Ne jamais déléguer les missions importantes...

O’Faïn, salle de ventes aux enchères, estimations d’antiquités, rachats, prêt sur gage.
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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 29 janv. 2017, 16:44

Ne pas savoir, hésiter, faire des suppositions. Je frappe du poing sur la table. Je préfère encore faire des erreurs que de ne pas savoir. Un coup d’oeil impatient à mon téléphone m’informe de ce que je sais déjà : Aucune réponse. Salope !

Trois petits coups timide à la porte :

« Entrez ! »

Une collègue m’arrache à ma colère. Nous discutons de son planning. Je l’ai engagée pour organiser les expositions de notre musée. Sa présentation m’ennuie. Je me contrefous de l’art Nephilim. Seuls les artefacts et leurs promesses de puissance m’intéressent. J’ouvre le carnet sur lequel Dawn s’est attardée et le retourne pour qu’elle puisse se pencher dessus.

« Je préfère ces toiles pour la première exposition.
— Mais, je… il s’agit d’oeuvre du XIXème, pourquoi voulez-vous...
— parce que je vous l’ai demandé. »

Ma voix claque, de quel droit cette chienne me répond-elle ?

« Bien Monsieur Osoto. »

Je tiens à ce que les choix de Dawn lui apparaisse. Je n’ai plus de nouvelles, mais elle va revenir et je veux la transformer. Je veux cette complicité inavouable.

« J’ai rendez-vous avec Déphaïne O’Faïn, une collectionneuse hors paire.

Les éloges sur mon assistante m’écœurent. Je n'ai pas besoin de supporter ces miévreries, ce seront les visiteurs du musée à qu'elle devra convaincre :

... une artiste exceptionnelle. Je pourrais lui en parler.

A-t-elle oublié qu'il s'agit aussi d'une préteuse sur gage...

— Quand ça ?
— D’ici une heure…
— Nous irons ensemble.
— Bien, Monsieur Osoto. »

Je n’ai pas confiance en cette femme. Je suis en colère et quand je suis en colère, je préfère gérer les choses moi-même et puis je dois trouver une occupation. Je suis las d'attendre une réponse de Dawn Ludlow.
****
J’ouvre la porte avec galanterie à mon assistante, mais je réfléchis déjà à la faire remplacer. Elle ne me plait pas. Son visage ingrat, sa taille aussi haute que large m'évoque une boule de bowling plus qu’à une femme. Son parfum empeste les livres poussiéreux. Je n’aime pas travailler avec des collègues aussi laids. Leur charisme joue tellement contre eux qu’ils doivent travailler plus pour obtenir les mêmes résultats.

Je respire uniquement quand elle s’est éloigné de moi. Elle s’adresse immédiatement à un employé, alors qu’il y a tellement à observer. Cette femme me navre. Je n’en peux plus. Ce soir, je la licencie.

Je la laisse à ses occupations et visite les lieux. L’architecture me plait, ces jeux de lumières naturelles sont savamment orchestrés et mettent des œuvres en avant. J’observe, un encrier dans un présentoir, il me rappelle un artefact. J’ai enquêté, creusé. Je sais simplement que la plume a appartenu à Oscar Wilde. C’est peu, trop peu pour la tester.

J’entends la voix de casserole de la grosse boule de bowling s’enflammer et brûler d’éloges étouffantes et oppressantes. Qui accueille-t-elle de la sorte ? Je l'imagine levant les bras, les aisselles pleines de transpiration.

Je continue mon exploration. Même si je lui ai ouvert la porte, je ne suis jamais présenté comme l’accompagnant. Je n’ai pas envie d’être associé à elle. Mais il le faudra bien. J’ai commis une erreur. J’aurais dû prendre sa place, j’aurais dû la licencier quand elle m’a demandé pourquoi je changeais ses plans. Elle m’énerve, je suis déjà énervé, flinguez-la. Je lève les yeux pour découvrir qui elle accueille avec ses compliments empestant l’hyprocrisie. Ils sont si flatteurs qu’ils ne peuvent être sincères. Un homme. Cette idiote n'a même pas réussi à obtenir un rendez-vous avec la gérante. Quel boulet ! J’aurais dû l'attacher à un boulet aussi gros qu’elle et la jeter au milieu du lac Mead... Je le sais pourtant : ne jamais déléguer les missions diplomatiques...

