Les souvenirs [Erika]

Son ambiance égyptienne cache un royaume feutré et discret. Mais derrière ces apparats se cache le clan des Izanaghis dirigés par Oishi Seijitsu et Djinn. Les Templiers pensent qu'ils y dissimulent l'artefact créant le dôme artificiel.
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Heru Ur

» 29 oct. 2017, 14:40

— Je persiste. Ce serait plus simple si tu me mentais.

Mais il ne le veut pas.

La proximité d’Erika trouble Djinn au plus haut point, bien plus qu’il ne le voudrait. Ses mains frôlent son blazer, il hésite à les poser sur ses hanches. Il ne veut pas lui envoyer ce signal, mais ce qu’elle dit le trouble. Et si elle avait raison, ses discours manquent de clarté et son avis sur Sariel fausse son argumentaire.

— Avant de porter des …

Il se reprit à cause des problèmes micros.

— Avant de lui faire part de tes conclusions, tu devrais peut-être aussi envisager une autre option.

Il soupira.

— Il dit peut-être la vérité.

Djinn se retourna pour ouvrir une porte métallique. Un bruit d’aspiration fila au rythme de l’ouverture. Derrière la porte se trouvait un petit laboratoire, il y chercha des gants en latex stérilisés et les enfila. Il attrapa un troisième gant, il le passa à sa main droite par-dessus l’autre gant.

— Ouvre la bouche !

Djinn s’emballe-t-il ? Il ajouta :

— S’il-te-plait.

De l’index, il préleva un peu de salive. Si elle le laissait faire ce geste très intime, limite invasif, sinon il la laisserait faire elle-même.

— L’ADN, ça ne ment pas.

Il retourna le gant pour en préserver l’échantillon.

— Oui, bon, j’aurai pu te demander de cracher dedans, je voulais t’épargner cela. Je…

Il n’était pas doué et paraissait même ridicule. Non, pas ridicule, comique, amusant.

— Moi qui pensait être discret.


Toujours à sauter du coq à l’âne, il revenait sur le sujet de Pachad. Il travaillait sur le concept de l’Artefact, cet objet magique qui devait apporter la protection des Nephilim. Il pensait n’être quasiment jamais sorti de sa tente, ou des cales. Il avait consacré la majeure partie du voyage à réfléchir avec Iah Hel à cette création. Pourtant, Erika avait surpris ses moments d’expectative.

— Jarvis, est-ce que tu…

Il s’interrompit, il avait demandé à Jarvis de se déconnecter. L’I.A. s’était éteinte et ne rallumerait les micros que sur son ordre manuel ou sur un des programmes espion de Sariel. Il pesta une seconde et se rendit vers une machine blanche munie d’un bras robotisé, un analyseur d’ADN.

— Sariel ne manque jamais une occasion de boire du whisky. Alors, comme tu es certaine de vouloir connaître ton géniteur…

Il passa les quatre minutes suivantes à manipuler l’échantillon de salive. Il ajoutait quelques gouttes de différents produits chimiques avant d’allumer la machine. Le mélangeur secoua l’échantillon, le mélangea, le soumis à une rotation impressionnante jusqu’à ce qu’un message d’erreur s’affiche. Le serveur était indisponible, sans doute parce que Djinn n’avait pas branché le câble réseau. Pour compenser, Djinn demanda alors l’impression des résultats. La colorimétrie prit plus d’une minute et le résultat sorti sur une imprimante intégrée. Le papier que Djinn arrachait à la machine ressemblait à un ticket de caisse. Il ouvrit une boîte à côté et sortit un autre papier.

Il demanda à Erika de le suivre jusqu’à son bureau. Il garda le silence tout en marchant. Il savait. Arrivé dans le bureau, il l’invita à s’asseoir. Elle n’en avait peut-être pas envie, mais il ne cèderait pas. Il prit une chaise et l’installa à côté d’elle. Il s’assit à son tour avant de tendre les deux tickets de caisse à Erika.

— Ramène un échantillon de Lidrya, enfin de son ADN, et tu sauras si elle est ta mère et si on t’a ramené dans le passé peu après ta naissance. En tout cas, tu as la moitié de ta réponse. Sariel a dit la vérité, il est bien ton père.

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Erika Hart

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Erika Hart

» 01 nov. 2017, 18:10

- Quoi ?!!

