regarda avec une déception incroyable dans le regard. Je pleurais, mes larmes cristallisaient sur mes joues, mais elles ne retenaient pas pour autant mon père qui m’abandonnait dans le désert de Pachad. Je n’étais pas assez forte pour lui.

Je me réveillais en sursaut, le climatiseur ronronnait avec tranquilité, le réveil indiquait 04h42. Je faisais de plus en plus ce cauchemar horrible. Moi humaine. Quelle horreur ! Je regardai par la fenêtre, on discernait à peine la Lune parmi les feuillages. Mais, intérieurement, je remerciais Nout d’avoir fait de moi une déesse.

J’usai un peu d’Orgone pour me réveiller et filait à la douche. Je devais me dépêcher de trouver Sariel. Mais comment faire ? J’aurais eu moins de peine à trouver une aiguille dans une botte de foin. Nue dans ma chambre, l’eau perlait sur la moquette. J’ouvrais l’ordinateur portable pour le laisser démarrer, j’en profitais pour me préparer une infusion.

« Esclave, un thé ! »

La vacance de mon appartement me répondait. Foutue humanité qui avait rendu illégal l’esclavage. Attendez que nous prenions le pouvoir ! Je vais vous botter le cul, moi !

Contrainte et forcée à la basse besogne, je me rendais dans la cuisine pour préparer mon thé. Je n’aime pas me salir les mains, mais je voulais un thé. Je revins après trois minutes. L’ordinateur m’avertissait que j’avais un mail en attente. Je cliquais sur le message et le lut avec un sourire agréable.

J’allumais la radio et la musique me ravit. Elle allait si bien à l’instant présent. Je lus une seconde fois le message pour noter le nom de la Skjaldmeyjar.

[bbvideo=650,50]https://www.youtube.com/watch?v=hL-jb1cOV20[/bbvideo]
Anna, j’ai retrouvé la meuf dont je te parlais. Swann ! Je t’avais bien dit que son prénom ressemblait au tien. J’ai vérifié, c’est bien une des Skjaldmeyjar qui a rejoint le clan des infiltrés. Pour le moment, elle veille sur une pouffe blonde. Dawn Ludlow. Tiens, l’adresse de la baraque où elle crèche !
Je me demandais bien qui pouvait se cacher derrière ce nom, une Nephilim ? C’était toujours compliqué avec les Infiltrés. Je touillais toujours ma cuillère dans mon thé en réfléchissant. Me pointer devant cette maison était dangereux si Swann veillait sur cette Nephilim. Je devais trouver autre chose. Je tapais son nom sur Google pour découvrir un article de presse. Elle venait d’être nommée à un poste à haute responsabilité. J’avais vu juste sur cette Nephilim, une infiltrée aucun doute.

J’ouvrais la pièce jointe pour trouver la photo de Swann.

Quelques heures plus tard, ma tasse de thé avait fini dans l’évier de la cuisine. Je refermais les portes de mon appartement pour descendre au garage. Les Izanaghis avaient fait de bonnes inventions, j’adorais les ascenseurs. Je me souvenais des interminables escaliers de notre ancien palais en Égypte. Un enfer.

Mais les portes s’ouvrirent sur trois adolescents boutonneux. Leurs regards lubriques s’attardèrent sur mes jambes dévoilées avant de se figer sur ma poitrine.

« Allez, dégagez les microbes ! »

Visiblement, mère nature ne les avait pas dotés d’une bonne ouïe. Ils pensaient sérieusement pouvoir me bloquer la sortie en restant ainsi devant moi ?

« Z’y va, tu veux pas venir faire un tour pour lustrer mon... »

Mon poing lui brisa le nez l’empêchant de finir sa phrase.

« Demande plutôt à la veuve poignet, chéri !
-- Putain ! une Nephilim ! »

Ils déguerpirent non sans une dernière phrase de rébellion : Human Power. C’est cela, cafard, profites en tant que tu le peux. Ma race va rapidement reprendre les rênes et je veillerais à ce qu’on vous serve en pitance à vos parents.

Je tendis le majeur au-dessus de ma tête, laissant apparaitre une longue griffe noire. Formant un anneau avec l’index et le pouce de l’autre main, je le fis coulisser sur mon doigt tendu.