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Jimmy Chesly

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Jimmy Chesly

» 30 janv. 2017, 15:48

-Elle s’agite beaucoup pour pas grand-chose… Murmurais-je à l’asiatique dans un charmant sourire, observant ce qu’il observe, les mains dans le dos. Elle est bruyante. Mais cela signifiait pas qu’elle me déplaisait, elle m’amusait. Mon assistant va s’occuper d’elle, et moi je m’occupe de vous ?

Je sais que j’ai rendez-vous avec l’agité mais je l’ai vu arrivé…lui…j’ai sauté sur l’occasion.

Me revoilà, Dephaïne O’Fain, dans ma propre société. Un de mes assistants, un de mes autres assistants m’a tenu au courant de mon rendez-vous avec l’employé d’Edouard Osoto, un homme qui va ouvrir un musée d’art. Je suis curieuse de l’homme, comment dire, je veux savoir si c’est un mortel sans intérêt, qui ne s’y connait pas ou un vrai amateur. Il a intérêt à l’être, car il est très séduisant mais je trouverais navrant qu’il ne soit que cela.

-Dephaïne O’Faïn, ne soyez pas méchant en la licenciant. J’ai tendu ma main pour qu’il la serre et quand il aura fait ce qu’il veut avec, je lui souris. Vous avez l’air méchant. Soufflais-je. Ce n’est pas un mal.

Hum…je m’amuse déjà, il ne peut pas me cacher qu’il est mécontent, il a ce regard…noir, mais noir ! De la colère…
Je ne pensais pas discerner tant de contrariété dans un regard. Pauvre petite rondelette, je l’engagerais, si elle est compétente, mais elle s’agite ! tellement ! Ce serait drôle si cela ne le fâchait pas autant !
Je suis redevenue rousse, vraiment une teinture sur des cheveux Nephilim, quelle idée ! C’est comme les tatouages, une petite version de moi originel et pouf. En même temps je n’aurais pas dû jouer avec Nicolas, Nicolas aime ma forme originelle et j’adore son excitation quand je suis sous mes traits naturel.

Tant pis…

-Venez...

Je l’invite à me suivre dans un mouvement et me dirige vers un des ascenseurs en verre pour monter à l’étage de mon bureau, il n’y a pas cinquante, alors c’est assez rapide, mais je peux me permettre de dire.

-Quand je vous ai vu arriver en sa compagnie, je me suis dis que j’allais plutôt vous rencontrez, si vous vous êtes déplacés, ce n’est pas pour que j’ignore qui vous êtes.

Je souris avec tant de facilité, tant de séduction, je n’y peux rien, je l’entraîne dans un couloir vitré sur l’extérieur après être passé dans les bureaux de mes trois assistants et je pousse une porte large, d’une main, elle n’est pas lourde, mais le voilà pénétrant dans une antre … mon antre, lumineux ou chaque petite œuvre chéris trouve un éclat attirant.

Le tableau qui siège sur un des murs principaux, représente une scène de repas d’Auguste Renoir, dans un restaurant, il rappelle un peu le Déjeuner des Cannotiers d’ailleurs, je m’arrête pour le regarder ce tableau.

-J’adore Renoir… Quel amant…quel peintre…quel mortel…La scène est dans un petit restaurant de Cagnes sur Mer, je ne me souviens plus du nom, souvent fréquenté par Renoir… les personnages sont si vivants…qu’en pensez-vous ?

Pouvait-il discerner Harahel à une table, parlant dans un mouvement à un jeune aux regards si bleu…que la mer à leur arrière n’est qu’une insipide chose. J’ai toujours pensé qu’il s’agissait d’un certain change forme, c’est pour ça que j’ai gardé ce tableau…Auguste me l’a offert peu de temps avant sa mort…cela faisait bien des années que je n’étais plus sa maîtresse.

