Les jumelles.

Pour attirer le touriste, le Strip de Vegas regorge de casinos, de boutiques de luxe et de centres commerciaux, tous à la démesure de la ville. Chaque balade réserve son lot de surprises.
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Satsobek Anahk

Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 07 juin 2017, 22:26

Sun avait tout fait pour échapper aux échos radars de Claire ainsi que de Sariel. Plusieurs jours s’étaient écoulés sans qu’elle ne donne de signe de vie. Elle avait passé pas mal de temps à réfléchir et zonait régulièrement dans le quartier cubain. Peu de touristes s’y aventuraient, les caméras de surveillance étaient détruites sitôt que la mairie en installait de nouvelles. Cela semblait même être devenu le sport national.

Mais elle ne pouvait décemment pas rester cloitrer dans ce quartier à passer une seconde fois à côté de sa vie. Elle avait fouillé la toile en utilisant les smartphones de quelques mecs qui la draguaient. Ses recherches ? Dawn Ludlow et Lidrya Chesly. Elles avaient toutes les deux un compte sur plusieurs réseaux sociaux, Instagram, Facebook.

Même elle était troublée par sa ressemblance avec Dawn. Elle souhaitait la rencontrer pour discuter avec elle. Dawn incarnait la réussite américaine. Elle travaillait dans un grand bureau de la mairie, elle dirigeait même un département complet. Elle possédait une luxueuse villa et avait une voiture de sport reconnaissable entre mille. Sun devait organiser une rencontre où elle deviendrait folle à lier.

Quelques jours plus tard, tout était prêt. Sun s’était décarcassée parce qu’elle ne voulait pas la rencontrer chez elle ou sur son lieu de travail. Alors elle s’était renseigné. D’après les réseaux sociaux, quelques collègues avaient organisé une afterworks dans un bar branché. Il ressemblait plus à un lounge en fait. Il devait sa réputation aux serveuses en pantalon de cuir. Mais ce bar se disait branché parce que les serveurs portaient ce même genre de tenue..Sun s’était faite passée pour une serveuse qui cherchait quelques extras grâce au piston d’un copain.

Habillée d’un pantalon en cuir noir très moulant et d’un top rose fushia qui dévoilait son nombril et ses bras, Sun avait l’impression d’être habillée comme une prostituée. Elle se regardait dans le miroir et se détestait. Mais elle ne voulait pas rencontrer Dawn chez elle ou sur son lieu de travail. Ce Sariel devait la faire surveiller maintenant qu’il savait qu’elle était en danger. Même si c’était l’homme en qui elle avait le plus confiance, ce niveau de confiance restait quand même bien bas après ce qui lui était arrivé. Alors, elle acceptait de jouer la serveuse en tenue de poupée de luxe, le temps d’une soirée. Sun ajustait sa perruque rose, coupe au carré.

« J’espère que tu n'as pas fait tout cela pour rien. » dit-elle à son reflet.

Si Dawn refusait l’invitation de ses collègues, Sun serait écoeurée d’avoir enduré les mains aux fesses du patron tout ça pour travailler ce soir.

Sun était méconnaissable, mais la ressemblance avec Dawn restait frappante. Elle reconnut deux membres du groupe et évita de les servir elle-même. Son plan était simple : coincer Dawn aux toilettes et retirer sa perruque.

Enfin, ça, c’était si Dawn se pointait...

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Harper

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Harper

» 09 juin 2017, 21:25

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Il n’a pas été facile de retourner travailler après l’incident avec Edouard. Non à cause de ce qu’il s’est passé dans le bureau du Docteur Ealer, mais parce que j’ai affiché notre relation à mes collègues. Je voulais que tout le monde le sache, même si je savais que professionnellement j’allais devoir répondre de mes fréquentations. C’est réussi ! J’ai senti les regards se poser sur moi toute la journée. J’ai connu les chuchotements à la pause café. Certains - ou plutôt certaines - sont quand même venues me dire que j’étais une petite veinarde. MatVeï Dallas, maintenant le riche homme d’affaire Edouard Osoto. Elles m’ont demandé ma recette et j’avoue que ça m’a gêné et que je n’ai pas pu leur répondre. Comment leur dire que j’ai juste été béni à la naissance par les anges et que c’est sans doute cela qui attire les hommes ? Ce que je ne comprends pas, c’est qu’en sachant comment j’ai galéré toute ma vie avec le sexe opposé, il m’est difficile de croire que j’ai une aura bleu qui m’enveloppe ou quelque chose comme un parfum paradisiaque. Il est encore plus douloureux de me voir comme une mante religieuse. C’est malheureusement ce que je suis, si j'en crois Sariel.