J’avais bien entendu les mots de Djinn, comme j’avais bien compris le résultat de l’analyse. C’était plutôt une réaction de surprise de ma part et tout ce qui chamboulait mon esprit. J’avais émis des suppositions qui n’étaient pas les bonnes. Mais vous seriez d’accord avec moi pour dire qu’on arrive peu à se retrouver dans mes origines. Sariel était donc mon vrai père. Après tout, c’était la réponse que je cherchais à savoir depuis plusieurs années, sauf que Djinn m’avait mis le doute sur Harahel ainsi que les regards de l’Originel à la réunion aussi. Devais-je encore garder ma place chez les Infiltrés ? Pour y faire quoi ? Avais-je vraiment ma place ? Mais pourquoi me parlait-il de Lidrya, la femme d’Harahel ? J’avais beau lire et relire les deux tickets que Djinn m’avait présenté, j’avais encore plus l’impression de nager dans le flou que d’avoir trouvé la sérénité.

- Pourquoi Lydria ? C’est la femme d’Harahel, pourquoi serait-elle ma mère ? Djinn, je te connais, tu ne m’as pas balancé le prénom de Lydria comme ça, juste par hasard. Pourquoi elle et pas une autre ?

Je lui rendis les deux tickets que je déposai dans le creux de sa main et cette fois-ci, je me relevai de la chaise, là où il avait voulu que je m’installe un peu plutôt. J’arpentai son bureau comme un lion en cage, en tournant autour de lui qui était resté assis sur la chaise. Je savais que Djinn ne se trompait pas sur les résultats, déjà parce qu’il avait pris toutes les précautions pour le faire avec son gant en latex et de plus, il savait que c’était important pour moi. Est-ce que je regrettai maintenant la vérité ? Non.

- Résumons, je connais maintenant la vérité sur mon père. J’ai une sœur jumelle qui connait, elle mon existence, mais moi non. Oui, j’ai oublié de te dire que j’ai fait la connaissance d’un humain assez étrange, je dois dire, qui a croisé Raven. Il m’a parlé de visions de la mort d’une femme blonde … Autrement dit : Moi ! Et Raven parait me connaitre parce qu’elle lui a posé la question sur la couleur de cheveux. Donc, en plus de cela … Je vais mourir. Et je viens du passé parce qu’elle est plus jeune que moi ! Ok … Ou comment finir folle en quelques minutes …

C’était de l’ironie teintée de cette impression qu’on m’avait dépossédé de quelque chose de précieux.

- Tu sais, je me dis qu’à chaque fois que je découvre un bout de ce que je suis, d’autres obstacles, d’autres questions se forment par-dessus, comme si on avait pris soin de faire en sorte que jamais je ne puisse tout savoir.

Je soupirai et je m’avançai vers Djinn.

- J’étais venue pour mettre tout à plat entre nous, pour mettre des mots sur tous ces non-dits et voilà que tu te retrouves à m’aider.

J’ai toujours aimé réajuster sa cravate et lisser le col de sa veste. C’est ce que je fis tout en lui souriant.

- Je ne te mentirai jamais. Sache-le et ne l’oublie pas. Et je tiens à apporter une précision. Tu as toujours été discret en Pachad, mais on nous apprend à garder un œil autant sur ceux qu’on ne voit que rarement que ceux qui se mettent en avant. Ceux qui sont discrets, qui restent dans l’ombre, sont certains les plus intéressants à découvrir, parce qu’ils n’abaissent pas aussi facilement leur carapace. Voilà pourquoi tu as capté mon attention et que tu le fais encore.

Mes mains remontèrent à ses épaules pour glisser lentement le long de ses bras.

- Merci de ne pas me haïr. Merci pour ton soutien et ton aide.
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Heru Ur

» 01 nov. 2017, 22:28

Djinn hésite, il sort alors une tablette et commence à fouiller dans des dossiers de vidéos. Ils sont classés par association d’idées. Autrement dit, même Evie et Arthémys rencontrent des difficultés à suivre son classement.

Il arrive rapidement à des vidéos montrant Raven. Elle travaille sur des plans de vaisseaux spatiaux, mais elle se distingue par son style, sa dégaine et sa ressemblance incroyable avec Erika.

Il fige la vidéo sur une grimace de Raven, majeur tendu vers l’objectif. Il la pousse sur le côté et recherche une vidéo d’Erika. Comme son système de vidéosurveillance est peu efficace, il doit remonter loin dans le temps. Trois ans. Il fige la vidéo alors qu’Erika se retourne, ses cheveux flottent derrière elle. Un cliché bien plus flatteur.