Je me demande s’il va savoir regarder…je m’entiche des œuvres du passé qui ont échappé aux attentions, et qui représente des visages que je connais. Un jour j’étais tombé sur une œuvre d’une artiste américaine, fort peu illustre, un petit tableau pas plus grand qu’un cahier,dans une brocante de la Nouvelle Orléans, un jour pas si vieux, j’étais sortie du dome sans orgone pour faire un marché d’antiquité que j’affectionne. Cela représentait un soldat de la guerre de sécessions, tout le portrait de Sariel…était-ce lui ? Je l’ignore. Mais ce portrait m’a été chapardé hélas par une créature en kabbale, je lui ai laissé, lutter contre un chapardeur est bien trop épuisant.
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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 07 févr. 2017, 12:06

Mes yeux se plissent dans un sourire. Nous allons nous entretenir pendant que l’assistant de Déphaïne va occuper mon assistante. Tout allait bien jusqu’à la phrase suivante. Mon sourire ne s’efface pas, mais j’ai bien failli tiqué, voire en rester bouche bée. Comment a-t-elle deviner mon intention de la licencier ?

J’ai ouïe de nombreuses rumeurs sur les Nephilim. Les peurs humaines les créditent de pouvoirs surréalistes. Dans un cercle vicieux, ces dons attisent ces mêmes peurs. A-t-elle lu mes pensées ? Est-elle une Nephilim ? Sa beauté et son charisme le laissent à penser. Si elle lit mes pensées, sent-elle le doute en moi ? Si tel était le cas, elle aurait deviné pour l’encrier, la plume et elle m’interrogerait.

Serait-elle capable alors de lire la bonté et la méchanceté qui animent les êtres humains ?

Bordel ! Comment a-t-elle fait pour deviner que je voulais la licencier, que j’aime torturer les âmes humaines, que j’aime façonner les humains pour en faire des monstres ou les écraser sous ma botte ? Je suis inquiet, très inquiet. Je m'enflamme un peu trop d'ailleurs. Tout ce que je sais, c'est qu'elle a deviné par je ne sais quel miracle que je voulais licencier mon assistante.

L’ascenseur de verre nous a conduit à un des étages supérieurs. L’organisation a été bien réfléchie, les œuvres d’art restent visibles durant la montée et avant que les portes ne s’ouvrent, de nouvelles toiles s’offrent à ma vue. Quel ingénieux architecte a bien pu façonner ces locaux ? J’aime le génie et la création. Les œuvres ont été soigneusement réparties. Aucune ne fait d’ombre à une autre. Je respire mieux, mes muscles se détendent.

« Je salue votre clairvoyance. Vous avez raison, je désirais vous rencontrer. »

Nous traversons le couloir, quelques bureaux d’associés auxquels je ne prête guère d’attention. Amateur, je reconnais quelques œuvres. Mais mon intérêt n’étant motivé que par les pouvoirs secrets des artefacts, il m’arrivera sans doute de me tromper. Autant ne pas commenter.

Elle me pose une question sur une œuvre que je ne connais pas. Un Renoir.

« Depuis que j’ai étudié Le déjeuner des canotiers, je ne suis plus amateur de Renoir. »

À mes yeux, Renoir se prostituait pour vivre de son art. Il peignait des scènes où il encensait les déjeuners de ses clients, ces bourgeois qui aimaient se distraire autour de quelques mets après une promenade sur la Seine.

« C'est vrai qu'il savait mettre en peinture la joie de vivre et si on s’intéresse aux personnages. Mais regardez ! »Je tends la main vers l'un d'eux « Aucun n’est dans une position délicate. Ils sont tous parés de leurs atours, la table est magnifique pour rendre hommage à la maîtresse de maison, les détails sont précis, pourtant pas une miette de pain ne sera perdue sur la nappe. La perfection, il peignait pour flatter l’ego de cette bourgeoisie, la seule capable de le faire vivre de son Art. Son talent est certain, c'est vrai. C’est l’homme que je n’aime pas. Sans relief, incapable d’affirmer ses sentiments, sans courage... »

Elle aime Renoir, pas moi. Je veux connaître son jugement sur ma personne. Accepte-t-elle facilement la critique, ou plutôt des goûts différents des siens. Quelque soit sa réaction, une toile, quand bien même fusse-t-elle signée par Renoir, ne risque pas de nuire à mes objectifs.

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Jimmy Chesly

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Jimmy Chesly

» 11 févr. 2017, 09:35

Allons, j’ai appris à regarder les gens, à les détailler, la mine de dégout, un homme aussi beau, plein de petits détails…et cette lueur méchante de supérieur…s’il ne la renvoie pas, alors je me goure, mais j’ai de sérieux doute. Quoi qu’il en soit, dans mon bureau, à observer Renoir, je souris à sa franchise, vraiment. J’adore.

