The valley of the shadow of death [Mon Prince]

Tout est magnifique, harmonieux dans le royaume de Meborack. D'immenses mines à flanc de falaise, des châteaux merveilleux suscitent bien des convoitises. Mais les créatures qui gardent ces trésors sont toutes aussi grandioses et donc dangereuses. Des Arpenteurs partant en quête de puissants artefacts n'y trouvent souvent que leur perte.
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Rachel Valentyne

Rachel Valentyne

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Rachel Valentyne

» 28 nov. 2016, 20:24

Combien de temps déjà ? Combien de temps ai-je passé dans ce royaume ? Assez pour savoir une seule chose : ce qu'il en coûte de rester vivante. Quand j'ai été entrainée avec tous les autres dans le royaume de Pachard, j'ignorais ce qui allait m'arriver, j'ignorais combien il allait être difficile de survivre, j'ignorais quel serait mon avenir. Quand je suis entrée dans ce monde étrange j'étais presque pure, j'étais presque innocente, je n'étais pas un modèle de décence ou de pureté mais j'étais une humaine qui tentait de vivre selon des règles. Ce monde … ce monde m'a changé du tout au tout. Et me voilà dans le Palais somptueux de mon Maître, un Palais magnifique, grandiose, si grand qu'il n'y a aucune logique à cette magnificence. Je m'en émerveille aujourd'hui encore, pourtant cela fait si longtemps que je parcoure cet endroit que j'en ai perdu ma propre personne.

Je me souviens d'une jeune femme, attirée sur une île paradisiaque pour y devenir esclave, leurrée vers l'antre de démons assoiffés de luxure et de domination. Cette jeune femme un peu candide est morte et enterrée, elle appartient à un passé révolu, elle s'appelait Skye. Skye Reaper. Elle était candide, elle était rêveuse, elle chantait bien, elle rêvait de vivre de la musique et c'est ainsi qu'elle avait été trompée, abusée, pour devenir esclave. Skye est morte. Quand après plusieurs mois mon Maître m'a demandée mon nom pour la première, quand j'ai pu parler pour la première fois depuis des mois, j'avais répondu que je m’appelais Grim. Il ne semble pas avoir compris, il ne connait pas mon nom de famille, il s'en moquerait bien. Mais Skye est morte, remplacée par celle qui l'avait tuée. Grim Reaper.

Je veille sur le Palais de mon Maître en son absence. Dans ce royaume somptueux, ce royaume magnifique qu'est Meborack. Tout est équilibre. Equilibre fragile que les Princes de Kabbale tentent tant bien que mal de faire survivre malgré la présence d'humains, malgré la présence de Nephilim. Mon maître m'a expliqué, il m'a parlé de cette équilibre, de sa fragilité, de ce qui arriverait à son Palais, à lui, à son histoire, à sa légende si il lui était dérobé une richesse qu'il possédait. Jugez-moi masochiste mais j'aime mon maître alors qu'il ne m'aime pas, il ne me porte pas d'amour, juste l'intérêt qu'il arrive à accorder à une humaine dévouée si profondément à sa cause que d'autres humaines en mourraient devant cette vision. Mon maître est ma vie, ma raison d'être, il est celle que je suis, celle que je serai à jamais, il est mon tout, mon univers, mon propriétaire et mon amour inconditionnel pour lui m'a fait accepter tant de choses. Je méprisais être à genoux mais il m'a fait aimer cela. Il a brutalisé, démoli mon humanité, il a détruit mes faiblesses, m'a rendu forte, les faiblesses de mon cœur il les a transformés en une rage puissante et dévastatrice. Il m'a donné un rôle, un but, une raison de rester vivante dans cet endroit si loin de chez moi. Je suis la gardienne de ses richesses.

Ce Palais je le connais par cœur et, alors que mon Prince s'est absenté, j'en suis la gardienne, j'en suis la garante, personne n'y touchera et pas certainement ces humains, six pathétiques humains qui tentent de s'emparer des biens de mon maître. Je les ai vus approcher et entrer, je les observe sans un bruit, ce Palais est un labyrinthe, tant de tours et de détours, tant de petites pièces et de passages dérobés. Mon maître les tuera tous. Il ne montrera aucune clémence devant des voleurs, face à des pilleurs venus lui arracher ses richesses, venu le détruire. Je ne montrerai aucune pitié pour aucun de ces humains, j'en garderai un pour mon maître. Mon regard se pose sur le groupe dont j'identifie le leader, celui-là sera livré à la justice vengeresse de mon Prince. Mes yeux se posent sur une humaine du groupe, et celle-là servira son divertissement. Les quatre autres ne vivront pas assez longtemps pour connaître mon maître.

