Et maintenant ?

Vivre à Paris n'est pas un luxe que tout le monde peut s'offrir. Toutefois, des petits malins y ont trouvé la perle rare et ont su la garder.
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Heru Ur

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Heru Ur

» 12 sept. 2016, 00:03

Nous n’avions pas rencontré la moindre difficulté avant l'atterrissage à Londres.. Dans le train jusqu'à Bordeaux, je n’avais pas pu lui parler. Nous étions dans la même voiture, à des places différentes. Nous pouvions juste nous voir et surveiller les deux extrémités. Une fois encore, sur le vol vers Londres, nous n’étions pas ensemble.

Mais nous avions pu nous rejoindre dans la zone internationale de Londres. Ni elle, ni moi ne comptions quitter l’aéroport. Son invitation à boire un café me surprit. Kaylee avait changé et je ne savais pas quoi penser. Ses attentions envers moi étaient minimes, mais elle changeait tout. J’aime cette femme plus que ma vie et son attitude ne fait que renforcer ce sentiment.

— Quand dois-je rencontrer Sariel ?
— Le plus tôt possible. Lia a été très ferme à ce sujet.


Je n’ose pas finir ma phrase. Lia n’a pas la même personnalité qu’Erika. Elle est bien plus présente dans les discussions, mais préserve cette neutralité exemplaire.

— Que crois-tu qu'il va me demander en échange ?
— Manquerait…
— Je vais devoir coucher avec lui ?
— Pardon ?


On ne parlait plus de la même chose. Je suis un abruti, je pensais à son pouvoir, elle pensait à redevenir Nephilim évidemment.

— Je voudrais que…

Je n’ai pas le temps de finir ma phrase. Je voudrais simplement lui rendre sa nature, refaire d’elle une Nephilim pour qu’elle puisse être officiellement une Skjaldmeyjar. Elle l’a toujours été. Mais certains profitent de la situation pour mettre sa loyauté en doute.

— Comment ça s'est passé avec les autres Skjaldmeyjar ?
— Lia était confrontée à un choix difficile : enfreindre la règle de la neutralité ou renoncer au don de Sariel. Je lui ai soufflé une autre option. Les Skjaldmeyjar disposent chacune d’un pouvoir de chaque clan. Comme cela elles restent neutres et sont encore plus efficaces.


J’éprouve de la fierté en disant cela. Je sais que Vesta pense que je suis Skjaldmeyjar avant d’être Vestale. Elle n’a pas tort malheureusement, mais elle se trompe quand elle pense que je leur tournerai le dos.

— Tu as des nouvelles d'Elsee ?
— Tu vas être fière d’elle, quand…


Les expressions de son visage changent. Elle a senti un danger. Des anges, forcément. Je prendrais bien la poudre d’escampette, mais Kaylee ne pouvait pas dissimuler son aura.

— Je voudrais que ce soit moi et pas Sariel, Kaylee…Pour te rendre…

Je remarque deux templiers. J’en connais un. Du moins, Enerim en a connu un. J’avais prévu un plan de secours et j’éspérais ne pas avoir à me sacrifier. Mais échec…

Je sors une bible de ma veste et la donne à Kaylee

— Prie… Ou fait semblant… Je ne sais pas…

Mais dès qu’elle ouvre la bible, elle tombe sur la lettre que j’ai écrite. Bien ma veine. Tant pis, je vais me livrer. Je marche vers eux.
► Afficher le texte
Le premier templier s’approche de moi évidemment. Je le vois passer sa main sur son col de veste. Bon sang, c’était un signe et je reconnais une lance d’argent sur son col. J’allais me rendre en tendant mes mains, mais je réponds par le même signe.

— Bonjour, je vous croyais mort, qu’est-ce que vous faites ici ?
— Comment oses-tu t’adresser à elle de la sorte, pénitent ? Ne vois-tu pas qu’elle prie ?


Je ne pensais pas que ce serait si simple de jouer à Enerim. Je me tourne vers l’ange. Je ne ressens pas son aura, mais les traits de son visage respire la tranquillité des anges.

— Nous nous rendons à Los Angeles…
— Je m’en moque. Poursuivons…


La réaction de l’Ange ne m’étonne guère. Ceux que je connaissais détestaient l’humanité et je remarque la lance de Saint-Georges sur son revers. Ils tournent les talons et poursuivent. Je me souvenais bien que cette confrérie n’était pas apprécié. Il n’y avait que l’Opus Dei qui partageait leur rage et leur détermination. Pour une fois que j’avais de la chance.