Alors, il ramène la vidéo d’Erika et lance deux reconnaissances faciales. Des points verts apparaissent sur leur visage, des traits les relient et les deux squelettes verts numériques se déplacent vers le centre de l’écran. Ils se superposent parfaitement et le mot « MATCH ! » clignote.

— Raven te ressemble en tout point.

Il fait abstraction de sa couleur de cheveux.

— Sa mère est Lidrya Chesly, la femme d’Harahel. La ressemblance à ce niveau c’est de l’ordre d’une chance sur cinq-milliards. Il est donc plus probable que ce soit ta sœur jumelle, sauf que j’explique pas la couleur de cheveux. Elle les teinte peut-être.

Il remarque son air sceptique.

— Récupère l’ADN de Lidrya et on sera fixé sur ma théorie. Aux dernières nouvelles, elle est au Four Seasons. Sinon tu devrais la trouver en Zakaï, au campement.

Djinn se trompe, mais c’est ce qu’il pense.

— Tu sais Erika, tu as raison. Ton passé pose de plus en plus de questions. Néanmoins, il ne change pas la femme que tu es aujourd’hui. D’ailleurs ce look te va très bien.

Il regrette déjà ses paroles. Elle s’était rapprochée de lui. Il l’avait laissé faire, alors qu’il aurait dû se tenir à l’écart. Mais sa dernière phrase lui glace le sang.

— Ne me remercie pas. Je t’ai haïe. Vraiment. J’ai fracassé le capot de la Mustang.

La Mustang est sa voiture très discrète, orange vif, avec Djinn écrit sur les bas de caisse. C’est aussi la voiture qu’elle a presque détruite lors d’une mission hors du dôme. Djinn se souvient qu’ils s’étaient assis tous les deux sur le coffre et discutaient alors que la dépanneuse remorquait tant bien que mal l’épave. L’habitacle avait été pulvérisé par Erika, quand elle avait « atterri » dessus avec un peu trop d’élan.

— Je te hais encore. J’ai trop de sentiments pour toi.

Il pose deux doigts juste sous sa gorge, mais au-dessus de sa poitrine. Le contact de sa peau l’oblige à retenir un frémissement. Il veut l’empêcher d’approcher plus, pour qu’elle s’éloigne, mais son geste n’a aucune force. Il se retient de l’attraper par le corsage pour l’embrasser.

— Je t’ai détesté pendant trois ans et en deux minutes, je retombe sous ton charme. Je ne peux pas m’afficher avec toi, je voudrais que tu t’en ailles…

Encore un uppercut.

— ... et que tu restes.

Il lui donne la tablette, un moyen de mettre quelque chose entre elle et lui, une barrière bien mince.

— Garde-la. Reviens avec son ADN. Tu sais que je t’attends.

Ces derniers mots avaient beaucoup de poids. Qui qu’elle soit, il l’attendrait.

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Erika Hart

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Erika Hart

» 02 nov. 2017, 14:12

J’observai Djinn chercher dans sa banque de données différentes vidéos, dont une de Raven et une de moi pour ensuite lancer une recherche faciale avec sa tablette. Je m’avançai pour mieux apprécier le résultat que je connaissais déjà. La technologie au service de mon passé et de mes origines. Pour la première fois, je pouvais voir Raven parce que depuis le temps, on m’avait beaucoup parlé d’elle, cet humain et Djinn, j’avais entendu beaucoup de choses sur notre ressemblance, mais j’avouai que là, voir une image d’elle, c’était assez irréel. Irréel, oui, parce qu’on se ressemblait comme deux gouttes d’eau à part la couleur de cheveux. Les résultats tombèrent et la conclusion ne fit aucun doute : nous étions des sœurs jumelles.

Djinn connaissait beaucoup de choses sur la famille de l’Originel et plus encore sur sa femme. Lydria était parmi nous, Raven était plus jeune que moi et moi, j’avais l’impression d’être la mauvaise pièce d’un puzzle. J’étais plus âgée que ma sœur et ma mère. C’était très déroutant. Je relevai la tête quand il m’indiqua où trouver ma mère. Un des lieux me laissa sceptique.

- Ma mère se trouverait en ZaKaï ? Que ferait-elle là-bas ?