Mon maître n'est pas encore rentré mais les humains l'attendent déjà sagement. Enchainés, contraints à demeurer à genoux, leurs entraves sont horriblement lourdes, les gardant là où je les ai laissés, à genoux devant le trône de mon Prince. J'ai agis avec la discrétion que mon maître m'a appris, j'ai éliminé mes proies les unes après les autres, ils n'avaient pas eu le temps de souffrir, pas eu le temps de laisser aux autres savoir qu'ils avaient péri. Jusqu'à ce qu'il n'en reste que deux. Une femme dont mon Prince abuserait jusqu'à la mort et un homme, le chef de ce petit groupe de pilleurs. Ai-je honte de livrer des humains à mon Maître ? Voilà la question que l'homme vient de me poser tout en me regardant dans les yeux.

« Je n'ai aucune honte à servir mon Prince. »

Comment, me demande-t-il, ai-je pu choisir de servir ce Prince de Kabbale. Quelle folie s'est emparée de moi, demande l'humaine avec des mots bien moins choisis que les miens. Je les observe et je me souviens. Je n'ai pas choisi mon Maître, je n'ai pas choisi mon Prince, il m'a choisi, il m'a mené à lui, il m'a fait venir.

« C'était il y a déjà bien longtemps quand mon Maître m'a choisis. J'étais perdue dans un royaume, celui que l'on nomme Pachad, j'en étais prisonnière avec des Nephilim. J'avais peur, je ne voulais pas mourir et ces lieux étaient si effrayants. Je marchais avec les autres quand elles ont surgis, les créatures de mon Maître… »

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Heru Ur

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Heru Ur

» 03 déc. 2016, 11:39

Les humains le divertissaient. Contrairement aux créatures de son royaume, ils brillaient par leur naïveté, mais également par leur spontanéité. Quelles étranges créatures ! Divertissantes ! Aussi fragiles qu’un gloche des marais et pourtant deux fois plus grand. Et quelle maladresse ! Il avait pour jeu de les faire marcher sur les remparts extérieurs du château. La plupart s’écrasaient après un moment. D’autres plus malin sautaient dans l’eau. S’ils ne se fracassaient pas à la surface, les hazziroth les dévoraient après avoir jouer avec eux.

Il se souvient de cette fameuse lune noire, il aimait que son royaume se recouvre de ténèbres. Alors, il avait ordonné à ses sujets d’éteindre tous les feux en de telles nuits. Des grandes cheminées des cuisines à la moindre bougie des chambres en passant par les portes des forges. Les Ombres s’étendaient à perte de conscience et un autre Royaume s’ouvrit.

Il aimait l’exploration, il rêvait d’asseoir son pouvoir sur les fiefs voisins, mais sur un autre Royaume se serait l’apothéose. L’extase également ! Dans son armure, il s’approcha de cette source de chaleur, il n’en émanait aucune lumière. Les ténèbres exaltaient ainsi ses autres sens. Il franchit le portail et fut ébloui par un ciel étoilé. Il regardait, observait. Mais damné, il ne pouvait traverser totalement, les ténèbres de son royaume le retenait prisonnier.

Il baissa les yeux de ce ciel inconnu et son regard croisa celui des premiers humains. Il tendit la main vers eux, ils hurlèrent et fuir hors de sa portée. L’un d’eux renversa un chaudron. Il protégea son visage de la lumière irradiant des braises, et observa l’agitation. L’une de ces créatures, attirées par ce monde inconnu trébucha à ses côtés et franchit le portail à sa grande surprise. Étrange spécimen ! Il fut interrogé, analysé, testé puis disséqué. Créature inconnue, passionnante, capable de modifier la réalité de Kabbale en rêvant ! Incroyable !

Alors à la Lune noire suivante, il ordonna à ses sbires de chasser, de ramener le maximum d’humains. Neuf de ces créatures furent arrachés à ce monde de Pachad et se retrouvèrent isolées dans la noirceur de son Royaume. Il les toucha, les sentit, les huma, les lécha. Ces créatures étaient différentes. Il voulait en profiter, car au bout de sept jours, elles retourneraient dans leur monde. Les froides lueurs de l’aube chassèrent les ténèbres et dévoilèrent la couleur de peau des créatures. Rose pâle à blanche et l’un d’eux aussi sombre que l’ébène. Ils parlaient tous une langue étrange, inconnu. L’homme à la peau sombre semblait de la même race que les autres. Pachad recelait de créature fabuleuse !

Mais il se trompait, il venait d’arracher des humains. Il ne le comprit qu’au bout de sept jours. Les créatures ne disparurent pas, elles restaient là, dans son royaume.

— Yumata ! Yumata ?