Même si je n’en ai pas eu envie, j’ai souri. Toute la journée, j’ai montré ce que les gens voulaient voir. Je me suis comportée comme une femme amoureuse, légère et euphorique. J’ai prétexté mes silences derrière de la pudeur, ce qui a plutôt bien fonctionné. Ce soir, on m’a proposé d’aller boire un verre. On veut fêter la naissance de l’enfant d’un collègue. Il est né il y a quelques jours et il vit les premières nuits difficiles. J’ai envie de lui dire qu’avec le temps ça ira mieux. J’aimerai le conseiller, mais je ne suis pas mère. Pas dans cette vie et ce n’est vraiment pas le détail que je dois oublier.

Ils ont choisi d’aller dans un club. Pourquoi pas. Seulement, il y a tellement de monde et je n’arrive pas à détacher mes yeux des personnes qui passent devant nous. Je sais que ce n’est pas bien et lorsque je m’en rends compte, j’essaye de le faire plus discrètement. En vérité, je cherche quelqu’un. Un homme bien particulier que je ne peux reconnaître que s’il porte un bracelet bien particulier lui aussi. Je sais que si je le croise, je dois fuir, chanter quelque chose dans ma tête, penser à quelque chose d’autre que lui. Je ne veux pas qu’il puisse lire dans mes pensées que je me souviens. Ça va être vraiment difficile de le lui cacher.

Je vais me repoudrer le nez.

Tout le monde comprend que je file au petit coin. J’aime être mystérieuse avec ce genre de chose. C’est mon petit côté princesse. Il n'y a pas grand monde aux toilettes et ça me permet de respirer un peu. Une fois terminé, je me lave les mains et je rafraîchis mon maquillage. C’est un rouge à lèvres entre les doigts que je l’aperçois. Parmi les visages, il y en a un qui me marque plus que les autres. Je le connais très bien, car il ressemble presque trait pour trait au mien. Sun est devant moi. Elle est déguisée, mais elle doit avoir ses raisons que je peux imaginer. Elle ne peut pas douter que je l’ai reconnu, car j’ai lâché ce que j’avais entre les doigts. Ça a été un choc, ce n’est pas elle que j’attendais. Ce n’est pas ainsi que j’avais imaginé notre première rencontre. Après la stupéfaction, arrive la satisfaction de la voir en vie et libre. Je ne veux pas qu’elle s’en aille. Je veux parler à ma soeur, savoir qui elle est. Pourquoi la vie nous a séparé ?… est-ce qu’elle le sait ? Je me mets à sourire.

Tu m’as trouvé.

Je ne peux détacher mes yeux d’elle. Qu’est-ce qu’elle va faire ?

Trouvons un endroit où parler. Partons d’ici.

Je suis déjà en train de ranger mes affaires dans mon sac. Je finis par la regarder.

Qu’en penses-tu ?

Je suis tellement heureuse de la rencontrer.

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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 09 juin 2017, 22:20

Les présentations ne se font pas comme Sun le pensait. En fait, c’était impossible que cela se passe bien. Cette vidéo a frappé Sun avec tant de violence qu’elle envierait le sort de Dawn quand elle a dû faire face à Heru Ur. Le Nephilim qui se décrivait comme son père et qui lui a tout enseigné pour la débrouille s’est joué d’elle. Il l’a manipulée pour qu’elle tente de tuer un autre Nephilim, un violeur, un tueur en série, un monstre.

Cette figure paternelle n’avait aucun sentiment pour elle, le pion à sacrifier pour simplement transmettre un message à Sariel.

« Tu m’as trouvée.
— Ce n’était pas dur. »

Sun est satisfaite de ne pas avoir à retirer sa perruque, elles pourront sortir plus facilement par l’issue de secours. Mais maintenant, il lui reste à convaincre Dawn de quitter les lieux et de la suivre.

« Trouvons un endroit où parler. Partons d’ici. »

Ou pas. Dawn le propose elle-même et une phobie paranoïaque prend Sun aux tripes.

« Qu’est-ce que tu en penses ?
— Que … »

Sun a honte de se présenter à Dawn habillée comme une pute. Vraiment honte de ce qu’elle va devoir faire à cause de son père. Cet homme a détruit sa confiance envers les autres.

Sun s’approche et pose les mains sur la taille de Dawn. Mais cela n’a rien d’amical ni d’inamical. C’est avec une attitude très militaire qu’elle la fouille de la tête au pied pour vérifier qu’elle ne porte pas de micro. Elle prend le téléphone de Dawn et vérifie qu’il est hors réseau.

