La démesure pour cacher la rupture ! [Erika]

North Las Vegas fait partie de l'agglomération Las Vegane. Cette ville doit sa réputation au siège de la Nellis Air Force Base, mais elle dispose également de son propre aéroport, le North Las Vegas Airport. Ce secteur inclut également Downtown, le quartier d'affaires de Las Vegas. Ce sont dans ses quartiers que vous trouverez les établissements administratifs.
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Heru Ur

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Heru Ur

» 26 nov. 2017, 18:06

Djinn observait une diode rouge à côté d’un vieux radioréveil. La lumière vive clignotait au rythme des secondes. Il avait tout essayé pour moins s’ennuyer, à commencer par compter. Il avait même utilisé son Orgone pour améliorer ses réflexes et sa vue. Il essayait de déterminer le temps nécessaire à la diode pour s’allumer. Trois-centièmes de secondes à plus ou moins un centième près. Trop lent. Rythme trop lent. Rien n’y faisait, la réunion s’éternisait.

— Djinn ? Qu’est-ce que vous en pensez ?
— J’en pense rien,
il mentait. Manque d’ambition !

Malgré sa concentration sur cette diode, il avait écouté les conclusions du comité réuni en conseil extraordinaire. La sécurité ne convenait pas. Des Nephilim venaient de déjouer un attentat au sein du casino. « In extrémis » ne cessait de répéter la directrice de la sécurité, « in extrémis ». Elle passait son index dans son col roulé chaque fois qu’elle le regardait, comme si le tissu menaçait de l’étouffer. Le projet manquait d’ambition !

Mais comment pouvait-il en être autrement ? Djinn bloquait tout, même s’il n’avait rien contre ce projet. Il fallait le comprendre, chaque gadget électronique ouvrait un peu plus les portes de son antre à Sariel. Autant il acceptait de partager ses découvertes scientifiques, autant il détestait mettre en péril les trésors historiques d’Iah Hel. À cause du don de Sariel, ce comité allait se solder par une fin de non-recevoir. Il allait bousculer la directrice, la faire sortir dans sa zone de confort. Il examina sa tenue. Pantalon de tailleur large, pull en cachemire, veste masculine. Zone de confort. La sécurité informatique n’était pas le seul problème à régler : ce double-jeu d’Oishi l’agaçait de plus en plus. Il réfléchissait à l’écarter définitivement du clan.

Vu qu’il n’accordait aucune ressource à la sécurité, la situation n’évoluera pas et le risque persistera. Stagner ? Non ! Il l’avait trop fait. Comment agir ? Djinn devait trouver une solution et vite. Frustrés de sa nonchalance et du manque de ressources, le discours des conseillers ne s’enflammait pourtant pas. En fait, personne ici n’osait mettre les pieds dans le plat.

La colère gagnait Djinn qui lui aussi s’était un peu trop accommodé de cette zone de confiance.

Un autre conflit menaçait le clan dans ses fondements. Oishi gérait l’activité historique et Djinn la science. Dans le premier cas, les Infiltrés avaient tout. Dans le second, ils avaient accès à tout. Mais plus grave encore, depuis quelque temps, des tensions naissaient entre historiens et chercheurs.

Comment un scientifique pouvait rejeter l’aide de la science ? On en était bien là. Djinn ne pouvait continuer sur cette voie, il devait contrer Sariel, sa ligne divergeait de celle d’Iah Hel. Djinn avait besoin d’aide, mais c’était lui le boss. Alors, c’était à lui de prendre des décisions et donner les moyens aux Izanaghis de retrouver leur autonomie. Sa main massait son menton. Il n’écoutait plus la directrice, il réfléchissait aux tenants et aux aboutissants de ce qui allait suivre.

— Monsieur, elle vient d’arriver sur le parking, la voix de Jarvis sortait d’enceintes mal dissimulées. Leur manque de discrétion gâchait tout selon Djinn.
— Je demande une suspension de séance, Djinn a lancé cette phrase avec son habituel sens de la comédie, vous acceptez ?

On aurait dit un procureur s’adressant au juge. En inversant les rôles, la directrice de la sécurité devient son obligée et se retrouve à accepter. Il ne peut plus agir ainsi. Il va devoir se confronter à Sariel. Djinn glissa des oreillettes dans chacune de ses oreilles. Discrètes, à peine visible.

— Jarvis, balance un truc qui bouge.

Les enceintes crachèrent les basses d’une musique techno sans mélodie.

— Je rigole monsieur, je rigole, Jarvis enchaina avec Fortunate Son de John Fogerty, plus classique, mais très entrainant avec les Foo Fighters aux instruments.

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— À la voiture, la suspension de séance allait durer quelques années.

Djinn se leva de son siège en cuir de ministre. (En cuir de vache, pas en cuir de ministre.) Il passa derrière lui et poussa le siège jusqu’à l’ascenseur. Il s’y engouffre, avec le siège.

— Monsieur, Erika est dans l’atrium.
— Et bien ? Arrêtes-y l’ascenseur, cria-t-il à cause du volume sonore.

Pile quand elle arriva devant les portes, l’ascenseur s’ouvrit. Djinn, assis dans le fauteuil occupait la moitié de l’espace.

— Mademoiselle Hart ! Quelle surprise,
il parlait toujours trop fort et n’entendit pas sa réponse. Est-ce qu’elle passait là par hasard ? Pas vraiment, elle avait reçu une invitation. Djinn ne l'avait pas signé, pas besoin puisqu'il était le seul à pouvoir écrire en fin de mail : tenue désertique sexy exigée.

— Prenez la chaise du vigile avant de me rejoindre !

Pour garder la station debout, mais pouvoir soulager ses jambes, le vigile disposait d’un siège étroit dont la petite assise se situait juste sous ses fesses. Moins confortable, mais on pouvait s’assoir.

Djinn en avait marre du Luxor. Il allait donc filer vers son laboratoire. Les portes de l’ascenseur se refermèrent et il les conduit au sous-sol. Djinn jeta le siège de ministre sur le siège arrière de la Mustang dont il avait fait sauter le toit. Il la préférait en décapotable. Il avait bien sûr préservé la couleur orange si… discrète. Le moteur rugit, il accéléra et sortit rapidement du parking.

Il posa le doigt sur la télécommande de la barrière pour l’ouvrir à la dernière seconde. Raté. La barrière vola à travers le parking, le parebrise se fendit de la place conducteur jusqu’au rétroviseur droit.

— Oups, il s’exclama un peu fort à cause du volume des écouteurs.

6 miles plus loin, deux flashs de radars et toujours les écouteurs dans les oreilles, il était à mi-chemin de l’atelier laborantin. Sans prévenir, il quitta le freeway par une sortie de chantier. Les roues soulevaient le sable du désert depuis une minute quand Djinn pila au milieu de nulle-part, mais toujours sous la protection du dôme.

Au milieu de nul part, la voiture s’immobilisa devant un homme en treillis militaire assis dans un transat sûrement volé sur une plage hawaïenne. Il rangea son harmonica en voyant son chef arriver. L’homme à la peau d’ébène se redressa, grandissant à n’en plus finir. Il devait faire dans les deux mètres vingt sans sembler filiforme. C’était une montagne qu’on n’aime pas croiser dans une ruelle.