Il se réjouissait de sa découverte et prit soin des humains. Il n’en perdit qu’un seul la semaine suivante. Les humains n’avaient aucun équilibre. Ils étaient fragiles également. Il en perdit trois autres dans le mois. Il étudia les trois autres. L’un d’eux semblait plus féroce. Un matin en arrivant dans les geôles, Il découvrit que le plus féroce avait tué le plus faible. Il ne lui restait que deux jouets et cela l’agaça tellement qu’il tua dans d’atroces souffrances le meurtrier. Son dernier jouet, une femelle assurément semblait bien différente. Il lui attacha une laisse autour du cou et la garda près de lui quelques mois qui devinrent des années.

Ces recherches lui apprirent que les humains se donnaient des noms. Il s’approcha de son esclave et découvrit non sans peine qu’elle se nommait Grim.

— Grrrim, il roulait les R. C’était le seul mot qu’il avait prononcé dans la langue humaine. Elle avait appris son langage et devint plus obéissante.

Durant les lunes noires suivantes, il fut difficile de capturer d’autres humains. Un échec après l’autre, il n’avait plus que Grim à ses côtés. Quel beau souvenir. Mais c’est alors que les humains vinrent dans son royaume de Meborack par eux-mêmes. Mais aucun ne venait jusque son château, trop éloigné.

Cette nuit-ci de Lune Noire, du haut de sa tour, les griffes acérées enserrant la pierre pour le maintenir sur le promontoire, il écoutait les chants de son Royaume. Il dépassait l’horizon, les guerres lui avaient permis d’étendre son territoire pour le rendre enviable de tous les autres Princes. Mais une étrange odeur attira son attention en cette nuit de lune noire. Ses fidèles créatures avaient plongé le château dans le noir le plus complet, mais une odeur presque oubliée lui parvint. Le sang, le sang humain ! Qui avait frappé Grim sans sa permission ?

Il descendit le long de la tour tel un lézard, avec une agilité et une dextérité incroyable et chercha l’odeur du sang. Un corps ? Une odeur différente, plus musquée. Des humains ? Ces salopards revenaient sans cesse dans son royaume pour dérober des trésors, mais jamais ils n’avaient approcher le château. La colère envahit son corps et gagna son esprit. Il se précipita à l’intérieur et découvrit deux autres corps. Il entendit une parole. Qui osait parler un soir de Lune Noire ? Il entra dans la pièce et heureusement pour Grim, il ne l’avait pas entendu parler. Il passa près d’elle. Sa puissante main caressa ses courbes et ses lèvres se posèrent sur son épaule.

Elle tenait des chaînes qui menaient à deux prisonniers. Le noir et le silence perdurèrent. Un des prisonniers brisa la règle.

— Explique-leur qu’ils doivent se taire, sinon je brûle leur gorge à l’acide. Seule Grim le comprenait dans cette langue aussi sombre que la nuit précédente.

Des créatures s’affairaient, préparaient de quoi nourrir les humains. Deux jouets, il fallait en prendre soin. Un seul risquait de survivre. L’impatience gagnait le Prince, mais il voulait respecter les traditions qu’il avait mise en place. D’ici une heure la Lune laisserait place à deux soleils rasant. L’un de l’Ouest, l’autre de l’Est.

Il prit quelques délices dans une coupe et s’approcha de Grim. Il la nourrit, signe d’immense récompense. Le repas chassa l’impatience et les rayons de l’aube entrèrent par les fenêtres latérales du château.

— Grim, interroge-les ! Que voulaient-ils en mes Terres, quels trésors ont-ils volé ? Je veux les punir, mais pouvoir jouer avec. Ensuite… Nous parlerons de ton départ.

Départ ? Il n’en avait jamais été question. Tout juste avait-elle le droit de sortir dehors, au mieux aux abords du château.

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Rachel Valentyne

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Rachel Valentyne

» 03 déc. 2016, 13:53

La langue de mon Maître n'est pas facile à apprendre et moins encore à appréhender quand personne n'est capable de parler votre langue. J'avais fait cet effort et cela m'avait pris des semaines, des mois, une année entière. Du moins j'estimais cela à une année car les journées de ce Royaume ne correspondent pas aux journées humaines. Elles sont plus longues, bien plus longues, par chance les nuits en sont plus longues aussi. Mon rythme de vie en a changé mais l'apprentissage de ce nouveau rythme, demeurer éveillée plus longtemps et dormir plus, fut difficile et pénible. J'ai pourtant réussi à m'y faire. Des neufs que nous étions je suis la toute dernière en vie et j'en reste fière. Autour de mon cou, je n'ai même plus le collier que mon Prince me faisait porter au début pour mieux me promener en laisse. J'ai fait des choses qui auraient sans doute fait hurler la jeune femme que j'avais un jour été mais aujourd'hui je sais que l'important est de survivre.

