Toute la smala [Raven et ses boys + Lucy + Jo + Princesse]

La main de Princesse sur son bras, Lucy regarde la Nephilim avec un regard soucieux et inquiet, la douceur des traits de la démone fait poser sur le visage de Lucy une expression penaude, l’air peut-être un peu ridicule, même. Elle baisse le nez et tortille sa bouche gênée, levant un regard sur plusieurs personnes et essayant de ne pas paraître trop idiote.
Se forçant à trouver un sourire, qui redonne un peu d’éclat à ses traits, Lucy se glisse dans le rôle qu’elle sait le mieux jouer, elle sourit joliment.

--Tu m’as fait peur ! Faut pas me faire ça !

Sourit-elle, croyant Princesse, pourquoi pourrait-elle douter ? Elle n’y connait rien ici et elle suit, alors elle se ravise, pensant qu’elle a du paraitre stupide à tout le monde, il faudrait qu’elle soit moins impulsive, surtout quand ça concerne Séveride, mais elle n’y arrive pas vraiment. Elle aurait été surement moins prompt à se faire remarquer si ça avait été quelqu'un d'autre.

Pendant le dîner, se retrouvant entre le Barge et Le Lynx, Lucy discute avec Jo, essayant de ne pas se soucier des choses, c’est beau, c’est bon et elle s’amuse. Le vin a un drôle de gout, mais elle ne boit pas souvent du vin, elle aurait bien aimé autre chose, mais malgré le banquet, elle n’a pas osé contredire quand on la servit, ses yeux regardent toutes ces créatures, se fichant presque de ses compatriotes plus humains, sauf de Jo, qui réponds à ses stupeurs et ses émerveillements.

A l’annonce de la bonne nuit de Princesse, la rouquine n’a pas redressé la tête, admirant les allées et venues des créatures, sans pouvoir détacher son regard.

--Bonne nuit !

Lâche-t-elle en relevant les yeux à peine juste pour voir partir la Nephilim avec Séveride. Ses pensées trop occupées à autre chose, elle ne fait pas plus attention, Le Barge lui parle à l’oreille et elle pouffe à sa bétise, appréciant le départ du Lynx, elle se décale sur sa chaise pour papoter avec la jeune brune et disserter avec elle.
Ne remarquant le départ de personne, Lucy s’amuse, jusqu’à l’arrivée de Déphaïne. La Nephilim donne à Lou l’impression qu’elle va la dévorer, littéralement, mais cela oscille entre quelque chose d’intime et un autre truc plus effrayant. Embarquée, Lucy se redresse de sa chaise en tenant les pans de sa robe, et de grands yeux relevé, elle suit.

--Cela ne fait rien qu’on quitte le banquet ? –S’inquiète-t-elle, réalisant alors que Le Drayoir, Le Lynx, bref, tous les Nephilim ne sont plus là, à part Déphaine et sa … garde du corps ? Lou ne saurait dire. Joe ne veut pas suivre et Lou qui souriait alors, perds un peu de son enthousiasme. Ce qui semble ravir Déphaïne qui annonce que Princesse et Séveride doivent faire des galipettes. Mais son esprit, qui tabasse un peu sa miévrerie pour lui rendre son pragmatisme finit par sourire –Bahh...c'est Séveride, ça m'étonne pas!

Elle n’avait pour autant pas envie de le savoir. Mais elle doit éprouver quoi ? De la jalousie ? Envie de se retrouver elle aussi à faire l’amour ou baiser avec Séveride ? Les sentiments de Lou pour lui sont ce qu’ils sont, alors non, ça la fait pas sauter au plafond de joie. Ne pas le savoir lui allait très bien, mais elle a bien décidé qu’ils pourraient au moins retrouver leur amitié. Leur complicité. Et quand ils étaient ainsi, ça la dérangeait pas qu’il lui parle des autres filles ou d’apprendre avec qui il avait couché. En fait, c’est le déclic. L’instinct protecteur de Lucy lui dit qu’on utilise ses sentiments contre elle, et elle n’aime pas ça. Alors non. Et puis franchement, elle est tombée amoureuse d'un tombeur, elle aime qu'il soit un séducteur, au fond, pragmatique, elle ne peut pas dire l'inverse.
Il couche avec Princesse ? Tant mieux pour lui, il fait ce qu’il veut, et puis c’est une Insoumise, alors, ça doit bien être normale. Elle fait bien de même de toutes façons ? Elle ne conçoit pas Séveride autrement, il aime les femmes et les femmes aiment Séveride, elle fait partie de la liste de celles qui se sont fait avoir et elle doit être bien longue.

Contente de réaliser ça, elle sourit. Elle ne se supporte pas jalouse, mauvaise, ou envieuse, ça ne change pas qu’ils n’ont pas crever leur abcsés, car il y en a un, mais elle a l’impression que si c’est elle qui essaye de le faire, ils n’y arriveront jamais. Sauf que Séveride est probablement trop con –c’est affectueux- pour le faire de lui-même. Alors quoi ? Ils vont continuer à s’ignorer en se rencontrant de temps en temps jusqu’à ce que Lucy devienne toute vieille ou soit toute morte. A moins qu'elle ne courre après une chimère et que pour lui, voilà, c'est tout bon.
Elle pense, aussi qu’en essayant de lui imposer un évènement, il va faire tout l’inverse ou tout faire pour que ça n’arrive pas ou bien…elle sait pas ! Elle sait pas voilà, ça c’est sûr et ça la gonfle. Elle ne sait pas, et elle a du mal avec ça!

Revenant à la réalité, perdue dans ses pensées, elle sourit à Déphaïne et Capella, visiblement ailleurs durant quelques instants, elle hausse les épaules.

--Si y a plus personne, faut bien que je reste avec quelqu’un et je pense que Joe a pas envie de se prendre des coups toute la nuit, quand je dors, je me bats ! –Rit-elle, sa main dans celle de Déphaïne, Lucy demande. –On va où ?