— Content de vous voir chef. Je commençais à rôtir.
— Pardon ?


Il n’entendait rien depuis dix minutes que les Foo Fighter jouaient en boucle dans ses oreilles. Il sortit de la voiture, pris son siège de ministre. Ne trichant pas avec de l’Orgone, il dut s’y reprendre à trois fois, à moins qu’on l’aide. Il retira enfin ses écouteurs et poussa le siège pour le faire avancer jusque derrière le transat.

Un gouffre ! Devant eux, il y avait un gouffre de soixante mètres de profondeur, absent de toutes les cartes, de toutes les photos satellites. Il était invisible avant de passer derrière le transat. Au fond ? Une gigantesque dalle en béton, parsemée de piliers tout aussi disproportionné. Ils remontaient d’une trentaines de mètres. Pourtant deux secondes plus tôt, l’illusion cachait tout cela. Les engins de chantier au fond semblaient minuscules. Une dizaine de Nephilim ne s’encombraient pourtant pas des véhicules. Ils utilisaient de l’Orgone pour fixer d’immenses poutrelles dans cette aire de jeu gigantesque : la dalle avait la superficie d’une vingtaine de terrain de rugby !

— J’avais pensé à Djinn City. Ça fait un peu narcissique non ? J’en ai marre du carton pâte du Luxor. J’en ai marre aussi d’aller et venir entre le labo et les bureaux. Ça fait une semaine qu’ils bossent dessus. Qu’est-ce que tu en penses, Erika ?

L’homme à côté d’eux tiqua. Le secret devait être préservé des Infiltrés. Loin d’être idiot, il comprit que si Erika refusait de taire la suite, ça allait barder. La réputation de la Skjaldmey lui collait au basque. Le vigile savait qu’il faudrait une vingtaine de types comme lui pour la maîtriser. Au moins ! Djinn l’observa et insista en lui tendant un dessin, un vrai de vrai.

— Sariel fouille un peu trop dans ma tablette. Du coup, j’ai ressorti mes crayons de couleur.

Mais alors pourquoi le montrer à une Infiltrée ?

— Non, mais sérieusement c’est important ! Si tu acceptes d’en gérer la sécurité, tu devras devenir une Izanaghi à temps complet. Ça demande réflexion.

Il regarda sa montre. Même avec Erika, il était impatient. Il réalisa sa maladresse quand il se souvint que cette montre cachait sa voleuse d’âmes. De toute façon, ce n’est pas lui qui lèverait la main sur Erika. Il ne laisserait personne le faire.

Soudain l’absence de musique devint lourde. Le silence brûlant du vent lui pesait sur les épaules. Et il n’avait pas révéler le quart de son plan.

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Erika Hart

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Erika Hart

» 27 nov. 2017, 11:15

Très peu de temps s’était écoulé depuis ma dernière conversation avec Djinn. Je n’avais fait aucune nouvelle découverte ni entrepris quoi que ce soit. Washington était sur toutes les lèvres. Je n’allais tout de même pas poursuivre Lidrya Chelsy pour avoir ses empreintes même si j’avais besoin de réponses ou bien poursuivre à la trace une femme qui me ressemblait comme deux gouttes d’eau. Tous ces derniers mois, voire depuis ces dernières années, je n’avais obtenu qu’un surplus de questions et des réponses très floues. J’étais moi-même perdue et je devais faire le tri de ce que je voulais vraiment. Il était temps de prendre des décisions et de faire mes choix.

Mes décisions, bonnes et mauvaises, je les avais toujours assumées quoi qu’elles puissent m’en couter. Ce que j’avais confié à Djinn était encore bien présent dans ma tête et partir des Infiltrés devenaient comme l’objectif à atteindre. Sariel, père ou pas, était très occupé et je ne l’avais plus recroisé depuis cette réunion avec les Originels. Etait-ce un moyen pour reculer et mieux sauter ? Peut-être. Je m’étais faite discrète et ce n’était pas plus mal.

Je possédais un bel appartement, mais je me disais aussi qu’il était facile de me retrouver et disparaitre pour me protéger, ça allait devenir nécessaire si mon soit disant père s’apprêtait à s’opposer à mon départ du Clan. J’avais déjà fait disparaitre une certaine partie de mes affaires quelque part et je ne vous dirai rien à ce sujet. Mon pouvoir sur la téléportation m’aidait beaucoup. J’avais gardé tous les meubles bien sûr, mais tout ce qui pouvait être délicat et important, plus rien ne subsistait ici à part mon ordinateur portable.

Ma tasse de café encore chaude à la main, j’entendis le signal émis de mon ordinateur portable qui me signifiait l’arrivée d’un nouveau message. Je m’installai tranquillement et je pianotai sur le clavier. Je découvris alors un message qui me fit sourire. Lui seul était capable d’ajouter à la fin de son mail, cette phrase : tenue désertique sexy exigée. Je regardais l’heure. J’avais encore le temps de me préparer et de le rejoindre. Avant de sortir de mon appartement, je pris soin de me téléporter dans un lieu secret, juste un allé / retour pour mettre en sécurité mon ordinateur. Pour ne pas éveiller l’intérêt d’une personne qui s’amuserait à venir fouiller chez moi, il y avait bien un ordinateur portable, mais à l’intérieur rien qui me reliait à Djinn ni à mes recherches sur mes origines.

Un moment plus tard
Je garai ma voiture devant l’entrée du Luxor. Un voiturier m’ouvrit la porte et je lui tendis les clefs qu’il s’empressa de récupérer pour aller la garer. Je retirai mes lunettes de soleil et je contemplai l’édifice qui se dressait devant moi. Je le connaissais par cœur, mais à chaque fois, mes souvenirs me faisaient voyager dans le passé. J’entrai à l’intérieur et je me dirigeai vers les ascenseurs. Tous les regards me fixaient et m’observaient. Ma tenue était peu conventionnelle pour un tel lieu et je l’avais fait exprès : une jupe qui m’arrivait à mi cuisses, de longues bottes qui sublimaient mes jambes, un corsage noir avec des lacets et un long manteau. C‘était une tenue d’une guerrière moderne, mais absolument pas vulgaire, car les couleurs étaient sobres et le tout très élégant. Un homme laissa tomber son café à ses pieds au moment où je passai devant lui et je lui offris un sourire charmeur ce qui le troubla encore plus.

J’attendis devant les ascenseurs et lorsque l’un d’eux s’ouvrit ce fut pour découvrir Djinn assis dans un fauteuil. Je croisai mes bras et je le regardai d’un air amusé.

- Monsieur Saint-Georges, quel plaisir de vous revoir ! Je ne savais pas que c’était une de vos fantaisies de prendre les ascenseurs assis dans un fauteuil !

Je vis qu’il portait des oreillettes et à mon avis je parlais dans le vide, car il n’avait pas l’air de m’entendre. Je pris le siège du vigile non loin des ascenseurs qu'il m'indiqua, je m’excusai au passage en lui indiquant que je le lui rendrais et je m’engouffrai dans l’ascenseur.

- Je n’avais pas besoin d’un siège. Je peux rester debout, tu sais ou j'aurai pu m’asseoir sur tes genoux.