« Désolée, mais il va me falloir du temps avant te faire confiance. Cela n’arrivera certainement jamais. Je récupère un truc, tu trouves un prétexte pour tes potes et on file. »

Sun glisse la main sous un des éviers et arrache un objet métallique qui tenait grâce à du chaterton : le boitier avec trois antennes émet des ondes pour empêcher toute communication radio. Elle ne voue aucune confiance à sa jumelle, mais elle n'a d'autres choix que de lui tourner le dos quand elle enfourche sa moto.

Une heure plus tard, les voilà toutes les deux dans une planque que Sun sacrifie ce soir. En passant devant un miroir, son reflet redonne la nausée à Sun, surtout face à une Dawn si propre sur elle dans son tailleur de femmes d'affaires.

Sun arrache sa perruque et la jette dans une poubelle. Elle retire son haut en tournant le dos à Dawn par pudeur. Si Dawn avait voulu la tuer, elle aurait eu tout le temps de le faire sur la moto. La frangine peut découvrir aux cicatrices qu'elle a dans le dos que Sun n'a pas eu une vie facile. Malgré la chaleur, Sun enfile un tee-shirt puis un pull assez épais par-dessus. Elle s'approche de Dawn, les yeux brillants de larme.

« Tu me cherchais ? »

Sun n'est pas idiote. Avec la vie qu'elle mène, c'était impossible pour Dawn de la trouver. Aucune identité, aucune existence dans cette société. Sun ouvre un frigo sans lumière à l'intérieur. D'ailleurs, la sombre pièce n'est éclairée que par les lumières venant des casinos.

« L'électricité déconne toujours ici. »

Elle sort deux boissons en canette, l'une avec de l'alcool, l'autre sans. Elle laisse Dawn choisir et prendra l'autre canette pour elle-même. Au contact du métal, Dawn comprendra qu'il n'y a pas que la lumière qui déconne sur le frigo. Chaude les boissons sont écœurantes.

« Je t'ai trouvée, alors c'est à toi de commencer. »

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Harper

» 11 juin 2017, 09:09

Apparemment, Sun ne savait pas non plus que j’existais. Elle vient de me le dire, sans même s’en rendre compte. Il n’a pas été difficile pour elle de me retrouver, cela veut dire qu’elle n’a commencé à chercher que récemment. Est-ce la libération de Lindsey qui a tout révélé ? J’ai tellement de question à lui poser.

Pour moi, il est impossible de parler dans ces conditions. Les toilettes d’un club, ce bruit, ces gens qui nous interrompent… Je lui propose d’aller ailleurs, mais cela semble l’effrayer. Je peux très bien comprendre les raisons qui la pousse à me fouiller et je coopère. Je sais que ma soeur a été élevée par des templiers, pourtant, j’ai envie de la suivre. Peut-être est-ce un piège, mais sans risque, il n’y a pas de raison de vivre. Quelqu’un que j’aime beaucoup me l’a appris.

D’accord.

La peur pointe soudain le bout de son nez. J’allais la quitter un instant, mais…

Tu ne pars pas sans moi, tu me promets ?

Elle pourrait me promettre du flan. Peut-être que ce qu’elle a vu de moi ne lui plait pas et qu’elle va fuir loin pour mettre le plus de distance possible entre nous ? C’est avec cette idée qui me tiraille les entrailles que je fais tout ce qu’elle m’a demandé et que je la rejoins dehors. Elle est encore là et je suis soulagée. On doit faire vite, je sais qu’on peut nous arrêter à n’importe quel moment. J’enfile un casque, remonte ma robe et grimpe derrière Sun. Je ne sais pas du tout où elle m’emmène et plus elle se rapproche de la fin du dôme et plus je stresse. Finalement, nous arrivons dans ce que je crois être son appartement. C’est comment dire… plutôt spartiate. Je ne veux pas juger, surtout pas. Après tout, elle a vécu dans une boite toute sa vie. Cependant, ça produit en moi un sentiment de malaise. J’ai toujours eu le meilleur, alors qu’elle n’a eu que le pire. Même si je sais que ce n’est pas de ma faute, je m’en veux. Il y avait un risque sur deux que je sois à sa place. Je ne crois pas qu’on m’ait choisi parce que j’étais particulière.

Elle enlève sa perruque et je ressens une vague de bonheur quand je vois qu’elle est blonde et que notre ressemblance est encore plus indiscutable. Mais ma joie s’envole et me ramène à la réalité quand je découvre les stigmates sur son corps. Je détourne le regard. Je ne sais pas pourquoi. Ça me met mal à l’aise et je me sens coupable. Elle se retourne et je vois qu’elle est au bord des larmes. Cette vision me brise le coeur et à mon tour j’ai les yeux qui brillent, mais je ne me sens pas légitime de pleurer face à elle, alors je ravale mes émotions fortes et je continue. Je me contente de regarder souvent le plafond, il parait que ça aide.