Zakaï se trouvait en Kabbale, royaume d’Harahel, certes cela pouvait être une des raisons de sa présence. Mais pourquoi ma mère serait-elle là-bas ? Pour veiller sur les jeunes Nephilim ? Mes sœurs y étaient présentes aussi pour apprendre à ces jeunes les arts martiaux. Djinn n’aurait certainement pas de réponse et c’était bien plus une interrogation de surprise que j’avais lancé à haute voix. Je m’étais rapprochée de lui, j’avais glissé mes mains sur son col, sur ses épaules, irrésistiblement attirée par lui.

- Mon passé ... Ho Djinn, j’ai l’impression de ne pas être à ma place. Je suis plus vieille que ma mère et ma sœur jumelle. Qu’est-ce qu’on m’a fait et qu’est-ce qu’on nous a fait à ma famille et à moi. Pourquoi ? Je ne sais plus qui je suis.

Mes mains se crispèrent sur ses bras. J’avais ce besoin impérieux de m’accrocher à ce que je croyais encore vrai dans ma vie même s’il confessa m’avoir haïe. Djinn avait toujours été mon ancre même éloignés l’un de l’autre durant ces dernières années. Comment pouvais-je lui en vouloir ? Je lui souris tout en ajoutant une petite phrase taquine.

- Tu devrais faire attention à ta Mustang, déjà qu’elle m’en voulait avec tout ce que je lui ai fait subir, si en plus tu t’y mets toi aussi !

Ses doigts me frôlèrent puis se posèrent au-dessus de ma gorge. Une sensation de chaleur se répandit sur toute ma peau soudainement, mon cœur s’accéléra et ma respiration devint plus saccadée. Chacun de ses mots avait ce pouvoir de me bouleverser et de m’atteindre de bien des façons. Je lui avais fait beaucoup de mal. Ma raison me criait de le laisser en paix et mon cœur s’imposait pour me démontrer que je l’aimerais toujours quoi qu’il puisse se passer entre nous. La tablette glissa entre nos deux cops et je me reculai légèrement pour la prendre dans mes mains.

- Je ne sais pas quand je la trouverai, mais je reviendrai avec son ADN.

Je fis un petit mouvement comme pour partir, mais je me ravisai et je déposai la tablette sur le bureau de Djinn.

- Mais, je ne compte pas attendre si longtemps pour revenir te voir. J’ai envie de rester …

Je me plantai face à lui et audacieuse, ma main effleura sa joue, la laissant continuer son chemin dans ses cheveux et sa nuque. Il aurait toute la liberté de me repousser à n’importe quel instant. Lentement mes lèvres se posèrent sur les siennes, d’abord doucement telle une caresse, un doux baiser chaste puis ma bouche se fit plus insistante, plus gourmande.
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» 18 nov. 2017, 23:10

Erika était revenue vers lui, bien différente. Elle semblait perdue voire moins forte que celle qu’il avait connue. Oh, il ne doutait pas de sa combattivité. La moindre Skjaldmey représentait un danger incroyable au corps à corps. Alors leur ancienne chef... Mais sa détresse le surprenait, habitué qu’il était à ce que ce soit elle qui l’aide. Il posa sa main sur son épaule bien incapable de réagir devant tant de détresse.

— Avant de te poser ces questions, vérifie déjà si Lidrya est ta mère ou non. Regarde !

De l’index, il pointait le taux de correspondance entre son visage et celui de sa sœur. La reconnaissance faciale s’était arrêtée à 86 %, ce qui était fort élevé pour des sœurs, mais assez faible pour des jumelles.

— Mais quoi qu’il en soit tes parents ne te conditionnent pas. Les réponses ne changeront pas qui tu es.

Elle retrouva de son assurance rapidement. La Mustang et son humour avaient permis de changer de sujet, Erika redevenait la femme qu’elle avait été. Son regard enflamma l’esprit de Djinn et elle se pencha vers lui. Il la laissa caresser son visage, mais ne put accepter le baiser.

— Nous…

Quelqu’un entra à l’improviste, persuader que Djinn était toujours dans la salle de crise, il n’avait pas pris la peine de frapper avant d’entrer. L’homme fut surpris par la proximité d’Erika et Djinn.

— Vous ressortez, vous frappez avant d’entrer et vous attendez mon autorisation avant de tourner la poignée.

Le ton de Djinn avait été étonnamment sec. Il se recula d’un pas d’Erika.

— Je ne veux plus effacer la mémoire de mes alliés.