Je fis signe à Kaylee en continuant mes simagrés au cas où l’Ange m’entende malgré la distance.

— Madame, on nous invite à embarquer. Si vous voulez bien me suivre...

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Harper

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» 21 sept. 2016, 17:43

Il y a une chose dont j'étais sûre, c'est que je n'aurais jamais voulu être à la place de Lia. Tout comme Erika avait dû faire face aux bouleversements qu'avaient engendrés Vegas, Lia devait faire face à tous les changements qu'avaient provoqués la révélation. Les Skjaldmeyjar étant un groupe armé, elles avaient continuées à vivre dans l'anonymat. Le pouvoir de Sariel leur permettait de partir en mission sur tout le globe. Petit à petit, le corps devenait plus fort et la rage des guerrières encore plus vorace. Le corps ne serait plus ce qu'il était par le passé, mais les recrues affluaient plus facilement depuis que sortir du dôme pour dérouiller de l'emplumé était plus que promis. Ce n'était plus une protection qu'elles offraient, mais une promesse d'extinction. Aussi douce que pouvait le laisser paraître Lia, elle était sans pitié.

On se retrouvait soudain dérangé par des Elohim de rang inférieur. Cela se voyait tout de suite. Je ne savais pas si Kurt avait tout prévu ou si je n'aurais jamais dû tomber sur cette lettre, mais à sa lecture je ne savais pas quoi dire. Je ne voulais pas le juger et je ne voulais pas non plus repenser au passé. J'avais besoin d'aller de l'avant et c'est ce que me promettait Sariel. J'espérais que Kurt laisserait aussi tout cela derrière nous. Ressasser le passé ne serait bon ni pour lui, ni pour moi. J'allais retrouver mon "clan" et j'allais faire oublier mon nom. Après tout, le clan des Infiltrés correspondait bien avec mes envies de vie.

Je me relevais et me dirigeais vers la porte d'embarquement. Tout au long du chemin qui nous menait jusque là, je n'avais rien dit. Cela ne surprendrait pas Kurt, malgré tout, je savais qu'il attendait au moins un signe de ma part ou une réaction sur ce que je venais de lire. Plutôt que de dire quelque chose qu'il ne fallait pas, je préférais me taire. Kurt est fragile. Pas seulement physiquement. Désormais j'en étais consciente. C'était peut-être pour cela que j'étais moins... moins moi avec lui. Peu importe, j'avais la tête ailleurs. Je les avais remarqué : Six Templiers. Peut-être que je me trompais, mais une fois décollé, il n'y avait plus de doute. Nous étions suivi ! Je ne savais pas comment cela allait se passer, mais nous serions attendu à l'aéroport. C'était le moment d'envisager une extraction.

Sans lui dire quoi que ce soit, je commençais à signer avec mes doigts dans un langage que seul Kurt, Susanoo et moi comprenions. Je le prévenais que des templiers nous attendaient et je lui demandais surtout où nous devions retrouver les Infiltrés. Je pourrais les tuer là, maintenant, ce serait facile, mais dangereux aussi. Les muscles tendus, Andromède frémissant en moi, j'espérais qu'aucune voleuse ne viendrait traverser mon siège pour me planter en traite. Je n'aimais pas les avions, je détestais ça.

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» 25 sept. 2016, 21:05

Les templiers nous surveillaient. Je m’étirais dans mon siège sans répondre à Kaylee. Je ne m’inquiétais pas, elle m’expliquait la situation et j’avais une confiance aveugle en elle. La Foi coulait en ses veines et la Rage dans les miennes. Je me penchais pour regarder par le hublot. Rien. Je consultais l’heure sur ma montre. Encore une petite heure !

Nous ne volerons pas jusqu’à Los Angeles. Il était temps désormais de livrer une nouvelle bataille. Cela me manquait depuis des années.

— Combien de voleuses d’âmes ressens-tu ?

Ma bouche ne prononçait pas un mot, seuls mes doigts bougeaient. Rassuré sur l’absence de voleuse d’âmes, je repérais avec la plus grande des discrétions les sièges des templiers. Je repris la revue dans le dossier du siège et fis semblant de la lire. Je jetais sans cesse des coups d’œil vers le ciel. Au début, seuls les feux de position de l’avion troublaient cette nuit étoilée. Après près d’une heure, je vis enfin le faisceau lumineux du Luxor, je pris la main de Kaylee dans la mienne en regardant dehors, pour qu’elle suive mon regard.

