Représentation particulière ~ Neophim

Salles de spectacles, petits théâtres et cabarets accueillent les noctambules. Prenez garde ! Les Nephilim y prendraient position.
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Anvesha Devika

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» 16 sept. 2016, 15:27

D'un grand geste j'écarte les battants de la fenêtre. Inspirant à grand renfort de bruits de forge l'air vicié de Paris. Pour tousser aussitôt. Plus que la pollution, c'est l'odeur qui me fait réagir. Je frotte avec la paume de ma main le bout de mon nez. Soupire une fois. Deux fois. Je m’appuie sur la rambarde en métal. Un couple de pigeon vient s'installer dans leur nid, au creux d'un encorbellement. Et que ça roucoule. Et que ça se nettoie les plumes. Pour ma part je m'étire et fais deux trois exercices de souplesse. Le couple lui s'installe confortablement pour quelques heures de repos.

"Tsss. Vous pourriez au moins payer votre part de loyer. Vous autres les emplumés vous vous croyez maitre du monde."

Je file vers la cuisine sur la pointe des pieds. Samara dort encore. Chantonnant un air issu du Lac des cygnes et esquissant des pas de danse j'allume d'un geste gracieux et négligeant la cafetière. Parfois l'odeur de café réveille Samara. Mais elle n'a pas encore l'habitude des horaires dit "normaux". Trois entrechats plus tard la table se pare de deux bols, de pain, de beurre, de couverts et d'un pot de confiture à la fraise. J'adore la confiture à la fraise.

Une fois cela fait je vais frapper deux coups légers à la porte de ma colocataire. D'une voix égale et légère j'annonce.

"Le petit déjeuner est servit."

Un marmonnement me provient. Un oui ? Un non ? Je hausse les épaules et retourne à la cuisine. Large bol de café armé à la main, j'ouvre la large baie vitrée du salon et sors sur le balcon. Je m'affale sur un fauteuil. Haussant un sourcil mais le sourire aux lèvres je m'adresse au seul autre qui semble éveillé dans cet appartement : le pigeon.

"Toujours là les squatteurs ? Je devrais peut-être faire appel à un Mistigri afin de vous chasser."

L'air rêveur je me propose d'aller choisir un chat. J'aime bien ces bestioles. Et il parait que c'est excellent contre la dépression. Avoir un petit être à câliner et à aimer et qui l'aimerait à sa façon ferait peut-être du bien à Samara. C'est décidé ! il faut que je nous dégotte un petit compagnon. Et si elle préfère un chien, je ne suis pas contre non plus. Un rat ? Un serpent ? Rien ? Qu'est-ce que ma jeune âme aimerait ?

Grignotant tartine et buvant café, la demi-heure passe. Je me lève, secoue ma jupe sur la terrasse en m'adressant encore une fois aux oiseaux.

"Tenez, le petit-déjeuner est servit. Profitez tant que Mistigri n'est pas là."

Mes clochettes sonnent à mes chevilles quand je rentre. J'estime qu'il est temps que Sam émerge même s'il me semble avoir l'avoir entendue se rendre dans la salle de bain. J’attrape mon sac de cour et annonce à la cantonade :

"Je file ! Samara, oublis pas ton rendez-vous de 11h pour la visite de ton cabinet ! A ce soir."

Je descends quatre à quatre les escaliers, mes espadrilles claquants sur le marbre. Au dessus de ma tête une vieille dame ouvre sa porte et ronchonne des trucs comme quoi je fais trop de bruit. Je stoppe en pleine course et hausse la voix pour qu'elle m'entende bien.

"Mais oui Madame Courrier ! Vous avez raison Madame Courrier ! Au revoir Madame Courrier !"

Et je reprends ma course de plus belle et sans faire moins de bruit. De un ils ont qu'a mettre un tapis et de deux c'est moche d'être vieux. Dire que Samara deviendra vieille si elle surmonte ses envies de suicides (elle croit que je ne le sais pas mais chut). Pauvre humanité. Pauvre vieille humanité.

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Lucy Hale

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» 16 sept. 2016, 17:02

A Paris, le nombre de lieux de culte explose les compteurs, c’est un peu vouloir savoir combien il y a de trou dans un gruyère, on ne peut pas forcément définir tous les endroits. La foi au Dieu unique est une force, une puissance et une protection. C’est une église, comme beaucoup d’autres, les gerbes de fleurs mises à la vierge dégagent un parfum odorant, saturant l’espace clos. L’église est petite, vieille, elle est coincée entre deux immeubles, dédiée à Marie, même si la Croix ne se prive pas d’être présente. Sur les murs, d’anciens tableaux de la renaissance regardent le corps étendu sur le sol. La toile est poussiéreuse, la peinture s’est assombrie, les scènes bibliques apaisante, l’annonce faite à Marie parait bienveillante, sous la lumière des bougies. Point de lumière artificielle ne dénature l’endroit, le ciboire est hors de son tabernacle, siégeant sur l’autel.