Survivre et servir. Au près du Prince qui a fait de moi son jouet, ces deux mots riment plus encore qu'on ne pourrait le croire. En servant j'assure ma survie, pour assurer ma survie je me dois de le servir. Les débuts furent difficiles, essayez donc d'obéir à un ordre quand vous ne comprenez rien. Le fouet, les fessées, les gifles, les viols … j'ai appris à une vitesse ahurissante à reconnaître les mots et les expressions du corps de mon Maître. Je suis fière de ma réussite, fière de celle que je suis devenue. Oui je suis une esclave, oui je ramperai aux pieds de mon Maître s'il me le demandait et si c'était là son ordre je me prostituerai à tous les Princes de Kaballe de ce royaume et des autres mais je suis fière de celle que je suis. Je sers un Prince, le Prince des Princes et je veille sur son château. Tant de créatures et d'êtres le servent, plus fortes, peut-être plus méritantes mais dans son château, dans cet endroit où il demeure je suis la gardienne de ses trésors les plus fabuleux. Je suis la gardienne de son plus précieux bien : un artefact. Je n'ai pas encore compris à quoi il peut, il doit servir, il ne m'en a que peu parlé mais il m'a dit qu'il lui était vital. Je n'avais pas besoin d'en savoir plus. Je ne l'avais jamais vu, jamais approché, peut-être même n'était-ce qu'un mensonge mais je m'en moque bien.

Entendant mon Prince approcher, la subtilité n'a jamais fait partie de ses attributions les plus développées, je me tais et observe les humains en leurs faisant signe de se taire d'un index sur mes lèvres. La porte s'ouvre sur mon Prince et je baisse la tête, je m'agenouille devant lui, non sur les deux genoux comme une esclave mais un seul genou au sol comme une servante volontaire, comme une guerrière à son service, comme une princesse respectueuse. Non, il ne m'aime pas mais moi je l'aime. Je ne serai jamais Princesse de son royaume mais je l'ai rêvé, peu importe il est mon Prince.

Sa main sur mon corps me fait frissonner de la plus érotique façon, je sens les poils de mes bras se lever aux souvenirs qu'il éveille de nuits aussi torrides que consenties … ou non consenties pour ce que ça peut changer. Pas de parole une nuit noire, je connais la règle, je l'avais déjà enfreinte pour faire comprendre aux humains la situation dans laquelle ils étaient, mon maître espérait qu'ils obéissent sous la menace et me demandait de faire l'intermédiaire. Alors j'obéis, acquiesçant d'abord à l'ordre d'un hochement de tête avant de me tourner vers les humains et de murmurer doucement pour respecter un minimum le silence exigé par le Prince.

« Cette nuit est noire, aucune lune, en ces nuits mon Maître exige le silence le plus complet. Sans quoi il a promis de brûler vos gorges avec de l'acide. Ne le défiez pas. Obéissez. Le jour se lèvera bientôt. »

Ont-ils peur du Prince par son physique impressionnant ou par la promesse que je viens de traduire ? En tout cas aucun ne pipe le moindre mot et tous deux se contentent d'échanger des regards entre eux sans rien tenter de stupide. Ni de parler, ni de fuir. Sans doute comprennent-ils que mon Prince pourrait les briser en deux … ou plus … s'ils tentent quelque chose d'idiot.

Le jour levé, l'ordre tombe déjà de mon Maître de découvrir ce que veulent les humains. J'ai déjà hoché la tête et me suis déjà tournée quand il parle de mon départ. Il ne peut pas voir la surprise qui s'affiche sur mon visage mais il verra moins encore l'expression de mon incompréhension. Aurai-je mal agi ? Est-ce parce qu'il a maintenant deux autres humains ? J'aurai dû les tuer ! J'aurai dû les saigner comme des porcs et les faire rôtir pour offrir un festin à mon Prince ! Ces deux humains ! Ils … prennent … ma … place ! Il avait juste partagé à manger avec moi, m'avait nourri, il ne faisait cela qu'avec une seule et unique personne : moi ! Et maintenant il parlait de mon départ juste au moment où je lui livrais deux humains ? Les dents serrés j'observe les humains.

« Mon Maître n'entend pas vous demander cela une seconde fois sans vous arracher des hurlements qui feront écho sur Terre : Qu'avez-vous déjà volé et que recherchiez-vous dans le château ? »

Celui que je prenais pour le chef du groupe me défit du regard, la femme en revanche, qui tremble depuis l'arrivée de mon Maître, laisse échapper un flot de paroles abondants, sa voix fait entendre la terreur qui habite en elle. Elle ne s'arrête plus, un vrai moulin à parole, l'humain à côté d'elle lui répète plusieurs fois de se taire mais elle ne s'arrête qu'une fois son souffle coupé. J'ai en tout cas toutes les réponses que j'espérais et je me tourne vers mon Maître.

