Pause déjeuner avec Djinn

Son ambiance égyptienne cache un royaume feutré et discret. Mais derrière ces apparats se cache le clan des Izanaghis dirigés par Oishi Seijitsu et Djinn. Les Templiers pensent qu'ils y dissimulent l'artefact créant le dôme artificiel.
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Lucy Hale

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Lucy Hale

» 30 janv. 2018, 15:08

Evie fronce les sourcils, tords sa bouche sur le côté, pourquoi lui poser des questions s’il n’a pas vu, elle ne comprend pas. Heureusement, il l’éclaire –un peu- avec la suite de ses propos et avec une certaine hésitation, Evie se pose une question avant de réalise que s’il s’agit là d’un templier, c’est qu’il a du être manipulé pour parler dans un rêve éveillé.

--Et ça a marché ? Je vous demande cela parce que l’ambiance des années 80 c’est une série, ça a surement dû être…fantasmé. Quand on y a vécu et qu’on a de bon souvenir, est-ce que cela peut fonctionner ?

Elle se le demande parce que c’est un reproche qui a été fait à la série, elle se souvient de l’avoir lu, mais pas des détails, elle ne devrait peut-être pas trop s’aventurer sur un chemin dont elle ne se souvient plus tout à fait du parcours, cela pourrait la faire tomber !
Ses mains reposent sur ses genoux, attentive, elle hausse un peu les épaules quand Djinn lui dit qu’elle est observatrice et qu’elle apprend vite.

--J'observe les gens, parfois j’ai…l’impression de ne pas savoir.

Elle ne sait pas ce qu’elle doit mettre après ce « ne pas savoir ». Ne pas savoir comme agir, réagir. Elle sait qu’elle a eu des parents, mais elle sait aussi qu’elle change son histoire au grès des rencontres, cela ne la choque pas, elle le fait, sans penser qu’elle ment, elle embellit, étoffe, grossit son passé au fur et à mesure, en prenant des détails et en en rajoutant.

--Et sinon ? –Répète-t-elle. –Et sinon quoi ? –Elle comprends un peu et gonflant sa bouche au niveau de ses lèvres, les yeux levés au ciel en signe de réflexion, le souffle qui sort brusquement de sa bouche fait poc, prenant compte qu’il l’invite à parler d’elle, une rougeur discrète teinte ses pommettes. –Je me suis offert un poisson rouge. –Dit-elle avec un air rieur. –J’ai lu quelque part que c’est agréable d’avoir un animal de compagnie. Je n’aime pas beaucoup les chats et les chiens laissent des poils. En plus, il faut le sortir. Je n’aurais pas le temps. Alors j’ai pris Ernest. –De son téléphone, elle ouvre son instagram et montre une photo de poisson rouge tout à fait ordinaire.- Quand je suis seule, je lui parles, je n’aime pas trop être seule.

Non, c’est vrai, elle n’apprécie pas beaucoup, elle préfère le monde, la foule, les gens, elle se repose quand il le faut, mais veille à être avec une personne de temps en temps. Elle aime le contact et surtout les Izanaghis sont tous prévenant avec elle, alors, elle les retrouve souvent, même si elle ne fait pas plus de bruit qu’une minuscule souris pour ne pas les déranger ! Quoi que…ça c’est quand elle ne travaille pas !

--Les membres du clan ne me disent jamais rien quand, une fois reposée, et lorsque je ne travaille pas, je traîne pas loin. Ils sont prévenant avec moi…-Elle aime la prévenance, c’est agréable. –Mais du coup…des fois, je me demande…si je suis moi aussi une membre du clan –Elle n’en est pas sûre de ça, peut-être qu’elle se trompe ?Elle travaille pour lui depuis un moment et connait des petites choses, elle se pense Izanaghis en tous les cas et personne ne lui a dit le contraire –Est-ce vous mon … protecteur ?

Elle a entendu des conversations à propos de maître, d’esclave,de mortel et immortel, mais elle sait qu’elle n’a jamais rien approché de la sorte et s’inquiète un peu de savoir. Elle pourrait bien dire qu’elle est Izanaghis et la protégée de Djinn, mais est-ce que ça suffirait ? Sans être très forte sur le sujet Nephilim et humain, elle a bien compris que c’était quelque chose de précis. Un humain et un immortel, mais elle…

--Désolé de cette question, j’ai entendu des conversations, et je sais qu’Arthémis est votre esclave. –Elle se souvient que Claire lui avait demandé si elle était prisonnière elle aussi…mais non., elle ne l’est pas. –ça doit vous paraître bête, mais je ne suis pas tout à fait sûre de ma place dans tout ça.

Ses mains jointes sur ses genoux, elle secoue la tête sur ces dernières paroles, appuyant ainsi son incompréhension –Elle a remarqué que les gens faisait cela quand ils veulent accentuer le négatif. –Elle attends la réponse de Djinn.