Je faisais un monologue et j’avais juste une envie de lui retirer ses oreillettes, mais je ne le fis pas. Les portes de l’ascenseur s’ouvrirent sur le parking en sous-sol du Luxor. Avant d’en sortir, j’appuyai sur l’étage d’où nous venions pour faire remonter le siège du vigile tandis que Djinn embarquait son fauteuil. Je m’arrêtai devant une Mustang devenue décapotable, mais qui n’avait pas changé de couleur. Une fois le fauteuil jeté sur les sièges arrières, je pris place à ses côtés.

- Tu comptes m’emmener où ?

Tentative de communication désespérée parce qu’il ne pouvait toujours pas m’entendre. J’allais devoir patienter. Je remis mes lunettes de soleil, prête pour l’aventure. Le moteur rugit et la voiture fila à toute vitesse sans attendre la levée de la barrière. Je me cramponnai dans mon fauteuil lorsque la voiture entra en contact brutalement avec celle-ci qui laissa une marque sur le pare-brise.

- Bon sang ! Djinn ! Et après c’est moi qui maltraite ta Mustang ! Je suis la seule à faire ça, pas toi !

Vegas et son cœur s’éloignaient de nous. Je ne savais toujours pas où nous allions et encore moins, quant au bout d’un moment, il prit la direction d’un chantier. Il stoppa le véhicule au milieu de nulle part. Il n’y avait que cet homme en treillis militaire qui vint à notre rencontre pour le saluer. Je sortis de la voiture tandis que Djinn faisait un boucan avec son siège qu’il retira de la voiture.

- Tu peux me dire à quoi il va te servir ?

Je le suivis derrière ce transat et là … je dus relever mes lunettes de soleil pour être certaine de ce que je voyais. A mes pieds, il y avait un gouffre énorme qu'on ne pouvait pas deviner en arrivant. C’était un chantier qui s’effectuait, caché à la vue de tout le monde.

- Djinn City ? Oui, tu devrais trouver un autre nom, effectivement. Qu’est-ce que j’en pense ? C’est GIGANTESQUE !

Djinn me prenait de court. Je ne m’étais pas attendue à cela. Pourtant j’avais l’habitude avec lui … Du moins, j’avais eu l’habitude de ses surprises et de ses projets. L’homme en treillis militaire nous avait suivis et son regard se porta sur moi lorsqu’il entendit mon prénom. Il me connaissait et savait qui j’étais. Derrière mes lunettes teintées, je le dévisageais à mon tour.

- Gérer la sécurité ? Tu plaisantes ?

Non, pas vraiment. J’avais déjà la réponse.

- Vous m’excusez dis-je au vigile en attirant Djinn un peu plus loin. J’avais fait en sorte de tourner le dos à la montagne qui nous scrutait.

- Pourquoi me montres-tu cela ? Tu sais très bien que Sariel peut lire dans les pensées et donc dans les miennes. Je n’ai aucun pouvoir pour contrer cela. Tu protèges ton projet, mais avec moi, tout va voler en éclats et ton … Je me retournai discrètement vers l’homme en treillis pour revenir sur Djinn … Garde du corps, le sait mieux que toi.

J’étais prise entre deux feux : celui de l’aider et celui de ne pas lui faire du mal.

- Je veux gérer la sécurité de ton projet, comme je veux devenir une Izanaghi à temps complet, pourtant il faut avant tout commencer par le début. Tu es capable de jouer aux architectes pour créer ton propre espace. Tu dois le protéger et même de moi. Ça ne t’est jamais venu à l’idée de créer une puce pour contrer la télépathie ?

Je n’étais pas une scientifique, mais j’avais un peu potassé le sujet depuis notre dernier tête à tête.

- Une puce intradermique qui ferait barrage aux télépathes ? Comme un mur, un voile flou dans lequel le télépathe ne verrait plus rien dans l’esprit de celui qui possède la puce ? Tu es le plus grand inventeur que je connaisse Djinn, tu dois savoir faire cela … Ou alors tu as un autre plan ? Ou bien, je parle pour rien parce que tu as déjà pensé à cela.

Il restait un autre détail très important :

- Je n’ai plus revu Sariel depuis la réunion. Tôt ou tard, je le croiserai. Il me demandera des comptes et je lui dirai que je quitte le clan. Mais, je ne sais absolument pas quelle sera sa réaction parce qu’il va vite comprendre que je retourne chez les Izanaghis. Autant que tu te protèges de moi et que tu protèges ton œuvre tant qu’on ne sait pas comment il va réagir.

Je relevai mes lunettes de soleil que je plaçai au-dessus de ma tête, maintenant mes mèches blondes pour plonger mes yeux dans les siens.

- J’aimerai que tu m’en dises plus, tout ce que tu as en tête, mais si tu le fais, c’est offrir à Sariel une manière de t’atteindre.
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Heru Ur

» 04 déc. 2017, 14:41

Djinn avait dû faire appel à tout son flegme britannique pour ne pas paraitre surpris à l’apparition d’Erika. Pourtant il savait que les portes de l’ascenseur allaient s’ouvrir sur elle. S’il avait eu un café entre les mains, il n’aurait sans doute pas fait mieux que d’autres. Il serait en ce moment en train de secouer ses mocassins et son bas de pantalon tâchés de café.

On ne s’habitue pas à la beauté d’Erika. Elle vous surprend toujours surtout quand elle revient après une si longue absence. Il avait revu Erika, récemment. Mais aujourd’hui, elle rayonnait plus encore. Après son départ, elle avait perdu quelque chose dans son regard, quelque chose qu’il n’avait pas vu lors de leur précédente rencontre, cette flamme qui la rendait si captivante. Djinn a toujours aimé sa force de caractère, sa détermination qui irradiait dans son regard.

La tenue n’était pas en reste pour autant. Ce n’est que dans la voiture qu’il avait remarqué la longueur de sa jupe, la hauteur de ses bottes, car dans l’ascenseur, son regard était resté figé sur la détermination d’Erika. Le métal lustré des portes n’en atténuait ni la force ni la profondeur. Peut-être que la suite allait être plus facile qu’il ne le pensait, finalement.

Elle avait commenté sa conduite et surtout le fait qu’il abimait la Mustang. Elle seule en avait le droit. D’abimer la voiture, comme de commenter sa conduite d’ailleurs !

— Désolé, mais la jeune femme qui la maltraitait a disparu très longtemps. J’ai pris de mauvaises habitudes en son absence. Quoi ? Il lâche le volant et écarte les bras. Il fallait bien que je trouve un prétexte pour la réparer.

Il n’avait pas oublié son départ, mais le ton de sa voix permettait de comprendre que le pardon n’était pas bien loin. On n’oublie pas, mais au bout d’un moment, le pardon sonne comme une évidence. Au début, il avait espéré que le temps fasse son œuvre et que ses sentiments disparaissent. C’est son espoir qui s’est estompé. Le temps ne changeait rien à ce qu’il éprouvait. Chaque jour, sa présence lui manquait. Voilà pourquoi, il en était là, à freiner devant le gouffre des secrets, le gouffre de Djinn City. Oui, il faut lui trouver un nom à ce projet, un vrai nom.