Lou n’est pas à s’inquiéter, pourquoi le ferait-elle ? Bien entendu, Déphaïne lui donne l’impression qu’elle va pas lui faire des choses toutes catholique, ni saine, ni quoi que ce soit, et elle n’a pas envie de se retrouver avec elle. Mais c’est soit elle, soit la chambre pas loin de Princesse et Séveride…alors bon, non, elle préfère encore suivre la rousse démoniaque et sa garde du corps.

--Je suis Lucy au fait !

Lance-t-elle à Capella ! Il faut bien se présenter tout de même !

Je ne me soucie pas de ce que peut faire Lucy. Pas de façon négative, cela n’a rien à voir. Seulement, Raven a voulu qu’elle nous accompagne, tout en sachant ce qu’elle est. Je pars du principe que ce n’est pas à moi de la surveiller, et laisse Raven se débrouiller. De toute façon, je sais que quoi qu’elle fasse, Lucy est Lucy, elle finira par se calmer. Et puis, tant que la bande est à ses côtés, elle ne risque rien. Même si la rousse semble fière d’afficher qu’elle est Infiltrée sur un territoire Insoumis, personne ne lui fera rien, tant qu’elle est avec nous.

La mise en garde semble être passée auprès de la créature et pendant tout le banquet, je vois bien que Raven ronge son frein. Bien sûr, je suis persuadé que c’est de ma faute. Elle est tout le temps en rogne contre moi. J’ai fini par trouver ça attachant. Quand on la connait bien, ça l’est. Attention, ce n’est pas pour cela que je ne vais pas me comporter comme un gros con si elle me saute à la gorge. À vrai dire, chez Raven, le calme est plus terrifiant que les hurlements. Ça annonce une tempête qui va faire mal.

Le petit règlement de compte de tout à l'heure ne m’a pas fait perdre le sourire. Au contraire, je plaisante, je charme, je ris. Le mari de Dephaïne a beau être à ses côtés, mes regards sont lourds de sens. Dephaïne est une belle femme et j’aime les femmes. Le fait que Lucy soit là, ne change rien à ce que je suis. Je ne mettais pas de filtre quand nous couchions ensemble, ce n’est pas maintenant que je vais le faire. De toute façon, elle et le Barge ont tout pour s’entendre.

Mon air décontracté cache pourtant un niveau d’alerte que je peux sentir chez chacun de nous. D’ailleurs, dans un grand sourire, je transforme mon regard pour répondre à Princesse. Il se pose sur les fresques, mais aussi sur nos convives. Tout le monde sauve les apparences et fait attention à ce qu’il dit. Mon pouvoir n’est pas très discret si je ne porte pas de lunettes pour cacher mon regard. Peu importe, cela m’a permis de confirmer un minimum ce qu’on suspectait déjà.

Nous sommes les premiers avec Princesse à quitter le banquet. Je remercie poliment pour ce repas la jolie Dephaïne d’un baiser du bout des lèvres sur le dos de sa main. Je remercie le Prince Pourpre de son hospitalité et nous voilà déjà dans les couloirs en direction de la chambre. Il n’y a pas de gêne entre Princesse et moi. Je ne pense pas un seul instant à ce qu’il peut se passer dans cette chambre. Je marche un peu en retrait, mes yeux sont de nouveaux noirs par moments. Je n’aime pas cet endroit. Il endort les esprits… mais j’avoue que c’est joli. En même temps, ça sort des rêves humains.

La porte se ferme et le masque de Princesse se brise. Elle est terrifiée et je ne sais pas comment l’aider. Attrapant sa nuque pour l’attirer jusqu’à moi, je la sers dans mes bras autant de temps qu’il lui faudra pour l’apaiser. Princesse provoque ce besoin de protéger. Sa gentillesse, son altruisme et sa douceur sont devenus trop rares pour être ignorés. Je n’aime pas la voir triste.

Elle frissonne et je la laisse se glisser dans le lit dans l’espoir qu’elle trouve comment se calmer. Elle ne peut rien faire ici. Demain est un autre jour. Nous nous lèverons à l’aube et nous irons voir ce qui la préoccupe tellement. Pendant qu’elle se déshabille, j’en fais autant. Il n’y a pas de regards séducteurs ou intrusifs - on parle de Princesse. J’accepte volontiers l’invitation et me glisse dans le lit avec elle. Je suis nu, mais elle m’a déjà vu nu. On vit ensemble et je suis moi. Ça ne veut rien dire.

Les draps entre nous, je m’installe en cuillère contre elle pour la prendre dans mes bras.

Le jour se lève dans quelques heures, d’ici là je te l’ai promis, je ne te quitte pas.

Elle se retourne et j’affiche un doux sourire quand elle m’embrasse. J’essaye d’être rassurant et ce n’est pas évident quand tu connais Princesse. Je ne mets pas une seule fois ses peurs en doute. Il y a bien quelque chose qui se trame, mais je ne peux pas lui dire que ce n’est rien. Je n’en ai aucune idée. Tout ce que je sais, c’est qu’elle est magnifique, à moitié nue, qu’on est enlacés et que maintenant elle m’embrasse. Je ne sais pas comment aborder ça, mais je ne suis pas de marbre. Mon corps réagit et je n’ai pas besoin de m’excuser quand je comprends ce qu’elle me demande.

Ma main se glisse dans ses cheveux, vers sa nuque et je l’embrasse me rapprochant d’elle. Elle n’a pas besoin de me le dire deux fois. Doucement, en prenant mon temps, je vais lui faire l’amour jusqu’à l’aube en espérant être assez bon pour lui vider l’esprit ne serait-ce qu’un moment.

À l’aube, nous voilà prêts à rejoindre les autres. Ma relation avec Princesse n’a pas changé. Je ne suis pas plus entreprenant ou possessif vis à vis d’elle. Elle a toujours été discrète avec ses amants, je n’irais pas me pavaner auprès des autres. Avec Raven ce serait différent, mais c'est de bonne guerre.