Avais-je vraiment besoin de lui décrire mon plan ? Quoi qu’elle en dise, elle me connaissait mieux que quiconque. Elle se focalisait sur mes défauts mes faiblesses pour que je les surmonte. Mais je pourrais maitriser tous les humains de cet appareil sans difficulté. Je me penchais vers son oreille et déposais un baiser empli de tendresse sur sa joue.

— Jamais rien ne m’a autant manqué que de me battre à tes côtés.

Ma main quitta la sienne.

— J’aurais aimé te rendre moi-même ta vraie nature, mon Ange. J’espère que tu accepteras de m’embrasser quand tu nous déposeras sur le sol de Vegas. Je m’occupe des templiers. En attendant, le stewart n’arrive pas à te quitter des yeux.

Mais quelque chose me disait qu’elle puiserait peut-être son Orgone à même un templier.

— N’hésite pas à déployer tes ailes blanches qu’on pense que les Anges ont détourné l’avion !

Je me levais pour entamer une danse qu’elle m’avait apprise, une danse de combat. Je me plaçais dans l’allée de gauche de l’appareil. J’étendais les bras en croix en observant les templiers du chœur de Nathan Stephan, c’est-à-dire de l’Opus Dei. Mon regard et mon sourire ne leur échappèrent pas. Mais si cela ne suffisait pas, j’ajoutais :

— Alors comment se porte Enerim ?

Ils me regardèrent et se levèrent en sortant leur révolver. Un sourire sur mes lèvres se dessina, alors que la foule commençait à crier. La première balle passa sur ma droite, la seconde sur ma gauche. Ils visaient bien, mais je bougeais trop vite et surtout j’anticipais chacun de leur geste, sachant à l’avance le coup qu’ils allaient donner. Deux battaient en retraite, deux me chargeait, pendant que les deux autres assuraient leur position.

Cela me fit rire. Durant toutes ses années, leurs techniques de combat n’avaient pas évolué. J’attrapais le flingue du premier par le canon de l’arme. Un geste brusque fit sauter la culasse en arrière, une pression sur le débrayage et le chargeur tomba au sol.

— Oups !

Il baissa les yeux pour chercher du regard ses munitions, mon coude remontait déjà. Il lui brisa le menton, trois dents. Il me servit de bouclier pour les trois balles suivantes. La quatrième balle frappa un accoudoir qui vola en l’air. Je l’attrapais et m’en servis tel un tonfa pour fracasser la boite crânienne du second templier.

Son arme vola en l’air. Ma main libre l’attrapa et fit sauter la culasse également. Je ne me servirais pas d’arme à feu, car, dans les futurs que j’explorais durant cette attaque, je mourais toujours à cause d’une arme à feu. Après quatre secondes pour eux, une trentaine pour moi, il ne restait plus qu’un templier désarmé et sous mon contrôle. Je vérifiais sous le col de son costume et y trouvait la croix d’Ankh, le symbole de leur chœur. L’insigne était en acier, signe de leur très bas niveau. Quatre autres gisaient à mes pieds, le cinquième était vautré sur l’un des fauteuils. Je sortais une carte de ma poche.

— Agent Sanchez ! Ne vous inquiétez pas, la situation est sous contrôle.

Tu parles, bien des passagers paniquaient. Les hôtesses de l’air regardèrent mon insigne avec curiosité. Mais ce document était parfaitement authentique et pour elles, j’étais l’homme non armé qui avait mis hors d’état de nuire six hommes qui n’avaient pas hésité à faire feu sans sommation. Quant aux deux hommes qui devaient vraiment s’occuper de la sécurité, les templiers, ils gisaient. Je laissais le temps à Kaylee de s’amuser avec le stewart ou avec le templier que j’avais maitrisé. Pendant ce temps, je demandais aux hôtesses d’appliquer la procédure. Les passagers de première classe furent dispatchés dans les rangées économiques avec la promesse du remboursement de leur vol.

Il n’y a pas plus intéressé par l’argent que les riches. Je revenais chercher Kaylee. J’allais devoir lui expliquer que nous descendions ici. L’aéroport de Vegas ne faisait plus partie des aéroports d’urgence et il ne nous y déposerait pas, malgré la tentative d’attentat suspecté.