Réactive, elle ne critiqua pas le projet, mais bien le fait de lui révéler ce secret. Cette flamme se réanimait, la voix d’Erika en crépitait. Il aimait cela et l’écoutait avec son sourire idiot sur ses lèvres. Ensuite, elle se perdit dans des élucubrations.

Il leva les yeux, paumes vers le ciel.

— Et ensuite ? Il me grillera le cerveau en manipulant la puce que j’ai dans le crâne ?

Djinn ne savait pas si le pouvoir de Sariel lui permettait de franchir les systèmes de sécurité ou s’ils pouvaient faire bien pires, comme de griller des puces à distance. Djinn posa son index sur sa tempe pour se concentrer et il disparut. Il laissa Erika le chercher quelques instants avant de poser doucement sa main au creux de ses reins. Djinn n’avait ni la rapidité ni les réflexes d’une Skjaldmey. Il parla, elle l’entendit sans se souvenir d’où provenait sa voix.

— Les Originels ignorent où se trouve l’artéfact. S’ils pouvaient lire mes pensées à leur guise, ils le sauraient, non ? Je viens de te faire oublier ce que tu avais sous les yeux. Tu as également oublié d’où venait ma voix.

Doucement pour éviter de se prendre une droite et de finir plus vite que prévu au fond du gouffre, il réapparut. Il ne s’était pas éternisé, car Erika aurait trouvé une parade en suivant ses traces de pas dans le sable.

— C’est difficile. Surtout avec des Nephilim comme toi, mais je pourrais t’apprendre.

Il soupira.

— T’en parler n’est pas un souci. Je peux t’effacer la mémoire si ce projet ne te plait pas. Pour Sariel, tu peux aussi apprendre à compter les moutons en sa présence. Il ne lit pas la mémoire, seulement les pensées en surface. Tu peux aussi devenir une Izanaghis et si tu venais à penser à moi dans mon plus simple appareil, tu lui effacerais sa mémoire immédiate. Ce don a un autre avantage. On peut effacer sa propre mémoire. Si quelqu’un me torture, il ne pourra jamais découvrir ce que j’ai volontairement oublié.

Djinn posa la main sur le siège et désigna le fond du gouffre de son regard clair.

— Alors, si on descendait travailler, Mademoiselle Hart ?

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Erika Hart

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Erika Hart

» 04 déc. 2017, 19:18

Juste avant d’arriver à destination, Djinn s’était amusé à lâcher durant quelques secondes le volant de sa Mustang qui filait à toute allure sur la route. Mon regard s’était ancré dans le sien et je n’avais pas bougé de ma place. J’aurai pu avec ma rapidité et mes reflexes acquis depuis longtemps, prendre d’une main le volant pour nous évite de dévier, mais j’étais tout aussi joueuse que lui. Et ça, il devait s’en rappeler.

- Un prétexte ? Alors que tu devrais la bichonner ! Ma main avait glissé lentement sur le tableau de bord telle une caresse que l’on offre uniquement à son amant et mon sourire s’afficha sur mes lèvres. La jeune femme qui avait disparu te lance un défi ! Essaye encore une fois de la maltraiter et tu devras trouver d’autres arguments plus valables que ça ! S’ils ne me conviennent pas … Tu auras …

Je laissai ma phrase en suspens. Mon sourire mutin était la certitude que la bravade pouvait être très intéressante. Je me recalai contre le dossier de mon siège jusqu’à la fin du voyage pour y découvrir le grand secret de Djinn. Je n’avais jamais vu quelque chose d’aussi énorme et surtout dissimulé aux yeux des Nephilim et des Originels. A mes pieds, ce gouffre cachait le plus grand projet de Djinn, créateur, architecte, et visionnaire de talent. Si l’envie de rejoindre son groupe était une offre à laquelle je ne pouvais résister comme celle de m’occuper de sa sécurité, il y avait des obstacles importants sur ce chemin-là. Mais, je n’avais jamais reculé devant la difficulté. La seule chose qui m’inquiétait c’était que Djinn soit en sécurité et que Sariel ne puisse rien découvrir à cause de moi. J’avais émis une idée sur une puce intradermique et l’esprit vif du chef des Izanaghis avait déjà pensé à tout. Il avait raison, Sariel avait le don de contrôler toute la technologie, mais j’étais incapable de savoir quelles étaient toutes les capacités de l’Originel.

Perdue dans mes pensées, ce n’est qu’au moment où je tournais la tête vers lui, que Djinn disparu devant moi. Mes sens de guerrière prirent le dessus instinctivement. Je ne bougeai pas, mais je restais réactive à tout ce qui m’entourait. Je tournai lentement sur moi-même pour le chercher. Où était-il ? Je fronçai les sourcils en me concentrant sur le moindre petit détail qui pourrait m’aider quand je sentis le toucher de sa main dans le creux de mes reins et sa voix près de mon oreille. J’écoutais ses mots puis il réapparut près de moi tandis que je me focalisais sur ses remarques. Je connaissais son don, celui qu’il offrait aux membres de son clan. Le pouvoir de l’oubli, d’effacer les deniers instants que le Nephilim vient de vivre. Je savais aussi que sur les humains, ce don était définitif. Même en plein milieu d’une conversation sérieuse, Djinn arrivait à me faire sourire, comme à chaque fois.

- Penser à toi dans le plus simple appareil ? Je vais t’emprunter cette idée lorsque j’aurai Sariel face à moi. C’est assez facile, d’ailleurs, de penser à ce genre de scènes. Je n’ai pas besoin d’imaginer. J’ai mes souvenirs pour ça.

Il était toujours aussi facétieux. C’était un coté qui pouvait déplaire voir même être insupportable pour certains. Moi, j’adorais cette manière qu’il avait de déstabiliser les gens sans se départir de son flegme légendaire. De pousser les personnes à sortir de leur terrain de confort. C’était aussi notre façon de communiquer depuis toujours, une sorte d’alchimie, de mots, une provocation savoureuse qui poussait l’autre à éveiller l’esprit et la flamme du second.

- Je deviendrai une Izanaghi. Je te l’ai dit lors de notre dernière conversation. J’ai fait des choix, pas toujours judicieux. Je les assume, comme j’assume mes décisions aussi. Le pouvoir de Sariel est un don très important pour sortir de Vegas et prendre de court des Elohim. Mais, en tant qu’ancienne Skjaldmey, j’ai toujours combattu sans cela …

Je réfléchissais à la combinaison de son don du clan et du mien.

- Je me demande qu’elle alliance ferait mon pouvoir, l’Arcadia et ton don de l’oubli, ensemble ? Je sais, ce sont deux pouvoirs opposés : le mien est une sorte de frère jumeau de la télépathie. Je peux fouiller n’importe quel esprit et chercher le moment que j’ai besoin, comme une séquence d’un film sur lequel je mettrais pause. Je peux remonter très loin dans la mémoire. Mais si j’accouple mon pouvoir au tien, penses-tu que je pourrai effacer des souvenirs bien précis , comme si je coupais un morceau de bande, très loin, là aussi dans la mémoire ?

Avant de faire le grand saut, je voulais m’assurer d’autre chose.

