Je ne pensais pas que tu serais encore là. (Edouard)

Ville jouxtant Las Vegas, Henderson City abrite les quartiers des cadres supérieurs. Les maison à la Desesperate Housewife se succèdent les unes aux autres. Mais attention, toute la ville n'est pas sous la protection du dôme.
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Harper

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Harper

» 01 mai 2017, 18:25

J’ai fait ce que j’avais à faire et ça n’a pas été si difficile que cela, car j’apprécie beaucoup Edouard. Je pourrai finir par l’aimer sincèrement avec le temps et si les Nephilim me laissaient tranquille. J’ai passé un bon moment avec lui et j’ai pu presque oublier ce qu’il se passait dans ma vie un instant… Presque.

C’est un bel homme qui n’a pas grand chose à jalouser des Nephilim. J’ai du mal à lui faire confiance, mais de façon générale, je me sens bien avec lui. Cette nuit, je l’avais en tête depuis un moment, mais encore plus depuis que j’ai revu MatVei. Je suis à Vegas et cette ville porte notre histoire. C’était plus simple d’avancer quand son souvenir ne surgissait pas à chaque instant. Mais il y a eu ce court moment cette nuit, pendant qu’on faisait l’amour. Ce moment où j’ai croisé son regard et que j’ai eu l’impression qu’il me voyait vraiment. Un homme peut vous regarder de différentes façons, sans jamais vous voir vraiment. Je ne sais pas si vous me comprenez. Cela m’a coupé en pleine montée d’orgasme et m’a rendu mal. Je me suis sentie mal à l’aise. Je me suis pourtant assurée qu’il ne remarque rien. Je me suis contentée de mettre le nez dans son cou et de l’embrasser jusqu’à ce que ça se termine.

Je m’allonge dans ses bras sans dire un mot. Le silence m'oppresse alors je le romps.

Cela te dit d’aller manger des gaufres quelque part ?

Je le pousse à sortir, mais il est tard dans la nuit. Il me suit, ou pas, mais je finis par rentrer tard chez moi… seule cette fois. Je vais passer le dimanche avec Lindsey et je compte y être dès la première heure. Je serais interrompu par Heru Ur, mais le lundi je retrouve mon bureau comme je l’avais promis à Edouard avec son dossier entre mes mains. Comment agir au bureau ? Pour le moment, notre relation n’est pas encore publique, mais elle finira par le devenir et alors je devrais assumer. Suis-je en train de le sacrifier pour protéger MatVei ? Il est possible que ce soit le cas, mais je l’ai mis en garde et il n’a pas voulu entendre. D’accord, je ne l’ai pas fait avec beaucoup de conviction. J’ai le sentiment qu’il est déjà dans les radars des Nephilim. Après tout, MatVei savait très bien que nous étions sorties ensemble.

Quelqu’un frappe à la porte, c’est Edouard. Je lui souris et lui tend la main.

Bonjour Monsieur Osoto.

La porte se referme nous laissant seuls. Va-t-il m’embrasser ou laisser ce qu’il s’est passé derrière nous ?

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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 01 mai 2017, 20:00

Après quelques gaufres, elle a disparu. Beaucoup paressent le dimanche, ils musent devant une feuille vierge, ils flânent dans les parcs comme moi hier après-midi. Pour ma part, je profite de cette journée calme pour abattre un maximum de travail. Aucun coup de téléphone ne m’interrompt, aucun mail ne vient troubler ma concentration. J’ai relu et annoté de nombreux documents, j’ai synthétisé bons nombres de remarques et j’ai reporté sur un calendrier l’ensemble des tâches réalisées ainsi que celles qui restent à achever.

Quand je relève les yeux, la nuit est tombée depuis longtemps. Je baigne exténuer et me redresse pour regarder par la baie vitrée. La ville s’étend à mes pieds et je remarque cette boutique où j’ai mangé quelques gaufres hier soir. J’ai respecté la demande de Dawn, mais je ne veux pas qu’elle en profite pour se la couler douce. Elle n’a pas appelé hier. Elle n’a pas compris que j’avais des choses importantes à lui dire. Ce n’est pas grave. Demain elle aura repris le travail et tout ne se passera pas comme prévu pour elle.

Pas du tout même.

Notre relation reste secrète. Cela ne me gène pas, cela lui donne même du piment. Autant en profiter, bientôt tout le monde le saura. Alors, je ne m’offusque pas quand elle me donne du Monsieur Osoto, mais je retiens la porte. Elle ne se referme pas.

« Bonjour Mademoiselle Ludlow. Je vois à votre tenu que l’adjoint ne vous a pas prévenu. »

Comment le pourrait-il, je ne l’avais pas prévenu. Mais comme plus personne ne lui fait confiance, on me croira moi.

« Je suis navré, mais je vais chambouler votre emploi du temps. Suivez-nous, s’il-vous-plait ! »

Je m’adresse à Dawn mais aussi à deux de ses associés dehors.

Ma tenue risque de la surprendre. J’ai abandonné le costume trois pièces pour un jean bleu et une énorme paire de Caterpillar brune. La chemise bleue à fines rayures blanches rappelle quand même ma rigueur habituelle. Je pense qu’elle va regretter d'avoir choisi des talons.

Deux de nos collaborateurs nous accompagnent en voiture. Avec le chauffeur, nous sommes cinq. Même si la berline est très spacieuse, je n’aime pas cette situation. Bien sûr, ils savent où nous nous rendons : un terrain vague. Il y a trente ans, les terrains vagues permettaient aux promoteurs immobiliers de Vegas de régler quelques différents qui se soldaient toujours par un coup de feu. Mieux valaient être du bon côté de l’arme !