Je montais dans la voiture et mettais le contact pour Downtown. Faire le pied de grue devant la maison de Dawn Ludlow serait trop dangereux. Je me ferais repérer, il valait mieux le faire devant ses bureaux. Elle irait bien travailler aujourd’hui puisqu’elle était censée prendre ses fonctions aujourd'hui.

En arrivant au centre d’étude d’architecture et du patrimoine de Vegas, je pris un ticket pour le musée, mais m’assis sur les sièges à proximité de l’entrée. Je sortais ma liseuse de mon sac à main et commençais à bouquiner, non sans jeter des coups d’œil réguliers vers l’entrée et les ascenseurs à la recherche de Swann.
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Harper

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Harper

» 25 août 2016, 11:01

Anouk ne risque pas de tomber sur Swann, car aujourd'hui, elle est avec Hope. En tout cas, j'en suis persuadée. Pour moi elle est le garde du corps de mini-Hope en premier et j'arrive en second. Pour Sariel ? Elle est ma nounou. Heureusement que je ne l'ai jamais entendu le dire devant moi, je le prendrai sans doute mal. J'essayerai sans doute de montrer que je n'ai pas besoin d'elle et c'est là que commenceraient les conneries. Du Dawn quoi !

Il est agréable de voir qu'elle n'a pas eu toutes les informations et que les Skjaldmeyjar ne lui ont pas parlé de mon fils. D'ailleurs, est-ce que c'est réglo de donner des infos sur une Infiltrée ? Je ne suis pas d'accord. Depuis quand les Nephilim se passent des infos hin !? Ça se saurait s'ils communiquaient entre eux. Bon, tout cela, je l'ignore et si je le savais, il y a quelques guerrières qui se feraient botter le derrière. Je me fiche bien de ce qu'elles sont. Elles ne connaissent pas le téléphone ? C'est quand même moins compliqué pour me poser une question que de se la jouer agent secret et de me filer dans la rue. Mais Anouk fait comme elle veut. Après tout, elle est née à l'époque où on communiquait avec des signaux de fumées. Essaye de faire ça dans Vegas. Tu te prends direct un canadaire. Du coup, je vais peut-être être gentille avec elle. Va savoir.

Aujourd'hui a été une journée étrange. C'était la rentrée pour maman pendant que le fils reste tranquille à la maison avant son tour. Autant dire que je n'ai pas fermé l'oeil de la nuit et que je me suis réveillée avec un mal de ventre qui ne m'a pas beaucoup lâché. Tout serait tellement plus facile si je savais qui est Nephilim et qui ne l'est pas. Étrangement, je me sens plus en confiance avec des Infiltrés, même si je sais ce qu'ils pensent de moi. La vérité est qu'ils savent qu'ils ne doivent pas me toucher et ça... ça me donne une confiance du tonnerre. Après je dis cela, mais je n'ai jamais recroisé Heru Ur. Le plus psychopathe de tous. Va savoir comment je réagirai la prochaine fois. Ce qui est certain, c'est qu'il ne me prendra plus au dépourvu.

Bon, la journée s'est plutôt bien passée. J'ai vite repéré qui était canon et possiblement démon et qui ne l'était pas. Je ne dis pas que j'ai passé ma journée à mater, mais il faut bien que je fasse connaissance. Après tout, sur les papiers, je suis une femme célibataire.

Anna n'a pas eu de chance, car je ne suis pas sortie pour déjeuner. Je ne suis pas fumeuse, donc pour la pause cigarette non plus. En fait, je suis restée bien tranquillement dans les bureaux climatisés pour me familiariser avec les lieux. J'ai dû retenir beaucoup de choses aujourd'hui et j'ai la tête comme dans un étau. Quand je sors enfin, je suis soulagée et plutôt contente. Tout s'est plutôt bien passé. Les gens ont l'air sympa à part une ou deux collègues qui m'ont regardé étrangement. Je ne sais pas. Cela vient peut-être de moi. Je verrai bien. En tout cas, là, en cet instant, j'ai juste envie d'un verre. J'attrape mon portable et j'envoie un sms : « On se voit ce soir ? ». Il n'y a pas de tu me manques, ou de je t'aime. Je ne sais pas ce qu'il fait, n'y même avec qui il est. Je préfère éviter et flirter avec lui sur le net.