Mais quand j’apprends par le personnel que tout le monde est parti, laissant Joe et Lucy sans protection. Ne nous prévenant même pas… je sens la rage qui gronde. Je n’ai pas perdu mon sourire, car je ne suis pas en terrain neutre. Je me méfie et je fais attention aux apparences, mais au fond de moi, je suis excédé, en colère et tout comme le calme chez Raven est mauvais signe, ce sourire sur mon visage l’est tout autant.

Ce n’est pas un souci, nous allons les rejoindre, dis-je calmement. Où sont Lucy et Joe ?

Charmant, souriant, courtois, mon esprit est déjà loin. Je regarde tout de même Princesse. Je m’approche d’elle pour lui chuchoter à l’oreille de telle sorte que ce soit à peine perceptible, même pour elle.

Elles vont nous ralentir.

Je ne lui demande pas de faire quoique ce soit, mais si l’envie d’ouvrir un portail lui prenait, ce ne serait pas de refus.

[Jimmy Chesly]

Je n’ai jamais vu une humaine aussi…j’ai l’habitude des humains, vraiment, j’en ai vu de toutes sortes, toutes ma vie. Des intelligents, des stupides, des intéressants, mais Lucy…Lucy…

J’adore ! Elle pose des questions, elle m’échappe, elle me tourne en bourrique ! Rien ne la rassasie, mais elle est infiltrée ? Elle serait bien mieux en kabbale avec moi et le Prince Pourpre, elle me plait vraiment, elle pourrait aller et venir entre nos mondes, pourquoi personne n’a fait d’elle une insoumise ? Elle serait la bienvenue à la cour de mon Monarque et elle pourrait être ma dame de compagnie parfois. Alors, la nuit passe, peu importe ce que font les autres, moi, je me plait à découvrir cette petite demoiselle et quand le monarque nous rejoint, deux heures avant l’aube, je le laisse converser avec Lucy, me tenant avec Capella, en les admirant.

-Elle me plait. murmurais-je dans un soupirant, ma tête sur les jambes de ma douce kabbaliste, je me redresse. Je la veux ! Je regarde Capella, déposant un baiser sur ses lèvres délicatement. Comme je t’ai voulu. Lui murmurais-je en l’embrassant cette fois plus passionnément.

Capella est libre d’aller et venir, mais elle m’a plus, cet enfant de kabbale avant d’être enfant insoumise…elle est merveilleuse. Ma belle Capella, avec son histoire, sa famille, tout ce qu’elle est. Je l’ai voulu, mais ces mots ne signifient pas qu’elle m’appartient, je lui ai laissé le choix…
Je soupire, il faut que je me calme sur ce que je désire, j’ai déjà prévu d’avoir une esclave toute atypique mais je ne veux pas faire de Lucy mon esclave…

Le monarque converse avec elle et je soupire. Il va me dire

Elle est la bienvenue si elle le désire, tu le sais.

Et je vais dire oui mais si elle ne veut pas ?

Alors tant pis !

Mais ce n’est pas une insoumise on pourrait la garder, aucun infiltré ne viendra la réclamer !

Non Dephaïne mon Amour, tu ne dois pas être capricieuse, tu ne l’aimeras plus si elle est forcée. Peu m’importe son clan, elle doit choisir si elle veut ou pas.

Et je serais d’accord…difficile de ne pas l’être avec une telle créature que le Prince Pourpre.
Il se met à rire, l’humaine a du l’amuser et je suis envieuse, je fais venir Capella avec moi pour nous rapprocher d’eux….

Peu importe, à l’aube…le Monarque baille et moi, serrée contre lui, je souris.

-Non je n’ai pas envie… Boudais-je avec espièglerie.

-Allons allons. Ramène-là à ses amis qui ont déjà du demander après elle.

Je fais une moue et inspire, me redressant pour emmener Lou donc vers ses amis.

-Tu pourrais rester, tu sais ? Il suffit de me le dire et tu ne seras jamais plus toute seule, nous passerons des nuits entières à converser comme il vient d’arriver, tu pourrais apprendre tellement du monarque et Capella pourrait t’enseigner beaucoup de chose de kabbale…je pourrais te montrer des milliers de choses, dont tu ne soupçonnes même pas l’existence. Si tu voulais rester…

Je suis une horrible tentatrice, alors je viens murmurer à son oreille, lui décrire toutes les créatures qu’elle pourrait rencontrer, ce château est fait pour plaire, elle n’a qu’à se laisser avoir, emmener, je suis la sirène et elle est Ulysse, je triche, totalement, je distille un peu d’orgone, je la garde contre moi, Lou n’a qu’à dire un mot, et elle est sera avec moi pour toujours !
J’aurais du tricher, lui donner à boire ou à manger de ses choses qui font rester les gens, mais je ne peux pas, le monarque ne m’aurait pas laissé faire, alors je tente, je parle jusqu’à notre arrivée au bout du couloir,

Raven n'est pas con, voilà pourquoi elle ne voulait pas que je m'approche des humaines, j'ai une fâcheuse tendance à les garder...

Suite[

Je dois avouer qu'être un observateur exterieur a souvent du bon. Princesse Vs Raven. Les interventions de Lucy, Severide et autres autant d'amusant interlude. Et les réactions du Prince comme de Déphaïne, un point d'orgue. Franchement pas besoin de télé quand on assiste en direct à ce genre de spectacle. Tragicomique, suspense et trahison. Et très honnètement le Prince à une stature qui ferait fureur à Hollywood. Raven serait cantonnée dans des seconds rôles mais je pense que le Drayoir y serait adulé par les midinettes.

C'est avec un sourire ravie que je suis tout ce petit monde dans la salle à manger. Déphaïne en profite pour se rapprocher de moi et me glisser quelques mots à l'oreille. Point de cachoterie là-dessus, elle vous l'a révélé il y a peu, elle souhaitait que j'attire les deux humaines à l'écart du groupe. Mission qui en soit ne me pose pas de problème et d'autant plus quand c'est mon vieil ami le Lynx qui vient me les mettre dans les pattes. Conciliatrice je pose même une main sur son bras en guise d'apaisement alors qu'il menace mon autre amie.