« Ils ont volé dans deux autres châteaux déjà mais avec la déception de voir ce qu'ils ont volé revenir ici en Kabbale. Il y a trois jours ils ont rencontré le Prince de la vallée pourpre qui leurs a dit que les trésors qu'ils trouveraient chez vous ne reviendraient pas en Kabbale mais resteraient en leur possession. En échange des informations pour parvenir dans le château il a demandé un objet particulier : le collier. »

C'est en répondant aux questions de mon Maître que je réalise soudainement. Je n'ai jamais vu le moindre collier dans le château. Cela ne peut signifier qu'une chose : ce collier est l'artefact détenu par mon Maître. Si c'est le cas alors trois destins viennent d'être scellés : les deux humains qui ne verraient plus jamais rien d'autre que ce Palais et le Prince de la vallée pourpre qui venait de se condamner à mort.

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Heru Ur

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Heru Ur

» 08 déc. 2016, 00:12

Le silence de l’humain ne scelle pas son destin. Jaloux, le Prince le condamne pour ce regard qu’il a posé sur sa possession. Mais son courroux ne s’abattra froidement sur lui qu’à la fin des mots de la prisonnière. Elle parle, débite, perd son souffle. Elle tient à la vie, cela la rend volubile. Il apprécie d’avoir un moyen de pression sur elle. Silencieux, il attend la traduction de sa fidèle. Mais l’est-elle vraiment ? Sur l’instant, sans doute. Doit-il prendre le risque de la laisser partir ? Il a hésité toute la nuit. Sera-t-elle toujours aussi fidèle quand elle respirera l’air de Vegas, qu’elle pourra retrouver sa vie ?

Il espère avoir tué l’enfant qu’elle était et que Grimm s’est totalement soumise à sa volonté. Il ne peut pas le mesurer, ne peut en avoir l’assurance. Il regarde la prisonnière. Elle est trop peureuse, trop couarde pour remplacer Grimm, il n’aura pas de seconde chance. Alors, il va faire un geste pour Grimm, car il a senti sa jalousie.

Mais égoïste, il commence par se charger de l’humain. L’humain avait été assis au milieu d’un pentacle qui le protégeait du mal du château. D’un geste de sa queue reptilienne, il fend le tracé du pentacle. Aussitôt, de minuscules créatures déplaçant une drôle de coque noire sur leur dos se ruent sur leur victime. L’humain se débat, il chasse certaines créatures de son corps, il en écrase d’autres. Les coques éclatent et d’autres créatures similaires en sortent et se ruent sur lui. Toutes remontent à son visage et, une à une, elle morde dans ses yeux avant de se métamorphoser et de s’envoler par la fenêtre que le Prince à ouvert.

L’homme perd ses yeux dans d’atroces souffrances. Le Prince s’approche de lui.

— Jamais plus il ne portera le regard sur toi, Grimm.

Il efface un autre morceau du pentacle et les créatures dévorent sa langue et ses cordes vocales pour taire ses cris de douleur. Bientôt, seul un souffle s’échappe de sa gorge malgré toute la souffrance qu’il ressent.

Il attrape alors l’humaine par les cheveux et la traine au pied de son esclave Grimm.

— Dis-lui que si elle ne cesse de geindre, je lui réserve le même sort.

Il regarde sa fidèle, écoute sa voix si différente quand elle s’exprime en langue humaine. Il négociera avec une créature pour apprendre sa langue. Il en aura besoin pour conquérir la tête. Il a trop longtemps servi Harahel, il est temps que cela change.

Mais Grimm se trompe. Trois destins sont scellés, mais pas celui du Prince Pourpre, les trois destins scellés sont ceux des trois humains présents dans cette pièce.

Il lève le poing et un spectre aux sept-cents bouches sort du sol, pour entendre le message de son maitre et le délivrer au Prince Pourpre.

— Dis au Prince Pourpre que cette trahison efface ma dette, nous sommes désormais quittes.

Du revers de la main, il chasse le spectre qui trouvera le destinataire d’ici une petite heure, malgré la distance. Des gardes viennent chercher l’humain qui gesticule trop, il connaitra des années de souffrance.

— Grimm, je te l’offre.

Il tire sur la chevelure de l’humaine et la jette à ses pieds.

— Joue avec elle aujourd’hui, mais pense à te reposer. Cette nuit sera la dernière dans mon royaume. Alors, tu la passeras avec moi. Demain, tu pars.