Quand l’homme fut dehors, Djinn lui effaça la mémoire des dernières secondes. L'intrus avait oublié être entré dans la pièce, il avait oublié la présence d’Erika, leur proximité, il avait également oublié les ordres de Djinn. Alors, il entra de nouveau sans frapper. Mais cette fois-ci, entre Djinn et Erika se trouvait une table, des dossiers et la vidéo de Washington sur un des écrans. Djinn avait également réanimé Jarvis.

— Pardon, je pensais que vous étiez…
— Que se passe-t-il ?
demanda Djinn.
— Je cherchais Archess.
— Elle se trouve à l’étage 17, salle 42,
répondit Jarvis.

Confus, l’homme tourna les talons et disparut.

— Je crois que tu as raison Erika. La sécurité laisse à désirer ici. Il faudra que tu reviennes à l’occasion. Tes conseils sont précieux.

C’est tout ce qu’il pouvait faire pour la revoir et c’était déjà trop. Il aurait dû la laisser partir sans ajouter un mot. Il aurait dû, mais lui il aurait aimé l’embrasser. Elle aussi. Il n’avait pas touché sa mémoire à elle. Jamais il ne le ferait, mais cela aurait été tellement simple.

Les choix d’Erika les avaient séparés. Il ne lui en voulait pas. Cette période était confuse, il n’était pas non plus au mieux de sa forme et il lui aurait suffi d’aller la chercher pour que cette séparation n’ait pas lieu. Il ne l’a pas fait. Tort partagé dirait un juge.

Peut-être que le temps changerait certaines cartes, mais pour le moment, Djinn devait rejoindre Arthémis et aider les Nephilim à évacuer Washington.

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Erika Hart

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Erika Hart

» 21 nov. 2017, 09:26

J’allais devoir me concentrer sur beaucoup de choses : mon clan, ma mission, celui qui se prétendait être mon père, une mère, peut-être et cette femme qui me ressemblait avec un taux de reconnaissance faciale qui était montée à 86 %. Effectivement, la barre de progression s’était immobilisée et elle n’avait pas atteint les 100%. Je n’étais pas une généticienne, ni encore moins j’avais étudié la gémellologie, mais je savais que si les vrais jumeaux étaient des clones au sens biologique du terme, ils avaient des empreintes digitales et des constantes biologiques différentes, dès les premières semaines de gestation. D'autre part, les études portant sur les cas de jumeaux séparés à la naissance permettaient d'estimer le degré d'héritabilité de certains traits phénotypiques. Qui était donc cette Raven pour moi ? Et moi pour elle ? Je fixai l’écran tout en écoutant les mots de Djinn qui me réconfortaient. Il avait raison quelles que soient mes origines, mes parents, cela ne changerait en rien la femme que j’étais devenue. Aujourd’hui les rôles s’inversaient entre lui et moi. Il m’épaulait malgré tout ce qui nous avait séparés. Il était là malgré la souffrance que je lui avais causée.

J’aurai voulu sentir ses lèvres contre les miennes. J’aurai voulu m’enivrer de sa chaleur et de son goût. J’avais amorcé ce rapprochement tout en me doutant qu’il ne l’accepterait pas. A cet instant précis, un homme entra dans la salle, totalement surpris par la scène qui se déroulait sous ses yeux : Moi dans les bras de Djinn, trop proches, trop intimes, trop personnels pour partager cela avec une autre personne. On se sépara et je fus aussi surprise que ce pauvre homme du ton sec que Djinn employa pour le faire sortir.

Il venait de lui effacer la mémoire et je savais combien c’était terrible pour lui de le faire encore et encore. Une question effleura mon esprit, pourquoi ne l’avait-il pas fait sur moi ? Cela aurait été si facile de ne plus avoir aucun lien entre nous. Il aurait été le seul à se souvenir de notre passé, de notre histoire. Pourtant, quelque part au fond de mon cœur, qu’il ne le ferait jamais.

L’homme entra de nouveau et cette fois-ci la scène fut très différente. Nous étions dans des positions différentes, mais s’il fut surpris, à nouveau, de trouver Djinn accompagné. Après quelques brefs échanges, il ressortit et mon regard se posa sur cette porte qui se refermait lentement.

- Tu auras tous les conseils que tu voudras quand tu le désireras. Je serai heureuse de pouvoir t’apporter mon aide.

Il était temps de partir même si mon cœur me poussait à voler encore quelques secondes à ses côtés.

- Merci pour tout Djinn. Merci pour ta présence et ce que tu viens de faire pour moi.
Prend soin de toi.


Un dernier sourire et je m’éclipsai par la porte, en empruntant le même chemin qui m’avait amené jusqu’ici.

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