Allongé sur le sol, sa main serrant Purification, les yeux révulsés de Neophim luisent d’une couleur dérangeante. Cette petite église manque de lumière, mais elle n’est pas moins chargée de prières pieuses, la présence du Père de Toutes Choses se ressent dans chaque espace. Allongé à son côté, Louis pose les questions à son oreille, il notera ce qu’il faut, quand il le faudra.

L’oiseau vient de se poser dans le nid, l’animal ne souffre pas, il est juste un portail, Neophim en a pris le contrôle quand il a fermé les yeux. Chiens, chats, oiseaux, peu importe, il suffit de clore les pupilles, et de connecter son esprit, de choisir à quel animal il va se connecter. Cela aurait pu être la petite souris dans le placard de la cuisine des colocataires, au chat ronflant de la voisine, dans un rayon de 10 km, il sait de qui il doit prendre possession, en même temps, il a l’adresse de la maison.

Pas besoin de jouer au petit bonheur la chance, de sauter d’esprit en esprit, de balader à quatre pattes pour trouver son bonheur. Il suffit de se poser dans un nid.

--Elle se réveille, elle tousse.

Serenity apparait, blonde, éclatante, humaine dont il suit les faits et gestes, l’oiseau la regarde, un pigeon ça n’a pas l’air très intelligent, mais l’animal regarde la créature mortelle. C’est fascinant pour Neophim, elle tousse, elle rayonne, elle virevolte, elle parle même à la bestiole, c’est si curieux. Il a envie d’en voir plus. L’oiseau cesse de se nettoyer, pour bouger la tête, à droite, à gauche, attentif à ce qu’elle dit on dirait, avant de roucouler et de recommencer.

L’oiseau sort du nid, sa patte droite a perdu des excroissances, mais il suit le petit rebord de l’immeuble, la voir virevolter par une autre fenêtre. Cela fait sourire l’ange allongé, qui ne marmonne pas. Elle est belle cette humaine, à s’agiter comme cela, il ne connait pas l’air qu’il entends par le son étouffé, le son des voitures en bas le dérangent et il a envie de gronder, mais ce genre de chose, un oiseau ne sait pas faire. Mais il la regarde faire. La fascination pour les créations du Père ne dépasse pas son amour pour Lui. Il regarde, s’envole pour arriver au balcon et reste installer sur la rambarde.

Il ne la voit. Peut-être devrait-il utiliser la petite souris ? Elle revient vite, et lui parle encore. C’est amusant. Mais elle n’aime pas la présence des nuisibles, la prochaine fois, il prendrait un oiseau plus majestueux ? Un chat…si elles en avaient un, ce ne serait pas si mal, mais il ne peut forcer un animal à rester dans l’endroit où il l’amène. Dommage.

Il ne se passe rien il la regarde se nourrir jusqu’à ce qu’elle se décide à s’en aller. Rapidement elle n’est plus là, Neophim baisse le regard vers l’entrée, l’animal choisis est reconnaissable, il n’avait pas vu le pied, ainsi, d’autres pigeons arrivent à la vue des miettes…

Un pigeon tout noir est posé au-dessus d’un réverbère, attendant de voir apparaître la créature blonde. Où va-t-elle ? Il n’en sait rien, mais il va continuer de la suivre, quitte à jongler avec les esprits des mamifères.

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Anvesha Devika

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» 22 sept. 2016, 22:11

Un - deux - trois - quatre - un - deux - trois - quatre...

Pointes, entrechats, figures, positions, musiques...

D'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours dansé. La danse que vous autres européens appelez classique me plait bien. Elle est aussi codifiée que le bharata natya de mon enfance. Danser seule ou en groupe est peut-être ma seule véritable catharsis. Depuis que je suis dans l'appartement de Samara, je manque d'Orgone. Je grappille à droite ou à gauche mais ce ne sont que des miettes. Darek aussi me manque. Nous nous croisons sans nous parler. Je ne veux pas que les anges le mette sur leur liste. Une tension constante m'habite. Alors je danse encore et encore. Des heures durant.
__________
Tictictictic tictictic tictic tictictictictictic

L'embout du stylos cliquette sur la table. Je suis une fille gentille et consciencieuse. Alors penchée sur mon bureau je fais consciencieusement mes devoirs. La fenêtre est grande ouverte. Je rêvasse. Le couple de pigeon est toujours là. Je laisse toujours des miettes sur le balcon pour eux. L'un des deux a une patte abimée. Ce qui n'a pas l'air de le rendre malheureux. Je continue à leur parler. Je parle souvent aux animaux. Un petit défaut.
__________
"Durant la Renaissance on redécouvre les auteurs et les œuvres de l'Antiquité. Ainsi de grands philosophes comme Platon ont..."