Mais aujourd’hui, ce terrain vague va accueillir le nouveau musée. Les bulldozers soulèvent beaucoup de poussière et je les conduis sur les lieux. Nous discutons d’affaires et d’autres durant trois heures.

« Allez-y, je prendrais un taxi. Mademoiselle Ludlow, attendez. »

Les hommes s’organisent, un taxi arrivera dans un quart d’heure. Je marche avec elle et pose son téléphone et le mien derrière une énorme caisse. Les bulldozers couvrent évidemment nos paroles. Les murs de bétons nous cachent de tout le monde et je suis tellement paranoïaque que j'ai choisi de parler à l'abri du soleil.

« Crystal Limousine… Cela te rappelle des souvenirs. Tu as laissé une empreinte remarquable dans cette société. À tel point que certains de tes anciens employés sont plus sincères avec toi que ceux que tu appelles tes amis. »


Je sors une enveloppe de la poche.

« Tu tiens à me protéger des Nephilim. C’est gentil de ta part. Mais si j’avais envie de m’en protéger, je vivrais à Paris, ou je serais resté à Manhattan. Ce point étant éclairci, j’ai plusieurs questions à te poser. Mais avant, je voudrais que tu saches que j’attends de toi une franchise sans limite. Le reste, je pourrais le gérer. Je te dis ça parce que tout le monde te ment, Dawn et pas sur des détails de la vie, sur des choses très grave. »


De la façon dont je le dis, elle comprend que j’en ai des preuves et avec ce qu’elle vit, elle s’en doute. Je sors de ma poche cette fameuse enveloppe.

« Première question : Est-ce que tu es une Nephilim ? »

Visiblement, je me plante, mais je me suis posé la question.

« J’ai pensé cela à cause de ton corps, parfait. Cuisses musclées, taille fine, pas une once de cellulite, rien. Et puis surtout à cause de ton ventre plat. »

Elle ne doit pas comprendre l’allusion à sa grossesse.

« J’aurais parié que tu en étais une et que ton fils vivait dans les royaumes d’Hadès. Il y a pleins de rumeurs sur les enfants de Nephilim. Si tu m'avais dit oui, j'aurais du te demander de m'épargner. Malheureusement... tu es aussi humaine que moi. »


J’ouvre l’enveloppe et je sors des photos.

« Tu es partie trois ans. Quand tu en as parlé avant-hier, je t’ai posé des questions. C’est marrant comme tu fais des erreurs de calendrier. Je ne l’aurais pas remarqué, si quelqu’un de Crystal ne m’avait pas laissé ces photos avant. Je t'ai parlé des informaticiens pour savoir si tu étais une menteuse. Je me suis fait pirater mes serveurs, je pensais que c'était lié à ces photos. Les Nephilim possèdent le réseau Internet. Il ne fallait pas sortir de Saint-Cyr pour le comprendre. Mais c’est marrant comme des être millénaires oublient les vieilles technologies. »

Je lui tends les premières photos, découpés dans des journaux alter-nephilim. Des femmes tout ce qu’il y a de plus normal.

« Elle s’appelait Roxanne. Riche femme d’affaires, retrouvée morte, le cerveau grillé. J’ai oublié son prénom à celle-ci, mais elle a fini dans un asile. AVC selon les médecins. Quant à celle-ci, elle a perdu la mémoire et doit réapprendre à compter, à parler. Toutes, elles ont eu un enfant avec un père inconnu. Tous les enfants ont été pris en charge par une association de Las Vegas. Tous les enfants ont été vaccinés à l’Atrium. Tous les enfants ont évidemment disparu. »

Elle doit se demander où je veux en venir, elle veut peut-être m’interrompre. Mais elle aura ses réponses plus rapidement si elle m’écoute sagement. Je lui fournis les clichés les plus importants : Elle, enceinte… Elle avec un bébé… Plus elle tourne les photos, plus je m’explique. Toutes ces photos ont été prises par un jeune photographe passionné par son art, mais trop timide pour l’approcher.

« Dawn Ludlow… Là tu es enceinte. Ces photos là ont été prises en voyage avec ta copine Swann. J'imagine que tu voulais écarter ton bébé des Nephilim. Perte de mémoire parfaitement maîtrisée, tu es convaincue d’être partie seule, avec Swann. Mais entre l’Inde et le Bengladesh, tu n’as pas oublié un petit truc ? »

Après un rappel météorologique et la saison des pluies, elle comprend qu’il y a effectivement quelques trous dans sa mémoire. Je suis sûr que si nous en discutons, elle en trouvera d’autres. Moi de mon côté, je mise tout sur un seul facteur : Que ces photos ramènent à la surface des souvenirs enfouis. D'après les journaux d'autres femmes sont mortes parce qu'elles ont retrouvé la mémoire pour une raison inconnue. Je ne le montre pas à Dawn, car moi-même j'ai des doutes. Et je me fous de la cause des humains comme des méthodes Nephilim. Je veux que Dawn déteste ses amis. Je veux qu'elle n'ait plus qu'un mot aux lèvres : La vengeance.

« Les Nephilim ont volé des enfants. Ils ont effacé la mémoire des mères. Visiblement, la lobotomie peut provoquer des effets collatéraux. Toi, ça a marché. Tant mieux. Les Nephilim maîtrisent Internet, le réseau ils effacent et créent ce qu’ils veulent dessus. J’ai compris cela bien avant de venir ici. C’est pour cela que je suis si “vieilles pratiques”. Tu pourras regarder ton compte Instagram, il y a une seule erreur, elle correspond à ce voyage. Il ne pouvait pas faire beau au Bengladesh. Mais il y a des vieux appareils qui gardent des traces. »

Je lui tends trois des quatre dernières photos.