Il y en a qui pour me flatter m’aurait dit oui, ou je ne sais quoi encore, lui non. Au contraire. J’adore son expertise, j’aime sa justesse, Auguste était un homme charmant, je ne peux lui retirer cela, alors je souris, divine, délicieuse, agréable.

-J’adore, vous connaissez... J’aime votre jugement, Auguste Renoir était ce qu’il était, mais j’adore quand même son style, hélas, je suis peut-être un peu superficielle. laissais-je échapper dans un rire fin et suave. Venez…

Je ne l’invite pas à s’asseoir au bureau, préférant me diriger vers un coin de ce grand espace, dans des fauteuils exquis et agréable, autours d’une petite table basse. M’installant dans un mouvement gracile, je prends attention à attirer son regard par un peu d’attrait d’orgone, j’ai envie d’être le centre de son attention et mes yeux le regardent aussi souriant que mes lèvres.

Un toquement à la porte interrompt cet instant pour laisser apparaitre un jeune homme fin, un binoclar, il n’est pas laid, non,mais il y a plus agréable à la vue. Mon Nicolas…

-Désirez-vous quelque chose ? Nicolas je t’en prie, je prendrais un café.

Tout au loisir de Edouard Osoto de demander ce qu’il veut, une fois seule, je croise les jambes et lui sourit.

-Que puis-je faire pour vous ? L’on m’a raconté l’ouverture prochaine de votre musée, j’espère que c’est pour cela que nous nous rencontrons. A moins que vous ne désiriez faire acquisition d’une pièce pour laquelle je vous aurais damné le pion ? Mais je vous préviens, selon ce que c'est, je serais intraitable, comme toujours, en affaire.

Alors, que me veux-tu Edouard, attention, pour le moment, tu ne me déplais pas, voyons voir si ça continue.
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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 12 févr. 2017, 15:00

Si je veux continuer à donner le change sur les œuvres d’art, il va falloir que je m’instruise dans ce domaine. J’ai eu de la chance qu’elle évoque Auguste Renoir. J’aurai bien été en peine de répondre à des questions sur d’autres peintres moins renommés.

Le test passé, nous gagnons un bureau où les autres œuvres ne manquent pas. Nous prenons place dans un espace salon aménagé autour d’une table basse. Le tout est immergé au centre d’un bureau somptueux. Un visage ingrat, celui d’un petit homme de main, vient troubler la beauté des lieux. Il reviendra nous servir deux cafés. Exit mon assistante, exit le petit Nicolas, les affaires commencent.

« Non, je ne suis pas ici dans le but de faire un achat, mais plutôt proposer un partenariat. Je désire ouvrir un musée. Pour être plus précis, je désire ouvrir le premier musée dédié à l’Art Nephilim… »

Elle a croisé les jambes, une femme de toute beauté comme on en découvre rarement. Je la soupçonne d’être Nephilim pour plusieurs raisons. Mais aucune d’entre elles ne se base sur des faits. Mon instinct, mon intuition peuvent me tromper. Prendre un tel risque à ce moment de la discussion me parait trop délicat. C’est pour cela que je ne commence pas ma phrase par : « vous autres Nephilim »

« Les Nephilim vivent parmi les humains depuis des siècles. Ils préservent avec soin leurs identités. Quelques-uns se sont révélés comme l’ambassadrice, Vesta. »

Néanmoins Dephaïne remarquera sans doute que je n’ai pas dit non plus “leur” ambassadrice.

« Si mes experts n’ont pas trop de mal à trouver des toiles ou des sculptures traitant des Nephilim, ils peinent beaucoup à déterminer si une œuvre est la création d’un humain ou d’un Nephilim. D’ailleurs, la presse polémique beaucoup sur la nature de Leonardo di Vinci. »

Je me tais, car Nicolas arrive avec deux cafés servis sur un plateau d’argent. J’attends la fin du service et son retrait pour poursuivre. J’observe l’attitude de Dephaine. J’ai enquêté. Non sur elle, mais sur sa société. Créée depuis peu de temps le chiffre d’affaires est anormal, je soupçonne un mécène. Rien de nouveau dans ce monde bourgeois, mais si elle n’est pas Nephilim, je ne doute pas qu’il y en ait dans son entourage. Après tout, nous sommes à Vegas.