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Heru Ur

» 31 janv. 2018, 19:49

— Oui, vraiment très bien. Nous avons obtenu des informations importantes. Quand les clans collaborent…

Ses yeux se perdirent vers l’horizon. Il pensait à Vesta et à Erika. Elles lui manquaient, beaucoup, et leurs dernières entrevues avaient été bien trop courtes. Il reporta son regard sur Evie, elle lui parlait d’un poisson rouge, il avait perdu le fil, mais il n’était pas satisfait des modifications apportées sa création. Il soupira et se lança dans une diatribe. S’il était inutile pour Evie qui allait tout oublier, ce monologue permettait à Djinn de remettre ses idées en place.

— Quand tu étais petite, tu te baladais dans les couloirs du Luxor. Je ne t’avais donné aucune mission. Je voulais voir comment tu réagirais face à l’ennui. Tu roulais partout, heurtait certains murs et faisais preuve d’une certaine maladresse. Je ne compte plus les fois où tu t’es coincée sous un bureau ou dans une bouche d’aération. Quand j’ai analysé ta mémoire, j’ai découvert que tu avais entrepris de cartographier le Luxor.

Il souriait malgré l’air probablement surpris d’Evie.

— Tu m’as épaté parce que tu as même réussi à cartographier des salles secrètes. Tu avais utilisé un système de résonance sonore pour découvrir ce qu’il y avait dans les pièces fermées.

Il posa sa tasse sur la table.

— Que tu apprennes à faire le thé ou le café ne me dérange pas, que tu regardes la télévision non plus, mais ce n’est pas ce que j’attends de toi. Je ne sais pas ce que j’ai foiré, mais je me suis visiblement trompé sur certains paramètres.

Il tourna la tête vers un écran plat accroché au mur.

— Jarvis ?
— Oui, monsieur ?


À l’écran un cercle lumineux s’était éclairé et avait vibré aux fréquences de la voix de Jarvis.

— Arthémis va me maudire.
— Vous souhaitez recommencer ?
— Oui en effet, réinitialise Evie et diminue sa curiosité pour les expressions humaines et les créations artistiques. Repositionne sa curiosité à l’état d’origine, en fait.


Evie ferma les yeux, perdit instantanément la mémoire. Elle se réveillera avec les souvenirs du protocole habituel. Des explications bancales sur les raisons de ses défauts de mémoire, à contrario elle avait des souvenirs parfaits des plans du Luxor.

— J’efface les zones de sécurité ? demanda Jarvis.
— Non, c’est inutile. Tout est déplacé.
— Pourquoi vous ne lui dites pas ce qu’elle doit chercher ?
— Parce que je ne saurais pas si elle l’a cherché par envie personnelle ou par obéissance.
— Voilà, le transfert est en cours et se terminera dans dix minutes.

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» 04 févr. 2018, 20:30

Evie sourit, elle n’est pas très au point en ce qui concerne les clans, mais elle sait que cela se rapproche des jeux de pouvoir assez classique d’un système politique. Avec des pouvoirs, et des effets spéciaux assez réel. Mais elle est contente pour Djinn. Quand il se met à parler de son état petite, elle a envie de se relever et de lui dire que non, petite, elle vivait avec un père et une mère comme tout le monde, d’ailleurs, elle se relève, sans oser l’interrompre, trop intimidée par Djinn.

Elle le regarde de ses yeux de demoiselle qui ne comprends pas et qui devient méfiante, si ses paroles paraissent pleines de vérité, elle refuse d’y croire, elle n’a pas grandis ici, elle vivait…avec son père et sa mère dans un endroit dont elle ne se souvient plus et qu’elle a associé à un état des USA.

--Je ne sais pas ce que vous racontez, vous vous trompez, je…

Mais il ne lui laisse pas le temps de répondre, une vague d’émotion vient emplir l’esprit de Evie Gort. Elle pense à s’en aller, et laisser Djinn parce qu’elle n’aime pas ce qu’elle vient d’entendre, et quand il parle de la réinitialiser, elle entrouvre les lèvres, elle veut dire non !

Mais rien ne se passe, Evie ferme les yeux. Si elle s’intéresse autant aux émotions humaines, c’est pour les acquérir, car parfois, elle a l’impression de ne pas savoir en exprimer certaine. Si elle aimes les créations artistiques, c’est une forme de curiosité, combien de musée a-t-elle visité ces derniers temps ? Trop peut-être ?La minuscule larme sur sa joue n’est que le fruit d’une perturbation et d’un refus. Elle a un père et une mère, comme tout le monde et elle a grandis avec eux…ou en tous cas elle en est persuadée !

Evie ne s’en rappellerait pourtant pas, les yeux clos, elle se retrouve dans sa suite pour pouvoir se réveiller avec son manque de mémoire et l’incompréhension de comment, elle peut se retrouver là, alors qu’elle ne s’en souvient pas. Cela faisait un petit moment que ce n’était pas arrivé, la jeune femme n’est pas certaine de ses propres pensées, elles paraissent maladroites et bancales, mais elle regarde l’heure sur son téléphone et se relève brusquement.