Mais bien sur ! Ils redécouvrent ! Renaissance ! Tu parles ! Moyen-âge = âge sombre ! Tu parles ! Comme s'ils les avaient vraiment perdu. Mais je vais vous poser une question : Comment re-découvrir des œuvres papiers qui ont des milliers d'années si ce n'est parce qu'elles ont été copiée et recopiée un nombre incalculables de fois. Par qui ? Les moines ! Et oui messieurs-dames ! L’Église a gardée pour elle ces trésors pendant des centaines d'années. Et en vérité ce n'est même pas vraie puisqu'elles étaient diffusées dans les universités du dit Sombre Moyen-Age. En vérité la Renaissance est loin d'être cette explosion que l'on croit. On n'a jamais autant raillée les anciens dieux qu'à l'époque. C'est aussi à la Renaissance que l'Inquisition a été la plus rude en Europe. Je rage quand je vois ce qu'ils ont fait de Zeus : Un obsédé sexuel se foutant des conséquences - Hermès, le dieu messager, un pauvre angelot palot portant des ailes sur ses sandales. Qu'ont ils fait des Mystères ? Hermés était le dieu des magiciens, le maitre des secrets. Hermès était un avatar de Gaumata. Isis prêtresse et guérisseuse devint alors juste une jolie veuve fidèle à son époux. Est-ce que Vesta en fut l'inspiratrice, elle et son hôpital ? Je soupire. Le monde a encore beaucoup à apprendre afin de ne plus avoir un regard biaisé.
__________
"Salut Sérénité ! Tu fais quoi ce soir ?"

Je croque dans mon sandwich. La pelouse du campus est parsemée ici et là d'étudiants en groupe ou seul en train de déjeuner. Deux jeunes hommes sont assis à côté de moi. J'attire plus les garçons que les filles. Aller savoir pourquoi.

"Hum surement réviser un peu et me regarder Esprits Criminels à la télé.
- Et pourquoi tu ne viendrais pas boire un coup au bar avec nous ? Après on se fait un ciné ou on sort un peu. C'est le week-end.
- Je ne sais pas trop.
- S'il te plait, Sérén."

Le jeune homme me fait les yeux doux. S'il savait le pauvre enfant. Je lui souris gentiment. Mais avec un peu d'insistance il gagne gain de cause. La sortie à trois entre amis, se transforme finalement en rendez-vous galant. Quel petit malin ce Julien. Et lorsque nous sortons du bar bras dessus, bras dessous, c'est comme deux amoureux. Il faut bien que je donne le change avec Samara. Nous nous bécotons gentiment sur le palier de l'immeuble avant qu'il ne reparte.

Le lendemain matin j'annonce à Samara que j'ai un petit copain.

"Et ton vœux de chasteté alors ?
- Il tient toujours. Mais ce ne sont pas mes parents qui vont me choisir un mari alors il faut bien que je fréquente des garçons pour voir si j'en trouve un bien. Et Julien est mignon, ça ne gâche rien."

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Lucy Hale

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Lucy Hale

» 23 sept. 2016, 09:14

Neophim utilise souvent son pouvoir, il ne passe pas ses jours à ne faire que cela, il s’arrête de temps en temps, il rentre, il compose. Sérénity est une demoiselle ordinaire, la danse sied à son corps, et cela fascine l’ange, qui secrètement, compose des partitions sur lesquels il imagine la demoiselle danser. Les touches du piano laissent chanter d’étonnant cantiques, proche d’une sensualité troublante, il y pense, il admire il regarde. Parfois il perd sa pensée devant l’admiration de la danseuse, il y repense, il la revoie, il imagine les notes qu’elle lui inspire et il les couches sur le papier.
Pour autant, il n’y a pas d’impudeur dans ses rêveries, Neophim est encore loin de ce genre de chose, ce corps qu’il possède a connu le désir, mais il ne le discerne pas. L’innocence tourne cela de manière différente, il n’est pas encore conscient de ce genre de chose. Il ne comprend pas que l’absence du père lui pèse, enfermé sur cette terre et dans ce corps, il ne discerne plus l’apaisement de l’Eden. Ici-bas, les choses se passent différemment, le temps s’écoule et l’esprit s’accorde à le regarder s’écouler, lentement, trop lentement. L’ange pense plus qu’il ne le faudrait, il fume plus qu’il ne le faudrait et la honte a laissé place, doucement, à la certitude de ne pas mal faire, puisqu’il prit toujours, qu’il pense toujours au père.

Nul n’est plus sur la mauvaise voix que lorsqu’il a la certitude de bien faire, mais succomber aux péchés n’est pas semblable à admirer. En tous cas, l’esprit de Neophim fait ce rapprochement-là. Sérénity danse, il se contente de voir la création du Père dans toute sa splendeur, l’effort qu’elle offre, la force que cela réclame. Il ne saurait expliquer combien il pourrait passer de temps à la voir faire, à tenir sur la pointe de ses chaussons pâles, la nuque droite et le corps tendus, la jambe haute, et l’air sérieux. Parfois elle sourit et cela le fait sourire, mais il n’y a rien de plus que ce genre de chose fugace. Il aimerait jouer pour elle et qu’elle danse. Mais il ne cèderait pas à cette envie, il ne désire pas contrarier le père.