« La descente de l’aéroport… Dawn Ludlow, un bébé dans les bras. Tu te souviens de ta robe, non ? Tu m’en parlais hier. »

Je lui donne la dernière photo. Au dos c’est écrit : Je suis sûr que c’est cette photo qui lui a coûté la vie, alors donnez-la à Dawn.

« Et voici Dawn Ludlow, toujours dans sa jolie robe qui revient de son long séjour avec bébé dans les bras. Première chose qu’elle va faire. Elle va voir sa meilleure amie, Lucy Hale à l’Area 51. »

Si elle me pose des questions sur le photographe, je lui répondrais la vérité. J’en sais très peu sur lui et je ne vais surtout pas enquêter. Sa mère travaille à Crystal Limousine et a glissé ce dossier dans un seau à champagne avant de me foutre dans la merde avec son SMS. Heureusement, j’ai fait croire à mon entourage qu’on m’avait remis le montant de l’offre de nos principaux concurrents, montant que j’avais obtenu autrement.

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Harper

» 07 mai 2017, 21:55

Les retrouvailles ne se sont pas vraiment passées comme je l’avais imaginé. Je viens tout juste de reprendre le travail après plusieurs jours d’absences. Edouard était mon premier rendez-vous et on a oublié de m’informer que les bottes étaient de mises cette fois-ci. Ce n’est pourtant pas ce qui va me déstabiliser. La distance qu’il met entre nous, beaucoup plus.

Son projet promet d’être une merveille pour Vegas. Je pense qu’Edouard va avoir beaucoup de travail après ça. Il ne m’a pas l’air d’être un homme qui se repose sur ses lauriers et quelque chose me dit qu’une fois ce projet terminé, il en commencera un nouveau encore plus impressionnant. J’imagine qu’il va parler de ce qu’il s’est passé la dernière nuit, lorsqu’il me demande de rester. Je me prépare à la fin de quelque chose qui n’a jamais vraiment commencé. Soyons réaliste, je me suis servie de lui, depuis le début… ou presque. Je l’apprécie, mais si je pouvais encore douter de ma place chez les Infiltrés avant, ce n’est plus le cas depuis la visite d’Heru. Il mérite beaucoup mieux, mais le fait que MatVei m’ait parlé d'Osoto prouve qu’il est déjà dans le collimateur des Nephilim. Je sais que d’ici quelques jours, ou quelques semaines, il va rencontrer une charmante jeune femme parfaite en tous points pour lui. Elle sera sans aucune doute Nephilim et je reviendrai à la case départ. C’est pour cela que j’ai très peu de temps. Les collègues sont partis ou presque, peu importe, je veux que ça se sache, alors je l’embrasse. Un long et tendre baiser sur les lèvres.

J’ai cru que tu allais me laissé partir.

Il peut me repousser, ça n’a pas d’importance, tant que le message est passé pour tous les autres. On finit par marcher un peu. Je ne comprends pas son manège, car je ne me méfie pas vraiment et je ne suis pas Lucy je suis à mille lieux de toutes ces manigances d’espionnages. Je me dis simplement qu’il ne veut pas qu’on soit interrompu. Il va rompre, je n’en ai plus aucun doute. Pourtant, il prend son temps et commence par me parler de Crystal… et de mes amis. Ce n’est pas la première fois qu’il a ce sujet en bouche, mais je n’ai jamais voulu l’entendre. Il a réussi à m’obliger à écouter.

Je fronce les yeux alors que ses paroles me laissent croire que ce qu’il s’apprête à me dire ne va pas me plaire.

Encore mes amis ?

Je soupire, mes épaules retombent. Je suis prête à partir, mais il me retient. Cette enveloppe ressort à nouveau. Je sais qu’il ne me laissera pas tranquille tant que je n’aurai pas regardé à l’intérieur, même si je ne cache pas que tout ce qui se passe ne me plait pas.

C’est une question rétorique ? Tu m’as regardé ?

Bien sûr que non, je ne suis pas Nephilim et d’ailleurs, je n’y réponds même pas. Pourtant, je ne peux pas m’empêcher de sourire quand il me parle de ma musculature. Sérieusement ? Il y a d'autre moyens pour complimenter une femme.

Ne te moque pas.

En fait, j’imagine peut-être un drame là où il n’y en a pas et cette enveloppe n’est peut-être rien. Maintenant que je sais que Lidrya et Lindsey ont couché avec MatVei, c’est sans doute juste ce qu’il veut me montrer. Néanmoins, ça reste viciuex d’aller fouiller comme ça dans la vie des gens. Personne n’est tout blanc, ni tout noir. Je le sais parfaitement maintenant. Il va falloir qu'il arrête ça.

Mon sourire s’efface soudain d’un coup, comme s’il venait de me mettre une grande baffe à la Heru quand il parle de mon fils… ou de ce fameux bébé que je suis censée avoir eu il y a quelques années. Aucun son ne sort plus de mes lèvres. J’ai les yeux rivés sur ses gestes alors qu’il ouvre l’enveloppe. J’ai un trop plein d’émotion qui remonte. Je suis terrifiée et j’essaye de me contenir alors que mes mains sont en poing devant ma bouche et que je me pince les lèvres. Mes yeux deviennent brillants. Michaël ne semble pas m’avoir confondu et il semble vraiment que j’ai eu un fils.