"Ne t'inquiètes pas. Déphaïne est une tentatrice pas une tortionnaire. Pars l'esprit serein sur tes protégées."

Je lui offre un nouveau baiser d'adieu et il file à la poursuite de ses amis. Décidément Raven ne sait pas tenir en place. Même pas la politesse de passer par la porte. Mais bon. Je me retrouve donc avec deux jeunes femmes sur les bras. La rousse, qui semble la plus sociable est plus rapide que moi. Je lui tends la main pour la serrer avant de faire de même avec Jo.

"Salut. Moi c'est Capella. Humaine, spécialiste en maladies magiques et leur traitement. Arpenteuse et invocatrice. Parfois j'amuse assez Dame Déphaïne pour qu'elle ne me mette pas à la porte. - clin d'oeil ouvert vers cette dernière - Accessoirement j'aime les fleurs violettes et la mousse au chocolat."

Je souris aux deux filles. Ma spécialité interresserait surement Jo mais comme elle est pas là... De toute manière Dephaïne, ravie de ses nouvelles protégées décide de prendre les choses en main. Et si vous voulez mon avis elle en fait un peu trop sur la relation entre Princesse et Severide.

Au sortir de la salle un petit être semble sortir des murs à mon appel muet. En vérité il a toujours été là si on y pense mais en fait vos yeux passent sur lui sans vraiment le voir quand il le désire. C'est mon serviteur en ce somptueux palais. Et nous entretenons tous les deux d’excellents rapports. Je dépose dans sa main une poignée de bonbon avant de lui murmurer quelques mots.

"Dobby, Surveille Jo, s'il te plait. Au moindre soucis tu me préviens."

Pas que je n'ai pas une entière confiance en la garde du palais. Mais le Lynx me les a mise dans mes pattes à moi. Et je suis consciencieuse.

Nous nous retrouvons donc à quatre pour le reste d'une nuit bien moins folichonne que nos nuits à trois. Je ne le regrette pas quand même. Je suis en train de tresser les longs cheveux de la belle Nephilim quand elle me fait une confidence qui me fait rire ouvertement. Peut-on vraiment être d'une telle avidité innocente. Je lui offre alors caresses et baisers sans rien épargner, dans le sens économique du terme. Presque déçue pour elle car la jolie rousse finira par repartir vers la Terre. Lucy d'ailleurs à qui je n'ai ou ne cacherai rien de mes activités au sein des Royaumes.

L'aube arrive. Et son cortège de futurs au revoir peut-être. Si la nuit à été douce et agréable une pensée ne m'a pas quitté. Il se passe quelque chose dans les Royaumes. Et je connais un Nephilim qui voudra très certainement être au courant. Harper est très proche des Royaumes. Très proche d'Harahel. Alors si quelque chose inquiète ses filles... Bref je vais tâcher d'aller voir sur Terre si je peux l'y trouver ou trouver quelqu'un qui sait ou il se trouve.

"Déphaïne. Si les filles et Princesses rentrent sur Terre, je vais profiter de leur portail si tu veux bien."

Dobby peut parfaitement m'apporter mes affaires avant de partir. Maïsha étant créature de Zakaï elle ne restera de toute façon plus très longtemps.

Lucy ne le montre pas, mais elle n’est pas tout à fait rassurée, elle ressent comme une chose étrange au fond de son bas ventre, l’inquiétant un peu, mais surpassé pour autant par son envie de ne pas être négative. Laissée à Déphaïne en compagnie de Jo, elle veut bien suivre la rousse et son garde du corps, à vrai dire, elle finit par se laisser porter. Son enthousiasme ne s’entache pas, pourquoi les choses seraient mauvaises ? Il n’y a pas de raison ! La garde du corps est amusante et quel CV ! La geekette ne peut s’empêcher.

--Et bien… moi je suis seulement une hackeuse et c’est pas très utile ici. A moins qu’il n’existe un monde rien que d’informatique. Il en existe ? –Demande-t-elle comme ça !-Je suis ravie de te connaitre Capella ! –Et ça sans chercher son prénom ! Lou va probablement le retenir de toutes façons, ce n’est pas tous les jours que l’on croise une arpenteuse humaine et invocatrice spécialiste des maladies magiques !-

Souriante, la jeune femme se laisse emmener, manquant Dobby ! Mais accaparée par Déphaïne qui n’a pas marqué de point en pointant du doigt Séveride et Princesse, Lucy a conscience qu’elle est trop évidente dans ses sentiments et que cela la dessert. Elle n’aime pas, inconsciemment en fait, elle déteste tant cela qu’il y a un déclic.

Mais Lucy entraînée compte bien passer une nuit blanche, la découverte du palais est épique, elle pose des questions, demande des renseignements sur des créatures et au bout d’un certain temps, elle semble avoir épuisée et la Nephilim et sa garde, mais Lou est toujours enthousiaste, complètement éveillée et pas le moins du monde fatigué, elle finit par se poser et discuter avec ce grand être humanoïde à l’air de félin.

Dans leur conversation de tête à tête, Lucy parle beaucoup, ils devisent ou racontent leur monde respectif, le monarque ne sait pas trop ce qu’est un ordinateur alors la demoiselle lui explique, en détail, les possibilités, l’invention, l’utilité, mais le Prince Pourpre rit à cette chose étrange, et en la compagnie de la rouquine ils discutent des insoumis, comme des infiltrés. Impressionnée par la créature, Lou se sent bien.
La créature aime répondre à ses questions comme il en pause, ils se découvrent mutuellement et pourtant, la jeune femme fait quelques maladresses involontaires qui ne sont pas mal prises. Parfois Lucy éclate de rire le Prince Pourpre est drôle et un bon raconteur d’histoire, il émerveille Lucy avec des histoires d’insoumis passant au palais et narre des fables rocambolesques à leur sujet, et la jeune femme lui demande s’il connait le Prince qui veut se marier à Raven. Jamais elle n’a entendu de rire si fort, quand il raconte combien il imagine mal la princesse insoumise épouser son ami, mais que l’un ou l’autre finira bien par avoir le dessus.