Il continue ses occupations, chien, chat, oiseau et rongeurs, ce n’est pas Paris qui manque de rat ou d’autres créatures de poil, aucune ville du monde n’en manque, même Vegas, à ce qu’il parait, regorge de parasites de toutes sortes, mais ce n’est que ce qu’on lui a raconté.
L’oiseau au nid la regarde, devoir, préoccupation, il ne reste jamais quand elle se déshabille, il regarde Paris, il est pudique, il n’oserait pas, elle travaille, c’est une jeune fille, elle lui parle parfois, en ignorant qu’elle a affaire à Neophim et l’impression de la connaître grandit, mais ce n’est que la façade des choses. Il ne trahit pas l’animal qu’il habite, il le laisse se nourrir des bêtes, parfois, il se rapproche du rebord de la fenêtre, sans crainte de l’humaine qu’il voit au final tous les jours.

L’université le prive de la vision de Sérénity, il ne peut se glisser dans l’amphi, les étudiants un peu trop inattentifs l’ont remarqué, une fille a hurlé, les filles n’aiment pas les souris. Il se tient dehors, il a trouvé un chat qui était là avant lui et qui sera encore là après lui. L’animal traîne dans la cour ou le jardin, qu’importe le nom qu’il donne, il se lèche la plupart du temps, il prête son regard hautain à tous, parfois il saute, va ronronner pour réclamer quelques pitance, au final, il regarde.

Et puis il y a ce Julien, gentil jeune homme, cela fait sourire Neophim d’observer les mortels se séduire. Il n’y connait rien, il rit d’ailleurs quand il en parle à Louis, notant dans ses paroles tous les détails étranges de leur comportement, la façon de faire, les baisers, ce genre de chose, le lendemain, le pigeon entends qu’elle est désormais en couple, un vœu de chasteté entre les lèvres, pourrait-elle le conserver ? Les jeunes hommes sont parait-il, insistants, mais il ne doute pas de ces choses. Il a beaucoup de chose pour Gabrielle désormais…

Les paupières de Neophim papillonnent plusieurs fois, ses yeux blanc laissent apparaitre une pupille claire, il soupire, ses mains fermement refermées sur la garde de Purification se défont lentement de leurs emprises, les articulations de ses doigts se détendent, une lourdeur habituelle tient les muscles de cette partie de son corps et il lui faut quelques instants pour se redresser, respirer, passer sa main dans ses cheveux et sentir sa voleuse redevenir un objet d’apparat qu’il glisse à son poignet.
Louis l’aide à se relever, rangeant leurs affaires en silence rapidement, ils se sourient doucement.

Neophim se frotte les yeux, ils doivent rentrer, il est temps pour lui de retrouver l’appartement et de dormir. Les quelques jours à observer Sérénity ont apporté assez pour satisfaire sa sœur, il l’espère. Sa fatigue est plus mentale que physique, une certaine lassitude a gagné l’Elohim, comme un coup de glas sur son humeur docile. La solitude est une chose pesante, même s’il se trouve en compagnie de Louis, mais elle appuie sur son morale et s’enfonce dans ses pensées. Cela lui passerait, il le pense fortement, et il s’allume déjà une cigarette quand ils sont sortis du lieu de culte, pour grimper dans une berline noire. Il ouvre la fenêtre, après une réflexion de Louis, pestant contre son frère et cette habitude, s’excusant pour autant de la remarque assez rapidement, alors que Néo se contente de sourire.

Ils roulent silencieusement, l’Elohim observe les habitations parisiennes, les mortels, d’un regard distrait, la musique manque à son oreille, quelques notes de piano qui pourrait envelopper la cité, le bruit distinct d’une voiture qui crisse ses pneus sur le bitume attire l’attention du jeune homme, ils sont non loin de chez la danseuse, derrière une voiture. Louis pile mais pas assez rapidement, laissant un instant de latence avant de sortir de la voiture brusquement, laissant Neo seul.

Le devant de la voiture est embouti, rien de bien important, un dégat matériel sommes toutes inutiles, l’Elohim reste un instant seul dans l’habitacle, préférant en sortir en silence pour regarder Louis s’agiter. Pas de cris, pas de colère.

--Nicolas, ce type n’est pas bien, appelles une ambulance !

Fronçant les sourcils, l’Elohim se rapproche, dans la voiture, l’homme est pâle, se tenant le bras, la chance a voulu qu’il s’arrête avant de se laisser gagner par les symptomes. Déjà le jumeau humain sort le corps, alors que l’Elohim compose sur son téléphone, le numéro des pompiers, il ne connait pas le nom de cette rue, mais il cherche du regard, un peu inquiet, paniqué, il finit par se tourner vers une jeune femme blonde, fine…

--Vous pouvez donner les coordonnées exactes s’il vous plait ?