« Je cherche à exposer des œuvres de Nephilim. Je pense qu’une essayiste telle que vous a quelques contacts, voire des œuvres en ce sens. J’aimerais donc vous proposer un partenariat, exposez certains de vos biens en rapport à ce thème. En retour, je suis ouvert à toute proposition. »

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Jimmy Chesly

» 12 févr. 2017, 21:36

Hum…intéressant qu’il est je l’écoute avec ce sourire toujours porté à mes lèvres et je m’amuse avec un certain délice. Il ne me juge pas comme une Nephilim, puisqu’il parle d’eux et pas des miens, dans une nuance délicieuse, bien entendu, je ne suis pas dupe et puisque je ne me prives pas de faire un peu de surplus d’orgone pour le captiver, pour qu’il me regarde, je pose une question simple.

-Et qu’appréciez-vous dans l’Art Nephilim ? Pour en faire un tel musée ? Est-ce vraiment l’art qui vous plait ou bien…être le premier du genre est nettement plus grisant ? Je penche un peu ma tête, l’air ailleurs. La deuxième idée me plait étrangement, une chose inédite, presque unique, j’aime ce qui est inédit, rare. Et dire que pourtant j’aime Renoir…Plaisantais-je dans un rire. Mais je vous confie un secret, il y a un personnage unique sur la toile que je vous ai montré.

L’homme me plait, tellement.
Décroisant mes jambes, je dépose la moitié d’un sucre dans mon café et y fait tourner lentement ma cuillère.

-L’art Nephilim repose sur tant de supposition. Je glisse la petite cuillère entre mes lèvres, dans un geste suave et gracile, nullement vulgaire et j’inspire en le reposant. Mais il existe. Déclarais-je. Il faut avoir mes relations effectivement pour pouvoir aller plus loin. Je souris.

A une époque j’ai cotoyé Iah Hel, et de ce fait Oishi, je pourrais jouer l’intermédiaire avec le clan des Izanaghis, même si je connais fort peu Djinn, nous pourrions probablement faire plus ample connaissance autours d’un dîner…
Mais ce n’est pas le moment de penser à cela. Cet homme ne sait rien des Nephilim ou en tous cas pas plus que ce qui est montré ou supposé, son musée risque de comporter des œuvres nullement Nephilim. Je ne devrais pas faire ce que je vais faire.

-Et mes connaissances, j’ai quelques amours pour les choses que les autres ne peuvent avoir ou à dire de manière plus juste, ne savent pas reconnaître comme quelque chose d’unique. J’ai une certaine passion pour ce qu’ils ont abandonnés derrière eux, les Nephilim.

Je me redresse en disant cela et m’éloigne tranquillement, ouvrant une large armoire, j’en ressors un classeur et retourne auprès du mortel, m’installant sur l’accoudoir de son fauteuil, j’ouvre le classeur et lui fait voir une sculpture.

-Cette merveille arrive dans mes locaux d’ici deux jours, Camille Claudel…une Nephilim selon une de mes sources… Cette sculpture a été retrouvé dans des locaux et mis aux enchères pas loin de Paris. Je souris, ah Camille, mon amie, tu es « morte presque dans l’anonymat », enfin morte, la vieille mortelle qui était sois disant toi. Au point que ton cadavre a finis dans une fausse commune…Je tourne la page. Une arme Nephilim, d’un guerrier arabe... Je le regarde un instant avant de sourire. Je vous rassure ces derniers temps ce sont mes deux seule trouvailles fiables.

Je lui laisse le classeur dans les mains et me redresse, m’éloignant pour retrouver ma place dans mon siège.

-Mes exigences seront simples, je traiterais avec vous et uniquement vous, avec un droit de regard sur les œuvres que vous exposerez à côté de celles de ma collection. L’argent n’est pas ce qui m’intéresse le plus, mais ça vous l’avez compris. Je souris, amusée. Et j’aimerais que vous me présentiez les œuvres que vous avez déjà prévu pour votre musée.