- Si je deviens une menace pour toi, n’hésite jamais à effacer mes souvenirs. Tu n’as pas le droit d’avoir la moindre hésitation.

Je me demandais à quoi aller servir le siège qu’il avait embarqué avec nous dans la Mustang.

- Je suis prête Monsieur Saint-Georges à vous suivre ! Par quoi commençons-nous ?
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Heru Ur

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Heru Ur

» 05 déc. 2017, 22:24

Histoire de remporter le dernier mot ou plutôt le premier prix de la mauvaise foi, Djinn avait frappé son écouteur droit de l’index en s’exclamant : je ne t’entends pas quand tu dis me lancer un défi.

Quelques minutes plus tard, il lui faisait démonstration de son pouvoir. Les mots qu’il retint le plus furent ceux de sa justification. Avait-elle vraiment eu besoin du pouvoir de Sariel ? Avait-elle fait cela dans un but purement manichéen ? Il connaissait la réponse. Non, à l’évidence. Pas seulement, à la réflexion.

En tout cas, il y avait bien un sujet sur lequel il ne répondrait pas. L’Arcadia combiné au pouvoir des Izanaghis. Il ignorait les conséquences d’un tel mariage. Elle pourrait peut-être pratiquer de la neurochirurgie mémorielle, mais cette combinaison pourrait tout aussi bien effacer les trois dernières décennies de mémoire. Kronos décrivait très bien l’effet papillon. L’alchimie pouvait également ne pas fonctionner du tout et ne rien donner. En bon scientifique, Djinn n’écarte aucune hypothèse. Comme aucun élément scientifique ne pouvait étayer la magie de l’Orgone, il refusait de placer une hypothèse avant une autre. Il s’était contenté de hausser les épaules.

— Si je deviens une menace pour toi, n’hésite jamais à effacer mes souvenirs. Tu n’as pas le droit d’avoir la moindre hésitation.
— Si j’écoutais tes conseils Erika, tu ne te souviendrais de rien.


Djinn n’est pas connu pour prendre des gants

— Tu ne te souviendrais ni de la Mustang ni de ce fou qui tente de remplacer Iah Hel, pas même de son nom.

Et il avait raison. Tout serait plus simple, mais il ne le voulait pas et ne cèderait pas à la facilité. Un peu plus tard, elle leur proposa de se mettre au travail :

— Je suis prête Monsieur Saint-Georges à vous suivre ! Par quoi commençons-nous ?

Il tapota sur le siège.

— Allez ! Assise !

Elle n’allait pas se laisser faire. Il déglutit sans se départir de son sourire idiot.

— Non ? ... Non ! ... D’accord, je vais la refaire ! Si vous voulez bien vous assoir, Mademoiselle Hart !

Il attendit.

— C’est mieux ? Si vous voulez bien nous téléporter en bas… À moins que vous ne préfériez déchiré votre corsage avec vos ailes et nous… Non non, je vais devoir cacher votre beauté aux autres IZanaghis, téléportez-nous, s’il vous plait.

En bas, il expliqua la raison de cette démesure. Il déplaça le fauteuil en désignant le ciel, la surface.

— Nous avons trop de touristes au Luxor. Ils fouillent partout, je ne veux pas qu’ils tombent sur certains projets, comme Evie ou les projets de Hope, mais j’ai besoin des scientifiques humains. Ici, nous saurons à l’avance qui peut entrer, sortir. Enfin je dis « nous », mais je vais déléguer cette mission. Je ne suis pas doué pour enquêter sur les gens. Je maitrise mieux les équations et les algorithmes, ils sont prévisibles les algorithmes.

Il lève la main vers la surface et elle balaie le haut du gouffre.

— À la surface immergée de l’iceberg, de vrais chercheurs, des projets réellement utiles, une université de pointe, mais aucun projet secret.

Il la poussa et contourna quelques pylônes métalliques, aucun des Nephilim ne la regardait. Ils lançaient des regards curieux, de ceux qu’on lance à un homme excentrique. Ceci signifiait que personne ne se souvenait l’avoir vue dans le siège.

— Les premiers niveaux sous-terrain pourraient être là pour capter les curieux.

Sa main descendit.

— En dessous, je voudrais cacher certains projets militaires comme l’équipement des Skjaldmeyjar. On a fait des progrès, tu…

Il s’interrompit. Elle était assez grande pour se servir de ce dont elle pouvait avoir besoin.

— Plus on descendra et plus on arrivera vers des projets sensibles. Mais en bas, il n’y aurait rien d’autre que des vivres, des tentes, du matériel de survie au cas où nous devions repasser par la case départ ou nous exiler. Les Insoumis dessineront un pentacle pour activer n’importe quand un grand portail, afin de fuir.

Il se plaça derrière elle.

— Je n’ai pas un égo démesuré. Enfin si, mais ce n’est pas pour cela que ces lieux sont spacieux. Je dois exclure Oishi du clan. Trop d’historiens s’opposent à ses pratiques, je dois trouver un moyen de stocker les trésors de Iah Hel. Tous au même endroit, c’est dangereux. Je cherche des solutions. Les disperser sur Terre n’est pas plus sage avec la configuration actuelle de l’échiquier. Je me dis que certains Insoumis pourraient nous aider avec leur royaume de Kabbale. Ce n’est donc pas pour cela non plus…

Le message était néanmoins important. Oishi n’accepterait pas de se faire exclure du clan et il risquait de devenir son principal ennemi, un ennemi potentiellement mortel. L’avenir leur dira.

— Non ce qui est important, c’est ce qu’il y a au-dessus de tout cela.

Il leva l’index vers le ciel. Que désignait-il ? Il posa sa main sur le coussin derrière la tête d’Erika appuya pour basculer en arrière le fauteuil. Il n’en profitait pas pour regarder Erika, pourtant très sexy comme demandé dans son étonnant mail, il avait déjà les yeux vers le ciel.

— Plus haut !

Il répéta sa phrase deux fois.

— Selon Vesta et Harahel, il est possible que nous perdions la Terre, que les Anges nous atomisent, condamnent la planète. Plus d’humains, plus d’Ange sur Terre, mais c’est aussi la fin de l’Orgone. Ils ont plusieurs plans. L’espace en est un.

Il fit pivoter le fauteuil et le laissa se redresser pour faire face au regard d’Erika.

— Les entrepôts vont rester vides des années, des décennies, mais à terme, nous devrons dissimuler l’équivalent de Cap Canaveral là-dessous, mon clan sait cacher cela à nos ennemis, seulement je vais avoir de plus en plus d’ennemis. Je n’ai pas envie d’affronter Sariel ou Oishi, mais cela pourrait arriver. Les templiers viendront quand le complexe ouvrira. La sécurité, ce n’est pas mon cheval de bataille.

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Erika Hart

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Erika Hart

» 10 déc. 2017, 17:41

Quel Bougre ! Il m’entendait même avec ses oreillettes ! Alors que j’étais certaine que je faisais un monologue toute seule depuis notre départ du Luxor. Puisqu’il avait bien compris mes mots, je n’avais plus rien ajouté. Mon sourire espiègle était la réponse à tout cela. J’étais très patience. Extrêmement patiente Monsieur Saint-Georges. Ne l’oubliez pas.