Oui, j’ai appris que j’avais été adopté il y a quelques jours et que j’avais une soeur en même temps.

Je prends la canette qu’elle me tend, l’ouvre et bois une gorgée. Je n’ai pas soif - encore moins en voyant cet endroit - mais je veux qu’elle sache que je l’accepte comme elle est. Elle veut que je commence.

Comment veux-tu que je fasse ?

Je ne sais pas comment faire. Peut-être que je devrais lui dire comment j’en suis venue à apprendre son existence.

Il y a trois ans...

Là, j’ai senti comme un flot d’émotions me prendre la gorge en pensant à Lindsey, ma soeur de coeur. Comment dois-je l’appeler devant Sun ?

Ma colocataire et meilleure amie a disparue. On venait de se disputer, j’ai cru qu’elle était partie. Toutes ses affaires avaient quittées la maison à mon retour.

Il va être difficile de retenir les larmes.

Elle a été retrouvée à Vegas, il y a quelques jours. Elle n’avait jamais quitté la ville. Elle était prisonnière et torturée dans un abris anti-tornade.

Est-ce qu’elle voit où je veux en venir ?

Dans cet abri, ils ont trouvé l’existence d’une autre pièce, rempli de dessins d’enfants et ton prénom dessus.

Mais cela n’explique pas comment ils en sont venu à savoir qu’elle était ma soeur.

Une enquête leur a permis de comprendre que nous étions jumelles.

Je me mets à fouiller dans mon sac à main et j’en sors l’article de journal.

C’est notre mère.

Je lui tends. Je crois que si elle veut le garder, je lui laisserai, juste parce qu’elle semble ne pas posséder grand chose.

Elle avait seize ans quand elle nous a eu. Elle nous aimait Sun, j'en suis sûre. Elle s'est suicidée deux ans après.

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Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 24 juin 2017, 16:01

Écouter Dawn s’avère plus difficile que Sun le pensait. Sa soeur a réussi sa vie. Belle maison, belle voiture, emploi haut placé, gagné après fait prospérer une société montée de rien. Il ne lui manque qu’un mari et des enfants. Sun sourit parce que, malgré sa réussite, l’amitié est le premier sujet abordé par Dawn.

Sun prend la photo en main, mais elle la rend rapidement à Dawn.

« Si tu le dis. Je ne la connais pas Dawn. Elle reste un portrait sur une photo. Je suis désolée. »

Sun est profondément désolée de ne pas éprouver la moindre compensation pour cette mère qu’elle ne connaît pas. En lui rendant la photo, Sun se pose une question.

« Je n’ai pas de nom de famille. » Drôle de façon de commencer.

Cela amuse Sun en un sens, une forme singulière d’autodérision. Sun attrape sa sœur par les épaules pour qu’elle se tourne vers un miroir. En dehors de leur longueur de cheveux, elles sont identiques. Sun est sidérée.

« Je n’ai pas de souvenirs de cette abri dont tu parles. Je me souviens d’un homme qui m’a élevé. Il ne s'est jamais fait passé pour mon père. Il était plus comme une sorte d'instructeur. Il est descendu sur terre et a sauvé la vie d’une femme. Il est tombé amoureux et a choisi de rester sur Terre. Il est devenu un Nephilim. On l’a assassiné quand j’étais adolescente. Il m’avait appris à me méfier des Anges, mais surtout des Nephilim. Je l’aimais jusqu’à la semaine dernière. J’ai découvert que tout cela n’était qu’un mensonge. Je n’étais qu’un pion. Si ça se trouve, ce con n'est même pas mort. »

Sun repose sa canette sur la table. Comme elle éprouve une certaine tension, le socle frappe plus fort que prévu la table. Le plan de travail claque. Elle renverse du liquide sucré sur sa main et va se les laver dans la cuisine.

« Tu m’as parlé de ta coloc’, tu m’as parlé de moi, de notre… génitrice. Mais tu ne parles pas de toi. Sur ton profil, c’est écrit que tu n’es pas mariée, que tu n’as pas d’enfants. Bizarre, tu as tout pour toi. Aussi belle que moi, mais pleine aux as, un super boulot, tu as l’air d’en avoir dans la caboche. Tu as un amant ? une maîtresse peut-être ? des soucis ? des ennemis ? des amis ? »

Sun sourit. Elle n’attaque pas du tout Dawn, elle essaie de la rassurer, de la détendre. Elle rince sa main avant de se démaquiller comme elle peut. Elle profite qu’elle est derrière le comptoir pour enlever son pantalon en cuir et enfiler un jean plus large. En même temps, difficile de faire plus moulant que ce cuir.