Il me raconte ces histoires sordides que je n’arrive pas à enregistrer tellement tout ce qui m’intéresse à cet instant, c’est ce qu’il sait sur mon fils. Il me donne une première photo où je suis enceinte. Je me souviens de cet instant, mais je n’attendais pas d’enfant. Je réalise que ces photos ne sont peut-être que des montages. C’est tellement facile dorénavant. Qui sait qui cela pourrait être. MatVei a beaucoup de fan. La presse aime faire des fake news. Cette personne a peut-être été plus loin que les autres. Je me détends un peu plus, essayant de rester aussi réaliste que possible. Avoir un enfant a toujours été un rêve. Me le faire retirer serait un cauchemar.

Quant à mon compte instagram, il peut faire erreur. Je ne postais pas de photo à l’instant pour être certaine de ne pas être pistée. Il peut y avoir des mois, voir des années entre le moment où la photo a été prise et l’instant où je l’ai posté. À la descente de l’aéroport, j’ai bien un bébé dans les bras. Un beau petit bébé parfait. D’ailleurs, tout sur cette photo à l’air parfait. J’ai envie qu’il se trompe, car je ne veux pas que ce qu’il raconte soit vrai. Je pose les yeux sur cette photo.

Et si c’était des montages ? Tu sais comme moi que c’est possible.

Seulement, ma vérité, n’est pas forcément la réalité. Merci Heru Ur de m’avoir fait réaliser cela.

Si c’est vrai, si j’ai vraiment un fils…

J’ai du mal à retenir mes larmes.

Pourquoi crois-tu qu’il est Nephilim ?

Pourquoi c’est si important pour lui ?

Pourquoi tu as fait toutes ces recherches ? Je veux dire, comment tu as obtenu tout ça ?

Le taxi arrive au loin. Qu’il s’explique, c’est vraiment important pour moi.

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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 10 mai 2017, 09:27

Visiblement Dawn et moi ne sommes pas sur la même longueur d’ondes. Je pensais qu’elle souhaitait cacher notre relation, mais ce n’est pas le cas. L’un de ses collègues remarque notre baiser. Tant mieux, je souris. Cela signifie que la franchise prend le dessus. Si je savais qu’elle se servait à ce point de moi, je crois que je pourrais lui coller une baffe tant la vexation serait insupportable.

« Ne te moque pas, me dit-elle avec son sourire en coin. »

Je ne me moque pas, je ne réalise pas qu’une femme n’aime pas tant qu’on parle de sa musculature. Je m’approche d’elle, ma main glisse dans son dos, sur ses fesses…

« Ne me dis pas que tu ne fais pas attention à leur beauté. »

Elle a beau la jouer jeune fille prude, elle est musclée. Je suis loin de me douter qu’il s’agit d’un entraînement avec les infiltrés. Pour moi, elle aime avoir ce cul rebondi et ferme. Mais le sujet que je souhaite aborder est si grave que je reprends vite mon sérieux.

« Je ne sais pas Dawn, il n’existe aucune photo sur plusieurs périodes de ta vie. Les seules qu’on retrouve ne sont pas numériques. J’ai plutôt l’impression d’être tombé sur quelque chose qui n’a pas été parfaitement bien caché. »

Elle se voile la face, je n’aime pas cela. Allez, secoue-toi Dawn ! Je suis sûr que j’ai misé sur le bon cheval avec toi.

« Pourquoi crois-tu qu’il est Nephilim ?
Parce qu’il a disparu, parce qu’on t’a effacé la mémoire tout simplement. »

Elle n’a que le mot pourquoi à la bouche et cela commence à m’énerver. On se moque du pourquoi. Mais puisqu’elle me lance sur le sujet de ses amis, je décide de la secouer un peu.

« Dans ton entourage des gens te mentent et pas sur n’importe quoi en plus. Et toi, tu sembles énervée parce que j’enquête. »

J’hésite à la prendre dans les bras. Dois-je la secouer ou la consoler ? Je ne fais rien. Je pose mes mains sur ses épaules.

« Je n’ai pas fait de recherche au départ. On m’a donné ces documents dans un seau à champagne d’une de tes limousines. Sans doute quelqu’un avait remarqué notre manège. Il savait qu’on sortait ensemble, quelqu’un qui tenait vraiment à toi, lui. »

Oh oui, il y a bien un message. Qui sont ces gens qui la manipule ainsi, qui lui cache une telle vérité ? Des gens très utile à mes yeux, je vais pouvoir transformer Dawn. Je veux qu’elle les déteste, je veux qu’elle les tue.

Rien ne remonte à la surface ? Elle a passé du temps avec son enfant et rien ne surgit dans ses souvenirs ? Allez énerve-toi, bordel !

« Tu n'aurais pas préféré que je te cache la vérité moi aussi. Je ne veux pas être comme eux. Tu devrais te méfier des gens qui t’entourent. »

Je reprends les photos et les range dans l’enveloppe.

« Nous ne devons pas en parler, à personne. Ta sœur a peut-être vu quelque chose, elle. Nous sommes surveillés. Cette attaque informatique n’est pas un hasard, Dawn. »

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Harper

» 10 mai 2017, 23:22

L'environnement est brouillant et l'air poussiéreux, mais il ne m'empêche pas de réagir à chacune des paroles d'Edouard. Il a raison, je ne peux plus douter que j’ai un petit garçon quelque part. J’ai l’air heureuse sur cette photo, alors que s’est-il passé pour qu’on me l’enlève ? Edouard pense que je suis énervée parce qu’il a enquêté sur moi. Je décide de lui prendre la main pour le rassurer.

Tu te trompes, j’ai peur pour toi.

Et il peut lire sur mon visage que j’en suis désolée.

