Chapitre 1: Nouveau départ. feat: Anvesha & Sainte Lame

Vivre à Paris n'est pas un luxe que tout le monde peut s'offrir. Toutefois, des petits malins y ont trouvé la perle rare et ont su la garder.
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Samara Allen.

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Samara Allen.

» 15 sept. 2016, 10:52

"- Excuses acceptées. Prends ton temps. Après tout c'est moi qui t'ai dérangé. Mets ce qui te plaît. Au pire s'ils ne nous acceptent, ils se passeront de ton argent et ce sera bien fait pour eux. Et en parlant d'argent, je ne veux pas que tu crois que je suis restée parce que tu en avais. Je paye ma part de l'appartement, de la nourriture et des factures. Tu m'offres ce que tu veux et je t'offre ce que je veux. Mais il n'y a pas d'obligation entre nous. D'accord ? Je ne souhaite pas passer pour une squatteuse ou une profiteuse. Je mesure déjà la chance de n'avoir qu'un demi-loyer à payer. Je prends ça pour un bon signe, tu sais. Nous étions peut-être destinée à nous rencontrer."

Samara est en train de préparer sa ligne quand elle entend Serenity lui parler de signes et de destin. Elle relève les yeux sur le miroir. Les signes, le destin, des symboles qui prouveraient, par leurs existences, la réalité d’une conscience supérieur. Bien sûr les Nephilim et les Elohim pourraient, à eux seuls, faire basculer l’opinion des plus sceptiques, mais pas pour Sam. Pour elle c’est juste la preuve que Dieu est mort. Il à cessé d’existé et du coup ses mignons se sont déversés sur la terre. Elle ne répond pas sur le moment, plutôt concentrée sur son rail de coke.

- Tu vis à Paris depuis longtemps ?

- Depuis un an maintenant. Et j'adore ! C'est trop bien. J'ai un chouette studio, seulement la fille de la proprio a décidé de venir faire ses études à Paris et de récupérer l'appartement. Je me suis renseignée, normalement ils ont pas le droit de me mettre à la porte tant que je paye mes charges et mon loyer. Mais je déteste faire des histoires alors je suis bien obligée de m'exécuter. Mais vu que j'ai trouvé encore plus chouette.

- Tu es en couple ? Mariée ?

- J'ai l'air mariée ?

Samara glousse avant de reconnaître que non, mais qu’elle ne se fit pas aux apparences pour juger.

- Et en couple j'aimerais bien, seulement lui n'a pas l'air très chaud pour ça. En plus je me méfie un peu des hommes... heu comment te dire ? Tu vas me rire au nez, j'en suis sure. Mais j'ai fait vœux de virginité jusqu'au mariage. C'est complètement idiot, je sais. Et toi tu as laissé quelqu'un là-bas à Vegas ?

Samara passe la tête pour jeter un œil sur sa colocatrice. Elle est sérieuse ? Vœu de virginité jusqu’au mariage. Paris, ville des Elohim, pleine de surprises moyenâgeuses. Samara préfères ne pas rebondir là-dessus et décide que son choix doit être respecté même si elle trouve ça étrange et regrettable.

- Rien qui ne vaille le coup. Explique Sam en tentant de mettre son mascara, sur la pointe des pieds, de cette main tremblante qui cherche à la trahir en la faisant déraper. Ma dernière relation à été une catastrophe. J’aimerais bien me trouver quelqu’un mais je ne sais pas si je suis prête pour ça. Moi non plus je ne fais plus confiance aux hommes. En revanche trouver un coup d’un soir me dérangerais pas du tout. Au fait, Tu travail dans quoi ?

- Je suis étudiante en art et architecture. J'aimerais travailler à la restauration d’œuvres anciennes. Tu sais dans les musées. Et puis je danse aussi. Enfant je voulais être petit rat à l'opéra. Je suppose que tu n'as pas besoin de travailler ? Si ? Est-ce que tu viens pour étudier toi aussi ?

Sam passe dans le salon pour aller chercher ses affaires. Elle laisse le livre sur la table en revenant vers la salle de bain. Son marque page lame de rasoir tombe sur le sol dans un cliquetis sans que la jeune fille ne s’en rende compte.

- Génial, ça doit être passionnant ce que tu fais. Dit-elle avec sincérité avant de répondre à la question qui lui ai posé.

- Non, normalement je n’ai pas besoin de travailler. Mais en fait je ne veux pas rester dépendante de mon père. Je fais des études de psychologie clinique, psychanalyse. J’ai un brevet de Psychothérapeute, je voudrais ouvrir un cabinet, ici, à Paris et continuer mes études. Je prépare un mémoire sur les différentes réalités et les consciences qui animent humains, Nephilim et Elohim. Sommes tous égaux sur le plan psychique ? Enfin, c’est un peu compliqué mais on pourra en discuter au restaurant si tu veux. Dit, j’n’ai jamais été en pensionnat. Mon père est riche, j’avais des cours à la maison. Tu as été en pensionnat ?

- Heu oui. Plusieurs même. Mes parents ont beaucoup travaillé à l'étranger. Ma mère a toujours eu un a priori négatif sur l'enseignement en dehors de l'Europe. Alors pensionnat pour moi et liberté pour eux.

Sam termine de s’habiller en riant à cette dernière remarque qu'elle ne comprends que trop bien. Elle vérifie une dernière fois dans le miroir qu’elle est présentable avant de cherche son paquet de cigarette dans son sac posé à ses pieds.

- Ton père été alcoolique ? Le mien n’était… n’est jamais là… il pourrait être ivrogne que je ne le saurais même pas.

"- Et bien on a un point commun : Un père qui n'assure pas."