L’idée de sauter en plein vol ne me plaisait pas. Je n’avais pas le vertige, mais l’altitude ne me rassurait pas. Si Kaylee ne me rattrapait pas, je mourrais au sol. Le temps remonterait-il jusqu’au moment de prendre mon envol dans l’avion. Ma dernière chute avec Raven ne m’avait d’ailleurs pas du tout plu.

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Harper

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Harper

» 25 sept. 2016, 22:23

C’était ça son plan B ? Franchement, j’aurai dû protester, dire qu’il aurait pu trouver mieux, mais en vérité, je me frottais déjà les mains à l’idée. Oublions le fait que je n’ai pas touché un corps depuis plus de trois ans, et qu’à cet instant même, je n’en ai pas spécialement envie. Sans parlé du fait que Kurt a toujours la phrase de trop qui vous fait l’effet d’une douche froide. Ce n’est pas le moment de me dire qu’il aurait voulu être mon premier. Non franchement, ça ne m’aide pas. Je ne suis quand même pas une de ces lycéennes le soir de son bal de promo.

Je me retrouve dans les toilettes de l’avion. Pour une première fois, c’est glamour non ? Et bien non. Mais je ne fais pas ma difficile, je suis bien trop excitée à l’idée de retrouver mes jolies ailes Nephilim. Je fais donc sauter les préliminaires, mais allez exciter un type quand tu as des coups de feux dans tous les coins… dans un avion qui plus est. Merci Kurt, merci. Au final, ce qui devait arrivé, arriva. Une balle traversa la paroi et vint se loger en plein dans la tête de mon gentleman. Un peu plus et c’était la mienne. Je soupire en me ressuyant le sang qui a giclé sur mon visage, je suis dégoûtée. Aux grands maux, les grands remèdes. Je sors de la cabine, une templière m’attaque. Elle arrive à me blesser au bras, mais je l’attrape par la gorge et la fait rentrer à son tour. Pas le temps d’être douce et charmante avec elle. Je veux récupérer mes ailes. Alors je la viole de la pire façon qui soit tout en commençant à la tuer dans d’atroces souffrances. Ça se fait, plus vite que vous ne le pensez. Si avec ça je n’arrive pas à me faire rejeter de l’Eden…

Je sors de la cabine refermant derrière moi et cassant la poignée pour que personne ne puisse y rentrer. Une casquette sur les yeux, je retire ma veste et laisse sortir mes ailes sans les déployer. Elles sont toujours blanches. J’hésite un instant, mais je me mets à sentir comme un feu brûlant m’envahir. Je me mets à courir et je charge Kurt. Je me bats avec lui. Je m’éclate comme une petite folle. Il pare une bonne partie de mes coups, il arrive même à me sortir quelques bottes secrètes, sans doute enseigné par Lana Kay. Même si cette petite n’est pas réellement ma fille, elle est douée.

Je finis par me saisir de sa gorge. Nous ne sommes plus dans la lumière du Luxor. Il fait nuit, et nous sommes difficilement visibles pour ceux en bat. J’ouvre la porte et je saute avec Kurt. Il peut voir un sourire sur mon visage et je me mets à crier. La douleur est trop forte. Je sens que mon corps se consume. Retenir Kurt est trop difficile, mais j’essaye de toutes mes forces. Mes ailes sont en train de se consumer et on peut déjà voir des Elohim voler vers nous. Est-ce que Kurt s’était préparé à un combat dans les airs aussi ?

On plonge à pique trop vite, bien trop vite. A cette vitesse, on va s’écraser dans Vegas.

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Heru Ur

» 26 sept. 2016, 00:19

De mon côté non plus tout ne se passe pas comme prévu, les hôtesses de l’air ne croient pas trop en la version de l’inspecteur Sanchez. D’autres officiers semblent être à l’arrière et menacent de débarquer.

Je ramasse deux armes et la range à ma ceinture, j’en propose même une à l’hôtesse proche de moi, la crosse tendue vers elle. L’arme est enrayée, je ne suis pas stupide, non plus. Mais elle ne la prend pas. Je la pose et ramasse les autres chargeurs que je glisse dans mes poches. Quelque chose me dit que les Elohim ne vont pas tarder.

Deux hommes entrent et me demandent ce qu’il se passe ici. Je montre la veste du premier et lui montre le symbole templier.

— Ils étaient armés, ils ont fait feu.