La journée est étouffante, l'une des plus chaudes de l'année. Je n'aurai pas voulu passer ma journée sous ce cagnard. *sifflote* la première chose que je fais une fois dehors, c'est retirer ma veste. Elle est légère, surtout là pour faire jolie, mais inappropriée dès que la clim est absente de mon périmètre de confort. Je porte un petit chemisier ciel cache cœur, une jupe cintrée et des talons encore très hauts. Toujours avec mon portable à la main, je m'assoie deux minutes et j'appelle Swann pour prendre des nouvelles.

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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 26 août 2016, 14:15

À la question si je trouve le temps long, la réponse est non. J’ai l’éternité devant moi et je lis avec intérêt ce qui se dit sur l’Égypte Antique. L’Humanité se montre bien incapable de retranscrire notre mode de vie et je remarque bon nombre d’inepties. Je suis étonnée par l’intérêt qu’elle porte enfin à mes traditions, des historiens sont payés par des ministères pour récolter des informations et les distribuer à la population. Internet, les livres et ces liseuses permettent à chacun d’apprendre. J’espère qu’ils comprendront la grandeur de mon royaume et qu’ils reviendront à de bonnes pratiques. Je passe ainsi la journée à lire et le soir, alors que le musée allait refermer ses portes, je jette un dernier coup d’œil à une maquette, une construction d'un Mall avortée à cause de la guerre.

On raconte que la nouvelle directrice a de grands projets pour la ville. Me construirait-elle une pyramide ? Remettons cela à plus tard. Pour le moment, mes besoins sont plus terre à terre. Le son de l’ascenseur qui s’ouvre pour la énième fois capte mon attention. Avec plaisir, je découvre Dawn Ludlow. Malgré ses hauts talons, elle parait bien plus petite que sur les photos. Une étrange intuition m'interpelle chez elle.

Elle s’assoit à mes côtés et commence à envoyer des SMS. Je la laisse faire et range avec soin ma liseuse dans mon sac à mes pieds. Quand je me redresse, une carte de visite entre les doigts, elle téléphone à une femme. J’écoute toute la conversation grâce à mon ouïe. Je ne prends la parole qu’au moment où elle raccroche.

« Mademoiselle Dawn Ludlow, je présume ? Je me nomme Satsobek Anahk. Oui je sais, c’est imprononçable. Appelez-moi Anna, si vous voulez bien. »

J’ai quelques doutes sur elle, alors je préfère tout de suite poursuivre, de façon très évasive.

« J’ai une demande à faire passer à une connaissance commune. Est-ce que vous auriez l’amabilité de laisser mes coordonnées à Swann, s’il vous plait ? »

Je lui tend une carte vierge où ne figure que mon numéro de téléphone écrit à la pointe d'un stylo plume. Mes initiales accompagnent les derniers chiffres.

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Harper

» 28 août 2016, 19:22

Je termine ma communication avec Swann en lui demandant si elle préfère chinois ou japonais pour le dîner de ce soir. Je ne compte pas sortir. Cette journée m'a vidé. Si Sariel vient, je risque de faire la tortue... je plaisante. Je n'arrive jamais à me tenir sage en sa compagnie. Il est comme mon dessert préféré, ça se mange sans faim fin. C'est là qu'une jeune femme m’interpelle par mon nom et mon prénom. De tout évidence, elle ne compte pas me demander l'heure. Je l'écoute avec attention.

Satsobek.

J'ai très bien prononcé son prénom. Cela n'a rien avoir avec les Nephilim mais plutôt avec le métier que j'occupais auparavant. La moindre des choses, était quand même de savoir retenir et prononcer un prénom et nom, surtout les étrangers.

C'est comme vous préférez, Anna. Que puis-je pour vous ?

Je ne lui demande pas de m'appeler Dawn en retour, je ne la connais pas. Son prénom me rappelle le serpent égyptien, mais je ne suis plus sûre de la prononciation. Je peux me tromper, alors je me tais. De toute évidence, elle est Nephilim, avec un nom pareil... Au cas où j'ai raison, je préfère faire attention à mes paroles.

Elle me confirme son identité lorsqu'elle me dit connaître Swann. J'ai vraiment du mal à croire qu'elle est humaine maintenant. Je prends sa carte et je lis le numéro. Je la lui redonne.

Je suis navrée, mais je ne connais aucune Swann.

Je fais mine d'être désolée pour elle. Je me lève et lui sourit.