Dit-il en lui tendant le téléphone. Il la fixe, il la connait cette jeune femme, la rencontrer n’était pas dans ses projets et il retient son souffle.

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Anvesha Devika

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» 23 sept. 2016, 12:46

Il n'y a pas de crachin aujourd'hui. Autant aller à l'université à pied. La librairie au coin de la rue me fournit de quoi sortir de mes préoccupations habituelles. Rien de mieux qu'avoir le nez plongé dans un roman policier pour oublier la tension. La vie avec Samara est presque trop monotone. Je n'ai pas constaté beaucoup de prise de contact de la part de l'autre camp. Mais peut-être que cela se passe lorsqu'elle est à son cabinet psy. Ou lorsqu'elle sort toute la nuit. Les quelques personnes qu'elle amène à l'appartement semblent bien trop normal. Et une recherche rapide sur internet ne donne pas grand chose sur eux. J'efface bien sur tous mes historiques ensuite.

Dix petits nègres s'en furent dîner,
L'un d'eux but à s'en étrangler
N'en resta plus que neuf.


La comptine d'Agatha me fait toujours sourire. Je regrette bien de n'avoir jamais rencontré cette femme à l'esprit si particulier. J'ai beau connaitre le fin mot de l'histoire, je suis toujours absorbée par sa maestria. Née d'une longue habitude j’évite les autres passants machinalement.

Le crissement de pneus sur l'asphalte me sort de ma transe. Je relève la tête au moment ou les deux voitures s'emboitent l'une dans l'autre. Vu la vitesse j'estime rapidement qu'il ne doit y avoir que de la tôle froissée. Le chauffeur de la voiture arrière sort et va voir l'autre conducteur. Je me rapproche tranquillement. Je n'ai pas encore vu le passager de la deuxième voiture. Un homme en tire un autre de la première voiture. Je fronce les sourcils. Voilà qui est étrange. Vu l'impact plutôt léger ça m'étonnerait qu'il y ai des blessés. D'ailleurs en me rapprochant je ne vois pas de sang. A la posture de l'homme au sol je postule plutôt pour une crise cardiaque. Un rapide coup d’œil me montre qu'à cette heure, dans cette rue peu passante, nous ne sommes que quatre. Mon ventre se serre en reconnaissant l'aura du quatrième. Je songe aussitôt à un traquenard. Ma main se porte à mon cou touchant le torque d'argent qui s'y trouve. Mais je ne porterais pas le premier coup.

L'ange au visage de jeune homme me tend un téléphone portable me demandant la rue. Je reste un instant sans réaction avant de prendre le téléphone et de le coller à mon oreille. Je m'en veux d'avoir eu un moment d'absence. Je tente de faire passer ça pour un moment de panique alors que j’attrape d'une main l'appareil.

"Heu... Allo. Je, nous sommes..."

Je lève la tête et regarde le numéro de l'immeuble le plus proche avant de donner les informations aux urgences. Puis je m'adresse à celui qui est penché sur l'homme. Qui est-il ? Il ressemble à l'Elohim. Est-il au courant ? Non ce n'est pas le moment de penser à ça. L'air de rien je garde un oeil sur l'ange.

"On me demande l'état du patient, ou a t'il mal ? Pouvez-vous prendre le téléphone ? Ils envoient une ambulance."

Je donne le téléphone au jeune bon samaritain avant de me reculer à côté de... Nicolas. Oui j'ai entendu ce nom. Étant donné que durant tout ce temps je n'ai pas vu de Voleuse prendre l'air, l'hypothèse de l'embuscade descend à moins de 10%. Je me tortille un peu. Bon que dit-on lorsqu'on attend une ambulance. Même si notre cardiaque ne semble plus en danger. Seulement quitte pour une grosse alerte.

"Bon... Ben, une chance que vous ayez emboutit sa voiture. - Je porte une main à ma bouche, pour cacher un sourire. - Oups. C'est peut-être pas la chose à dire. Je crois que c'est pour ça que je ne me déplace jamais qu'à pied ou en bus et métro dans Paris. Je suis un vrai danger en voiture. J'ai le permis, hein. c'est pas ça le problème. Mais je ne sais pas, chaque fois que je prends le volant, j'ai les mains moites et et et je suis miss catastrophe. Pauvre homme vous pensez qu'il va s'en sortir ? Si vous n'aviez pas été là, qui l'aurait aidé, le pauvre. Franchement j'espère que l'ambulance va arriver vite. Il a l'air trop pâle. Vous savez pratiquer les premiers secours ? J'ai eu un cours de secourisme une fois. Mais c'est plus fort que moi. J'ai toujours des picotements et la sensation que je vais faire un malaise à l'idée de faire du bouche à bouche. Mais en même temps si ça sauve une vie, hein. Dites vous vous ressemblez drôlement. Vous êtes frères ? Ah au fait moi, c'est Sérénity. Vous entendez ? Des sirènes, vous croyez que c'est l'ambulance ?"