A-t-il amené un petit quelque chose ou pas ? Si ce n'est pas le cas, je lui proposerais certainement de nous revoir ce soir, pour dîner...afin de corriger cette petite erreur en précisant que je ne cuisine pas mais que j'ai un excellent traiteur.
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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 13 févr. 2017, 21:11

Je ne lui apprendrai pas que dans le monde des affaires, être le premier ouvre des portes. L’enrichissement ne sera pas que culturel. Elle s'en doute. Même si le musée ne me rapportera pas autant que si je l’avais réalisé dans un objectif purement financier, je ne serais pas perdant et je m’y retrouverais. Néanmoins, mes objectifs sont tout autre et je ne tiens pas vraiment à m’étendre sur ce sujet. Je ne l'interromps pas.

Alors, je découvre avec plaisir que Dephaïne a un goût prononcé pour ce qui est unique. Tenir une galerie d’art tout en étant une collectionneuse, voilà qui doit être difficile. Ma main se saisit de mon menton quand elle me vend ses relations, son carnet d’adresse. Ne se contentant pas d’être belle et raffinée, elle montre une intelligence aiguisée de l’art du commerce. Voilà une partenaire de jeu très intéressante ! Je suis admiratif.

Évidemment je comprends qu'elle aime acquérir ce que les Nephilim laissent derrière eux. Alors, mon regard se détache de son visage pour chercher autour de nous quelques pièces rares qu'un Nephilim aurait pu abandonner. Délaissant le café que m'a servi Nicolas, je me lève et fais quelques pas pour cheminer le long des murs ou des présentoirs. Elle en a fait de même pour se diriger vers une armoire d’où elle me ramène un classeur.

Nous nous installons l’un à côté de l’autre. Je dois me livrer à un effort surhumain pour ne pas loucher sur ses longues jambes.

— Camille Claudel… répétais-je comme envoûté par le nom de cette artiste.

Malheureusement pour moi, ce qui devait arriver arriva. Me voilà à étudier les sculptures d’une artiste dont je ne connais que le nom et le sexe. Je pensais qu’il s’agissait “uniquement” d’une artiste peintre. Heureusement que je sais garder ma langue dans ma poche dès lors qu’on aborde un sujet que j’ignore.

« Je vous rassure ces derniers temps ce sont mes deux seule trouvailles fiables.
— Me rassurer, je préférerais que cela n’en soit que deux parmi tant d’autres.

Elle me fait part de ses requêtes. Jusque là, je ne vois rien à y redire. Il ne s’agit nullement d’un caprice, moi-même si je prêtais des œuvres à un autre musée, je chercherai à savoir au côté de quels artistes, elles sont exposées. À la réflexion, nous sommes peut-être tous les deux très capricieux. Par contre, j’apprécie moins qu’elle ne veuille traiter qu'avec moi. Séduisante, elle flatte mon ego, certes. Mais j’ai la fâcheuse tendance de me méfier de ce type de la flatterie. Je connais mes défauts, il ne me faudrait qu’un pas pour pêcher d’orgueil. Restons prudents.

Je me saisis du tout petit attaché-caisse que j’avais laissé au pied du canapé. J’en ressors une petite tablette, une IPad de la marque Apple. Pourquoi ? Cette œuvre technologique possède les noirs les plus sombres que je connaisse et sa résolution est plus fine que tout ce qu’une imprimante pourrait éditer. Il rend aux œuvres plus de détails que leurs copies. D’une pression, l’écran s’illumine et je lance une application développée par nos équipes. Rien de bien sorcier, un diaporama avec en transition quelques vue d’artiste du musée.

L’application démarrée, je fais quelques pas pour lui tendre l’écran. Je me penche ensuite pour me saisir du café, noir, sans sucre, mais je m’installe à côté d’elle, simplement pour avoir un regard sur les œuvres qu’elle consulte. Malheureusement, je n’ai pas encore beaucoup de toiles signées par des artistes. Les trois premiers sont inintéressants, il s’agit de trois Nephilim qui se sont empressés de révéler leur nature peu après la Révélation. Peu de talents, il pensait que la Révélation leur apporterait la gloire. Deux d’entre eux n’y ont d’ailleurs pas survécu. Mais j’observe avec attention sa réaction quand elle tombe sur l’œuvre qui a le plus séduit Dawn, ce combat entre une Skjaldmeyjar et un ange.