J'espère que vous trouverez la personne que vous cherchez, Mademoiselle Anahk. Je dois vous laisser maintenant. Je vous souhaite bonne soirée.

Je ne reste pas plus longtemps avec elle. Son numéro je l'ai mémorisé et j'ai bien l'attention de le donner à Swann, mais ne sachant pas du tout qui est cette personne et n'étant pas censée côtoyer les Nephilim, j'ai préféré faire celle qui ne la connaissais pas. J'ignore que Satsobek a reconnu que c'était Swann au téléphone et même si je l'avais su, ma réponse aurait été la même. Je prends la direction du parking pour récupérer Lily. J'ai bien l'intention de surveiller mon rétro sur la route et de rappeler Swann pour savoir qui est cette fille. Mais avant, je m'éloigne d'elle.

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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 28 août 2016, 20:13

Malheureusement, j’ai dû commettre un impair. Elle refuse la carte, j’ai pourtant bien entendu sa conversation. Je pourrais même réciter la commande de Swann. La moutarde me monte au nez, mais j’imagine que tels sont les mœurs des Infiltrés, ne jamais parler des autres Infiltrés. Ce clan n’a pas volé sa réputation, il est particulièrement renfermé sur lui-même.

« Bonne soirée, Mademoiselle. »

Je n’aurai prononcé que trois mots, car avant toute chose, je n’ai pas l’intention de me griller auprès des Infiltrés. Elle me ment effrontément, je n’insiste pas face à sa mauvaise foi.

Je reste assise et attends la fermeture pour ne pas lui donner le sentiment que je veux la suivre. Mais après une petite minute, un message rappelle aux visiteurs de quitter les lieux. Alors, comme toute bonne citoyenne, je me dirige vers la sortie.

Je suis déçue, je rumine un peu, car j’ai grillé pas mal de contacts pour obtenir cette bien maigre information. J’aurais dû me douter que ce n’était pas si simple. Je ne connaissais pas d’autre Infiltré. Résignée, je rentrais chez moi comme j’étais venu, sans penser un instant qu’elle avait mémorisé ce numéro.

Je devais donc tout reprendre à zéro. J’allumais la télévision pour ne pas manquer le rendez-vous de ce soir. L’ambassadrice Vesta allait s’exprimer aux insectes. Cela me satisfaisait que son clan se charge de cette tâche ingrate, cela m’agacerait.

Confortablement assise dans le divan, face à l’écran, je consommais un peu d’Orgone pour compenser ma faim, en réalisant l'étrangeté de la conversation téléphonique. Dawn et Swann perdent du temps à manger. Rien de plus logique, finalement ! Les Infiltrés imitaient les humains, pour mieux se mêler à eux. Quelle horreur de mimer ces insectes ! Comment allais-je faire pour me tourner vers ce clan ?

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Hope

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Hope

» 28 août 2016, 20:34

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Vegas ne me manquait pas temps que cela.

Sariel avait compris que j'avais besoin de m'éloigner de ce lieu étouffant qui me rappelait ma phobie mais aussi tant d'autres choses. Alors, il s'était servi comme de l'assassin que j'étais et cela m'allait très bien. Pour l'instant, aucun nom ne correspondait à un Nephilim, mais je savais que ce jour viendrait et je le ferais sans aucune hésitation.

Puis j'avais aussi passé du temps à rapporter des objets de Ma Dame. Je ne cherchais toujours pas à rentrer en contact avec Djinn. Il ne connaissait pas mon histoire, mais il n'avait pas chercher à la connaître. Je me souvenais encore parfaitement de son regard quand je me suis tenu au côté de Sariel, Mon Daymio. Son regard me fait encore mal. Mais j'ai sans doute finalement un amour propre qui ne l'avouera jamais. J'étais triste. Le clan de Ma Dame me comprenait parfaitement. Mais comme Djinn avait agit, j'avais compris que je me fourvoyais depuis le début. C'était Ma Dame qui me comprenait et seulement elle.