Elle doit aller travailler, pourtant, elle mordille sa lèvre, se relevant, elle va ouvrir un tiroir de commode dans laquelle se trouve un cahier en cuir assez grand, qu’elle dévisage presque. Elle s’était dit qu’à la prochaine fois qu’elle aurait un manque de mémoire, elle devrait faire quelque chose. Peut-être en parler à Arthémis ? Elle devrait peut-être consulter un médecin à force. Le fait que cela ait recommencé lui prouve qu’il y a peut-être un soucis…

Le carnet qu’elle tient, elle l’ouvre, prenant un simple stylo, elle écrit la date et griffonne quelques mots. Evie pourrait faire cela sur informatique, mais elle se dit qu’il y a plus de gens qui pourraient y tomber dessus, que sur papier. Ce serait moins accessible, mais autant débuter son journal intime une bonne fois pour toute. Pour se souvenir de tout, c’est une bonne idée ? Peut-être qu’elle finirait par découvrir ce qui ne va pas ?

En tous cas, elle griffonne la première page et file dissimuler le carnet dans son tiroir à petite culotte, cela n’arrêterait pas un curieux. Elle oublierait ce carnet peut-être à l’avenir mais le retrouverait toujours en tous les cas. Attrapant son mobile, Evie doit redescendre travailler, mais perturbée, elle consulte le site web de l’Atrium. Elle devrait consulter en neurologie ? Elle l’ignore, mais elle appellerait après le travail…

Peut-être qu’elle ne le ferait pas, après tout, elle pourrait perdre son travail selon la réponse, et même si elle sait que ses défauts de mémoire ne sont pas normaux, ils ne sont pas si terribles ! La jeune femme soupire. Elle ne sait pas trop ce qu’elle doit faire. En parler à quelqu’un ? Peut-être qu’Arthémis saurait l’écouter et la conseiller ? Qui d’autre ?

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Heru Ur

» 04 févr. 2018, 21:16

Djinn observe les écrans de contrôle. Les informations sur Washington lui parviennent en nombre. Les trains se forment et vont bientôt traverser le nuage. Il cliquète. Ouvrant et refermant son stylo-bille, d’une pression sur le bouton, ce mécanisme donne un rythme à ses pensées. Il prend beaucoup de notes, sur un calepin. C’est en la voyant faire la même chose qu’il sourit.

— Jarvis, tu peux zoomer sur Evie.

La caméra ne zoome pas, car l’intelligence artificielle a appris avec le temps que Djinn voulait en fait projeter la caméra sur le grand écran. Djinn se lève, s’approche et l’observe.

— C’est la première fois qu’elle prend des notes.
— Oui Monsieur, elle avait déjà mis le carnet dans ce tiroir.
— À quel cycle ?
— Au septième.
— Et…
—… et on en est au treizième, monsieur.
— Parfait, elle s’en est souvenue. C’est excellent.
— Dois-je demander à Arthemis de retirer ce carnet ?
— Surtout pas. Elle apprend au-delà de mes espérances. Sa mémoire devient conscience. C’est excellent.
— Je ne suis pas sûr de comprendre, Monsieur.
— As-tu remarqué comme certains humains ont le même caractère que leur grand-père ou qu’une cousine éloignée ?
— Oui monsieur, cela vient souvent de leur éducation et de la vie familiale.
— Et bien c’est le cas, mais pas seulement. On remarque ce phénomène chez des enfants qui ont vécu loin de leurs parents ou de leurs grands-parents. Le cerveau humain apprend, stocke des informations, mais il a également une base génétique, une façon innée d’aborder les problèmes. Je pense qu’Evie est en train d’explorer et de devenir consciente.
— Vous allez lui dire la vérité ?
— Dès qu’elle...


Un homme entre dans la pièce, il a franchi tous les protocoles (inexistant) de sécurité, mais heureusement pour Djinn, c’est un de ses hommes de main.

— Monsieur, nous devons partir à Washington, affirme l'Izanaghi
— Oui, je me prépare. Jarvis, nous reprendrons plus tard. Veille sur elles. Elles au pluriel.
— Comme toujours, monsieur,
La voix de Jarvis n'a pas tressailli, il n'oublie jamais sa mission principale, mais le fait que son maître lui rappelle ne le chagrine pas du tout. Il n'éprouve pas de sentiment après tout.

Djinn referme le capot de son ordinateur portable qui passe en veille et récupère sa montre. Avant de quitter les lieux, il vérifie qu’il porte bien sa montre à son poignet. La dame est tellement silencieuse qu’elle se ferait oublier. Durant le voyage, il réfléchit à Evie. Ses trous de mémoire ne passent pas inaperçus auprès des humains et lui compliquent la vie, si on peut appeler cela « une » vie. Evie se souvient des visages, des noms, mais elle oublie tout de leurs échanges. Elle se souvient de son travail, des souvenirs implantés, faux pour la plupart. Djinn n’aime pas cette étape, mais il n’a pas le choix. Il devra affronter la colère d’Evie sans doute. Mais il doit progresser, le San Djinn Barr aura besoin d’Evie, il aura besoin de sa navigatrice.

Djinn allume sa tablette et modifie quelques paramètres. Evie, cette fois-ci aura des flashs. Elle ne se souviendra pas seulement des plans du Luxor, elle se souviendra aussi des couloirs, des laboratoires et surtout des conduits d’aération. Il doit la mettre sur la piste.

Verrouillé

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