Samara laisse échapper un gloussement cynique. Voilà bien un point commun qui, à défaut d’être bidon, pourrait bien les rapprocher, effectivement. Sam demande son avis à Serinity sur ses fringues. La jeune femme porte, elle, une tenue plus décontractée, un truc qui ne serait jamais passé dans les soirées et les endroits ou trainait la bad poeple. Elle sourit. Avoir une nouvelle amie aussi éloignée de ce qu’elle-même fût est plutôt excitant. Elle la trouve mignonne et c’est le premier vrai sourire que Samara affiche.

"- Deux filles, deux styles !"

Serinity approche sa main du bras de Samara. Ses doigts entre en contact avec sa peau et Sam doit faire un effort pour ne pas se retirer, comme si les doigts de Sérinity étaient brûlants. Elle ne veut pas la froisser. Elle sait que certaines personnes sont kinesthésique et ont besoin de ça pour nouer une relation, alors elle fait l’effort. Pour autant Sam à peur, même si elle essai de le cacher au mieux.

- Deux filles, deux styles ! répéte-t-elle complice en retirant finalement son bras en douceur.

"- Est-ce que je peux te poser une question indélicate ? Pourquoi tu es venue à Paris ? Pour embêter ton père ? Tu n'as pas l'air de celle qui vient pour rencontrer un ange et se faire pardonner tous ses pêchés. Moi je voudrais en rencontrer un. Est-ce que tu n'as pas eu peur à Vegas avec tous ces "démons" ? Moi j'aurais terriblement peur. Dis-le-moi si je suis indiscrète."

Sam ne répond, au début, que par un sourire. Elle ramasse son sac à main, vérifie son contenue et le monte à l’épaule.

- Allez viens, on y va. Comme Sérinity ferme la porte derrière elle Sam décide d’accepter le sujet et reprends la parole tandis que les deux femmes descendent les escaliers.

- Les démons. Ce sont des humains, comme toi et moi, mais avec un caractère de merde et un égo surdimensionné. Ils ne me font pas peur. D’ailleurs les gens, à Vegas, les aime bien pour la plus part. Un peu comme des philosophies qui s’affrontent entre ici et là-bas. Chacun choisis ce qui lui convient le mieux. Quant à mon père… Il a été enlevé par une Nephilim du nom de Vesta. Explique Sam en déformant la vérité, si peu en réalité, de son point de vue.

- Si j’avais cette sale pute en face de moi… Pour moi les Elohim se sont les même, tous des emplumés qui pensent que l’humanité est un grand terrain de jeu. Je voudrais qu’ils crèvent tous! Mais en vérité, je pense que c’est eux qui vont nous faire mourir. L’apocalypse et tout le truc, tu vois ?

Finalement les deux filles arrivent dans la rue. Sam relève la tête et observe le ciel nuageux de Paris. Il fait bon, c’est agréable et Serinity est une fille avec qui elle se sent bien.

"- Bon qu'est-ce que tu connais à la cuisine française ? Tu veux que je te traduise ? Ah ba non, pas besoin, ils ont déjà traduit le menu. Est-ce que tu as envie de visiter Paris ? Pas ce soir hein. Dans les jours à venir. Qu'est-ce que tu faisais à Vegas ?"

Sam rit pour la seconde fois en quelques minutes. Que cette fille soit si éloigné de son monde à elle a du bon. Samara lui en est presque reconnaissante. Elle jette son mégot dans le caniveau et en allume une autre.

- Je ne connais rien à la cuisine, je suis capable de louper une pizza surgelée. Je te laisse exalter mes sens si tu veux bien. Et je serais ravie de visiter Paris si tu acceptes d’être ma guide.

Elles se mettent en marche Sam lève les yeux vers les bâtiments, leurs décorations, ce monde si différent de Vegas, plus calme, plus serein, presque apaisant.

- Des conneries, finit-elle par avouer en jetant sa cigarette et en soufflant la fumée de sa dernière latte. Je faisais des conneries à Vegas. Mais quand l’autre Salope à pris mon père je me suis dit que je devais repartir à zéro, ne plus rien attendre de personne à part moi. Je ne pense pas que Paris ai été un choix conscient, mais, d’une certaine manière, c’est une façon de faire un doigt à mon paternel et à ses amis de Vegas. Alors toi tu es une grenouille de bénitier ? Fervente croyante qui penses que l’illumination va lui venir d’une rencontre avec les emplumés ?

Samara se rends compte que sa question n’est pas très polie. Elle regrette aussitôt d’avoir été si légère et désinvolte alors que c’est peut-être important pour elle. Elle se souvient que Serinity est certainement Kinesthésique, alors, comme pour alléger son impolitesse elle lui prend la main avec un sourire qui tente de lui faire comprendre qu’elle a été maladroite mais que la réponse l’intéresse.
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Anvesha Devika

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Anvesha Devika

» 22 sept. 2016, 14:51

Nous discutons pendant qu'elle s'habille. Je ne l'ai pas mentionné mais j'ai bien conscience de la méchante petite lame qu'elle tente tant bien que mal de cacher. Pauvre petite âme. J'aimerais la prendre dans mes bras, la consoler et lui apprendre les principes des Arya, les principes de ma mère. Même si j'ai quelque peu oublié ses principes de tolérance, de non-violence et de pacifisme depuis sa mort. Malgré tout respecter son corps, être non-violent envers soi-même restent en moi bien ancré.

Les paroles échangées sont plutôt légères et banales. Et c'est tant mieux. Parce que l'appartement est truffés de micro. Oui, oui. Il y a des micros partout. Je ne vois pas pourquoi ce serait pour moi. J'ai à peine eu le temps de m'approcher de mes deux cibles prévues. C'est forcément pour Samara. Une personnalité connue de Vegas, forcément. Un otage potentiel. Une cible reprogrammable. Un témoin pouvant être amenée à parler de ce qui se passe de l'autre côté de l'Atlantique. Tout ça et plus encore. Autant dire que j'ai mis les pieds dans le plat. Le tout est de savoir quel camp a mit ces trucs. Et pourquoi pas les deux. N’empêche je les félicite pour leur rapidité. C'est quasiment de la prémonition.