Malheureusement les Londoniens comme beaucoup de Parisiens voient les templiers comme des saints. Heureusement Kaylee sort à ce moment-là. Ses ailes sont blanches et son visage plein de sang. On dirait que Kaylee s’est bouffée un sacré râteau. Cela m’arrache un sourire.

Elle se jette sur moi et m’attaque. Je me défends, car elle porte ses coups. Je parviens même à passer une botte. Elle n’est ni de Lia, ni de Lana, mais d’une Skjaldmeyjar qui a appris cela d’Elsee. Je ne m’inquiète pas. Kaylee ne veut pas me tuer, sinon Andromède m’aurait déjà empalé. Dans le pire des cas, elle m’aurait désarmé. L’arme à ma ceinture n’a pas pu lui échapper.

— Regardez une Ange attaque !

Sur le coup je croyais qu’un Elohim était à l’arrière. Mais c’était un témoin qui pointait Kaylee du doigt. L’instant suivant la porte s’ouvrait dépressurisant l’appareil. Pendant quelques instants, j’étais seul dans les heures.

Kaylee va me reprendre, Kaylee va me rattraper. Je la cherchais du regard. Ses ailes commençaient à bruler doucement, trop doucement. J’attrapais son pantalon et la plaquais contre moi. L’adrénaline brulait mes muscles. Je sentis sa prise se raffermir sur moi. Je me collais contre elle.

— Bas alors, le stewart n'aime pas les blondes ?

Si je devais mourir, ce serait au combat, dans ses bras. J’enlaçais mes jambes autour d’elles. Si Andromède ne m’avait pas ceinturé, c’était à cause des Anges que je voyais fondre du ciel sur nous. Sa transformation s’opérant, ils sentaient son aura. Ses ailes prenaient feu. Des Anges prenaient possession des passagers et plongeaient vers nous.

Je pris mon arme chargée et fis feu. Je visais bien, mais je tremblais trop et risquais de tirer une balle dans les ailes de Kaylee. L’idée de la lâcher pour qu’elle survive me séduisait, mais elle ne s’en remettrait pas. D’ailleurs, elle aurait dû me lâcher.

— Ils sont deux Kaylee, non trois.

Elle devrait lutter pour nous stabiliser. Ses ailes ne lui permettaient pas encore de voler. J’attrapais Andromède, elle détestait qu’on la touche. Je n’avais jamais pu toucher Andromède, sauf quand elle m’enchainait avec ou me protégeait de créatures telles que Michael.

Je ne pouvais pas diriger Andromède. Humain, j’avais des limites que je ne pourrais jamais repousser. Je serrais les dents et visais. Quatre balles, deux dans le mille. Je cherchais les deux autres. Par chance, cela ne faisait pas longtemps qu’ils avaient pris possession de leurs corps. Ils ne pouvaient éviter les tirs. Pourquoi nous traquer, alors ? Je vidais presque le chargeur sur le second pour lui coller une balle en pleine tête. Quant au troisième, il écarta grand les ailes pour arrêter sa chute.

— Déjà ?

Les ailes de Kaylee étaient toujours en piteux état. Je la regardais, crispée, concentrée comme toujours. J’étais mort de nombreuses fois. Le temps allait peut-être remonter son cours. Et si la boucle s’éternisait, je l’embrasserais pour détruire mon pouvoir et libérer les Vagabonds.

Je me serrais contre elle, Andromède me serra plus fort. Je cherchais un mot, une dernière parole. Je ne savais plus quoi dire. Je me fracassais au sol, une fois, deux fois. On visait des arbres, une fois, deux fois, mais je finissais toujours par mourir. Elle me protégeait de ses ailes, une fois, deux fois, trois fois, cela avait presque marché. Je ne pouvais pas lui dire de me tuer pour remonter sans arrêt de trente secondes et finir dans l’avion. Cela ne marchait pas.

— La boucle est sans fin, Kaylee. Kronos m’avait prévenu que cela pourrait arriver. Je pourrais lui dire que je l'aimais, mais à quoi bon ? Elle le savait. Merci pour tout Kaylee !

Je l’embrassais alors pour détruire mon don, sans me douter que cela accélérait sa transformation.