J'avais reçu un message de Sariel et plusieurs vidéos ainsi qu'un fichier avec de maigres informations sur cette Nephilim. Je savais que ce jour viendrait. Alors j'y étais préparé. Peut être que Satsobek Anahk serait ma Nephilim depuis bien longtemps. J'étais donc devant sa porte, silencieux. J'entendais la télévision et l'émission commencé. Vesta était une Originelle très dangereuse mais Sariel l'adorait, à priori. Je finis par clignoter sur le pas de la porte. Annonçant non seulement mon arrivé, dévoilant mon aura, mais surtout que j'étais un infiltré. J'étais sur ce pas de la porte, les mains dans les poches, détendu. Et si jamais elle me demandait quelque chose à travers la porte, ou si elle ouvrait la porte pour me voir, je lui dirais.

Vous m'attendiez.

Ce n'était pas une question, mais une affirmation. Elle pourrait penser que c'était grâce à Dawn, mais la sacoche que je portais en bandoulière derrière moi, la montrerait au Venitian en train d'accueillir la Championne Asmodéenne. Et il y aurait d'autres photos, montrant la piste qu'elle a suivi. Bien sûr, il y aurait aussi Dawn dans ce lot de photos. Mais quelles informations auraient vraiment réussi à toucher mon Maître. Car après tout, j'étais peut être Sariel aussi non ?
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Satsobek Anahk

» 29 août 2016, 21:01

Une page de publicité invite les téléspectateurs à patienter. Quelle étrange société de consommation ! Les éphémères ne pensent pas à leur descendance et brulent leur planète. Mon immortalité me force à la préserver. J’ai de plus en plus de mal avec la société actuelle et j’ai hâte que nous reprenions le pouvoir pour restreindre ces renégats avant que la planète ne soit détruite.

Je baissais le son pour ne pas manquer la reprise avant de me diriger vers ma chambre pour changer de tenue. Après le reportage, je souhaitais finir les deux livres commencés ce matin. Alors j’enfilais une nuisette et une robe de chambre en soie. Ce présent avait beaucoup de valeurs à mes yeux, malgré une certaine humiliation subie.

Je tenais ce cadeau de Caym. Il ne présentait aucune vertu magique, mais quiconque connaissait ses talents de création me comprendrait. Quand les Elohim avaient frappé, durant la nuit, nous avions fui par les portails. Je m’étais donc retrouvée ainsi vêtue en Pachad. Certains Insoumis s’étaient moqués de moi, je m’étais fait une joie de les remettre à leur place en prenant les vêtements d’une de leurs esclaves.

J’avais conservé cette tenue en la préservant au maximum. La porter me rappelait cette belle époque. Caym savait mêler l’élégance au raffinement sans jamais tomber dans la vulgarité. La soie descendait jusqu’à mes genoux. Le délicat décolleté ne dévoilait rien. Le léger peignoir en soie noire aux reflets bleus couvrait à la perfection le dos nu de la nuisette.

Je m’installais dans le canapé, les jambes pliées, pile à l’instant où le jingle des fins publicitaires retentissait. Ma joie laissa place à une forte appréhension quand je ressentis de violents troubles dans les auras avoisinantes. Je sentis par intermittence la présence d’un Nephilim. Je me levais d’un bond pour regarder par la fenêtre. Je levais les yeux au ciel, les anges ne fondaient pas sur nous. Que se passait-il ? Serait-ce un Infiltré ? L’aura clignota encore, elle était seule et provenait du couloir.

Avec prudence, je m’en approchais et jetais un coup d’œil par le judas. Un homme asiatique se tenait devant la porte. Je lui ouvris et avant de pouvoir poser une question, il me confirma mes intuitions sur son clan.

« Vous m’attendiez. »

Quel présomptueux ! Je suis en nuisette, donc je t’attends ? Et puis il savait choisir son moment. Comment osait-il venir maintenant ? Je lui fis signe d’entrer et lui indiquait le divan où j’étais installée, quelques secondes plus tôt. S’il espérait que je le serve, il pouvait toujours courir.

Il allait parler, mais mon index se leva, indiquant qu’il avait intérêt à se taire.

« Un peu de bienséance, une Originelle parle. »

Sauf s’il détruisait l’écran de télévision, j’écoutais le discours de Vesta, en me gardant bien du moindre commentaire. Je ne connaissais pas l’homme à côté de moi et je ne comptais pas exprimer mes opinions devant un inconnu. Il me serait difficile d’être aussi diplomate qu’elle.

« Oui, je vous attendais. »

Je parlais ainsi pour me montrer plus accueillante maintenant que l’Originelle avait terminé l’interview.