"- Je prépare un mémoire sur les différentes réalités et les consciences qui animent humains, Nephilim et Elohim. Sommes tous égaux sur le plan psychique ?"

Alors là cette fille m’impressionne enfin un peu. C'est donc pour cela qu'elle est à Paris. Pour rencontrer des Elohim et les étudier. Et bien bonne chance pour ton mémoire ma belle. Entre ceux qui n'ont pas fait leur Œdipe, ceux qui se sont révoltés contre papa et ont transmis leurs gènes et leurs tares, et enfin ceux à qui on laisse faire toutes les conneries qu'ils veulent... Eloha aussi aurait besoin d'un bon psy si vous voulez mon avis.

Alors que nous descendons l'escalier, Samara m'explique son point de vu sur les "démons". Je suis bien entendue ravie d'apprendre que j'ai "un caractère de merde et un égo surdimensionné". Merci Sam. Tu t'entendrais bien avec Darek. C'est le genre de truc qu'il aimait me balancer au début de notre relation. Mais il faisait preuve d'un peu plus d'imagination. Mais je ne vais pas m'énerver pour ça. Ça me ferait plutôt rire en fait.

Elle mentionne Vesta. Je n'avais jamais entendu parler d'elle avant qu'elle ne devienne la porte-parole des nephilim. Je n'aime pas juger des gens sans les connaitre. Pourtant je n'ai guère envie de la rencontrer. Allez savoir pourquoi. Et pas seulement parce que Samara prétend qu'elle lui a prit son père. Que Vesta cautionne vraiment l'esclavage ou qu'elle se contente de les garder sous influence, je n'ai rien à faire avec elle.

- ...L’apocalypse et tout le truc, tu vois ?
- Je vois. Moi j'y vois plutôt une rédemption."

Est-ce que je simule ou est-ce que je le pense vraiment ?

Toujours est-il qu'entrant dans le restaurant elle me fait une remarque qui aurait pu être blessante si elle n'était pas à mille lieu de la vérité. La pression de sa main sur la mienne est une surprise. Décidément cette jeune femme est peut-être plus empathique que je ne le pensais. Pour récompenser ses efforts je lui renvois un large sourire.

"Ne t'inquiète pas. On m'a traité de bien pire. Je n'ai pas toujours été une grenouille de bénitier comme tu dis. Mais crois-moi quand tu en croise un, que tu as la chance de voir ses ailes, de l'entendre parler, tu as une autre vision du monde. J'aimerais que tu comprennes. La paix. C'est ce que j'ai ressentis."

Oui je suis en train de faire l’apologie de mes ennemis. Mais je ne peux nier l'influence qu'ils peuvent avoir sur les Humains. Je les aient vu à l’œuvre. La bonté de certains apaise les cœurs les plus tourmentés. Pourrais-je un jour leur pardonner rien que pour ça ? Leur pardonner le meurtre de ma mère et de ses disciples ? La mort de Gaumata ? Je ne sais pas. Mais croyez-moi penser que vous êtes peut-être l'une des dernières de votre race cela fait réfléchir. Et si on y réfléchit cette guerre fratricide est idiote. Je traque et tue mes oncles et tantes. Mais aller dire à Sainte Lame que je suis sa nièce ne me tente pas plus que ça.

"Aller raconte moi plutôt, c'est quoi cette histoire de Mémoire ? Comment vas-tu faire pour comparer les psychés angéliques, démoniaques et humaines ? Est-ce que tu veux que je te présente des amis à moi ayant eu la révélation eux aussi ?"

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Samara Allen.

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Samara Allen.

» 28 oct. 2016, 12:11

Les rues de Paris sont magnifiques. Des lumières et néons nimbes l’architecture ancienne de couleurs étranges qui donne à la ville une âme onirique. La capitale est une entité vivante, animée par les habitants qui arpentent ses rues, ses routes et ses traverses. Les deux jeunes femmes sortent de l’immeuble et Samara attends que Serinity lui indique la direction à prendre pour rejoindre le restaurant qu’elle à prévus de lui faire découvrir. Sam ressent une certaine excitation. Elle a toujours préféré la nuit au jour. Elle à cette impression que le monde nocturne révèle, dans ce qu’il cache, une part d’imagination, une part d’irréalité qui permet de s’évader en plein cœur de la matière même du monde et du système. Son attrait pour les drogues n’a pas été motivé par la fuite du plan terrestre pour le paradis chimique. Elle a commencé à prendre des produits pour essayer d’attiré l’attention de son père. Mais depuis les choses ont changés. Outre l’addiction très forte qui la pousse à reprendre, encore et encore, le poison qui s’écoule dans ses veines, la vision que celui-ci délite dans son cerveau est encore plus doux que le reste. Un suicide par procuration. Une morte-vivante baignant dans un paysage entre rêves et cauchemars. Fuir le monde est une façon de se préserver. Et Sam voudrait disparaître pour ne plus avoir à subir ce que lui réserve cette vie. L’idée de s’évader est tout simplement inéluctable pour une personne comme elle.

Elles avancent dans la rue et Sam réponds à Sérinity en prenant soin de choisir ses phrases, marquant de courtes pauses pour réfléchir autant que pour laisser le temps à sa compagne de pouvoir poser quelques questions afin d’éclaircir les points les plus obscurs de son exposé. L’explication n’est pas évidente. La psychanalyse est un art récent encore empreint de nombreuses parts sombres ou les initiés se disputent en citant les noms de maître bien souvent disparus.