Il observe sa réaction, il aime la peine qu’il peut provoquer, il y lit sa fidélité, tente de se rassurer également.

— Les humains peuvent venir dans nos royaumes, seuls. Je ne sais pas comment ils font. Cherche et trouve ! Ces deux voleurs ne puent pas l’Orgone, cela veut dire que ce sont des humains qui les ont fait entrer en Meborack. Tu vas regrouper ces humains capables d’ouvrir des portails, tu leur offriras des richesses, les soudoieras. Les créatures de mon Royaume vont être informées de les servir au mieux. Mais elles n’obéiront qu’à toi en réalité. Nous allons les tromper, les séduire, pour mieux les détruire. Je veux qu’ils enseignent à d’autres humains, je veux qu’un maximum d’humains devienne mes fidèles. Charme-les ! Quand ils seront suffisamment nombreux, tu leur feras invoquer mon armée et nous prendrons possession d’une ville humaine. Ensuite, nous étendrons mon royaume. Obéis et je ferais de toi une Reine. Désobéis et…

Il ne finit pas sa phrase. Si elle désobéit, sa colère sera telle qu’il devra la mettre sous protection. Il ne voudrait pas la tuer emporté par la colère. Non si elle désobéit, il la torturera, il invoquera les fleurs de jade pour la soigner et redoubler d’atrocités sur son corps.

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Rachel Valentyne

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» 27 janv. 2017, 19:46

Je crois que je hais plus ma propre race que toutes celles que j'ai pu rencontrer en Kabbale. Dans le Royaume de mon Maître, quand nous étions encore neuf, j'étais terrorisée, effrayée, j'étais une enfant terrifiée à l'idée de ce qui allait lui arriver. J'avais peur de tout, j'avais peur de mourir, peur de souffrir, j'avais peur d'être violée, j'avais peur de vivre. Pas assez faible pour mourir, pas assez forte pour m'ôter la vie. J'aurai pu devenir une coquille vide, sans âme, c'était arrivée à … j'ai oublié son prénom … une rousse, le genre pulpeuse qui vous fait tourner tous les regards avec son cul à se damner et son décolleté à ne jamais rater un lancer à trois points. Elle intéressait peut-être même plus mon Prince que je ne l'intéressais au début. Elle avait tout, tout pour elle. Belle, non magnifique, intelligente, elle connaissait les choses du sexe avec une perversion indécente. Elle avait eu peur de ce monde, du Maître et elle avait fini, jour après jour, par se vider de sa personnalité, de qui elle était pour qu'il ne reste rien finalement d'elle qu'une coquille sans âme. C'est alors que Skye est morte, quand j'ai senti mon temps venir, quand j'ai compris que je ne pourrai continuer de me cacher dans une cellule où il ne restait que moi. Grimm est née alors.

Grimm, cette jeune femme totalement soumise à son Maître, s'aventurant au milieu de ses créatures sans les craindre, soutenant le regard des lieutenants du Prince sans un soupçon de peur. On ne nait pas Grimm Reaper, on le devient, j'avais compris cela quand j'avais tué pour la première fois pour le plaisir de mon Prince. Il voulait que je me batte, il m'a fait m'entrainer avec ses lieutenants, j'ai pris des raclées, la punition de la défaite dépendait du lieutenant et je me suis élevée, jusqu'à trancher pour la première fois une gorge dans un combat. Ensuite … Ensuite mon maître m'avait retiré mon collier et sur ma peau avait fait gravé sa marque, celle de son royaume, sur mon avant-bras gauche, un tout petit tatouage au niveau du poignet mais sur la tranche extérieure de mon bras. Presque personne ne le remarque.

Alors quand mon Prince fait dévorer les yeux de l'humain je ne trésaille pas. D'un geste ma main fait signe à l'humaine de tourner la tête mais cela n'était pas nécessaire elle avait déjà la tête tournée de l'autre côté pour vomir. Les hurlements de l'humain s'arrêtent quand mon Prince fait dévorer sa langue et ses cordes vocales. Comment se peut-il que je sois à peine choquée ? Je connais ces créatures, je les ai déjà vu à l'oeuvre, mon Prince les a déjà fait courir sur mon visage comme pour tester ma confiance en lui ou ma peur. A nouveau je hoche la tête aux mots de mon maître, observant l'humaine dont j'attrape le visage dans une main.