« Comme beaucoup de Nephilim, je recherche le Saint-Graal, la possibilité de quitter le dôme. Mais j’aimerais exposer au Seigneur Sariel mes motivations qui, je le pense, sont bien moins égoïstes que certaines demandes qu’il a dû recevoir. »

J’ai peut-être l’éternité devant moi, mais je ne veux pas griller mes chances, alors je préférais déclarer d’entrer que ma demande ne me concernait pas directement.

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Hope

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Hope

» 30 août 2016, 07:57

En nuisette, pourquoi n'étais je pas étonné ? Je rentrais, quelque peu décontenancé tout de même par sa tenue. J'imagine, vu son attitude, que lui demander de se changer ne serait pas de bon ton ? Je m'avance dans cette pièce, mais je ne m’assoies pas. J'allais dire quelque chose, mais elle m'en empêche et je fronce les sourcils. Alors, tout en écoutant Vesta, je regarde avec précision ce lieu de vie. Je l'inscris dans mon esprit pour pouvoir y revenir le cas échéant. D'ailleurs je bouge pour voir entre les portes ouvertes. Qu'elle continue de regarder la télévision, moi, je veux photographier son appartement, mais aussi être sûr qu'il n'y est qu'elle. Je finis par revenir près d'elle et elle semble plus disposer à me parler. Les femmes ... Je ne les comprendrais jamais.

Saint Graal ? Seigneur Sariel ? Égoïstes ?

Si Sariel était au courant qu'on parlait de Saint Graal pour son pouvoir, il rirait sans doute au centuple ! Et bien sûr, il ferait le fanfaron devant les autres. Le Seigneur fit tilt dans mon esprit. Peu de Nephilim usait encore de ces termes en parlant des Originels. Ils utilisaient juste leurs noms. Donc c'était une ancienne Nephilim qui avait connu l'ancien temps et qui continuait de respecter les coutumes. Bien (?). Je ne le savais pas, mais ce n'était pas à moi de juger.

Je vous écoute.

Maintenant que le Pouvoir de Sariel était éventé, je pouvais être lui. Mais non, j'étais bien Oishi. Je vous le dis tout de suite pour pas tricher ensuite. Mais je savais que Sariel l'avait extrêmement mauvaise. Déjà que Sassy l'avait dit comme ça à Lucy. Et qu'ensuite ce fut Dawn. Non, vraiment, si il y avait bien une chose qu'il ne supportait pas, c'était que l'on abatte ses cartes si bêtement ! Je croisais mes bras dans mon dos, jambe bien écarté et bien ancré au sol. J'attendais. J'étais celui que l'on avait envoyé pour elle. Si on dérangeait Sariel à chaque fois que l'on voulait son pouvoir ... Mais surtout, tous ses Nephilim lui montraient clairement qu'ils n'étaient pas des Infiltrés. Satsobek Anahk avait fait une grave erreur en le cherchant. Peut être que je le lui dirais ou pas. Je n'en savais encore rien pour l'instant.
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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 30 août 2016, 11:55

Je regarde l’interview que Vesta accorde à l’humanité. Je suis certaine que l’audience dépasse celle du dernier Superbowl. Néanmoins, Aucun intermède publicitaire ne vient perturber les réponses aux questions posées par Livna Jones.

Quand l’émission touche à sa fin, j’éteins l’écran et me garde bien de tout commentaire en présence d’un inconnu. J’ai remarqué ses coups d’œil, tant sur ma tenue que dans mon appartement. Il se compose d’une pièce de vie spacieuse m’apportant un confort appréciable. La cuisine américaine donne sur un séjour composé pour l’essentiel de ce divan, cet écran plat fixé et au mur et d’une impressionnante bibliothèque dont les livres de la partie basse sont protégées par une paroi en verre.

J’ai tout perdu en Pachad. Mais je reconstitue petit à petit une collection d’ouvrages anciens que je préfère arracher aux sales pattes des humains. L’installation spécifique prouve qu’il s’agit de ma résidence principale.

En dehors des commodités, placards, salle de bains et penderie, l’appartement dispose de deux pièces plus exiguës. La première n’est autre que ma chambre orientée vers l’est pour apprécier la lumière matinale. J’ai profité de l’orientation plein sud de la seconde pour y installer mon atelier de dessin. Dans un désordre organisé y trainent des toiles, des chevalets et pas mal de crayons et tubes de peintures répandus sur de vieux meubles en bois.