L’auteur, un humain m’intrigue beaucoup. Je connais peu la caste Nephilim. On raconte qu’il était esclave (ce qui ne me choque pas, cette œuvre a cinq siècles) et que sa maîtresse l’aurait châtié de nombreuses fois à cause de l’amour qu’il portait à la guerrière. Les punitions n’ayant pas suffi à briser ses sentiments, c’est finalement sa vie qui fut brisée en deux. J’ignore si Déphaïne connait cette histoire, je la lui compte en précisant bien que :

« Maintenant, je n’ai pas vos relations, j’ignore les nuances entre la la légende, le folklore et la réalité. Mais l'artiste avait du talent et il a du approcher des combats de bien près pour peindre de tels détails. »

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Jimmy Chesly

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Jimmy Chesly

» 23 févr. 2017, 14:40

Oh cet humain, il est délicieux, je note chaque petite expression de son visage, sa lutte légère mais présente pour ne pas regarder mes jambes et je me complais à accaparer doucement la pièce, de ma présence. Pourquoi vouloir travailler avec lui ? Parce que j’en ai envie, ai-je besoin de plus de motivation ? Je n’ai pas envie de me disperser, il faut que je le connaisse par cœur, de long en large, juste pour mon propre plaisir, cela fait bien longtemps que je n’ai pas eu un mortel avec du répondant, peut-être qu’il a la fragrance de ceux-là.

Si je me trompe, il finira à ma collection.

Je prends la tablette et observe les œuvres, silencieuse, une moue quant aux œuvres déclarées.

-Ils conviennent pour une exposition, des nephilim révélés, c’est un peu fade pour mon esprit, leur talent n’est pas exceptionnel, ils peignent…mais ils n’ont rien de plus. Ils ont profité de l’effet de mode.

Je soupire fort peu convaincue, et continue mes observations, tombant sur l’œuvre dont il me raconte une histoire que je connais vaguement. Cette fois mes traits sont un peu plus neutre, les yeux fixent, je ne dis rien et j’écoute…
Je n’ai pas connu ce mortel, je n’étais pas née, mais je finis par sourire pour poser mon regard sur Edouard.

-Vous voyez comme la guerrière a une place plus importante sur la toile que l’Ange ? Aux premiers abords, le tableau peut paraitre équitable pour la Nephilim et l’Elohim, pourtant, si vous observez bien, la Nephilim est légèrement prédominante. Je pourrais lui narrer bien des détails, mais il doit les avoir vu, non ? Francesco de Colombe n’a pas eu beaucoup d’œuvre qui lui ont survécu, c’est une très belle pièce pour votre musée, dont je vous jalouserais volontiers la possession si j’étais de cette nature. Par contre, qu’une telle œuvre me soit passé sous le nez me fait un peu grincer des dents…La vérité ne s’éloigne pour une fois que fort peu de la réalité, en tous cas de ce que je sais. Il paraîtrait que certaines de ses toiles se trouvent à orner les murs d’une église d’un petit village à la frontière Italienne et française.

Ces tableaux qui ornent les églises, qui semblent s’être ternis avec le temps, qui une fois retiré des murs laissent une trace. Ils ont presque tous une histoire, presque, parfois ils sont seulement là pour faire jolis, pour orner, pour des raisons simples et d’autres sont un peu plus intéressant.

-Son carnet de croquis est une merveille. Lâchais-je dans un sourire. Cela fait trois ans que j’essaie de le racheter à un collectionneur anglais. Si je pouvais me déplacer, il me le donnerait contre un seul petit baiser…Sariel où donc te caches-tu bon sang ! Un homme qui vit avec ses trésors dans un vieux manoir anglais, une caricature à lui tout seul.

D’un rire suave,léger voir discret, je repousse mes cheveux dans un geste gracile et tourne encore.

-Presque que des toiles…ça manque de diversité. Et d’arme, les armes Nephilim sont…magnifiques. Je pourrais vous en montrer plusieurs, mais il s’agit de ma collection privée, avez-vous un soir de libre ?
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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 28 févr. 2017, 20:42

Les arguments de Déphaïne font mouche.