Bon ils savent ou ils savent pas ? Est-ce qu'ils ont décidé de passer à l'action ? Et pour faire quoi ? Nicolas, tu danses avec moi ?

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Lucy Hale

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» 23 sept. 2016, 19:21

Louis connait les gestes de premier secours, il sort la victime de son véhicule pour l’allonger au sol, pendant que Neophim ne sait pas quel est l’endroit il se trouve préférant tendre le téléphone à la charmante blonde sous ses yeux.

Paris possède quelques rues calmes, le matin, cela arrive, avant que les embouteillages ne saturent ses artères, avant que le flot d’humain, Elohim, templier, Nephilim et autres ne viennent l’agiter. Ils ne se rencontrent pas, pas tous, non pas qu’ils s’évitent, mais la guerre incombe que les destins ne se croisent qu’au moment les plus opportuns ou parfois, le hasard se dit pourquoi pas maintenant ?
Un homme est peut-être en train d’être rappelé à Dieu, à moins que le Puissant dans sa miséricorde, ne désire lui laisser un peu d’espoir pour vivre. Peut-être n’est-ce qu’un avertissement, les créatures mortelles en connaissent très souvent ! C’est ainsi qu’ils le disent ! Le père est-il réponse à tout ? Il l’a été en tous les cas, peu ignorent que ce n’est pas le cas.

La douce mortelle parait un peu perdue, Neophim ne sait pas quoi faire il se tient en retrait, glissant une main dans sa tignasse brune, un peu folle, une cigarette aux lèvres, il regarde les gestes de Louis, ses paroles réconfortantes à l’homme, en vérité, il ne sait pas si ce qu’il fait aide, la panique ne fournit pas de logique. Est-il en train de lui sauver la vie ou bien de la condamner ?
Neophim recule d’un pas, la souffrance des mortels le blesse, il se sent incapable d’aider et inutile. Sa présence n’offre rien de particulier, et Louis a le téléphone en main. Il fume, en se rongeant un ongle, au fond de sa pensée une prière pour l’homme adressée au Père. A ce mortel allongé sur le macadam sale d’une rue parisienne, le cœur en souffrance.

Le plus dérangeant dans l’histoire, au final, est de se retrouver à côté de celle dont on connait la vie depuis de jours, ou en tous cas, celle avec qui l’on a passé le plus de temps possible. La considérer comme une inconnue est une affaire délicate pour l’innocent chérubin qui regarde la scène. Un flot de parole sort de ses lèvres, Neophim ignore si elle est inquiète du spectacle, mais il ne voit pas d’autre explication, il ne détourne pas ses yeux sur elle, elle parle beaucoup et le chant des sirènes au loin rassure l’ange. Il a l’air peiné.

--J'espère que c’est pour lui, c’est mon frère Louis, je suis Nicolas. –Adresse-t-il enfin quelque mot à la jeune femme. –Ne vous en faites pas, ça va aller, je ne sais pas quoi faire non plus. Peut-être prier pour lui.

Il sourit timidement et tends sa main discrètement pour qu’elle la prenne. Si elle le fait ou pas, de l’autre main, il jette sa cigarette et marmone.

-- Notre Père qui es aux cieux,
que ton nom soit sanctifié,
que ton règne vienne
que ta volonté soit faite
sur la terre comme au ciel.
Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses
comme nous pardonnons aussi
à ceux qui nous ont offensés,
et ne nous laisse pas entrer dans la tentation,
mais délivre-nous du mal.
Car c'est à toi qu'appartiennent :
le règne la puissance et la gloire,
Aux siècles des siècles.
Amen.


Le bruit rapprochée annonce l’ambulance au coin de la rue, précipitation des secours, Louis se recule, les ambulanciers s’activent, ils prennent le poul de l’inconnu, posant leurs doigts gantés à son cou, et hoche la tête. Il sera évacuer, mais l’état ne semble pas meilleur, l’un des responsables des soins s’adressent au trio.

--Nous prenons le relai, vous avez fait les bons gestes.

Nicolas les regarde perdu, entre l’inquiétude et l’effroi, les hommes sont rapides, une femme fouille la voiture à la recherche de papier et d’un téléphone, tout va vite, ils n’ont pas le temps, déjà enfourné dans l’ambulance, la victime est évacuée, la police ne tardera certainement pas à arriver….

--Désolé, mon frère est émotif, merci de votre aide Mademoiselle. –Posant sa main sur l’épaule de son jumeau, il ne s’impose pas le respect habituel. –Nico…ça va ?
--Oui…oui ça va. Il va s’en sortir tu crois ?
--J’espère.

Neophim tient toujours la main de Sérénity, sans aura, si humaine, il réalise son geste et se défait doucement, en s’excusant, bloqués par la voiture qu’ils ont emboutis, ils ne peuvent partir dans l’immédiat et la police ne va pas arriver dans l’immédiat. Que faire ? Louis sait qu’il doit évacuer l’Elohim, rapidement, mais il ne peut inciter Neo à se tirer sans leur voiture.