« Plus un mot, plus un bruit ou tu connaîtras le même sort. Le Prince est cruel mais honnête, fais-toi oublier et il ne t'arrivera rien. Pour l'instant. »

L'humaine déglutit avec peine mais se tait finalement. D'une main dans les cheveux de l'humaine, je tâche de la rassurer un minimum. Je n'ai qu'envie de la voir mourir. Non. C'est faux. Je n'ai qu'envie de la tuer sur ordre de mon Prince. Cette main c'est ma façon de la rassurer pour qu'elle trouve un peu de courage, qu'elle ouvre sa bouche, qu'il la punisse, qu'elle souffre. Mais elle se tait. Foutue humaine, même pas foutu de se condamner toute seule comme une grande. Ces humains sont pathétiques … euh … attendez voir … je suis une … My life sucks.

« Merci, Maître. »

Pas sûre que l'humaine le remercierait après ce qui venait d'être dit. A nouveau le Prince parle de mon départ et malgré ma volonté de masquer ma blessure, un soupir de peine m'échappe, dans mes yeux se traduisent la douleur de mon cœur.

« Il en sera fait selon votre volonté, Maître. »

Je n'étais pas au bout de mes surprises. Plus il parle et plus ma bouche s'ouvre en un "O" digne des orgasmes les plus intenses où les fellations les plus intrusives. Il vient de faire de moi sa lieutenant sur Terre, l'arme de son invasion. Mon cœur bat la chamade, brutal et agressif dans mon cœur alors qu'une larme roule sur ma joue quand un sourire pervers, affreux se dessine sur mon visage.

« Je ne vous décevrai pas, Maître. Je les rassemblerai, je les soudoierai, les séduirai, les contraindrai, je ferai ce qu'il faudra pour que votre armée puisse envahir la Terre … Non … Votre armée de Kabbale se joindra à l'armée de fidèles que vous aurez sur Terre. »

Je m'approche d'un pas, contournant l'humaine qui se déplace un peu pour se cacher derrière moi, toujours à genoux sur le sol. Je suis à quelques centimètres de mon Prince, il me rend … cinquante centimètres ? Peut-être plus, je suis nulle pour évaluer les tailles mais croyez-moi quand je vous dis que mon Prince c'est mon boss et le boss il en a une gr...

« Etre un Roi ? Je ne pense pas. Pourquoi être un roi ? Quand vous pourrez être un Dieu. »

A ce dernier mot je m'agenouille, les deux genoux au sol, totalement soumise, docile à sa merci. Je reste ainsi jusqu'à sentir qu'il me relève, sur mon visage ce sourire affreux et pervers n'a toujours pas disparu. D'un geste de main je désigne l'humaine.

« Cette humaine servira alors, Maître. Nul ne connait votre langue sur Terre et nul ne vous obéira si nul ne vous comprend. Oh ils apprendront votre langue, les humains apprennent vite quand il en va de leur vie mais pour les débuts, cette humaine pourra vous apprendra quelques ordres dans ma langue. J'ai rédigé une petite encyclopédie entre nos langues qu'elle pourra utiliser pour apprendre votre langue ou vous aidez à appréhender ma langue. »

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Heru Ur

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Heru Ur

» 08 févr. 2017, 14:18

Un rictus se dessine doucement sur les lèvres du Prince. Le temps de la conquête arrive. Les portes de Kabbale s’ouvriront dans quelques mois pour vomir un flot de créatures, l’armée du Prince Noire. Seule Raven a compris le véritable rôle d'Harahel. Mais encore aucun n'a compris pourquoi il est descendu sur Terre. La beauté des humaines ? Vous m'en direz tant ! En se rendant devant un fast-food, on doute vite de la beauté extérieure des humains. Quant à leur beauté intérieure…

Alors pourquoi un Dieu descendrait sur Terre pour les aimer ? Pourquoi Harahel descendrait sur Terre pour les aimer ? Lidrya ? Oh, ses sentiments sont sincères, il l’aime même plus qu’elle ne l’aime. Mais ce n’est qu’un dommage collatéral. Le Prince Noir a une toute autre théorie et de nombreux faits lui confirme son discernement.

Quoi qu’il en soit, le Gardien avait fait une erreur stratégique. Le première depuis des siècle. Le Prince refusait de laisser passer une telle occasion. Désormais, il devait lancer cette diversion qui enfoncerait le Gardien dans les profondeurs de la Kabbale. Pour cela, l’une des soeurs du Prince allait devoir se sacrifier. Il soupire alors que Skye s’agenouille face à lui. Ses épaules retombent, la tristesse l’envahit. Le plan se concrétise. Mais il redoutait cette étape. Son esprit vagabonde dans le passé quand il a croisé cet insoumis, un conquérant.