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Harper

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Harper

» 16 juil. 2017, 13:52

Je récupère la photo un doux sourire sur les lèvres.

Je comprends.


Non, je ne comprends pas. J’ai des parents et il y a encore quelques jours, je ne doutais pas que j’étais leur fille. Pourtant, quand Lucy m’a révélé la vérité et que j’ai vu cette photo, j’ai senti quelque chose se produire au fond de mon coeur. Mes parents seront toujours mes parents, mais elle, c’est ma mère. Son visage, il nous ressemble. Il y a tellement de chose que je comprends maintenant. Alors cette photo, ce n’est pas rien, c’est une partie de mon identité et elle est tout ce que j’ai. Je suis un peu triste que Sun ne réagissent pas comme moi. Je ne sais pas à quoi je m’attendais… peut-être à voir mon reflet à travers elle comme si nous étions une entité unique.

Je m’en remettrai.

C’est ce que je me dis, mais je le regrette déjà alors qu’elle m’avoue ne pas avoir de nom de famille. Ma bouche s’ouvre dans un O, bloquant tout ce que je pourrais dire. Je ne sais pas quoi répondre à ça. Je ne connais pas le passé de Sun, je n’ai qu’une idée approximative et ça m’a l’air déjà horrible. Je ne sais pas comment panser ses plaies. Moi qui suis attirée par les âmes les plus torturées, Sun déclenche en moi un processus qu’elle aurait peut-être préféré éviter.

Je sursaute quand elle m’attrape par les épaules et qu’on se retrouve toutes les deux devant le miroir. On se ressemble tellement, mais on est si différente. C’est un peu tiré par les cheveux cette phrase, c’est pourtant ce que je ressens. Je ne peux empêcher une larme de couler au coin de mon oeil quand elle me parle de ce Nephilim. Quand la canette frappe plus fort que prévue la table, j’en profite pour essuyer mes yeux. Sun est souriante, je ne veux pas plomber l’ambiance.

Je suis un petit coeur d’artichaut.

Je me mets à rire en baissant les yeux. Elle l’aura deviné.

C’en est pathétique.

Je relève le regard, un doux sourire sur les lèvres.

Je ne crois pas avoir connu un seul jour sans être amoureuse. Aimer n’est pas le problème, c’est trouver le bon. Ce qui est bon pour mon coeur, n’est pas forcément bon pour moi. On dirait que pour ce dernier point, on se ressemble.

Est-ce que je vais lui parler de Hope ou même de Sariel ? Bien sûr que non. Je suis heureuse d’avoir trouvé ma soeur, mais je n’ai pas oublié la prophétie. Si elle parlait d’elle et non de moi cette prophétie de malheur ?

J’ai des amis… de moins en moins ces derniers temps.

Est-ce que ça me fait mal de le dire ? Bien sûr. J’aime être entourée et aimée. Je me mets à rire.

Par contre, j’ai des tas d’ennemis. Que ce soit professionnel ou personnel. Je crois que je me suis faite une raison. Ce sont mes choix qui m’ont menés là et je ne les regrette pas, alors il ne me reste qu’à les assumer.

Elle doit comprendre, j’imagine, il me semble.

Et qui n’a pas de souci ?

Je lui souris.

Ce serait bien malvenu de ma part de me plaindre à toi non ?

Comme elle l’a relevé, j’ai tout pour être heureuse.

Comment tu as deviné que les Nephilim m’avaient trouvé ? Je lui souris, c'est ironique. Elle est futée, j’aime ça. Dephaïne O’Fain. C’est une Nephilim étrange, mais elle ne me fait pas de mal. Elle me traite même plutôt bien, même si parfois j’ai l’impression qu’elle me prend pour son animal de compagnie. Heureusement, elle n’est pas zoophile.

Je me mets à rire.

Je ne sais pas à quoi je lui sers du coup. J’avais toujours cru qu’on était utile pour l’orgone et rien d’autre. Cela a sans doute avoir avec mon travail.

J’y réfléchis tout en parlant. Je vois bien une autre explication, mais je ne peux pas la révéler à Sun.

J’ai un amant… ou j’avais. J’ai un peu merdé sur ce coup là.

Je grimace.

Le souci, c’est que je ne l’aime sans doute pas comme il le mérite.

C’est même évident. Je ne pourrai jamais ressentir pour Edouard ce que je ressens pour Sariel. En même temps, je n’essaye pas non plus. Je nous regarde encore dans le miroir.