L’aube pointe et Lou est navrée de s’en aller, ils auraient encore pu discuter, mais les yeux ronds et grands ouverts, son excitation la maintient éveillée, cette nuit lui sera bien mémorable. Lou se redresse, prête à s’en aller, non sans avoir remercier le Prince pour la conversation, un peu trop impulsive, la demoiselle se rapproche pour le remercier en voulant le prendre dans ses bras, aux derniers moments, elle se ravise et lui fait un grand sourire, un peu espiègle, les mains dans le dos.
Si la créature l’y engage pourtant, elle va le serrer dans ses bras en le remercier et se dirige vers la sortie en réfléchissant un peu.

Bien vite rattrapée par la Nephilim, Lou lui sourit, incapable de répondre, tant la rousse se lance dans un long discours, la petite demoiselle humaine se laisse emportée par ses paroles, en souriant, mais au fur et à mesure que parle Déphaïne, la simple petite Lou s’arrête au bout d’un couloir,son regard pris par celui de la tentatrice, elle entends pourtant une voix, une seule qui la ramène à la réalité, et elle se redresse, s’épanouie, ses épaules rentrées se remontent et elle regarde un bref instant. Il y a Séveride et Princesse là – bas, un léger rire s’échappe de ses lèvres et elle va serrer Déphaïne dans ses bras.
--Je ne suis jamais toute seule. –Elle la relâche et la regarde. –Promis, je viendrais de temps en temps te tenir compagnie, mais je ne peux pas être ici. Pas maintenant. Peut-être un jour à moins qu’il n’arrive avant toi, ce que j’espère.

Lui murmure-t-elle en lui faisant un clin d’œil, elle parle de Séveride bien entendu. Un jour, peut-être, elle partirait vraiment avec lui, en kabbale, parce que plus elle y pense,plus elle se dit que si les vaisseaux et la fuite dans l’espace est l’avenir, mais qu’elle peut aider Hope à ne pas être un enfant grandissant seul, alors, elle pourrait tout laisser et s’en aller en kabbale une fois la terre abandonnée et Hope en sécurité. L’offre de Séveride ne tiendrait peut-être plus, mais une fois un portail passé et des connaissances accumulées avec le temps, elle pourrait partir seule.

Peu importe, Lou laisse les deux jeunes femmes pour aller à l’encontre de Séveride et de Princesse, avec un enthousiasme en leur lançant.

--Le Prince Pourpre est génial ! Et drôle en plus ! Il n’a rien compris à l’utilité d’un ordinateur ! ça va ? –Lucy donne un bonjour matinal et enjoué, un calin à princesse, un bisou à Séveride, elle a l’air en forme, sa tresse n’est même pas rebelle.-On rentre sur terre ? –S’étonne Lou, en entendant Capella. –Mais Raven et les garçons ? –Changeant de sujet d’un coup. – Coucou Jo !

Lou sourit à l’autre humaine, enthousiaste et de bonne humeur, elle n’oublie pas que la disparition du groupe n’est pas rassurante,mais elle est comme ça…

Quête du poste : Parler avec un Prince de kabbale 2000xp, création du profil Déphaïne O’Faïn et Capella Baker.

La nuit s’est teintée de douceur sous les doigts de Severide. Quelques soupirs ont percé le silence de la chambre et rapidement. Refusant d’user d’Orgone, je me suis endormie dans ses bras. Mais quelques cauchemars m’ont agité. J’ai chuté plusieurs fois dans le néant et mes soubresauts ont dérangé Severide. J’ai senti les miens m’échapper comme s’ils étaient happés par la Mort. Les mains tendues vers moi, ils disparaissaient dans les profondeurs d’une mer ou d’un gouffre.

Le réveil est difficile. L’atmosphère ambiante continue d’oppresser ma poitrine et nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Les autres sont partis sans nous attendre. Severide reste droit, cette nouvelle semble courir sur lui sans trouver de prise sur son corps. Ébahie, je ne sais pas cacher mon étonnement aussi bien que lui. Je retourne dans ma chambre pour récupérer mon paquetage et je recouvre ma tête d’une capuche sombre. J’aimerais maitriser les ombres pour dissimuler les larmes qui éclairent mon regard.

Lucy et Jo nous rejoignent. Je les salue, ainsi que Capella, mais le cœur n’y est pas vraiment.

La main de Severide sur mon bras me réveille, je fixe ses yeux bleus. J’apprécie sa discrétion, tant pour cette nuit que pour ce qu’il souffle à mon oreille.

— Mes réserves…

Le portail va puiser dans mon Orgone. Mais ces deux mots furent ma seule réponse. Mais il avait raison. Je ne pouvais les laisser là, nous ne savons pas encore quand nous allons revenir.

— Sortons !

Ma voix semble enrouée. Mais en fait, un sentiment étrange m’envahit. Il mêle tristesse, déception et colère. Un rien pourrait me faire basculer. Je salue les différents protagonistes et j’enjoins à nos amis d’emprunter le portail que je vais créer.

*
* *

Plus tard, à un quart de lieue du château, je dessine dans le sable un pentacle. Dans le sillon, je dépose quelques pétales bleus. Je peux ouvrir des portails plus facilement, mais cela me demande trop d’Orgone.

Je salue tour à tour chacun et resterais ferme. Aucune humaine ne se joindra à nous. Je les orienterais vers Severide si elles insistent. Je sais qu’il les poussera à travers s’il le faut.

— Je suis désolée, Lucy. Je ne mangerai pas de cheese-cake avec toi. ajouté-je en tentant un brin d'humour.

Le portail se referme. Je me tourne vers Severide et lui montre l’horizon. Comme si le Dieu Harahel avait planté une pioche et tirait un sillon soulevant une impressionnante quantité de sable.