La collection le surprendra sans doute. Aucun paysage, aucun portrait, ni même de nature morte. Je dessine essentiellement des objets du quotidien. Véhicule, clefs, billets de banques sont en général face contre le mur, je laisse par contre traîner les vêtements que je dessine. La finesse, les détails de chaque tissu contrastent avec les visages des mannequins qui se limitent, eux, à une simple esquisse.

J’ai bien conscience qu’il viole quelque peu mon intimité. Comme lorsqu’Asriel a fait son entrée remarquable, je préfère me taire. Être sans clan me prive de toute protection. Personne ne viendrait se plaindre si je disparaissais. Les Nephilim ne tuent pas leur semblable par plaisir, mais certains ont la gâchette sensible.

La bienséance exigeait que j’écoute Vesta, mais maintenant que son discours s’achevait, je me devais de respecter mon hôte. Je lui ai donc aussitôt expliqué ma démarche. Il me demandait alors de poursuivre. Mes motivations l’intéressaient. Tant mieux !

« Le clan des Caymans se trouvait dispersé aux quatre coins de la planète lors de l’attaque de l’île. La plupart des adeptes ont disparu, comme mon ancienne Seirim. Des indices me laissent à penser qu’elle a survécu. Ils ont perdu leur pouvoir de clan petit à petit, comme si leur lien s’atténuait. J’espérais que la distance expliquait cela. Mais à notre retour à Vegas, rien. »

Les mains jointes devant moi, les doigts lassés entre eux, la mélancolie m’emportait. Elle est peut-être leur prisonnière.

« Les vestiges de l’île ont été fouillés, d’abord par les Anges, puis j’imagine par les Infiltrés, non ? »

J’avais peu d’espoir qu’il me réponde, ce Nephilim ne semblait pas du genre à laisser échapper des informations.

« Ancienne adepte, je connaissais certaines caches. J’aimerais m’y rendre. Mais sans le pouvoir de votre Seirim, ce serait du suicide. »

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Hope

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Hope

» 30 août 2016, 12:40

Le clan des Caymans. Ce n'est pas un clan que j'affectionnais sur l'île. Non que j'avais quelque chose à redire à ces Nephilim, mais je n'approuve pas de mettre les humains en esclave. J'ai eu une vie d'humains avant de devenir Oni. C'est ainsi que je l'ai toujours perçu. Même si je me savais plus endurant, plus fort et que je me régénérais plus facilement. Mais j'avais toujours mis cela sur le compte de ma foi envers Mon Daymio et mon Bushido. Alors, cela m'avait fait un coup de savoir que Sariel était mon véritable Daymio. car je savais que les infiltrés avaient des esclaves. Ce n'était pas mes valeurs, mais je n'irais jamais à l'encontre de Mon Maître. Le discours de Satsobek Anahk manquait tout de même d'une certaine cohérence.

Vous êtes une Cayman et non une sans clan ?

Première question. Les clans étaient importants pour Sariel. Alors, il l'était donc pour moi. Se présenter comme une sans clan était une erreur.

Avez-vous toujours votre pouvoir de clan ?

J'étais bien placé pour savoir que c'était le premier signe qui dévoilait que l'Originel n'était pas mort. Iah Hel, après tout, vivait toujours. Emprisonné. J'étais triste de ne pouvoir aller la voir et lui parler. Mais même si je savais où était son emplacement, je ne le ferais jamais.

Vous souhaiteriez avoir le pouvoir des Infiltrés pour la retrouver ? Retrouver des objets ? Ou bien faire perdurer son clan à travers vous ?

Les questions et les réponses qui en découleraient été importantes. De ses réponses dépendaient le don quel aurait ou non.

Combien de personnes iront avec vous ?

Sariel avait déjà demandé à moi et à Heru de retrouvé des tissus de Caym. Nul doute qu'il aimerait en avoir quelques uns de plus dans sa collection. J'attendais donc, impassible, la réponse à mes questions. Mais je savais déjà que Sariel serait favorable à sa demande. Pour une fois qu'une Nephilim venait avec un véritable projet. Néanmoins, elle avait tout de même fait une erreur ... Mais elle ne demandait pas à être Infiltrée, alors l'erreur n'était pas vraiment commise, pour l'instant.
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