On se ressemble vraiment beaucoup.

Je me mords la lèvre. J’ai peur de ce que je vais dire, ou plutôt de la réaction que cela va provoquer chez elle.

Viens vivre avec moi. Prends mon nom. Tu as une famille maintenant, tu ne peux plus rester seule. Tu as le droit de vivre ta vie Sun. Et je t’aiderai à retrouver ce Nephilim. On ne sait jamais tout de leurs histoires. S’il est en vie, on va le trouver.

Je la tiens pas la main. Elle ne peut pas refuser. Pas quand je fais cette tête où je supplie la lèvres presque tremblotante.

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» 16 juil. 2017, 20:50

Dawn la surprend. Psychologiquement, elle ne se ressemble pas. Physiquement, leur ressemblance étonne. Jumelles, elles pourraient néanmoins avoir quelques centimètres d’écart, Dawn pourrait être plus ronde, plus forte. Pourtant, seules les cicatrices de Sun et quelques longueurs de mèches les séparent.

Sun détaille un peu trop sa sœur et se fiche le chiffon dans l’œil. Quel chiffon ? Elle ne me démaquille pas avec un produit de beauté et un coton, non c’est un torchon et de l’eau surement pas très potable. Alors, cela lui prend du temps. Heureusement, Dawn est une pipelette. Sun adore parler également. Mais elle se préserve, alors elle ment toujours quand l’envie de parler devient trop forte.

« Si j’avais dû attendre d’être amoureuse pour avoir un amant, je serais toujours pucelle, Dawn. »

Craignant un jugement de valeur, Sun observe avec anxiété la réaction de son reflet dans le miroir.

« Tu as le droit de vivre avec quelqu’un sans être amoureuse, enfin c’est ce que je me dis. À la rigueur, il faut être franche sur tes sentiments avec lui. Mais bon, c’est un coup à le perdre. Moi, je lui mentirais, au moins par omission. »

En réalité, Sun mentirait pour cacher ses sentiments. Jamais elle ne révèlerait une faiblesse. Dawn observe également son portrait craché et fait remarquer leur ressemblance :

« On se ressemble vraiment beaucoup.
— Oui, c’est étonnant. J’aurais aimé dire que j’étais plus musclée, plus belle, moins grosse, juste pour être la meilleure. Mais non : On est parfaite l’une comme l’autre. Elle tire la langue à Dawn. Tiens, place-toi ici, finit-elle en pointant de l’index le centre de cette pièce particulièrement vide. »

Elle chope un livre avant de se coller dos à dos avec Dawn. Elle place le livre sur leur tête. Il y a un écart, un écart important dû aux talons de sa frangine.

« Tu triches, descends de ton perchoir ! »

Une fois pieds nus toutes les deux, le livre de nouveau sur la tête, le livre se retrouve à l’horizontale. Un niveau de menuisier ne saurait être plus droit.

« Nous avons exactement la même taille. C’est fou. »

Elle lui rend ses chaussures non sans avoir remarqué qu’elle coutait une fortune. Elle sourit, elle n’est pas jalouse. Rectification, Sun est aussi jalouse que Dawn, mais seulement avec les mecs. Les objets ne sont que des choses jetables. Comme les mecs, vous me direz. Mais un mec ne s’en va que si c’est Sun qui le jette. Namého !

« Tu as l’air d’avoir une belle vie, Dawn. »

Oups. Elle se mord la lèvre.

« Euh, c’est pas une critique, ce n’est pas de la jalousie, hein ? D’accord ? Je… Je préfère cela. Je ne suis pas du genre à souhaiter le pire aux autres sous prétexte que je n’ai pas connu le meilleur. »

Et pour toute réponse, Dawn l’invite à vivre chez elle. Sa proposition effraie Sun, cela se voit comme le nez au milieu du visage. Sun n’a pas encore la force de lui avouer. Alors, elle embraye sur son mentor.

« Déjà, je ne veux pas le revoir. C’est un menteur. Il m’a envoyé dans un piège pour que je me fasse tuer. Ma mort devait servir une noble cause. Il y a eu un témoin de la scène. Au début, je n’en ai fait cas. Je l’ai menacé, il s’est plaqué au mur. Mais en y réfléchissant, je suis certaine que je le connais, mais je n’arrive pas à savoir d’où. »

Comment Sun aurait-elle pu reconnaître son fils, au même âge qu’elle ?

« Le lendemain on m’a volé ce que j’avais de plus précieux au monde. Quand on me l’a rendu, j’ai compris une partie de la vérité : ma vie n’a été qu’un mensonge. En même temps, c’est comme les séries, on m’a dévoilé un truc qui me fait me poser encore plus de questions. Alors, ça me fait peur de vivre chez toi. Déjà, si je casse un truc, je vais m’en vouloir. »

Elle rigole, Sun s’en fout de casser un truc. Si elle rayait Lily, elle ne penserait même pas que ce soit un truc grave.