— Les sulfureuses montures de Dorien, prince des chevaucheurs…

Ces créatures sont rapides, fidèles, mais manquent de discrétion. Un nuage les suit toujours. S’il efface les traces des six sabots de chacun des équidés, le nuage reste visible des kilomètres à la ronde.

— Nous rattraperons une partie de notre retard. Mais ils ont déjà franchi les frontières du Prince Noir.

Je sors ma montre gousset et réfléchis quelques instants. Le premier soleil est rapidement monté dans le ciel. Le second, trop bas sur l’horizon, ne percera jamais. Les montagnes que nous allons traverser seront trop hautes pour lui.

— Ils ont dû mettre trois heures pour atteindre la frontière. Nous n’en mettrons qu’une. La journée ne durera que deux heures avant de laisser place à une nuit d’une centaine d’heures. Il faudra profiter de ce créneau. Les montures disparaitront à la nuit tombée.

Quand les montures disparaitront, nous aurons encore trois bonnes heures de retard. Déjà les lourds sabots commencent à faire trembler le sol. Je me déshabille et range mes vêtements dans mon sac.

Mes ongles perdent leur transparence, ils laissent place à de longues griffes acérées se refermant sous mes pieds. Je me retrouve rapidement sur la pointe des pieds. Mon talon inutile s’atrophie en une pointe mortelle d’où suinte un poison rouge. Mes mollets se couvrent de petites écailles formant une sorte d’armure fine et douce, telle la peau d’un jeune lézard aux couleurs blanches immaculées. Mon genou se renforce pour supporter ce nouveau poids, car ma croissance est loin d’être terminée.

Mes cuisses s’affinent et s’allongent. Elles prennent la même teinte claire rappelant plus les anges que mes semblables. Mon bassin se cambre légèrement vers l’arrière et une longue queue en remonte, jusqu’à se dresser au-dessus de ma tête. À sa pointe, un dard rappelle l'appendice des scorpions. J’ai grande peine à accepter cette arme mortelle que je perçois plus comme une infâme excroissance. Mes cheveux ont totalement disparu, mon visage s’est transformé, mais on le reconnait encore. Phénomène plus étonnant, mes yeux sont devenus bleus, irradiant comme ceux de mon père.

Mes seins sont cachés par des écailles, mais elles ont formé une sorte d’écrin rappelant les soutiens-gorges « corbeille » et remontant avec affront ma poitrine. Ma taille semble gainée comme le ferait un corset.

Mais dans mon dos, autour de cette queue de scorpion blanche, deux ailes rouges comme le sang s’étendent sur une envergure de six mètres. Les articulations présentent un dégradé de blanc vers le rouge. Leurs pointes roses rappellent certaines peintures de manga japonais.

Mes parents disent que je fais partie des plus belles Nephilim. Pourtant, j’ai beaucoup de mal à assumer cette transformation totale.

— Severide… je le préviens, il est temps. Et puis qu’il détache son regard de moi...

Je bondis sur mes jambes, donnent deux gigantesques battements d’ailes pour prendre de la vitesse et enfourcher ma créature en marche. Les créatures vont trop vite. Je dois planter mes griffes dans le cuir des montures pour rester agrippée. Leur cuir est si épais qu’elle ne ressent rien. Je n’attends même pas la chair.

Malgré ma taille, je semble encore petite face aux dimensions des chevaux à six jambes. Je replie légèrement mes ailes pour ne pas freiner l’élan de la créature.

J’aimerais lui demander si elle est sûre d’elle lorsqu’elle ouvre le portail. Je sais que je le lui ai demandé, mais Princesse n’a pas passé la nuit avec un humain, je sais qu’elle n’a pas pu se recharger en orgone. Il en est de même pour moi et malgré les talents de Déphaïne, on ne peut pas dire que les humaines aient dégagés de l’orgone durant la nuit. Oh, j’ai bien l’intention de taquiner Lucy sur le Prince la prochaine fois que je la verrais, mais pour le moment, je suis bien trop préoccupé pour avoir ce genre d’humour avec elle. Je ne cesse de penser à ce que vient de faire Raven. Pour vous ce n’est peut-être rien. Ou en tous les cas, rien de plus que du Raven, mais pour moi cela veut dire beaucoup.

Je sais que je suis du genre ronchon et que j’ai un vilain caractère. Je suis conscient que je ne suis pas toujours facile, surtout dès que cela concerne les Chesly. Seulement, je croyais que je faisais partie de la bande désormais. Que j’avais fini par me faire accepter, mais je comprends que c’est loin d’être le cas. Il y aura toujours Raven, sa bande et les autres. Elle veut gonfler ses rangs et je ne pense pas ses intentions mauvaises. Je crois qu’il y a un véritable désir de changer les choses, seulement elle se trompe. Elle n’a rien changé du tout. C’est toujours elle, le Drayoir, le Lynx et le Barge. Les autres ne sont que des pièces rapportées qu’elle laisse derrière elle. Pourquoi ? Elle a peur qu’on l’encombre ? Ce n’est pas ainsi que se doit d’agir un Chef de clan. Je suis blessé. Elle n’y a sans doute même pas pensé, mais le mal est fait. En nous laissant derrière, elle m’a montré qu’en fait, je ne faisais pas partie de cette famille. Je ne sais pas ce que je m’étais imaginé.

Princesse ressentira certainement mon désarrois. Je sais que cette Nephilim a beaucoup d’empathie et ressent bien plus qu’elle ne le laisse voir. J’aime beaucoup Princesse, mais je crois que j’aime encore plus sa soeur, sinon pourquoi me mettre dans un tel état ?

Je vais encore avoir mal aux couilles.

Certes, ces montures vont nous faire gagner du temps, mais c’est loin d’être une partie de plaisir de chevaucher sur ces créatures. Le plaisir est pourtant là, sous mes yeux alors que je regarde la mutation de Princesse. Elle est magnifique. Elle n’est pas la fille du Diable pour rien, mais qu’elle ne compte pas sur moi pour en faire autant. Je ne me transforme que très rarement et jamais entièrement. Je ne suis pas ami avec mon apparence Nephilim. J’ai mis du temps à m’accepter. Et encore, je ne suis pas certain que ce soit le cas. Je ne me transformerais pas. Je vais galérer - certes - et grimper sur ma monture avec beaucoup moins de classe que Princesse, mais je ne me transformerai pas.