--On va devoir un peu attendre je crois.

Son téléphone remis à peine par Sérénity, il s’excuse pour appeler « son assurance » laissant les deux antagonistes seuls. Nicolas/Neo est silencieux, il prie encore dans son esprit.

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Anvesha Devika

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Anvesha Devika

» 23 sept. 2016, 21:45

Petite robe sage, cheveux attachés en chignon, maquillage léger, chaussures plates, me voilà à l'entrée de la petite église de quartier à 10h30, tandis que les cloches appelant à la messe retentissent. Perdue au milieu de la foule je donne les réponds au bon moment tout en essayant de contrôler mon malaise. Assistant aux cérémonies religieuses de toutes sortes depuis si longtemps, ce dernier n'est désormais que vague et très discret. Toute une vie de faux semblant. Plusieurs vies. Je commence à me lasser. Mais je ne sais pas ce qu'est devenue Kaylee et ce qu'elle a pu dévoiler sur moi à sa hiérarchie, si elle en a une. Mais il y a les micros installés partout dans l'appartement et mes discutions sur ma prétendue foi avec Samara. Une nouvelle fois, comme tant d'autres, je me dis qu'il est temps que je décroche, me trouve un petit paradis de soleil et de mer et y passe les dernières années de Darek. Loin de toute ces mensonges. Mais je ne le fais pas. Car tant que le monde sera comme il est, ma vie sera toujours un mensonge.

Alors il y a la messe le dimanche. Alors il y a les discutions théologiques dans les cafés philo. Alors il y a le bénévolat auprès des bonnes œuvres religieuses. Alors il y a toutes ces petites questions aux pasteurs, aux rabbins, aux imams, aux moines, aux bonnes sœurs, à tout ce qui pourrait renseigner une nouvelle croyante.

Et me voilà face à celui qui a vu tout cela et plus encore. Ou moins, qu'en sais-je ?

Et il se nomme Nicolas. J'enregistre le nom de son frère pour plus tard. Son air de tristesse me parait vrai. Sa main cherche la mienne et sans même réfléchir je la serre. Je suis désemparée. Prier ? Devant un Elohim ? Je suis bien incapable de générer ne serait-ce qu'un iota de Foi. La douceur de sa voix, sa ferveur ont quelque chose de touchant. Je reste muette devant lui. Je le dévisage. Il est beau. Je ne m'en était pas rendue compte, obnubilée par sa nature. Beau mais fragile. Son frère humain est beau et fort. Étrange dichotomie. Sa main me brule. Sa Foi me brule. Au fond de moi je me hurle de partir d'ici. Il me tient. Il a peut-être assez de force pour me retenir le temps que sa Voleuse ou celle d'un autre me transperce. Mais je ne bouge pas. Éberluée ou hypnotisée.

L'agitation autours de nous finis par me faire réagir. Louis s'approche et je n'ai qu'une envie, sortir ma Voleuse et faire cesser la mascarade. Pourfendre l'ennemi. Assumer ma vendetta personnelle. Laisser du sang sur le pavé. Je dois réprimer violemment les frissons qui me remontent le long de la colonne vertébrale.

Je soupire de soulagement lorsque Louis s'éloigne avec son téléphone collé à l'oreille. Je regarde la main que Nicolas tenait, l'ouvrant et la fermant comme si c'était la première fois que je la voyais. Et cela me semble bel et bien le cas. Jamais un ange ne m'avait touché sans que ce soit moi qui l'ai voulu.

"Qui ? Qui es-tu Nicolas ?"

Tu es différent, cela j'en suis sure. Mais pourquoi ? Tout comme avec Kaylee j'aimerais connaitre le pourquoi du comment. Mais il passait surement juste pas là. Comment vais-je bien pouvoir le retenir ?

"Veux-tu ? Pardon, voulez-vous, toi et ton frère venir prendre un verre avec moi ? Le temps que votre assurance contacte le garagiste.?"

Humain
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Lucy Hale

Humain

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Humain
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Lucy Hale

» 23 sept. 2016, 23:10

Prier, n’est-ce pas la chose la plus simple au monde ? Il suffit de quelques mots, n’importe lesquels, semés du bout des lèvres ou dans ses propres pensées, la foi est une force puissante, quand les mortels ont peur, ils prient. Quand ils sont désemparés, qu’ils ont besoin de force, quand ils respirent chaque jour et pensent à leur préoccupation, d’une manière ou d’une autre, ils prient. Certains demandent au destin de les épargner, d’autres se tournent vers l’un des visages du Père, mais ils s’abandonnent à ce genre de chose.
Dans cette rue parisienne, il serre la main de cette femme et prie le père. Pour que l’âme de cet homme continue d’habiter ce réceptacle précaire de chair, qu’il ait femme ou enfant, petite amie ou pas, chiens, chats, poissons ou quiconque à son souci, il mérite de connaître encore les aléas du monde. Neophim prie pour lui, avec ferveur, serrant la main fragile de la jeuune femme, son cœur bat, doucement. Est-ce que cet humain mérite de mourir ? Son cœur est peut-être trop gros pour survivre, emplie de bonne chose. Si ce n’est pas le cas, le Tout Puissant aura tôt fait de le laisser partir.