Et puis, ce fut la découverte du grand projet de Djinn, quelque chose de tellement immense que j’avais beaucoup de mal à croire à tout ce qui s’étalait à mes pieds, dans ce fossé. J’étais très émue et touchée de cette confiance qu’il me donnait tout en sachant que Sariel était une menace pour lui. Que j’en étais une pour lui aussi. Alors avant qu’il ne me dévoile tout, je devais être sincère et au moins créer une sorte d’engagement entre nous : effacer mes souvenirs si je devenais un risque pour lui. Sa réponse me désarçonna tout comme je m’attendais à de tels mots de sa part. Il était franc, sans détours comme il l’avait toujours été avec moi et il défiait tous les obstacles qui pourraient se dresser entre lui et moi. Je n’étais pas certaine que ce soit la bonne solution et je me demandais si je ne laissais pas trop mon cœur s’ouvrir au lieu de me tourner vers ma raison.

- Je te promets que tu n’auras plus à douter de moi et que je ferai tout pour protéger tout ce que tu me dévoileras.

Je croisai mes bras lorsqu’il tapota le fauteuil qu’il avait ramené avec nous et je me campai droite devant lui à son ordre sans bouger d’un iota. Je secouai ma tête à son « non » interrogatif et ce fut avec un nouveau sourire mutin que je m’installai dans ce siège confortable.

- Vous voyez, Monsieur Saint-Georges, avec de la galanterie, on obtient tout d’une femme. Sans les ailes, promis ! Je ne voudrai pas déchirer mes vêtements que j’ai choisis pour vous avec beaucoup de minutie.

Je nous téléportai au cœur même de cet immense complexe et je peux vous assurer qu’être au pied du chantier et non à le contempler par au-dessus, c’était encore plus impressionnant. J’écoutai avec précision tout ce que Djinn me racontait. Mes idées et mes avis commençaient à se façonner dans mon esprit, mais je n’avais pas le cœur de l’interrompre, pas tout de suite. Il était poussé par sa passion mêlée à sa détermination que j’avais toujours adorée. Grand orateur et maitre des mots, Djinn savait conquérir la foule et n’importe qui, qui pouvait douter sur ses créations.

Je hochai la tête plusieurs fois pour lui faire comprendre que je suivais avec attention tout ce qu’il me révélait. Un projet, à la surface, pour séduire tout le monde, qui cacherait dans ses entrailles, une section plus secrète et hautement sécurisée. Très loin de ce que pouvait être le Luxor.

Djinn fit rouler le fauteuil et je me laissai trainer un peu plus loin. Il m’expliqua ce que comporterait chaque sous-niveau sous les regards de certains qui observait l’Orateur me décrire son dessein. Je détournai les yeux vers lui lorsqu’il mentionna l’équipement des Skjaldmeyjar et les progrès qui allaient avec. Mais là aussi, je ne me permis pas de l’interrompre. Il effleura des souvenirs pénibles comme l’Exil, pourtant il avait raison de créer un endroit pour y faire des réserves de tout et être prêt cette fois-ci à faire face au pire. J’essayai de bien garder dans ma tête mes interrogations et mes opinions pour après.

Lorsqu’il appuya sur la tête du fauteuil pour le faire basculer en arrière, mes yeux s’ancrèrent sur ce ciel azuré. Djinn me demandait de regarder plus haut, encore plus haut. Je scrutais ce que je ne pouvais percevoir tout en me laissant guider par ses paroles : Perdre la Terre …
De nouveau, le fauteuil pivota et cette fois-ci, nous nous faisions face. Je me redressai après son dernier éclaircissement et je fis quelques pas au milieu de ce complexe qui se dressait lentement mais fièrement. Mes doigts caressèrent les pylônes et les structures qui prenaient forme.

- Ton idée d’attirer et captiver la curiosité de tous par des installations de recherches et par une université est la solution la plus acceptable et la plus plausible pour détourner l’attention sur les véritables projets et les autres niveaux souterrains. Mais quels que soient les étages, les lieux, la sécurité devra être là. Bien évidemment, plus aigüe dans les niveaux les plus sensibles. L’université de pointe recevra les meilleurs étudiants, professeurs et chercheurs sur dossiers. Tu pourrais instaurer des cartes-passes magnétiques, mais attention, une carte qui sera très difficile à contourner et à imiter. Pas ce genre de badge où l’empreinte rétinienne ou/ et l’empreinte digitale serait la clef pour entrer ici. Non, quelque chose de plus pertinent, qui ne serait pas détourner par des hackers en tout genre. C’est une idée au milieu de tant d’autres.

Une idée sur laquelle il faudrait travailler en collaboration avec ses chercheurs s’il était d’accord.

- Une seule et unique entrée. Ce qui permettra une meilleure évaluation des gens qui viendront ici. Une entrée qui s’ouvrirait sur un accueil immense et chacun se dirigerait là où il voudrait y aller. Mais, à chaque fois, une nouvelle vérification pour accéder au domaine : université, bureaux, laboratoires, etc … Tu veux de la sécurité ! Je vais t’en donner ! Pas la sécurité qui étouffe, qui en deviendrait presque lourde et harassante, non, une sécurité utile, facile pour les gens qui fouleront le Complexe et très pointilleuse pour nous !

Je baissais lentement mes yeux comme si j’imaginais déjà les différents niveaux.

- Entreposer des vivres et du matériel de survie, c’est ce qui nous a manqué dans le passé. Ton idée est formidable. Il faut nous donner les moyens de faire face à quelque chose qui pourrait nous prendre par surprise, voir nous dépasser. Nous avons eu de la chance, la première fois grâce aux Insoumis.

Je me mis à marcher, en revenant vers Djinn. Je le contournai pour me placer dans son dos.

- Les trésors de Iah Hel doivent être protégés. Tu peux faire appel aux Insoumis, comme tu peux trouver une solution de les dissimuler ici tout en brouillant les pistes. Certains vont imaginer que tu as créé tout cela pour donner un refuge précieux aux trésors. Où vont-ils chercher en premier ? Dans les sous-niveaux. Certains seront accessibles et d’autres non, et cela va éveiller la curiosité de beaucoup. Maintenant imagine, un autre endroit, là où personne ne s’y attendra, ni pensera même pour dissimuler les Trésors de Iah Hel. Tout près, ici même, mais ailleurs.

J’étais mystérieuse, mais c’était aussi ma façon d’attiser son intelligence.

- Quant à Oishi, tu connais déjà la réponse : il n’acceptera pas d’être exclu. Il faut tout prévoir, les moindres attaques et axer la sécurité autour de ça aussi.

Je levai les yeux vers ce ciel où il m’avait dit de regarder.

- L’espace … Infini … Si nous devons nous préparer à perdre la Terre, nous allons devoir aussi nous préparer à nous battre. Et, tu sais bien que même si je ne suis plus une Skjaldmey, je prendrai les armes pour Nous défendre. Si tu peux amener les survivants loin de la Terre, loin de nos ennemis. Je ferai partie de ton bouclier personnel. Il faudra apprivoiser l’inconnu et l’espace, mais si c’est notre seule chance de survivre, alors, il faut la tenter. Mais comment ? Comment se déplacer dans cet univers ?