Le plan a commencé, il y a de cela plusieurs siècles quand le deuxième président des Etats-Unis, John Adams a nommé Pierre Charles L'Enfant comme l’architecte de sa capitale. Sur des marécages entre les Etats du Nord et du Sud, ce Nephilim a bâti une ville, que dis-je, une capitale. Cette capitale est perçue comme le symbôle de la réussite américaine. Mais tout se paie en Kabbale. Cette capitale n’est autre qu’un tribu de Pierre-Charles L’Enfant à Skye.

Oh Skye n’existait pas à l’époque, bien sûr que non. Mais elle ou une autre… Le Nephilim ignorait le nom de celle que le Prince Noire allait envoyer. Le Prince Noir baisse les yeux sur cette future reine et une colère l’envahit.

Il attrape les cheveux de Skye et la relève sans ménagement, décollant ses pieds du sol.

— Ne t’agenouille plus jamais Grimm ! Plus jamais !

Sa voix grogne, la menace est réelle. Terrorisée, la prisonnière recule jusqu’à ramper dans son vomi. Le Prince repose Skye et épouste sa tenue.

— Je fais de toi une Reine, apprend donc à te tenir. Réfléchis à cela.

Et le Prince tourne les talons, il s’absente un long moment.

Le prisonnier qui a sombré dans une profonde léthargie a été évacué, la prisonnière a été remise à des créatures qui vont lui enseigner la langue humaine grâce à l’Encyclopédie de Grimm, laissant la Reine seule. Le temps s'égrène avec une lenteur douloureuse. Seuls quelques serviteurs passent dans cette grande pièce la distraire. Ceux qui rampent et qui grignotent dévore les restes de sang à en faire reluire le parquet. Les souffreteux empalés à des morceaux de bois sont approchés de la cheminée pour qu’ils crachent leur colère et embrasent les bûches. Mais les créatures ignorent Skye, jetant un froid concurrençant es flammes du foyer. Enfin, d’autres rampeurs viennent courir sur la peau de la Reine et dévorent ses vêtements. Ces créatures n’agissent que sur ordre du Prince, pourtant le travail terminé, ils s’arrêtent devant elles, comme une colonie de scarabée et patientent en tournant en cercle autour d’un point incertain. Interrompre leur marche les tue sur l’instant, alors ils rampent, forment un disque toujours en mouvement sur lui-même. Seuls le cliquetis menaçant de leurs griffes troublent le calme ambiant.

Une créature de Kabbale à l’apparence humaine approche alors. Féminines, ses courbes à damner un moine sont autant de promesses de luxure. Elle porte des vêtements de haute facture, typiquement humain, d’une modernité que Skye ne peut pas connaître pour avoir trop longtemps quitté la Terre. La jeune femme se déshabille et plie les vêtements dans une valise. Ensuite, elle s’écarte, rejoint le disque et se fait dévorer dans de courtes souffrances. Tel est le prix du secret de Skye. Des créatures se succèdent et commence alors un long ballet. Des créatures ressemblant tantôt à des hommes et des femmes viennent déposer tour à tour des trésors dans des valises avant de se sacrifier.

Il est facile de comprendre qu’il s’agit d’objets terriens. Tout autre objet que rapporterait Skye sur Terre disparaîtrait au bout d’une semaine. Montre, bijoux, vêtements, argent, les valises s’en remplissent. Skye reste nue, seule face aux serments d’allégeance que prononcent les créatures. Elles ont été condamnées pour avoir troqué avec les humains, il s’agit de créatures prisonnières du royaume. En se faisant dévorer les plus fragiles mourront, les plus fortes recouvreront leur liberté dans la Mort.

C’est alors qu’une chaîne en platine glisse entre les seins de Skye. Le Prince se tient derrière elle et referme le pendentif. Au contact du fermoir, la larme qui ponctue la chaîne s’éclaire et l’humaine ressent alors la puissance de l’Orgone contenue dans l’Artefact. Le Prince attrape la main de Skye et une odeur de brûlure gagne les narines de la Reine. Son poignet brûle. Une nouvelle marque la lie, non pas au Prince cette fois, mais à l’artefact autour de son cou.

— Le sang-froid te protégera des dons Nephilim et Elohim. Il a été forgé par Asmodée lui-même, alors peut-être que cet Originel sera immunisé. Mais pour les autres, ils ne pourront pas …

C’est ainsi que le Prince passe une quinzaine heures à expliquer son plan à l’humaine. Sa mission, dantesque, va lui demander beaucoup de travail.

Malheureusement pour nous, ce RP s’est déroulé il y a quelques mois. Aujourd’hui, Raven a compris la véritable mission d’Harahel. Mais un peu tard. Harahel est déjà dans les profondeurs de la Kabbale et vient de capturer la soeur du Prince Noir. Le temps qu’il remonte, il sera sans doute trop tard.
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Verrouillé

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