-Avant la venus des emplumés la psychanalyse moderne définissait trois formes de réalité et une forme de réel. Le réel, explique Sam, c’est la matière avant même que tu ne poses de mots dessus. Aucune symbolique dut au langage ne vient l’entacher. Si, par exemple, tu reçois un pot de fleur sur la tête maintenant, sans l’avoir vue avant de le sentir, alors tu auras été confronté au réel.

Sam sourit en croisant le regard de Serinity. Elle reprend.

- Selon Rousillon, chez qui je voudrais étudier, la psyché humaine perçoit trois formes de réalité. La réalité matérielle, le mur, la chaise, le lampadaire, par exemple. Une réalité biologique dut à l’adaptation des espèces dans leur environnement et une réalité psychique. Cette dernière est au centre de mon exposé. Je te donne un exemple.

Sam soupire, cherche un exemple et, immédiatement l’image de son père s’impose à son esprit. Il est important pour elle, il l’est de façon différente pour les gens de Vegas, encore autrement pour la salope qui le tient par les couilles et il est un inconnus pour la plus part des Parisien. Il a encore une autre réalité pour Serinity qui se situe entre les trois. Mais Sam cherche à éviter le sujet de son paternel.

- Tu vois, si ta mère te lègue un médaillon avant de mourir. Ta réalité psychique à son sujet sera différente de celui qui n’a aucune idée de la valeur sentimental que tu lui porte.

Samara marque une pause. Voilà le moment ou les emplumés font leur entrée dans son exposé. C’est le moment ou elle ajoute son point de vue et ses hypothèses.

- Les emplumés n’ont pas, comme nous, une conscience humaine. Ils n’éprouvent pas de sentiments. Ils n’ont pas la même notion de la réalité ou même du réel, encore moins des émotions. Ils n’ont aucune empathie. Ils ressemblent à des monstres sortis tout droit de la mythologie pour nous mettre à l’épreuve. En ce sens il serait intéressant de mettre en perspective le sentiment qu’éprouvent les humains pour ces choses et ceux de ces choses pour les humains. De mon avis nous ne sommes que des jouets éphémères qu’ils peuvent casser sans se soucier des conséquences. Cela remet en cause tous le développement Freudien de la conception de notre psyché et l’idée qu’il puisse y avoir une autre forme de conscience dans le réel.

Samara se tourne vers Serinity en espérant ne pas trop l’avoir perdu. Elle à tenté de rester simple mais elle convient que cela ne l’est peut-être pas trop.

- Je ne veux pas t’embêter avec mes cours. J’aimerais bien rencontrer certains de tes amis. Je redémarre une vie, ici, à Paris. La débuter avec toi me semble une bonne base. Nous sommes loins ? Demande-t-elle enfin. Je crois que je commence à avoir faim !
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Anvesha Devika

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Anvesha Devika

» 01 nov. 2016, 09:01

Alors que Samara se lance dans ses explications je tente de faire remonter à la surface mes souvenirs des années de découvertes de la spychanalyse. Mais il n'y a pas grand chose en fait. Le domaine ne m'a jamais vraiment intéressée. Il parait que les psy freudien s'analysent les uns les autres. Ou alors ce sont les psychothérapeuthes. Je ne sais plus. Et je n'ai aucune envie de le savoir. Je pose juste des questions pour être polie.

Mais voilà qu'elle devient vexante. J'étais déjà un monstre d'égoïsme me voilà affublée d’épithètes encore moins sympathiques. Aller elle a dis "emplumé", je n'ai que des écailles, alors ce n'est pas de moi qu'elle parle. On va dire ça comme ça, sinon je vais finir par me fâcher. Le pire c'est que quelque part elle a raison. Pas pour moi non. Mais pour combien de Nephilim ? Beaucoup trop, même si beaucoup sont morts sur l'ile. On pourrait dire que c'est comme les humains, il y en a des bons et des mauvais. Nous mettre tous dans le même sac est réducteur. Nous n'avons pas la même perception du temps c'est vrai. Mais comme pour l'Homme, notre éducation et nos expériences comptent dans notre personnalité. Pas seulement notre génétique particulière. Et c'est encore bien différent pour les Originels et les Elohim. Eux ne savent même pas ce que signifie "enfance" ou "éducation". En tant qu'hybride je préfère prendre le meilleur des deux même si ça n'est pas toujours simple.

Affichant une mine perplexe je laisse la jeune femme développer à loisir. Puis face à sa conclusion un rire léger s'envole dans les airs.

"Allons, ça ne peut pas être si terrible. Tout le monde a des émotions. Je ne m'imagine pas ne pas en avoir."

Nous pénétrons dans le restaurant en même temps. Ambiance bistro chic. Je me demande si j'ai eu là une bonne idée. Je préfère les bons vieux bistro à l'ancienne que ces machins parfois trop collet monté. Espérons que la cuisine y est bonne.

A la dernière réflexion de Samara je sors mon portable.

"Il serait peut-être préférable de nous contenter de nous connaitre ce soir. A moins que tu ne veuilles sortir après le repas. Je sais que certains devaient se rejoindre aux Halles. A Paris, tout le monde passe par Les Halles. Si tu veux te faire de nouvelles connaissances ou donner rendez-vous à un groupe c'est par là que ça se passe. Sinon, tu as aussi la place Saint-Michel."


Je prends un moment afin de choisir un sujet de discussion moins sensible.

"Qu'est-ce que tu aimerais découvrir de Paris ?"

Ce n'est là qu'une introduction à des sujets plus légers après tout la soirée pourrait être plus agréable pour toutes les deux.

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Samara Allen.

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Samara Allen.