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Harper

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Harper

» 26 sept. 2016, 21:42

[bbvideo=200,65]https://www.youtube.com/watch?v=sq7e9hE7o7E[/bbvideo]

Je me fiche des blagues. Je me fiche de la chute qui nous précipite vers une mort certaine. Je ne fais plus attention aux Elohim qui nous poursuivent. Mon coeur a cessé de battre. Il s’est serré comme trop souvent. Il vient de m’annoncer que cette fois, il n’y a plus de retour en arrière. Je comprends ce que cela veut dire. Les Skjaldmeyjar ne font pas d’adieu. Je ne peux pas lui dire au revoir. Pas encore une fois. Pourtant, quand il m’embrasse, je me laisse faire. Mes bras l’enlacent et je l’embrasse à mon tour. Nous avons tellement partagé tous les deux. De la peine, mais aussi beaucoup de joie. Ok, mes fous rires étaient souvent intérieurs, mais je savais qu’il savait. Il m’a toujours aimé et je ne comprendrais jamais pourquoi. Il m’a même étouffé de cet amour au point de me rendre folle de rage. Mais il m’a aussi toujours soutenu, qu’importe mes choix. Pour tout cela, pour tous ces moments, je l’aimerai dans ses derniers instants. Juste un instant, le plus douloureux de ma vie depuis la mort de ma mère. Kurt me le paiera ! Je trouverai le moyen de le faire revenir à la vie et je le tuerai. Je le ferai souffrir autant qu’il me fait souffrir. Je le déteste. Je lui en veux de me faire ça. Revenir après tout ce temps ! On avait fini par se libérer l’un de l’autre. J’avais continué ma vie, il avait détruit la sienne. Que voulait-il de plus ? Pourquoi Lia l’avait envoyé lui ? Et puis, ses plans sont toujours pourris. Pourquoi je l’ai suivi ? J’enrage. Je suis en colère, mais parce que j’ai mal et que c’est plus sain comme sentiment à exprimer, que d’admettre que je l’aime. Ce n’est pas Skjaldmeyjar. Je suis Skjaldmeyjar. Meurs, maudit Hansel. Meure ! Grève !.. et tue moi !

Mes ailes se sont formées, mais trop tard. Je n’ai pas pu ralentir la chute assez rapidement. Nous chutons trop rapidement encore. Nos corps vont s’écraser sur le bitume, mais avant, on va passer à travers un bâtiments, puis un deuxième. Je protège le corps de Kurt dans mes ailes, me retirant la possibilité de réduire ma chute. Il m’a dit qu’il mourrait, mais je ne peux pas m’empêcher d’essayer. Andromède forme un bouclier de protection. Elle ne nous évite pas les impacts, mais réduit les dégâts en évitant que ce soit mon corps le premier à s’écraser. La chaussée ne nous arrête pas et on se retrouve dans les sous-sols d’un casino.

Soudain, les chocs s’arrêtent. Kurt est toujours dans mes ailes. Si cela se trouve, il est mort étouffé avant de mourir à cause d’un traumatisme interne. Il y a de la fumée autour de nous. Un feu s’est déclaré. J’entends les sirènes, mais je n’arrive plus à bouger. J’ai des fractures de partout. Je ne veux pas qu’on me voit. Je ne veux pas qu’on me vienne en aide. Alors je rêve de disparaître. Je le souhaite du plus profond de mon coeur alors que des larmes roulent sur mes joues. La fumée, en plus de mes blessures me donnent de plus en plus de mal à respirer. Je fais un effort douloureux pour relever la tête et je donne un dernier baiser sur les lèvres de Kurt.

Moi aussi je t’ai aimé idiot.

Des faisceaux lumineux dansent dans la fumée et se rapprochent. Les secours arrivent, mais ils ne découvrent qu’un seul corps sur le sol. Celui de Kurt. J’ai disparue.

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Heru Ur

» 26 sept. 2016, 22:51

De tous les êtres humains, je dois avoir eu l'une des vies les plus mouvementées. Tout a commencé avec la rencontre avec ma première épouse. J'ai connu le bonheur, le bonheur simple d'une vie de famille avec trois enfants. Une richesse intérieure compensait les fins de mois parfois difficiles, mes parents aimants nous aidèrent à les rendre plus confortables. La vie nous a permis de connaitre un amour fort, simple et familial.

J'ai connu des moments beaucoup plus douloureux lorsqu'Enerim a pris le contrôle de mon corps. Mais cette rencontre à ma libération méritait bien toutes ses souffrances. Malgré l'amour que je portais à ma famille, je suis tombé amoureux d'elle quand je l'ai vue sourire dans les sous-sols du Mirage, avant de monter en voiture avec Lidrya et Harahel. Kaylee. J'ai abandonné ma famille, me convainquant que je faisais cela pour les épargner et pour épouser la juste cause Nephilim. Oishi Seijitsu avait raison. Seul mon Amour pour Kaylee guidait mes pas. Elle aurait rejoint Sainte-Lame que je l'aurai suivi aveuglément.