« Alors, j’ai peur pour moi. Je te connais pas. Mais bon… J’aurais peur pour toi aussi. »

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Harper

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Harper

» 16 juil. 2017, 22:17

Je la regarde avec mon air de petite filoute.

D’accord, d’accord.

Je reprends un certain sérieux. Attention, révélation :

Si ça peut me rendre moins “princesse” - j’ai fait les guillemets avec les doigts. Mon premier n’était pas l’homme dont j’étais amoureuse alors… Je fais une petite moue. Si j’avais été moins peureuse, il aurait pu l’être.

À cet instant, je me rappelle qu’il s’agit d’Eric, celui même qui la retenait en otage. Bien sûr, je ne peux pas dire avec certitude qu’il a joué un rôle dans cette histoire, mais c’est fort probable. Du coup, mon visage devient blème. Je me sens soudainement très mal. Je préfère penser à autre chose, mais je n’en mène pas large. Cela sera sans doute ainsi dès que je confronterai mon passé à celui de Sun.

Cela dit je n’arrive pas à coucher avec un homme sans sentiments.

C’est un fait et je ne suis pas certaine de pouvoir coucher un jour avec un autre homme que le père de Hope. Je sais ce qu’il s’est passé avec Edouard, mais ça ne compte pas, j’avais oublié mes sentiments. Je ne suis pas certaine de convaincre Sariel avec cet argument. Je risque de passer un sale quart d’heure.

Je trouve ça triste quand même. Autant rester seule selon moi.

Ce que je dis est hypocrite. Je suis sortie avec Kurt six mois et nous savions l’un comme l’autre que nous n’avions rien à faire ensemble. De plus, je n'ai jamais aimé rester seule.

Mais maintenant, tu m’as moi.

Je lui offre un grand sourire, même si je ne suis pas certaine que ça lui remonte le moral. On se regarde dans le miroir, c’est très étrange. Ses paroles me font rire. Je ne me suis jamais trouvée jolie, mais quand je la regarde, bouger, parler, je la trouve belle. Très belle même. Elle a sans doute l’assurance qui me fait défaut et qui change tout un physique.

Je fais quand même ce qu’elle me demande et me place contre elle, dos à dos. Bien sûr, je porte mes hauts talons et sa réaction me fait rire. Je retire mes chaussures descendant d’un étage au moins.

Je suis toute petite maintenant.

Je râlerai presque. Qu’elle le sache tout de suite, je déteste ça. Le niveau qu’elle place sur nos têtes est parfait. Cela étonne Sun, alors que pour moi, cela n’a rien d’étonnant. Nous sommes jumelles. C’est normal non ? Elle me redonne mes chaussures, non sans me faire remarquer toute la chance que j’ai.

Ne t’inquiète pas, je comprends. Je baisse les yeux et saisis mes chaussures. Tu as raison, j’ai eu beaucoup de chance, mais j’ai perdu beaucoup aussi. Je ne dis pas que ma vie est à plaindre, mais les chaussures, la voiture, la maison, tout cela ne compte pas tu sais. Je te donne tout si cela peut te rendre heureuse. Moi, je n’en ai pas besoin. Je sais que je ne peux avoir ce que je désire le plus et cela, même avec tout l’or du monde.

J’ai envie de pleurer, mais je me retiens, non sans avoir le sang aux joues et le regard humide. Je comprends ses peurs. Je comprends son refus, mais je ne peux pas la laisser comme ça.

Je ne te juge pas Sun. Je ne te dis pas toute la vérité sur moi et j’imagine que tu en fais autant. Après tout, on est soeurs. Mais laisse moi t’aider.

Je me mets à lui sourir.

Tu n’as pas à craindre pour ma sécurité. La mort ne semble pas vouloir de moi.

Vu le nombre de fois où je l'ai appelé et qu'elle a fait demi tour. De toute façon, je suis de celles qui pense qu'il y a pire torture que la mort.

On pourrait utiliser notre ressemblance à notre avantage. Qu’en penses-tu ? N’importe qui pourrait te prendre pour moi avec quelques changements.

Je prends une mèche de ses cheveux entre mes doigts. Ce serait si facile.

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Satsobek Anahk

Satsobek Anahk

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Satsobek Anahk

» 05 août 2017, 16:37

« Quoi ? Tu proposes de me prêter ton mec ? »

Sun se montre très sérieuse, deux, peut-être trois secondes, avant d’éclater de rire.