Écoute, je ne vais pas te mentir. Il y a des Nephilim dans ma vie, mais aussi des Templiers. Tu en es même peut-être un. Comment je pourrais le savoir ?!

Je ne veux pas l’insulter, mais c’est la réalité. Cependant, je ne le soupçonne pas vraiment d’en être un.

Tu vois à peu près de quoi je parle ?

Tout le monde connaît l’existence des Nephilim aujourd’hui, mais peu se doutent que les Templiers oeuvrent encore à notre époque. Edouard est un homme cultivé, il comprendra sans que je lui explique leur rôle face aux Nephilim.

Ce bébé que j’ai dans mes bras, ne peut pas être Nephilim. Les nouveaux nés sont envoyés dans un des mondes de Kabbale pour y grandir en sécurité. Tu n’as pas idée du nombre de personnes qui sont mortes autour de moi. Jamais je n’aurai voulu que mon fils risque sa vie sur Terre. C’est pour cela que je pense que si ce bébé sur cette photo est mon fils, il est forcément humain.

Ce n’est pas du tout ce que je pense, mais j’ai besoin qu’il oublie cette idée que mon fils est Nephilim. Je dois le protéger, c’est tout ce que je sais. Je commence à revoir son sourire. Je crois même entendre son rire. Je vais commencer doucement à me souvenir de Hope.

Je sais que tous les gens autour de moi me mentent. Tu crois que je ne le sais pas ? Une de mes meilleures amies à tenter de me tuer pour offrir mon coeur à une créature. Alors, ce que tu me dis ne me surprend pas, c'est tout.

Je m’approche un peu plus et ancre plus profondément mon regard au sien. Il ne doit plus reconnaître la jeune femme face à lui et je sais que nous sommes sur une voie sans retour.

Il arrive parfois qu’on doive mentir pour protéger sa vie et celle de ses proches. C’est pour cela que je n’en veux pas à Lucy de m’avoir menti. J’imagine que si elle l’a fait, c’est qu’elle n’avait pas le choix. Peut-être même qu’elle a oublié elle aussi.

Je ne peux pas lui dire que Lucy est une esclave et encore moins que je le suis. Il sait que je connais des Nephilim, mais en même temps, avec mon emploi, ce n’est pas du tout étonnant. Je ne veux pas que ce que je lui dise, lui fasse comprendre ce qu’est MatVei en réalité. Je l'oriente donc vers les Templiers et non les Nephilim.

Crystal limousine est un bastion des Templiers. J’y travaillais et je ne me doutais de rien. Je n’y ai plus remis les pieds depuis qu’ils m’ont kidnappé et torturé. C’est pour cela que je te pose toutes ces questions sur ces photos. Si cela se trouve, c’est pour protéger mon fils que je n’en ai plus aucun souvenir. Et c’est peut-être pour cela que Lucy n’en parle pas. Je ne peux pas foncer à l’aveugle sans savoir ce qu’il en est vraiment. J’imagine que si j’essaye de penser comme une maman, alors je serai prête à tout pour mon enfant. Tu ne crois pas ?

Je me suis demandée pourquoi il n’avait pas eu d’enfant avec sa femme. Est-ce qu’il peut me comprendre ? Peut-être pas.

Alors, je ne suis pas en colère contre toi. Seulement, tu te mets en danger. Ce n’est pas un hasard si c’est toi qui a reçu ces photos. De plus, maintenant, tu en sais trop. Tu dois être protégé.

Je suis face à un horrible dilemme. Hier je regrettais de ne pas avoir voulu que Lindsey devienne Infiltré, car peut-être que ce qui lui est arrivé, ne se serait jamais produit. Seulement, Osoto pourrait-il devenir Infiltré ? Je ne veux pas qu’il rencontre MatVei un jour. Je ne veux pas qu’il se retrouve face à Heru Ur. Je ne veux pas qu’il se fasse violer ou brutaliser par qui que ce soit. Peut-être qu’il est temps de regarder la vérité en face et assumer que si je devais faire ce choix à nouveau, je ne laisserais jamais Lindsey devenir Infiltrée.

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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 19 mai 2017, 10:44

Je souhaitais attiser la colère chez Dawn pour qu’elle se révèle, mais je n’obtiens rien. Me serais-je à ce point trompé sur elle ? Toutes les excuses sont bonnes pour protéger Lucy, toutes les excuses sont bonnes pour couvrir les exactions Nephilim. Tout ce que j’ai entrepris pour attiser sa colère a échoué. Je m’interroge et reste silencieux. Mes échecs me hantent. L’envie de lui coller une baffe monte en moi, mais je ne suis pas un homme violent. Froid, calculateur, oui. Mais la violence reste le langage des faibles. Mes poings ne se serrent même pas. Je glisse ma main sur son visage, je feins à la perfection la compassion quand elle me parle.

Son regard change, elle gagne en assurance et ses révélations prouvent qu’elle m’a caché la vérité avec une parfaite maîtrise. Je connais les templiers, je sais ce dont ils sont capables et c’est eux qui m’ont mis sur la voie des artefacts quand j’ai découvert le projet Cube.

Torturée ? Dawn torturée ? Des templiers à Crystal Limousine ? Tout cela ne va pas. Je n’aime pas découvrir des atouts dans les manches de mes collaborateurs. J’observe Dawn et la détaille comme si je découvrais son vrai visage. J’aime contrôler, maîtriser tous les éléments d’un dossier.

« Je te crois. » lançais-je en réponse à sa question.