La chevauche est rapide, mais n’a pas vraiment calmé mon humeur alors que la nuit noire à fait son apparition. Les montures ont disparues et il faut continuer à pieds. Ce sont des terres dangereuses la nuit et je suis sur mes gardes.

Tu vas bien ?

Je m’inquiète pour Princesses. La nuit dernière n’a pas vraiment été une partie de plaisir pour elle… enfin, je me comprends. Rien n’est arrivé par hasard. Nous n’aurions jamais couché ensemble si elle avait été dans son état normal. Je ne suis pas assez idiot pour l’ignorer.

La nuit disparait à mesure qu’il court, le groupe se laisse emporter, sans se parler, simplement ils suivent, ils se complètent, peu importe ce que l’on voit, eux seuls savent. Le Lynx pense à Séveride et Princesse il n’a pas la sensation de les avoir laissé derrière, Raven y serait allé avec ou sans eux, tout comme elle aurait laissé le Lynx et les garçons, parce que quand elle a une idée en tête, elle ne l’a pas ailleurs.
Athan court, attentif, chacun à son poste, et le paysage des terres du Prince Pourpre disparait, alors que l’aube va venir, ils parviennent à cette étrange frontière floue des royaumes. Le monde du prince Noir est indéfinissable,les montagnes hautes empêchent le plus bas des soleils de diriger sa lumière sur ses terres. Là la lande est plus lugubre, à la limite du glauque, d’un univers plus engageant, ils s’avancent vers un monde sinistre, à la limite du funèbre mais gardant tout de même quelque chose de fascinant…

Leurs pas ralentissent, le sépulcral spectacle de ce royaume gravite sous leurs yeux, alors que l’aube débute sa pointe sur d’autres terres, ici, il fait sombre, la lisière montagneuse empêche la lumière de passer et ils se regardent d’un signe entendu. Athan regrette de manquer d’arme, ils se faufilent sur les roches mornes comme des lézards silencieux, un instant, il se demande si Raven ne se sent pas plus dans son élément, là où les ombres sont reines et s’emparent de tout un univers,mais existent-t-elles réellement sans lumière, bonne question !

Le Lynx tient Laura à sa main par prudence, tout comme les autres n’éloignent pas leur paume de leur voleuse, leur pas guidé sur les chemins sombres, la sensation qui nait dans leur dos devient de plus en plus désagréable, on les épie, sans se montrer, on les suit.

--On nous laisse avancer…

Marmonne-t-il au Drayoir qui hoche la tête, leur marche continuant, Athan calcule le moment opportun où il pourra choper un des indésirables qui les suit, parvenu à un gouffre. Il parait sans fond, s’étendant sur des kilomètres,balançant une pierre pour en entendre le point de chute, il se passe quelques secondes avant que le Barge ne fasse une juste remarque.

--Depuis quand y a un gouffre par ici ?

La question est juste, le Lynx n’a pas de réponse, Raven non plus visiblement, personne. Le but étant le château du Prince noir, il est peu vraisemblable de le trouver tout au fond. Le groupe se décide de descendre le gouffre, comprendre ce qu’il y a au fond, il ne saurait dire si l’on considère l’instant comme le jour où la nuit, mais il sait qu’elle va durer une semaine, cette nuit, agitée par un astre lunaire bien pâle.

Descendre le gouffre, voilà ce qu’ils vont faire ou font croire qu’ils vont faire, Le Lynx sort les ailes de son dos, avant de s’envoler, le but est de choper l’un de ceux qui les suivent, qui épient le groupe et le laisse avancer ? Jouant comme si de rien n’était, Le Lynx finit par se fendre vers une des créatures ou ce qu’il pense en être une. Il déteste être observé de la sorte et avant de trouver le château, il faut bien s’occuper…la route est longue et sans surprise, peut-etre qu’en capturant un des observateurs, ils auront une réponse quant à ce gouffre nouveau !

[BBvideo=560,315]https://www.youtube.com/watch?v=QscpLg4UUqk[/BBvideo]

Vous savez, je me suis toujours dit que dans une histoire, il y a toujours deux points de vues possibles. Un jour, une personne a crée une histoire. Cette histoire était très jolie et vraiment très poignante. Dans cette histoire elle se faisait passer pour un homme alors qu'elle était une femme. Elle tomba follement amoureuse d'un garçon qui au moment de l'acte la considéra comme un être abject. Et ensuite, ce salaud, l'humilia de nombreuses fois. Finalement, elle changea d'école et quelques années plus tard, ils se retrouvèrent. Ce salaud n'était qu'un PNJ et je me suis dit, tiens, tu permets que je crée ce personnage ? Je ne savais pas vraiment ce que j'allais crée surtout qu'elle avait mis la barre très haut dans ce personnage si touchant. Un peu comme un Hope. Et pourtant, j'ai réussi à faire de cette histoire, j'ai réussi à faire de ce Hope, le salaud de cette histoire ! Oui. Tout est une question de point de vue.

Je suis furieuse contre ma soeur ! C'est notre navigatrice, elle dit non, on bouge pas. Et elle ne l'a pas dit ! ELLE NE L'A PAS DIT !!!! POURQUOI ?????

Et maintenant, à cause d'elle, A CAUSE D'ELLE, Séveride ne croit plus en moi. Il ne croit plus en ce que je crée. Princesse crée la brèche. Car Athan a raison, je n'ai rien demandé, je suis partie. Et je comptais bel et bien partir seule.

Mais cela c'est une histoire, comme Princesse en vit une autre, Athan une autre et Séveride une autre. Parfois, c'est triste la vie.