« Oui et la mode lasse bien vite ses adeptes. C’est bien pour cela que je continue mes recherches. Ce musée se contentera pas du minimum ni de répliques comme on en voit tant à Vegas. »

La ville s’étend devant les appartements de Déphaïne et mes yeux se portent un instant sur les répliques du Strip. Cette pyramide du Luxor n’est que pâle réplique d’un passé égyptien, idem pour cette Tour Eiffel. Nous échangeons alors un moment du tableau sur lequel Dawn s’est arrêtée. Si ce n’est son nom qu’il a signé avec discrétion à l’arrière de la toile et sous un cadre, j’ignorais tout de ce peintre. Je suis surpris par la culture de Déphaïne, elle en sait visiblement bien plus que moi.

Je me tourne vers elle avec attention quand elle me parle de ce carnet de notes. Voilà quelque chose qui pourrait attirer bien du monde, mais surtout évoquer l’existence d’autres artéfacts. Malheureusement, elle change trop vite de sujet et me parle désormais des armes Nephilim.

« Croyez bien que s’il n’en tenait qu’à moi, je vous proposerais de diner ensemble dès ce soir. Quelques impondérables peuvent chambouler mon planning cette semaine et je m’en voudrais vraiment de vous proposer une date pour l’annuler ensuite. »

Pour le coup, j’étais sincère. Malgré mes défauts et ma misogynie, je n’aime guère décommander des rendez-vous ou bousculer l’agenda de personnalités importantes.

« Les armes… Si vous saviez le mal que j’ai à me procurer ne serait-ce que des informations à leurs sujets. La légende raconte que seules leurs armes peuvent venir à bout de leur immortalité. Présenter une telle arme assurerait un succès incroyable au musée. Parfois, je me demande si c’est une bonne chose de les exposer. Si je m’écoutais, je me contenterais d’une collection privée. »

Néanmoins, je ne peux pas laisser passer cette occasion à propos du carnet de croquis, ni même de ces toiles à la frontière franco-italienne.

« Vous me parliez du carnet de croquis de Francesco. Ce collectionneur anglais, je pourrais peut-être envoyer quelqu’un à sa rencontre. Après tout, tout homme à un prix, n’est-ce pas ? De mon côté, sans votre aide, je ne le trouverais pas. De votre côté, ces trois années d’enchères se soldent par un échec. Peut-être qu’en nous associant, nous pourrions trouver de quoi lui faire changer d’avis. Qu’en pensez-vous ? »

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Jimmy Chesly

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Jimmy Chesly

» 15 mars 2017, 15:30

Ah que je n’aime pas faire ma capricieuse, mais c’est parfois plus fort que moi…

Osoto ne me dit pas non, mais il ne me dit pas oui non plus et si je ne semble pas contrarier, je le suis un peu. Mais je note la sincérité de ses paroles, alors je me contente de sourire, disons que j’apprécie mieux qu’il ne me pose pas un lapin. Mais que lui ferais-je s’il me déplaisait ?Allons…je ne vais pas tout vous divulguer !

-Je pourrais vous parler avec plus d’attention de leurs armes, mais j’ai comme la sensation que le carnet vous intéresse plus. Est-ce que je me trompe ?

Non je ne pense pas me tromper, au contraire, il revient sur le sujet sans attendre.

-Vous ne m’en voudrez certainement pas que je vous propose un contrat sur le sujet, vous et moi. Plus que verbale, hélas dans nos métiers, c’est à celui qui devance l’autre. Non que je me méfie naturellement de tout le monde, mais j’ai appris à assurer mes arrières.

Je pense bien ne pas le vexer à ce propos, ce sont des histoire d’affaire et non de sentiment vulgaire de tu es mon ami ou pas !

-Voilà ce que je vous propose, vous essayez de convaincre l’homme mais je serais la propriétaire du journal…je l’achète, vous faites en sortes qu’il me le vende. Il sera ma possession, bien entendu, vous aurez l’entier usage pour votre musée. Je vous fournirais toutes les informations que je possède une fois notre contrat signé. L’idée vous convient ? Ou vous avez mieux à me proposer ?

S’il est d’accord pour autant, il acquiert un peu de ma confiance, renforçant l’entente que nous risquons de former à l’avenir. Bien entendu, il peut se vexer et partir très fâché, mais je doute qu’il soit si puéril.
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