Je ne crois pas une seule seconde qu’elle puisse être prête à abandonner son enfant, même pour son bien. En revanche, j’ai peut-être commis un erreur sur Dawn. Elle me ment. Encore, toujours. Je perds confiance en elle, même si elle me déclare ne pas être en colère. Elle me parle d’une protection dont je n’ai cure.

« Tu es pleine de bonne volonté. Mais je me trompe. Je ne te crois pas prête à tout. En tout cas, je ne te crois pas prête à abandonner ton enfant. Il dégage les valeurs des parents qui l’éduquent, sinon c’est l’enfant d’un autre. Il t’aurait suffit de ne pas revenir à Vegas pour le protéger. »


Son raisonnement sonne faux et creux, sauf si elle a été contrainte de revenir à Vegas.

« S’il était humain, il n’y aurait pas de soucis. Tu penses me protéger en me mentant. C’est gentil. Mais ce que je recherche, c’est ta franchise, pas ta gentillesse ni ta protection. »

Je soupire et observe l’horizon. Dans la cité du vice et de la luxure, je ne m’attends qu’à trouver le pêché à chaque coin de rue. J’apprécie ce monde. Mais comment envisager une relation si elle me ment constamment.

Kidnappée, torturée, Dawn a subi le même sort que sa soeur. Est-ce vrai ? Je le pense. J’en prends le pari. Mais elle n’a aucune cicatrice sur son corps.

« Tu as été torturée et kidnappée. Je te crois. Mais tu n’as aucune cicatrice sur le corps. Alors qui es-tu ? Nephilim, humaine ? Je m’en fous. Mais qui êtes-tu Dawn Ludlow ? »

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Harper

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Harper

» 20 mai 2017, 13:54

Voilà plusieurs fois que j’écris cette réponse sans qu’elle me convienne. À chaque fois, je prétendais ne pas me souvenir. À chaque fois, je faisais semblant de ne pas savoir, mais tout cela sonnait faux. Il y a ces photos que j’aurais pu ignorer. Les paroles de Mikaël, qui aurait pu me confondre. Après tout, mes souvenirs sont différents et la Nephilim qui s’est occupée de moi devait être la meilleure. Tout cela pourrait me passer dessus. Je pourrais croire que c’est un plan des Templiers qui cherchent à m’appâter… mais il a eu cette question… la plus douloureuse qui soit. Qui es-tu Dawn Ludlow ? Et il est impossible de retenir ces souvenirs plus longtemps. Tout me revient… Absolument tout. J’étais prête à jouer l’amnésique encore longtemps, mais là, je ne peux plus.

Mon passé me revient en mémoire et ça fait mal. Ce n’est pourtant pas une douleur qui vous anéantie. Pas cette fois. Elle me donne de la force, car je suis capable de voir plus loin aujourd’hui et de ressentir tout l’amour qui l’accompagne. Je comprends tellement plus de choses maintenant. Alors je pose les yeux sur cet homme que j’ai désiré hier et pour qui aujourd’hui, je ne ressens rien… rien de plus que de la sympathie. Je ne sais pas qui est Edouard Osoto. Je ne sais pas qui a bien pu lui donner ces photos, ni pourquoi. Je ne le crois pas mauvais, mais je ne doutais pas non plus d’Eric, alors je ne fais plus confiance en mon instinct. Il n’y a qu’une seule chose que je sais. Mon fils est loin de Vegas avec son père et cela est plutôt rassurant. Et il y a ce grand garçon, le grand Hope. Je me souviens de lui. Je revois les images de lui souriant. Comment les oublier ?

À cet instant, je ne sais pas quoi faire. Suis-je censée révéler à tous que je me souviens ? Cela ne me ramènera pas mon fils et pourrait me faire tuer pour de bon cette fois. Je ne peux rien dire - Pas tant que je n’aurais pas découvert qui je suis. Si tout cela est une idée des Templiers comme je le pressens, ils attendent quelque chose de moi. Mes fils ? Sariel ? Suis-je vraiment capable de tuer un Originel comme il le dit ? Ou notre fils ? Je ne pourrais jamais rentrer tant que je ne le saurai pas.

Edouard m’a pourtant posé une question et doit se demander pourquoi je mets tant de temps à répondre. Il n’y a pas de sourire et de la peur dans mon regard.

Je ne sais pas.

Qu’aurais-je pu répondre d’autre ? C’est la simple vérité. Les Nephilim s’intéressent à mon père et ils ne font rien sans raison. Est-ce que je dois les laisser faire ?

Tu vas m’aider ?

Je demande de l’aide à Edouard. Oh, je ne suis pas idiote, je ne vais pas lui faire confiance pour mettre la main sur mon fils. Je comprends pourquoi il a été approché par les Templiers. Seulement, si je ne lui donne rien à ronger, il va fouiller encore plus et il pourrait trouver réellement quelque chose cette fois.

Tu m'accompagnes en Kabbale ? Si j’ai vraiment un fils et qu’il est ce que tu crois, il devrait être là-bas.

Je ne sais pas encore complètement ce que je vais faire, mais j’ai besoin de temps et de rencontrer certaines personnes. Lui proposer de m’accompagner, lui montre ma confiance. Je n’ai plus qu’à observer ce qu’il se passe.

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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 21 mai 2017, 21:12

Ses réponses deviennent aussi évasives que ses questions. Est-ce que je vais l’aider, je ne sais pas en toute franchise. Rien n’y fait. Sa colère disparaît trop vite. Elle éprouve une aveugle confiance envers une menteuse patentée et m’ignore quasiment. Elle me cache tellement de choses…

« Tu m'accompagnes en Kabbale ? Si j’ai vraiment un fils et qu’il est ce que tu crois, il devrait être là-bas.
— Tu as une façon d’éviter mes questions qui me dérange, Dawn. »

Aucun amour, aucun sentiment n’accompagne ma réponse. Cette femme me ment comme elle respire. Certes, ce sont des mensonges d’omission essentiellement. Je suis donc en compagnie d’une Nephilim. Étrange. Dawn est mignonne. J’imaginais les Nephilim plus belles, tout de même. Quelque chose cloche !