L’important n’est pas qui il est, l’important est de le considérer comme une magnifique création du Seigneur et ne pas vouloir simplement sa défaite face à la vie. Serait-il un monstre ? Que cette pensée échappe à Neophim. Les humain mauvais, sombres, noircies, ternis, lui font du mal, mais il prie aussi pour eux, pour qu’ils réalisent leurs horreurs et cherchent à se repentir. Parfois, des faits annoncent que cela arrive, d’autres en sont incapables, la mort est la seule possibilité. Ces choses sont ainsi, c’est douloureux, la Création chérie du Père est ainsi. Neophim n’a jamais douté de Lui à ce sujet, sur Terre, il lui arrive, peu à peu, de rares fois, de ne pas comprendre pourquoi !
Et ça fait peur.

La douce Sérénity ne mêle pas sa voix à la sienne, cette prière se fait de toujours à haute voix, les paumes dressées au ciel, c’est une supplique faite au Très Haut, mais elle ne la prononce pas. Il en est surpris, jamais depuis qu’il l’observe, il n’a pu ressentir sa foi, pourtant, elle parait dévote, dévouée au ciel, au Père et ses Anges, mais rien. Serait-elle emplie de doute ? L’âme de Neophim en est parsemée de chagrin, il voudrait lui montrer, durant un instant, les choses comme il les voit, lui offrir de retrouver ce qu’elle doit chercher en vain.
Car le raisonnement de Neophim est ainsi, elle assiste, elle partage, elle cherche le chemin du Puissant, mais voilà qu’il comprend qu’elle doute. Gabrielle le saurait, même s’il a l’effroi de croire qu’elle pourrait lui montrer le chemin de façon brutale, elle est bien douce, cette danseuse, pour souffrir trop. C’est ce qu’il croit. Sérénity a besoin de trouver la voie.

Pourrait-il l’aider ? Il n’est pas descendu pour cela.

Coupé de ses réflexions par le tumulte, lâchant la main frêle, la question de la blonde le surprends, son visage vers elle, il a l’air apaisé, même s’il ne peut nier ses inquiétudes. Il ne comprends pas sa question.

--Je suis Nicolas, Nicolas Beaumont et toi ?

Il a l’air amusé de cette question, pourquoi être si troublée, elle n’a pas besoin de savoir, pour croire. Certain en ont le besoin, mais il a toujours pensé que la foi se trouvait dans l’invisible. L’incertitude de la croyance réside en ce que l’esprit choisit de voir, bien entendu, cela ne marche pas pour tous. Il la regarde, doux et bienveillant.

--On peut se tutoyer si tu veux. –Il penche doucement la tête. –C’est plus facile. –Sourit-il amusé. –Je ne sais pas si Louis va vouloir, il n’aime pas trop les changements de programme.
--Qui n’aime pas les changements de programme ? –Dit le jumeau en raccrochant, fixant les deux silhouettes.
--Sérénity nous invitait à boire un verre en attendant que les formalités se passent.
--Et tu dois pas composer toi ? Y a une voiture qui vient nous chercher dans cinq minutes, pas question que tu prennes du retard sur ton travail. –Un non catégorique en soit. L’air désolé de Neophim s’installe sur ses traits.
--Dimanche au Sacré-Coeur, la messe sera accompagnée de musique, puis-je te proposer d’y venir ? Mon frère est intraitable, et je ne veux pas que l’on te paraisse grossier. Qu’en penses-tu ?

Aurait-il l’orgueil de croire que jouer ses prières au Très Haut lui ferait trouver la foi ? Il faut quelques défauts dans un portrait et celui de Neophim n’en est pas exempt. En tous les cas, il est hors de question de se laisser distraire par un verre, hélas. Louis ne le concède pas.

--Je suis désolé Mademoiselle, je suis un peu le rabat-joie de service, mais il avait qu’à pas me choisir pour gérer les affaires. –Dit-il en prenant son frère par les épaules, lui faisant baisser le visage, d’une moue un peu timide. -
—Moi,tant que je compose.
--Les artistes. –Souligne-t-il en souriant. Oh, il connait bien les artistes, Nicolas Beaumont en est un, un vrai, un templier artiste, au grand dam des parents, toujours soutenu par son frangin…l’humain soupire au fond de lui.- Mon don c’est celui des affaires. Ah, le taxi ! –Une voiture surmonté de son lumineux arrive au bout de la rue, Louis lache les épaules de son frère. –
--A dimanche ? Cela me ferait plaisir de t’y voir Sérénity.

Il lui fait un beau sourire et un clin d’œil, suivant son frère alors pour s’engouffrer dans le taxi.

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