C’était étrange, fascinant et inquiétant, tout à la fois, de tenter d’imaginer se déplacer dans l’univers. Peut-être que je ne connaitrai pas ce futur … Qui sait …

- Tes ennemis seront de plus en plus nombreux. Non ! Rectification ! NOS ennemis seront de plus en plus nombreux.

Cette fois-ci, je me plaçai devant lui.

- Nous nous battrons ensemble, si tu veux de moi.
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Heru Ur

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Heru Ur

» 03 janv. 2018, 21:39

— Exactement, pas de sécurité électronique. On doit trouver mieux. Si Sariel maîtrise tout, alors un Ange peut avoir le même pouvoir que lui et ils trouveront un moyen de nous pirater.

Djinn se souvenait du « Neuromancien » de William Gibson. Un des objets les plus sécurisés au monde était enfermé par une porte et une clé, une vieille clé sans électronique. Les données qui se trouvaient à l’intérieur n’avaient pas pu être piratée. Il avait fallu envoyer un être humain pour ouvrir la porte à l’ancienne. Il l’écouta, pour l’instant tout n’était que brainstorming. Erika ne manquait pas d’idées. Il allait falloir en faire le tri, en jeter, en étayer, en garder sous le coude.

— … si je veux de toi ?

Il souriait, amusé par la conclusion de la guerrière. Tout était différent avec elle. Ève, Arthemys, Djinn devait les protéger, veiller à leur sécurité comme à leur bien être jusqu’à leur confort. Cela ne lui déplaisait pas. Il était même flatté. Avec Erika, s’il venait à la protéger, elle rirait de lui, à gorge déployée.

Cela lui plaisait aussi. Djinn aimait ses initiatives, elle le surprenait, était capable de vivre sans lui. Cela la rendait inaccessible, cela donnait envie de la conquérir. Si tant est qu’une Skjaldmeyjar puissent vraiment être conquise.

— Mes ennemis sont de moins en moins nombreux. Surtout de l’autre côté du dôme. Ils m’oublient.

Depuis quelque temps, les Izanaghis ont adopté une nouvelle méthode. Ils remontent les filières templières, localisent les Anges et leur font oublier le clan Izanaghi. On travaille avec minutie, on efface seulement des détails. Ils n’oublient pas notre existence, ils n’oublient pas le Luxor, mais ils oublient les détaillent qui permettent de relier le puzzle.

— Je suis désolé, mais tu es bien trop jolie !

Djinn lui prend la main et l’invite à se glisser derrière l’un des piliers.

— Jolie n’est pas le terme exact. Enfin, si tu es jolie, mais tu es trop…

Djinn avait tout intérêt à bien choisir ses mots et rapidement.

— Tu es trop prégnante.

Échec critique, dirait un adepte des jeux de rôle. Il formula à nouveau ses explications.

— Ta beauté imprime trop dans l’esprit des Izanaghis. J’arrive encore à leur faire oublier ta présence, mais j’ai presque consumé tout mon Orgone. Si tu nous emmenais dans un endroit plus calme.

Djinn avait encore beaucoup de questions à lui poser.

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Erika Hart

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Erika Hart

» 23 janv. 2018, 10:57

Voilà quelque chose dont je n’étais pas certaine sur le clan des Izanaghis, mais Djinn me le confirmait. Ils étaient en train d’effacer leurs traces à l’extérieur du dôme de Vegas. La sécurité de ce nouveau grand projet me donnait des idées qui ne cessaient de germer dans ma tête. J’en aurais d’autres et très certainement, il faudrait qu’on passe plusieurs heures et plusieurs jours à tout peaufiner et à tout étudier pour avoir quelque chose de parfait … Parce que j’aimais la perfection dans mon travail.

- Pardon ? Tu … ? Je … ?

Je n’eus pas le temps de comprendre où il voulait en venir que Djinn me prit la main et m’attira avec lui derrière un énorme pilier. Je croisai mes bras contre ma poitrine et je l’écoutai faire son petit numéro. Je m’amusai à le voir chercher ses mots, mais aucune émotion ne filtrait sur mon visage. Je restai de marbre et je haussai même un sourcil au mot « prégnante ». Le bout de mon talon tapota de plus en plus rapidement sur l’asphalte. Je lui fis croire que je perdais patience, que j’étais mécontente. Je ne savais pas si cela marchait vraiment, mais c’était très comique de le voir me dévisager ainsi.

- Ma beauté imprime trop dans l’esprit des Izanaghis ? Tu crois ça ? Ou bien est-ce que cela ne concerne que leur chef ?

Je jetai un œil autour de nous. Personne ne pouvait nous voir, mais certains nous avaient vus arriver comme le vigile puisque la voiture de Djinn était garée tout prêt. Le seul endroit que je connaissais et qui pouvait ressembler à un petit havre de paix, c’était une maison que j’avais achetée, il y a un an, à Henderson city. Elle se trouvait juste à la limite du dôme.

- Très bien ? Prêt pour un petit voyage ?

J’attendis son signe de tête et en quelques secondes, nous quittions le décor du nouveau projet de Djinn et le Nord de Vegas pour se retrouver sur une terrasse, au calme et en hauteur. Je le laissai reprendre ses esprits et j’attendis qu’il découvre par lui-même l’endroit où je l’avais amené. Nous étions donc sur une terrasse privée, qui donnait quasiment sur le toit d’une demeure : la mienne. Les immenses arbres nous dissimulés aux regards des voisins et devant nous, nous avions un ciel dégagé. J’aimais cet endroit surtout le soir lorsque la voute céleste était claire et parsemée d’étoiles. La terrasse était décorée simplement et on pouvait observer sur le côté gauche un jacuzzi, une table, des chaises et des chaises longues. C’était là que je m’allongeais la nuit pour admirer le ciel d’encre et ses petits joyaux.

- Tu es ici chez moi, dans la banlieue d’Henderson. J’ai acheté cet endroit il y a une année. J’aime surtout être cachée à la vue des voisins et cette terrasse. Dès que tu le voudras, je te ramènerai à ta voiture. Le vigile va se demander où est passé son patron.

Je m’éloignai de lui pour me diriger vers le petit coin bar et son mini frigo.

- Tu veux boire quelque chose ?

Je sortis deux verres que je déposais sur un plateau. Il y avait de la citronnade qui attendait dans le frigo, de la bière, des alcools forts près du plateau. Je pouvais aussi lui faire du café ou du thé.

- Tu aurais pu reprendre ta voiture et nous amener dans un autre lieu. Tu ne voulais pas conduire ? Maintenant que tu n’uses pas ton orgone indéfiniment pour me cacher aux yeux des autres Izanaghis, qu’as-tu à me dire qui demande un lieu calme et intime ?
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Heru Ur

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Heru Ur

» 29 janv. 2018, 22:29

Djinn se doutait qu’Erika le taquinait, mais des doutes subsistaient. Elle jouait la comédie à merveille. Il accepta qu’elle le conduise loin d’ici. Enfin, accepter n’est pas le meilleur terme. Il n’aurait pas su l’en empêcher de toute façon. Disons qu’il était satisfait qu’elle le conduise loin d’ici.