» 07 nov. 2016, 10:18

Samara est un peu déçue. Ce n’est pas tant que Serinity ne comprenne pas ce qu’elle essai de lui expliquer, pour elle les raisons et les arguments sont bien plus complexes que ce qu’elle expose dans les quelques phrases prononcés plus tôt. En fait, les Elohim compliquent les choses. Les croyants Parisiens ont une vision bien différente de ces êtres. Contrairement aux habitants de Vegas qui vivent au milieu des démons, ici, ils croient que l’amour règne symbolisés par les êtres de lumière. L’humanité est aveugle à ce qui se trame réellement. La terre est devenue un terrain de jeu pour bambins surpuissants. On ne regarde que l’apparence sans se soucier de la vérité qui est caché sous la façade. Les intrigues qui se trament dans l’ombre à l’image de ces illusionnistes qui vous montre une chose dans leur main droite tandis qu’il manipule la réalité de leur main gauche. Samara n’est pas prête à croire que les Elohim sont si différent des Nephilim. C’est une guerre qui se déroule, en vérité. Et elle est rôdée aux saloperies que l’on peu faire avaler au commun des mortels pour gagner sur les terrains politiques, militaires et médiatiques. Son père est un guerrier et il a usé de toutes ces formes de combativité sous les yeux bien trop naïfs de sa gamine. Naïfs mais pas aveugles.

Le bistrot est sympathique. C’est tellement différent de Vegas. Mais l’ambiance lui convient parfaitement. Elle observe les personnes présentes. Elle n’a pas encore eue, depuis son arrivée, cette sensation d’être une étrangère en terre païenne. Samara esquisse un sourire à cette idée. En vérité c’est elle la païenne en terre Chrétienne. Est-ce que Vegas lui manque ? Pas vraiment en faite. Elle n’est pas une exilée loin de sa terre, de sa nation. Elle est une exilée sans maison, sans attache. Nulle part sur cette planète il n’y a de place pour elle. Elle se sent de trop. C’est certainement un sentiment qui lui à été inculqué par ses parents. Ni l’un ni l’autre ne lui ont jamais donné le sentiment de l’aimer ou simplement de la désirer. Elle transfert cette sensation au monde qui lui est tellement étranger. Nephilim, Elohim, Parisien, Veganiens, elle n’est chez elle nulle part.

"Allons, ça ne peut pas être si terrible. Tout le monde a des émotions. Je ne m'imagine pas ne pas en avoir."

« Tu es humaine ! » rétorque Samara un peu trop sèchement. « Ces êtres, ils ne sont pas comme nous… » La jeune femme fait une moue et tente un sourire d’excuse. Après tout à quoi bon. Si Serinity est bien une croyante il n’y a aucune chance de la faire changer d’avis. La religion était déjà un nid de fanatique avant même que les anges et les démons ne dévoilent leur existence, alors maintenant qu’ils sont parmi les créations de Dieu il y a peu de chance pour que les choses soient plus souples.

"Je ne veux pas t’embêter avec mes cours. J’aimerais bien rencontrer certains de tes amis. Je redémarre une vie, ici, à Paris. La débuter avec toi me semble une bonne base."

"Il serait peut-être préférable de nous contenter de nous connaitre ce soir. A moins que tu ne veuilles sortir après le repas. Je sais que certains devaient se rejoindre aux Halles. A Paris, tout le monde passe par Les Halles. Si tu veux te faire de nouvelles connaissances ou donner rendez-vous à un groupe c'est par là que ça se passe. Sinon, tu as aussi la place Saint-Michel."

Sortir avec elle. Sam n’est pas encore prêt à ça. Elle sortira mais seule. Elle n’a pas envie d’avoir sur elle l’œil de Caïn, la jugeant sur ses actes et sa débauche dont elle a terriblement besoin. Elle sortira plus tard. Elle ira à Pigalle dans une boite de nuit pour trouver de quoi se défoncer. Elle y rencontrera le mal et le diable, la douleur et la soumission, l’humiliation et la désillusion. Tout ce qu’elle fuyait va la rattraper. Et pendant un temps Serinity aura l’impression de vivre seule en compagnie d’une fille qui ne quitte pas sa chambre. La blague sera mauvaise. La farce sera immonde. Personne ne se souciera de sa disparition. Pas même sa collocatrice qui accorde sa foi à ceux qui se disent sauveurs du monde.

« Une première sortie avec toi me convient parfaitement je ne me sens pas prête à affronter Paris ce soir. » Reconnaît Sam en souriant à sa compagne. Elle s’installe à la table et, au bout de quelques minutes, le serveur vient leur présenter la carte.

« Je voudrais, s’il vous plais, votre meilleure bouteille de vin. Le Rouge s’il vous plaît." Demande Samara. Le serveur lui sourit avant de s’exécuter. Lorsqu’il s’éloigne Serinity reprend la conversation en s’éloignant des sujets qui peuvent devenir fâcheux. Elle est douce, jolie, agréable, saine. Elle est exactement ce dont Sam à besoin et en même temps ce qu’elle redoute. L’image de ces personnes lui renvoie le reflet de ses propres défauts. Ils la culpabilisent. Mais il suffit qu’elle repense à James Allen pour déblayer ces émotions et retrouver un peu de constance dans sa rébellion.

"Qu'est-ce que tu aimerais découvrir de Paris ?"

La question est bonne. Qu’est ce qu’elle est venue foutre à Paris. Si elle devait répondre honnêtement elle expliquerait qu’elle n’en a rien à faire de cette ville dite des lumières. Qui à vue Vegas sait que la véritable ville des lumières c’est là-bas. Paris est belle, presque autant que Serinity. La personne et la Capital semblent se ressembler, autant que Samara et Vegas, en faite. Les deux humaines ne sont-elles pas les symboles vivant de ce qui oppose les deux cités ? S’en est presque comique.