Je l'ai embrassé dans ce hangar de l'aéroport, j'ai eu cette étrange vision du havre de paix qu'est l'Eden. Si magnifique, si beau, si calme, j'y ai renoncé pour rester avec Kaylee. Mais nos destins nous ont séparés et elle m'a fait comprendre qu'il n'y aurait plus de baisers. Elle me laissa une petite place pour être son ami. Alors, je sortais avec Dawn. Une petite tête de linotte très jalouse, très drôle et un sacré bon coup au pieu sous ses airs de sainte-nitouche. Du sexe, de l'amitié, de l'Orgone que j'offrais à Kaylee grâce à un artéfact asmodéen. Elle aimait Matveï, j'aimais Kaylee. Elle a rejoint Matveï, je suis resté seul. Kaylee ne voulait pas plus de moi.

J'ai continué de servir Vesta et je l'ai même soignée quand son fils a été kidnappé. De cette matinée, j'ai retenu sa beauté, mais aussi son amour inconditionnel pour son enfant. Elle m'a demandé de disparaitre, sinon elle me tuerait. Vesta a pris le risque qu'on découvre le kidnapping de son enfant, pour m'épargner. Je ne l'ai jamais oublié. Je me souviens avoir juré la remercier. Et puis les circonstances ont fait de Kaylee une coupable idéale. Ils l'ont accusée. Elle a vécu l'enfer et je suis allé l'y chercher. Mais là encore, le destin m'a privé d'elle.

Enfin pas tant que cela. Seijitsu n'est pas le seul honni, ici-bas. Bannis, Kaylee et moi sommes partis à la quête d'un traitement pour Vesta et d'une solution pour Harahel. Nous avons trouvé les deux après 40 ans de vie commune avec Kaylee. Elle m'aimait, mais devait coucher avec un autre. J'ai profité d'une forme bien singulière d'Amour. Nous avons tout trouvé, y compris la Rédemption que refusait Kaylee. Je me suis juré de lui rendre ses ailes de cobalt. Voilà, c'est fait ! J'ai rempli ma mission, réparé mes conneries, aidé les Nephilim. J'espère ainsi que les Skjaldmeyjar me pardonneront d'avoir laissé Enerim tuer des dizaines d'entre elles.

J'avais fixé haute la barre de mes objectifs. Je les ai tous accomplis, j'ai même réussi à protéger ma famille, grâce à mon fils.

Je ne suis pas désolé de ce baiser, Kaylee. Il a réveillé en toi tes sentiments, mais tu avais réussi à surmonter ma déchéance. Tu retrouves la tienne, que tes ailes sont belles ! Tu avais appris à ne plus (trop) m'aimer. Tu y parviendras de nouveau, belle Skjaldmeyjar. Tu ne m'as pas sauvé, mais je devais bien mourir un jour. J'ai vécu prêt de 70 ans. Non plus ? Peu importe. Je souris dans ses bras. Je meurs en guerrier au combat, je meurs en homme aimant dans les bras de sa femme aimée. Les chocs se succèdent, tes os se brisent et maintenant ce sont les miens. Malgré Andromède, une poutre frappe ton aile, puis ma tête. C'est ainsi que l'hémorragie commence. Ma vision se trouble, je garde le souvenir de ta détermination. Tu es une Skjaldmeyjar. Ta cause perdue, tu ne lâches rien pourtant. Je m'écrase au sol en sentant ton parfum.

— Tu crois que je ne le sais pas que tu m'as aimé ?

C'est donc vrai, quand on meurt, on voit sa vie défiler devant soi. L'hémorragie s'arrête, mais c'est parce que mon coeur vient de cesser de battre. Les secours me trouvent rapidement, il suffisait de suivre la trajectoire de notre chute. J'étais au fond d'une forme de cratère. Un ange tomba à mes côtés, j'en connais une qui a dû regagner les cieux et le défoncer comme il se doit. On massa mon coeur, on me souffla dans les poumons, je fus emmené en ambulance, mais le verdict tomba dans l'ambulance, bien avant mon arrivée à l'hôpital vestal :

— Heure du décès : 23h59.

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