Bon il serait temps que je poursuive ma phrase avant qu’elle ne s’emballe.

« Mais ce que tu me demandes n’est pas rien, non plus. »

En négociateur, j’avance mon prix sans le divulguer. Il sera élevé. Tellement élevé que je sais très bien qu’elle va refuser !

« Pour t’accompagner, j’ai besoin… Comment dire… Je ne peux pas te suivre, si je n’ai pas confiance en toi. Est-ce que tu me fais la promesse de ne plus me mentir, de ne plus rien me cacher ? »

Je ne la quitte pas des yeux. Je l’observe. Dawn ne ment pas très bien habituellement. Mais je me demande si ce n’était pas un jeu, une interprétation théâtrale pour cacher la véritable bonimenteuse qu’elle peut être.

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Harper

» 26 mai 2017, 20:45

De combien sont les chances d’une relation qui n’est pas basée sur la confiance ? Je dirais… moins de 1%. Je vois bien que quelque chose le dérange. Je ne dois pas avoir dit ce qu’il fallait. Il n’a pas l’air satisfait de mes réponses. Il croyait quoi ? Que j’allais lui révéler tout de ma vie sans aucun filtre, sous prétexte que nous avons passé une nuit ensemble ? Si je l’avais laissé me montrer cette enveloppe la dernière fois et si j’avais vu Michaël ce jour même, il n’y aurait jamais eu de nuit. Je suis en train de me demander si cela vaut la peine de continuer. Ai-je vraiment besoin de lui ? Je me retiens tellement de rejoindre Sariel.

Le souci, c’est que je ne veux pas qu’on sache que j’ai retrouvé la mémoire. Pas avant d’avoir compris ce qu’il se passe réellement. Comment le fait d’avoir été béni, peut influencer mon entourage et mes actes ? C’est étrange de voir que c’est Vesta qui me vient en premier en tête quand je cherche quelqu’un capable de m’aider sur cette question. Elle est sans doute la plus angélique des Nephilim que je connaisse. *tousse* Enfin, d’une certaine façon. Je n’arrive pas à oublier les liens qui l’unissent avec le père de mon fils et quand je me les imagine, la luxure qui les accompagne, n’a rien d’angélique. Je peux vous l’assurer.

Dans mon entourage, je ne connais pas beaucoup de personnes capables de m’aider sans que Sariel ne comprenne ce que je fais. Il n’y en a qu’une et ce n’est pas Osoto. Je pense bien sûr à Lidrya. Je ne dis pas que je n’ai pas confiance en Lucy. Seulement, c’est une esclave infiltrée. Elle travaille pour lui et même avec beaucoup de volonté, il sera impossible pour la jolie rousse de garder des secrets. Sassy pourrait m’aider, mais si les peurs de Sariel sont fondées, je peux dire adieu à la vie dans la seconde. Je ne lui en veux pas, je sais à quel point elle l’aime. Seulement, j’avais l’intention de m’accrocher encore à la vie quelque temps. Pour Vesta, même chose. Michaël a semblé me tendre la main, mais c’est un proche de Vesta et je suis loin de me douter à quel point. Oishi, je n’y pense pas. Cela fait tant d’années que nous ne nous sommes pas vu. Et puis, sa dévotion pour Sariel est entière. Le problème est le même pour tous les autres. Il y a Harahel, un Originel, marié à une humaine. Il pourrait comprendre Sariel bien mieux que je ne le pourrais jamais. Seulement, les deux frères sont tellement sur la défensive. Harahel pourrait se servir de ce qu’il a appris sur moi pour lui nuire. Quant à Dephaïne, notre relation n’en est pas encore là.

Il y aurait bien une autre personne que Lidrya capable de m’aider et surtout, la seule personne en qui je sais pouvoir faire confiance aveuglément. Je pense à mon fils. Pas mon petit ange de trois ans, mais bien à celui du futur. C’est vraiment réel ? J’ai un garçon adulte ? C’est si difficile à imaginer. Il y a tellement de chose pour le futur de Hope qui me font peurs. L’entrée à l’école a été une telle épreuve. Comment je peux surmonter un Nephilim adulte sans avoir laissé le temps de m’y préparer ? Bien sûr, je ne peux pas rencontrer Hope. Je pourrais être dangereuse pour lui. Et le contacter sans que personne ne s’en rende compte serait difficile… mais peut-être pas impossible. Il sera mon plan B, si j’ai besoin.

Je plisse les yeux. Mon corps tout entier s’est fermé. Je n’aime pas ses accusations.

Je t’ai menti !?

Je ne lui appartiens pas et surtout, je ne lui dois rien. Je n’aime pas le pouvoir qu’il essaye d’utiliser sur moi. Le taxi est arrivé et m’attend. Sauf que je ne compte pas laisser les choses ainsi entre nous.

Viens avec moi.

S’il essaye de reprendre son téléphone, je l’en empêche. Je laisse aussi le mien.

On reviendra les chercher.

Maintenant, il peut insister pour qu’on les récupère et je le laisserai faire. Je monte dans le taxi, m’assurant bien qu’il me suit.

L’Atrium Vestae, s’il vous plait.