« Je suis venus ici pour faire chier mon père. » grommèle Samara en essayant de déchiffrer la carte en Français. « Je ne sais pas très bien ce que je pourrais découvrir ici. En fait je considère avoir une chance incroyable d’être tombée sur toi, peut-être que mon séjour ici sera finalement à la fois agréable et instructif. » Dit-elle en relevant un visage éclairé et souriant vers la jeune femme qui lui fait face. « On dit qu’il n’y a pas de hasard, alors si c’est vraiment le cas, c’est que nous devions nous rencontrer et que nous avons peut-être des choses à nous apporter l’une à l’autre. Qu’est ce que tu en penses ? »

Le serveur revient, ouvre une bouteille qui doit bien faire 250€ verse un peu de vin dans un verre et le fait goûter à Sam qui acquiesce d’un signe de tête. Il sert les deux jeunes femmes et pose une question que l’américaine ne comprend pas.

« Vous avez choisis ? Ou peut-être désirez vous la suggestion du chef… » Il décrit ensuite le plat du jour.

Sam lance un appelle à l’aide à Serinity d’un regard qui exprime les difficultés de la barrière du langage.
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Anvesha Devika

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Anvesha Devika

» 13 déc. 2016, 11:25

Et bien voilà. Mettons Nephilim, Elohim et Humain de côté. La conversation devient vraiment tout de suite plus plaisante une fois passé sa petite remontrance. Au fond c'est peut-être bien ce qu'il faudrait à cette jeune fille. S'éloigner de notre monde. Pourtant devant elle : Londres, Moscou, Brasilia... tout une Terre sans notre imposante présence. Mais bien évidement une fois qu'on a gouté à cette force obscure, il est difficile de s'en détacher. Je le mesure chaque jour au côté de mon époux humain.

Samara fait de gros efforts pour commander. Je lui souris et l'encourage d'un petit mouvement de tête. Et elle fait aussi preuve d'une grande générosité. Du moins si elle ne me laisse pas la note sur les bras. Ce dont je doute. Oui je préfère voir de la générosité dans ses gestes qu'une envie de m'impressionner avec son argent. Après tout on ne cherche à impressionner que ceux qu'on méprise ou qui nous impressionne nous-même. Je ne pense pas être l'un ou l'autre.

« Je suis venus ici pour faire chier mon père. »
Je ne peux m’empêcher de sourire. Des fois je mesure à quel point ne pas avoir eu de père au sens propre est une bénédiction. Les disciples mâles de ma mère ont souvent fait office de "figure paternelle", dixit le monde de la spycho dans lequel elle baigne. Et ils ont parfaitement réussit à être présent sans être étouffant à mon sens. Au fond de moi je suis persuadée qu'une société matriarcale ou tous les hommes sont un peu les pères de tous les enfants serait une bonne solution.
Mais l'avatar Serenity a une toute autre vision si l'on en croit ce que je lui ai raconté un peu plus tôt. Mon sourire est de connivence.

"Ce qui peut se comprendre."

Puis elle se tourne vers le hasard ou le destin pour expliquer notre rencontre. Mais qui écrit le destin ? ou ce hasard "qui fait si bien les choses" ? Pas Eloha ou il ne nous aurait jamais permis de voir le jour. Pour moi seule notre volonté inscrit le monde. J'ai voulu titiller Kaylee. J'ai voulu me rapprocher d'Elohim et Samara en sera une clé j'en suis persuadée. J'ai choisi de suivre cette voie. Quoiqu'il en soit elle est maintenant là. Et son "nous" me ravis. Je ne cache d'ailleurs pas mon enthousiasme. Le confirmant même en tendant la main et en la posant un instant sur la sienne. Goutant sa chaleur autant que je tente de lui transmettre des ondes positives.

Détournant un aphorisme du Mahatma Ghandi je réponds.

"La véritable amitié consiste à tirer le meilleur de l'autre." - ajoutant ma touche personnelle en riant - "A commencer par ton porte-feuille ! Comme une vulgaire voleuse que je suis. Voleuse de ton temps aussi."

J'aide ensuite la jeune femme à composer son menu. Puis le serveur parti je lève mon verre.

"A ton nouveau départ et à notre amitié naissante."

Le vin est bon. Mais je ferais quand même bien de faire attention à l'allure à laquelle Samara le boit. Elle avait déjà bien entamée sa soirée. Voyons si nous passons l'entrée sans qu'elle ai finit son premier verre j'en serais quitte pour une surveillance modérée. A deux verres je me verrais contrainte de boire plus vite qu'elle. Et sans utilisation d'Orgone pour évacuer plus rapidement l'alcool, je vais finir la soirée un peu éméchée. Voilà qui risque d'être intéressant.

Gesticulant, comptant sur mes doigts, passant mes mains dans mes cheveux... bref ressemblant à ces gens qui ne peuvent tenir en place (ce qui pour moi est naturel en fait) je continue la discussion. J'émaille aussi mon discour de pause courte pour laisser Samara répondre si elle le souhaite. Ou bien faire seule la conversation ne me dérange pas non plus.