Alors je suis au bord de ce gouffre. Je laisse les gars gérer, j'ai confiance en eux. Tout comme j'ai confiance en ceux qui arrivent en retard, quoi qu'on en dise. Mais ce gouffre me fait peur.
Oui. Peur.
Pour une seule raison.
Mes ailes.
Elles tiendront et donneront le change quelques temps, mais pas le temps de la descente, j'en reste persuadée. Elles vont s'étioler. Est-ce qu'après des ailes d'Ange apparaisse ?

Je m'accroupis et je prends une poignée de terre que je laisse couler entre mes doigts. Peut être que le Lynx a réussi à capturer l'observateur, mais je me trouve assez calme dans ma fureur. Et vous savez bel et bien comment se traduit ce calme chez moi ... En carnage ! Alors est-ce que les Ombres marchent sans lumière ? Mhummm Athan quelle formidable question ! Privé de pouvoir, sans aucun doute, je sers le poing en me relevant.

On va bien se marrer !
On va s'éclater !

Fay en moi, je souris alors que j'avance. Et pouf, me voilà les deux pieds en avant à filer dans ce gouffre. Mon père m'a appris que sortir ses ailes en chute libre ça fait mal, très mal. Alors on va voir si sa théorie est vraie vu que je compte les sortir au dernières moments. (et je peux vous assurer que sa théorie est vrai, je vais donc fracasser mes ailles et avec chance, peut être que mes ailes !)

Des créatures ne pénètrent pas souvent dans son royaume. Lorsque deux Princes ferment leurs frontières, cela n’empêche pas la plupart des créatures de passer d’un royaume à l’autre. Et pour cause, comment expliquer le concept d’une frontière à un grincheux des lunes ardentes. Tout ce qui intéresse cette créature c’est d’en violer une autre. Même un poste-frontière ne l’arrêterait pas. Pourtant la frontière entre le royaume du Prince Pourpre et celui du Prince Noir est la plus respectée, en raison de sa géologie.

La crête des montagnes suit la course des soleils. Elles grimpent si haut que le second soleil même à son zénith ne les surplombe plus. C’est en ce lieu que commence la frontière mouvante des deux royaumes. Quelques créatures vivent sur cette frontière, mais très peu passe totalement d’un royaume à l’autre. Chez le Prince Noir, on trouve bien plus d’animaux nyctalopes, leurs autres sens sont plus développés. Ils ne se risquent pas à affronter le Soleil. Déjà, leur peau ne le supporte pas. De plus, des prédateurs à la vue perçante peuvent mettre dos au vent et les attaquer sans crier gare.

Pourtant quand le premier groupe franchit la frontière, l’information ne remonte pas au Prince Noir. Ils se sentent surveillés à cause de créatures curieuses ou affamées. Les premières sont plus conviviales que les secondes. Mais les prédateurs comprennent qu’il s’agit de Nephilim, voire d’invocateurs, alors ils préfèrent rapidement rebrousser chemin. Les proies plus appétissantes et moins dangereuses courent les fourrés. Pourquoi prendre des risques ? Le lynx a raison : elles les laissent passer.

Ils restent donc des bêtes curieuses. Et Le Lynx, en chasseur accompli, parvient rapidement à en attraper. Seulement, il risque de rester sur sa faim (sauf s’il décide de la manger). La créature s’apparente à un animal. Ses deux queues fendent l’air pour détecter les vibrations dans l’atmosphère, tandis que ses longues griffes s’enfoncent dans le sol pour capter les pas. Cet insectivore est totalement inoffensif. Il n’avait pas prévu la stratégie du Nephilim et se fait donc capturer. Parler ? Répondre à des questions ? Cette créature est connue de certains kabbalistes pour les pouvoirs hallucinogènes de sa chaire. Mais elle est totalement incapable de parler. Les Princes, les frontières, les portails sont des concepts étrangers. Même le gouffre ne l’intéresse pas. Il est là et elle ne se pose pas de question du pourquoi, du comment. Par contre, elle n’a pas oublié la frayeur qu’elle a ressentie quand la Terre a tremblé pour dessiner ce précipice.

Le Drayoir hausse les épaules face à la question du Lynx. Il observe le gouffre et ausculte les parois. Aucune vie ne s’y est encore développée. Beaucoup de pierres sont branlantes et elles chutent à leur simple contact. Les parois sont instables et menacent de s’effondrer.

— Ça semble très récent en tout cas.

Raven saute sous le regard amusé du Drayoir. Elle va avoir mal. Il l’observe quelques secondes avant que la nuit ne se referme sur elle. Le Drayoir saute à son tour, mais il déploie ses ailes. Il n’aime pas trop les déchirer. Il descend plus lentement. Mais la nuit la plus complète se referme sur lui. Il descend en spirale, plusieurs fois, ses ailes râpant le bord du gouffre à cause de leur envergure. Le gouffre se resserre et le bruit entendu par le Lynx est celui d’un caillou sur une paroi. La pierre était bien loin d’avoir touché le fond. Et au fond, le Drayoir ne trouve rien, pas même Raven. Quand il parle, sa voix est étouffée par une magie inconnue. La pierre lancée par Le Lynx n’a pas émis moindre bruit quand elle a frappé le sol. Il tente d’allumer une torche. Impossible. Son briquet ne fonctionne pas. Il insiste et réalise en se brulant que la torche avait bien pris feu. En fait, sa flamme n’émet pas la moindre lumière. Il déploie alors ses ailes et tourne sur lui-même dans le but d’entrer en contact avec Raven. Personne. Elle est peut-être écrasée au sol. Il tourne encore sur lui-même, à ras de terre cette fois. Aucun corps. Il l’ignore, mais en tourbillonnant, il s’est éloigné d’une centaine de mètres de l’endroit où Raven s’est fracassée.

Il écarte les ailes au maximum. Le gouffre a une largeur finale de quatre mètres. Parfait, les ailes déployées touchent les deux parois opposées. Il va pouvoir avancer aisément.

(Princesse ayant beaucoup de retard, elle passe son tour. Severide aussi. Ils continuent d'avancer pour vous rattraper)