Monsieur veut voir de la vérité, il va en voir. Il nous faut quelques minutes pour y arriver. Je suis restée silencieuse et j’ai surtout pris mes distances avec lui. Il m’a blessé, j’ai besoin de temps pour calmer la colère qui gronde en moi.

À l’hopital des Vestales, je sais exactement où me diriger et personne ne m’arrête pour me demander où je vais. J’ignore que Vesta garde un oeil sur moi. C’est ainsi que j’arrive devant une porte et que je frappe. Je suis devant le bureau de Michaël Ealer. J’ignore que la jeune femme qui m’a évité une agression il y a quelques semaines est prisonnière à plusieurs étages de nous et que Michaël est son principal ravisseur.

Bonjour Docteur. Je suis venue vous présenter un ami.

J’ai retrouvé ma douceur, mon sourire et mon calme. Je suis devant un Nephilim charmant tout de même.

Je vous présente Edouard Osoto.

Je laisse Edouard dire quelques mots s’il le désire et pendant que les deux hommes font connaissance, je me saisie du premier objet tranchant que je trouve. Je me mets à respirer rapidement. Si Osoto ne le remarque pas, Michaël risque de se rendre compte que mon coeur s'emballe. Pourtant, même si je suis terrifiée, je dois m’armer de courage. Ce que je vais lui faire, sera toujours moins douloureux que ce qu’Heru sera capable de lui faire. D’un geste rapide, je lui attrape la main que je retourne paume vers le ciel et d’un geste brusque, je viens trancher rapidement la paume de sa main.

Tout de suite après ce geste, je regrette déjà. L’objet tombe au sol, et je regarde le Nephilim affolée.

Aidez-le, s’il vous plaît.

Après ça, si Osoto veut toujours de moi, c’est sans doute qu’il est dingue… ou bien qu’il veut quelque chose de moi. Il est certain que je vais devoir donné des explications.

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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 05 juin 2017, 18:47

Le mensonge semble puruler du corps de Dawn. Elle ment comme elle respire. Cela ne me dérangerait pas si elle mentait avec moi, mais elle ment contre moi. Sa réaction n’est pas celle d’une mère normale, elle est si différente. Tout porte à croire qu’elle est une Nephilim, de ces incubes qui ont tellement d’enfants qu’ils n’y prêtent plus aucune intention.

Que dois-je faire. Je suis alors convaincu de ma décision va dépendre ma survie. Mais comment échapper aux griffes d’une Nephilim ? Son histoire me parait étrange. Elle nous demande de quitter les lieux en taxi sans prendre nos téléphones portables. J’avoue que l’idée de la laisser filer me traverse l’esprit, mais je ne suis pas allé aussi loin pour baisser les bras si vite.

Si elle était une Nephilim, elle aurait compris mon manège plus tôt, non ? J’avoue ne plus savoir, j’avoue être perdu. Soit elle joue bien son rôle, soit elle est plus stupide que je ne le pensais. Le temps me donnera une réponse évidente. Je la suis jusqu’à l’hôpital vestale. J’ajuste ma veste et referme correctement le bouton principal dans l’espoir de cacher cette enveloppe dans la poche intérieure.

Il ne manquerait plus que d’autres Nephilim tombent sur ces photos. Mais la scène qui se déroule ensuite sous mes yeux me sidère. Alors qu’elle me présente à un docteur, un Nephilim, Dawn attrape un objet tranchant et m’entaille la paume.

D’un mouvement brusque, je retire ma main et lui lance un regard effaré. Elle est folle ! Cette femme est folle à lier ! Que veut-elle me prouver ? Qu’un médecin Nephilim l’a soignée ? Je n’aime pas ce qui se trame ici.

Le médecin s’approche pour me soigner. Je tends ma main valide vers lui et lui ordonne de rester où il est.

« Je peux savoir ce qu’il te prend ? Qu’est-ce tu veux me prouver ? Qu’un Nephilim aurait pu te soigner ? Il suffisait de me le dire. »

J’ouvre une armoire à pharmacie et recherche des bandages et un produit pour désinfecter la plaie. Cette idiote m’a blessé avec une paire de ciseaux qui doit être couverte de bactéries.

« Je vais vous soigner, cela ne prendra qu’une minute.
— Vous, je vous ai dit de rester où vous étiez. »

J’ouvre et referme la main. La coupure ne semble pas profonde, mais la plaie fait quand même deux bons centimètres. Dans ma tête tout se mélange. Où est le vrai du faux ? Est-ce que Dawn a vraiment perdu la mémoire ? Est-ce qu’elle n’est tout simplement pas une Nephilim qui veut cacher son identité à l’humanité ? Si tel est le cas, alors elle me ment et cela ruine mes projets. Mais si c’est une humaine...

« Si vous voulez vous rendre utile, docteur, dites-moi comment reconnaitre un humain d’un Nephilim.
— Si le Nephilim veut garder le secret, vous ne le saurez jamais. Enfin sauf à le tuer. Mais si c’est un humain, il ne se relèvera jamais et si c’est un Nephilim, il pourrait vous en vouloir. »

Je jette un coup d’œil vers Dawn. Si c’était Dawn la Nephilim qui m’intéressait, je demanderais à l’un des gardes du corps de Sloan de la tuer. Mais c’était Dawn l’humaine qui m’intéressait. Je me rends bien compte que je parle au passé. Je pose une compresse stérile sur ma main et la bande tant bien que mal avec ce que je trouve.

« Tu sais où je loge. Si tu veux me revoir, tu sais comment faire, Dawn. »

Et sauf si elle me retient, je l’abandonne ici. Je prendrais le premier taxi pour retourner chez moi. Là j’appellerai un médecin ou une infirmière « humaine ».

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