"Voyons... qu'est-ce qui pourrait te captiver à Paris ? Les monuments ? Alors là tu vas être servie. Encore que. Il parait que les touristes voient plus de monuments historique en deux jours à Paris, qu'un Parisien en dix ans. Bon j'exagère peut-être un peu. Mais c'est valable pour les nouveaux Parisiens aussi. Regarde moi. Je ne serais pas montée sur la tout Eiffel si l'un de mes amis de lycée n'était pas venu me rendre visite dernièrement. Après il y a plein de sortie à faire. Cinéma. Près de mon ancien appartement il y avait ce petit cinéma ou en fait il diffuse surtout des toutes petites productions, ou des œuvres des élèves de l'école de cinéma pas loin. Tu aime les cafés philo ? Moi ça dépend du thème. Qu'est-ce que j'en ai à faire d'un 'Se reconstruire après un divorce". Mais il y en a des sympas. Théâtres, toute sorte, personnellement je n'y vais jamais. Concert. A mon avis on écoute pas la même musique. Ça va être sympa les soirées en communs. J'imagine déjà les disputes pour la télécommande du salon. Tu me ferras découvrir tes gouts. Et tu vas détester les miens. - Rires - Oh ! Et puis on pourra faire un sport ensemble, qu'est-ce que tu en penses ? C'est toujours mieux à deux pour se motiver. Moi je n'ai besoin de personne pour aller danser mais alors faire du vélo ou aller en salle de sport... "

Pipelette ? Fait son visage d'ange innocent.
Au moins ça comble les vides entre deux bouchées du repas.

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Samara Allen.

Samara Allen.

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Samara Allen.

» 12 janv. 2017, 09:26

Chasse le naturel et il revient au galop. Voilà une maxime qui collerait parfaitement à la fille du Maire de Vegas, même si ce naturel est calqué sur une désillusion. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir tenté à plusieurs reprises de reprendre le contrôle. Les Nephilim, les Originels, ce ne sont pas eux les diables. Satan est dans le cœur des hommes, dans une lutte perpétuelle et éternelle pour faire chuter les humains. L’enfer est une métaphore, les drogués le savent. Ils luttent inlassablement comme dans le mythe de Sisyphe. La réalité est une matrice d’âme ou l’impur côtoie le pur, ou les ténèbres se fondent dans la lumière. Samara picore les plats tout en écoutant Sérinity. Elle prend plaisir à l'entendre sur des sujets anodins et d’autres plus intéressants. Elle répond de temps en temps de phrases courtes ou d’arguments construits sans jamais déborder sur son temps de parole, préférant laisser la jeune femme s’exprimer et se livrer. Et Sérinity a un sacré débit de parole en vérité.
Sam picore son assiette, rendant les plats souvent à peine entamé, en revanche le vin est une denrée qui se fait rapidement rare et elle commande même une seconde bouteille. Pourtant la tête lui tourne déjà alors que la première n’est pas encore terminée. Elle reste persuadée, et il sera difficile de lui faire changer de point de vue, que c’est l’alcool qui lui permet d’être avenante, sociable et aimable. D’un certain point de vue elle n’a pas tout à fait tord, mais qui aurait connus la jeune femme avant ses problèmes d’addiction aurait tôt fait de se rendre compte que l’innocence perdue c’était envolée en emportant avec elle un trésor humain de bienveillance, d’intelligence et de capacités gaspillés par la rancœur, la honte et la culpabilité. La névrose qui ronge chacun des humains qui peuple ce monde et la part obscur de leurs aïeux, légué dans le péché originel.

Sérinity est une fille gentille, ouverte, intelligente et belle. Elle est au centre de l’intérêt et le reste jusqu’à la fin du repas. Le monde est devenu floue, même après le tout petit café brûlant au prix exorbitant. Sam à réglé la note sans même demander à sa nouvelle amie ce qu’elle pouvait bien en penser. Elle a tellement l’habitude des pique-assiettes qui gravitent autour d’elle qu’elle ne les soupçonne même plus, un temps perdu et des déceptions qui s’effacent, tout comme son univers qui se perd dans le floue des halos de lumières jaune sale des lampadaires de la ville.

Samara titube légèrement. L’alcool ingéré dans le bain et les deux bouteilles de vins partagés avec Sérinity la rende joyeuse mais empoisonne son système au point de la rendre malade. Pour l’instant tout va bien, tant qu’elle marche et se concentre sur une conversation qu’elle commence à avoir du mal à suivre. Une fois à l’appartement la cocaïne lui permettra de passer au dessus des désagréments d’une trop forte dose de boisson. Les cellules de la seconde drogue prendront le pas sur celles de la première et éclairciront ses pensées lui rendant un semblant de dignité surexcitée. En attendant elle louvoie le long du trottoir en riant parfois à une blague de sa nouvelle collègue, ou sur une de ses expressions inconnues. Elle ne regarde même pas ou elles vont, et si la blonde l’emmène ailleurs qu’à l’appartement elle ne s’en rendra compte qu’une fois arrivée sur place, ce qui pourrait lui causer quelques désagréments qu’elle n’envisage pas encore.

- Tu sais, dit-elle en enroulant un bras autour de la nuque de Sérénity, j’ai de la chance d’être tombée sur toi. Tu es vraiment un ange ! Elle ponctue sa phrase d’un bisou appuyé sur la joue de sa collocatrice qui manque de les faire tomber toutes les deux. Heureusement que les deux filles ne sont pas dans le même état.

- Parfois j’ai l’impression d’être un jouet, un « putain » de pion sur un échiquier géant, et parfois je me dis que la vie ne me laisse pas tomber. Mais c’est la première fois que j’ai l’impression que tout va aller mieux pour moi. C’est grâce à toi, ajoute-t-elle en déposant un nouveau bisou sur la tempe de Sérénity, manquant encore une fois de s’étaler. Elle lui passe devant, lui barrant le chemin en lui posant les deux mains sur les épaules comme si elle allait annoncer quelque chose de grave. Les mots ont un peu de mal à sortir, pourtant le regard brillant de l’alcoolique semble déterminer à faire passer un message empreint d’importance et d’émotion.

- Je t’aime Sérénity ! Tu es… ma meilleure amie. Avoue-t-elle avant d’enlacer la jeune femme dans ses bras.