« Tu verrais ta tête ! Je te charrie, je te rassure. Cela nous fait beaucoup d’autres points en commun, nous sommes aussi jalouses et menteuses l’une que l’autre. »

Sun lui tire la langue et pose sa canette sur le rebord de l’évier cassé.

« Moi, je dis toujours que je n’ai jamais éprouvé le moindre sentiment pour mes partenaires. Cela évite les mauvais plans, ils ne s’accrochent pas à moi, comme ça. Pourtant, il y en a eu qui comptaient vraiment. Pas assez pour envisager le mariage ou des enfants. Mais bon, ils comptaient quand même un peu… »

Sun s’appuie sur l’évier et observe Dawn de loin.

« Quand tu as dit que tu ne pouvais pas coucher avec quelqu’un sans sentiment, tu le pensais vraiment. Mais ensuite, tu as ce regard qui veut dire “Ouais, enfin, il y a p’tet ben eu une exception ou deux”. »

Une larme perle sur la joue de Sun, elle s’était promis de rester forte. Elle l’essuie d’un revers du bras qui trahit clairement la colère qui l’envahit. Elle s’en veut. Dawn détruit ses barrières, elle les pulvérise sans peine.

« Désolée... »

Elle lève la main pour faire barrage, elle ne veut pas que Dawn approche.

« J’ai toujours dû me battre pour obtenir ce que je voulais. Et toi, tu m’offres, ta voiture, ta maison, je… Le pire, c’est que tu es sincère quand tu dis que cela n’a pas d’importance. »

Elle reprend une gorgée et fait tomber maladroitement la canette dans l’évier quand elle la repose. Le liquide coule en partie dans le siphon, le reste s’échappe par la fêlure et goutte sur le sol.

« Je ne peux pas vivre chez toi. Que se passera-t-il pour toi si on découvre mon existence ? »

Pourtant Sun n’a pas envie de quitter Dawn. Ses chaussures valent le loyer de cet appartement. Sa tenue pourrait réparer l’évier et même payer les trois mois d’électricité en retard. Elle ne lui en veut pas de sa richesse, elle ne veut pas faire faner Dawn et causer sa perte.

La discussion devient trop sérieuse pendant quelques secondes. Alors, Sun demande des explications à Dawn :

« Parle-moi de ces exceptions ! »

Si Dawn le voulait bien, elles allaient discuter longtemps ensemble, toute la nuit au moins !

Nephilim
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Harper

Nephilim

Harper

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Nephilim
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Harper

» 13 août 2017, 19:27

Je me sens proche de Sun. Je ne sais pas pourquoi, car même si physiquement nous nous ressemblons, nous ne semblons pas avoir eu les mêmes expériences. Je me suis toujours dit que c’était les rencontres que nous pouvions faire et les épreuves qu’on vivait qui nous construisait. J’avais tort ? car elle a raison, on se ressemble beaucoup, même si j’aurai préféré qu’elle ne relève pas le fait que nous soyons toutes les deux des menteuses.

Il y a eu une exception ou deux.

Je lui souris un peu gênée tout de même.

Tu es observatrice. J’ai une très bonne mémoire. Je suis capable de retenir des noms et des chiffres, mais incapable de reconnaitre un menteur quand j’en vois un. Je suis trop crédule. J’ai envie de faire confiance aux gens, du coup je bois des paroles quand je devrais me méfier. Mais je crois que ça s’arrange avec le temps.

C’est le cas de le dire. Je suis devenue une véritable parano depuis que je côtoie les Nephilim. Ce qui est certain, c’est que je suis toute con quand elle se met à pleurer. Qu’est-ce que j’ai pu dire qui l’a blessé ? Je me sens mal, surtout qu’elle ne veut pas que je l’approche. Qu’est-ce que je dois faire ? Quand enfin je comprends ce qu’il en est, je me mets à sourire, rassurée.

Oh eh bien, on dira la vérité, que nous sommes jumelles.

Pourquoi mentir ? C’est ce que nous sommes. Tout du moins, c’est ce que nous pensons être.

Je me mets à lui parler de quelques expériences passées, anecdotes sans importance qui n’ont rien avoir avec les Nephilim. Quelque chose de léger qui ne nous fera pas pleurer, juste échanger et peut-être même rire je l’espère. Je finirai par la quitter tard après avoir laissé quelques billets sur le lavabo de la salle de bain. Si elle demande un jour, je nierai qu’ils viennent de moi. On n’en parlera plus jamais ensuite.

Je l’oblige à me promettre que nous nous reverrons, et c’est ce qui va se passer rapidement.

Verrouillé

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