Cette satisfaction ne dura pas longtemps. Un haut-le-cœur le saisit, il détestait cette sensation que procurait la téléportation. Il sentait son corps se distendre, être décomposé atome par atome avant d’être reconstitué à la sortie. Était-ce lui, dans l’appartement d’Erika ou une copie de lui-même ayant les mêmes souvenirs, la même personnalité ? Voilà un long débat philosophique qu’il avait entretenu avec un doctorant qui, dans les années 50, avait tenté de mettre au point une machine à téléporter. Il échoua complètement. Non il échoua partiellement. À défaut d’un système de télétransport, de ses études naquit un film d’horreur nommé « La Mouche ».

Djinn réalisa que la belle Erika avait disparu. Il cligna des yeux. Ce n’était pas un appartement, mais une maison. Il la retrouva, ou plutôt il retrouva son séant. Elle venait de se pencher pour sortir une citronnade de son frigo. Il eut du mal à cacher son regard « surpris » par cette tentation enivrante. Il entendit sa phrase. Elle l’amusa, preuve qu’il avait recouvré ses esprits.

— Pardon ? ajouta-t-il en revenant sur la terrasse. Moi, j’ai seulement parlé d’un lieu calme. C’est toi qui interprètes ça en lieu intime. Je n’ai jamais utilisé ce mot, moi.

Un « moi » articulé, prononcé comme un moooôôôaaahhh. Oui, avec trois accents circonflexes dignes de l’accent lorrain et de trois h aspirés dignes des fins de phrases allemandes. Un sourire mutin éclairait son visage. Il prit un verre dans la main et le tendit à Erika pour qu’elle le remplisse, si toutefois elle se proposait encore de le faire.

Il balaya la réaction du vigile de la main. Dans le pire des cas, il mettrait cela sur une des énièmes lubies de son patron. Il posa une fesse sur la table de la terrasse et le pied sur l’assise de la chaise et observa l’horizon. Trop proche de la frontière du dôme. Il voulait l’enguirlander, mais après tout, elle pouvait cacher son aura « ELLE ».

— Comment tu comptes t’y prendre ?

Il ne parlait pas de la sécurité, le sujet était clos à la seconde où ils avaient quitté les lieux et elle le savait très bien. Il parlait de Sariel, du clan des Infiltrés.

— Je ne tiens pas à repêcher ton cadavre dans le lac Mead.

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Erika Hart

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Erika Hart

» 08 févr. 2018, 09:52

Je savais que le « voyage » par téléportation n’était pas toujours bien apprécié par la personne que l’on transportait. Je me souvenais que Djinn n’aimait pas quand j’employais mon pouvoir sur lui et qu’il avait toujours besoin d’un petit moment de répit pour reprendre ses esprits. Même après toutes ces années, il n’avait pas pris l’habitude de ces balades particulières pour le corps. Lorsqu’on se retrouva sur ma terrasse privée dissimulée par les arbres environnent des jardins des villas et de la banlieue, je le laissai tranquille pour lui permettre de souffler un peu. Il ne connaissait pas ce petit endroit tout simplement parce que je l’avais acquis il y a un peu moins d’une année et que mes choix m’avaient éloigné de lui. Ce petit cocon avait tout pour offrir un moment privé sans être interrompu ou être aperçu. Il y avait dans la petite cuisine aménagée de quoi subvenir à notre soif et à un petit creux naissant. Tandis que je lui demandais ce qu’il voulait boire, je déposais les deux verres sur un plateau, et je fis couler la citronnade dans un premier verre. Djinn n’avait toujours pas fait son choix.

Il s’approcha du mini bar et j’arquai un sourcil amusé. Un sourire mutin ourla mes lèvres. Je reposais le pichet et sans me départir de mon sérieux agrémenté d’un zeste de taquinerie, je lui répondis presque du tac au tas à sa remarque, coulant mon regard azuré dans le sien.

- Monsieur Saint-Georges le mot intime, concerne avant tout la nature profonde d’un individu, je ne parlais quant à moi, ici qu’à un endroit personnel et privé. Votre esprit vous porte loin, toujours aussi fantasmagorique. Le mien d’esprit n’a pas fait de lapsus, ni il n’a démontré un quelconque penchant pour un moment plus charnel. Voyons, un peu de tenue !

Il m’avait fallu une certaine contenance pour ne pas partir dans un fou rire en observant la réaction sur le visage de Djinn. Je versai la citronnade dans son verre qu’il me tendit. On s’éloigna du mini bar et il s’installa sur un coin de la table, un pied en appui sur l’assise de la chaise. Je restai debout, devant lui. Sa question n’était pas anodine et si nous avions effleuré cette conversation, nous avions été emportés par d’autres sujets. Il était tout à fait logique qu’il me demande des réponses.

- C’est une option que tu devras prendre en compte.

Celle de retrouver peut-être un jour mon cadavre dans le lac Mead.

- Tu parlais de l’espace, qu’il serait peut-être notre dernier linceul, notre dernière chance e fuir, de nous mettre à l’abri. Je ne le verrais certainement pas et tu dois accepter cette idée que je ne fasse pas partie de ton futur.

J’étais certainement très dure dans mes propos, il pourrait m’en vouloir, mais je voulais le préparer à ce qui pourrait m’arriver. Jouer à l’autruche, éviter d’en parler ou faire comme si rien ne pouvait m’arriver de grave, c’était nous mentir à tous les deux.

- Je n’ai jamais reculé devant aucun obstacle, ni je ne me suis défilée devant quelconque. Je préfère tout lui expliquer, être sincère avec Sariel plutôt que de jouer avec lui. Il le saura de toute manière si je lui mens et je n’ai aucune envie de glisser sur ce terrain avec lui. Je l’ai suivi, il y a plusieurs années pour avoir des réponses personnelles à mes questions et aussi pour avoir ce pouvoir de cacher mon aura, pour me permettre de sortir d’ici, de pouvoir observer, surprendre et piéger nos ennemis. Aujourd’hui, j’ai avancé, j’ai évolué et même s’il me retire son don, … durant des siècles, je m’en suis passée Djinn. J’apprendrai de nouveau à faire sans.

Je levai la tête vers les cieux dont la couleur déclinait légèrement. Il faisait encore très beau, mais la fin d’après-midi approchée.

- Le ciel est clair. La nuit sera tout aussi belle avec toutes ses étoiles. D’ici, on peut voir l’infini. Tu verrais comme c’est magnifique et magique.

Il me connaissait pour savoir qu’en détournant le sujet un instant, c’était pour mieux y revenir. Son regard ne m’avait pas quitté quand je le retrouvais. Je posais mon verre sur la table près de lui et je décrochais le bracelet ancien qui ornait mon poignet depuis de très nombreux siècles. Il n’avait aucun pouvoir. Il faisait partie de moi, de mes origines. Je mis délicatement le bijou dans le creux de sa main que je refermai doucement.

- Si je reviens vivante, tu me le rendras. C’est un bracelet qui vient de Finlande, là où j’ai grandi. Il est formé de pierres noires et d’un symbole qui représente les deux corbeaux du Dieu Odin. Ils étaient les messagers. Si je disparais, tu auras un souvenir de moi.
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Verrouillé

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