L’alcool y est certainement pour beaucoup. La cocaïne n’arrangera pas cette facette désespérée de Samara mais cela lui évitera au moins d’avoir l’air complètement à l’Ouest, voir une chute si la jeune femme continue de tituber. Quelques marcheurs nocturnes passent autour du couple enlacé, certain avec un regard plein de dégout, d’autres amusés, d’autres encore tentant d’ignorer soit l’état de la brune, soit l’idée que les deux filles puissent être ensemble et s’afficher ainsi dans la sacro-sainte ville des anges.

Sam se recule sans lâcher les épaules de la blonde.

- Tu me crois hein ? J’dis pas ça parce que j’suis bourrée, c’est vrais j’te jure !
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Anvesha Devika

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Anvesha Devika

» 26 mars 2017, 21:14

Malgré mes discrets efforts la bouteille de vin descends bien trop vite. Et bien trop va et vient dans le verre de la jeune américaine. Je ne souhaite pas la juger pourtant je ne peux m’empêcher de la plaindre. Et de me demander si c'est la souffrance ou simplement l'exemple de ses amis qui l'on amenée à être ainsi. Je crois en la mesure de toute chose. Sauf... Sauf pour ce qui est de la conviction. Mais on ne peut pas trouver de réelle conviction dans le vin ou la drogue. Ma nouvelle colocataire va me donner du fil à retordre.

La jeune femme paye rubis sur l'ongle l'addition. Je lui glisse, avenante, un sincère "Je te revaudrais ça." Mais vu son état je me demande même si elle se souviendra seulement de son repas.

Dans la rue j'aide discrètement Samara à tenir sur ses jambes. Mon bras passé autour du sien. Je continues mon flot de parole. Peut-être un peu heurtée, un peu plus lent. J'ai usé discrètement d'un tout petit peu d'Orgone pour échapper au nuage éthylique. Mais je joue la comédie de la jeune fille légèrement grise. Pourtant loin d'être aléatoire notre trajet nous mène jusqu'à mon "appartement d'étudiante". J'ai déjà mon petit plan en tête mais peu avant de pénétrer dans la cour de l'immeuble, les paroles de Samara me confirment que j'ai fait le bon choix. Je la soutiens tout en lui souriant. Un sourire un peu étrange, un peu moqueur. Non pas envers Samara mais envers moi-même plutôt.

"Un ange moi ! Alors toi aussi."

La suite me touche plus que je ne voudrais jamais l'admettre. Je n'ai jamais pu m’empêcher de vouloir sauver les petits oiseaux tombés du nid. Darek était au bord du gouffre. Rebelle et suicidaire. Sarah une enfant perdue et implorante. Samara... Une princesse découronnée et salie. Les larmes me viennent presque naturellement aux yeux et c'est avec douceur et tendresse que je lui rends son étreinte. Faut-il que cette enfant soit seule pour considérer une quasi inconnue comme sa meilleure amie ! Ce n'est pas comme si je lui avait offert en plus les preuves que j'étais un être digne de confiance, sérieux, digne d'amour et d'amitié. Non. Juste pour quelques paroles, quelques sourires et rires. Juste un peu d'attention.

Le nez dans son cou je respire la fragrance de sa peau mêlée de parfum et de shampoing. Cela me laisse un gout doux-amer en bouche. Corps et esprit ne sont pas en adéquation ce soir. J'ai envie de mon rebelle dans mes bras tout en me sentant parfaitement à ma place ici et maintenant à devoir consoler cette âme brisée.

"Moi aussi je t'aime Samara. Sans mentir. Je t'offrirais tout ce que je pourrais te donner. Promis."

Pas sure que dans les brumes de l'alcool la jeune femme comprenne bien ce que je lui offre mais c'est tant mieux. Lui prenant la main je l'entraine, après voir passé une de ces vielles portes en bois sculpté, au fond de la cour d'immeuble aux vieux pavés centenaires et polis pars les ans, les chaussures et les voitures.

"Viens. Tu vas dormir chez moi. Parce que honnêtement chez nous, pour l'instant c'est plutôt glauque tu ne trouves pas ?"

Au deuxième, le studio est petit, clair et bien agencé. Le lit double est dissimulé derrière un paravent. Salle d'eau avec douche et toilette, si jamais Samara venait à être malade. Dès notre entrée je balance autant mon sac que le sien au fond du placard. Hors de question que la jeune femme se détruise chez moi. De toute façon je prévois que vu son état il ne lui faudra pas longtemps pour soit aller vomir, soit devenir léthargique. Dans un cas comme dans l'autre je me montrerais prévenante et présente. Finissant même par la mettre sous la couette. Pour qu'elle y dorme quelques heures pendant que je la veillerais.

"Non, non, Sam ! Tu as besoin de dormir." Dirais-je d'un ton calme et ferme. Elle sous la couette, moi contre elle si mon contact semble la rassurer ou bien assise simplement sur le lit dans le cas contraire, je lui chanterais une berceuse Hindie, Parsi, française ou autre en lui caressant les cheveux jusqu'à ce qu'elle s'endorme. Au petit matin, assurée par son souffle qu'elle dort profondément j'irais acheter pain et croissant pour notre petit déjeuner (même s'il devait être alors midi). J'imagine alors qu'on parlera de l’aménagement et de tout un tas d'autres choses.

Ce qu'elle ne saura pas et qui me mettra sur des chardons ardents vis-à-vis de ma pauvre amie dans les semaines à venir, c'est que Gardienne frôlera cette nuit sa peau et que j'apprendrais ainsi qu'elle est en relation avec Heru Ur. Sans pour autant en comprendre les tenants et aboutissants. Mais très inquiète pour Samara quand on connait l'homme.

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